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Recensement général de la population et l’habitation : Un accroissement annuel de 3,1%

Publié le jeudi 3 juin 2010 à 07h43min

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Selon les rapports thématiques des résultats du recensement général de la population et de l’habitation 2006, plus de la moitié des Burkinabès ont moins de 16 ans. C’est l’un des informations majeurs qui en est, ressorti au cours d’une cérémonie de dissémination desdits rapports, le 1er juin 2010.

Le Recensement général de la population et de l’habitation de 2006 (RGPH) est la quatrième du genre, après ceux de 1975, 1985 et 1996. D’un coût global de près de 8 milliards 100 millions de francs CFA, il a été financé à hauteur de 76,3% par le budget national.

A ce sujet, une cérémonie de dissémination de l’analyse thématique a eu lieu le mardi 01 juin à Ouagadougou consacrant la dernière étape du processus de recensement. Selon les résultats avancés par Bamory Ouattara, directeur général de l’institut national de la statistique et de la démographie (INSD), à la date du dénombrement (décembre 2006), la population Burkina Faso, s’établit à 14 017 262 habitants composés de 48,3% d’hommes et 51,7% de femmes soit un rapport de 93 hommes pour 100 femmes.

Seulement 22,7% de la population totale réside en ville (milieu urbain). Entre 1996 et 2006, la population du Burkina a connu un accroissement annuel moyen de 3,1%. Aujourd’hui, elle est à plus 15 millions et demi. A ce rythme, elle doublera d’ici à 2030. La densité de la population est passée de 20,8 habitants au km2 en 1975 à 51,8 habitants au km2 en 2006.

La population burkinabè est jeune. 50% des habitants ont moins de 16 ans et les personnes de moins de 20 ans représentent 57% de l’ensemble. Au niveau de l’éducation, le niveau d’instruction de la population s’est amélioré au cours de la dernière décennie dans la mesure où la population des personnes non instruites a baissé de 20 points entre 1996 et 2006. Au niveau de la fécondité, en 2006, on notait 46 naissances pour 100 habitants.

Ce nombre était de 38 en milieu urbain et 48 en milieu rural. Durant sa vie féconde, une femme burkinabè met au monde en moyenne 6,2 enfants. Quant au niveau de la mortalité, l’analyse indique que les chances de survie se sont améliorées au fil du temps pour atteindre une espérance de vie à la naissance de 56,7 ans avec un léger avantage féminin (57,5 ans) par rapport au sexe masculin (55,8 ans).

Au niveau de la migration, on a noté que sur une population de 14 017 262 habitants, 3.094. 190 personnes sont nées hors de leur région de résidence au moment du recensement, soit un indice de migration interne de 231% en ce qui concerne l’activité économique. La population en âge de travailler (15 ans et plus) représente 53,1% de personnes actives. Le taux de chômage est de 2,3%. Au niveau des ménages et habitations, en 2006, 2 360 126 ménages résidaient au Burkina Faso dont le quart en milieu urbain, entre 1996 et 2006.

Le nombre de ménages a augmenté en moyenne de 74% par an en milieu urbain et de 3,6% par an pour l’ensemble du pays. En ce qui concerne les habitations, le recensement montre que : 58,8% des ménages ont accès à l’eau potable, 94% utilisent toujours le charbon et le bois pour la cuisson des aliments.

35,2% des ménages utilisent des latrines et 64,8% n’en ont pas. 78,3% utilisent la lampe à pétrole et seulement 13,4% ont accès au réseau électrique. 56,5% des ménages jettent leurs ordures sur des tas d’immondices, 28% les jettent dans le fossé, le bac à ordures ou dans la rue. 81% versent les eaux usées dans la rue. Seulement 5,8% les versent dans une fosse septique.

Pour le ministre des Finances, Lucien Marie Bembamba, les questions de population constituent des préoccupations entières de développement. Selon lui, les variables démographiques ont une incidence directe sur les politiques, les stratégies de développement et sur les performances économiques globales. Pour le ministre Bembamba, « la politique nationale de la population (PNP) en cours de révision devrait intégrer fortement cette problématique et rechercher les voies et moyens pour une maîtrise de l’accroissement démographique ».

Il a aussi souligné que la finalisation du second schéma- directeur de la statistique 2010-2015 permettra au sein du Conseil national de la statistique, d’examiner les grandes problématiques et les défis pour le développement de la statistique. « L’information statistique n’est véritablement utile que si elle est rendue accessible à tous les acteurs, et mieux, si elle est effectivement utilisée à des fins de planification, de gestion et de suivi pour les uns et de recherches, pour les autres.

J’invite les administrateurs publiques, nos partenaires du secteur privé et de la société civile, les académiciens et étudiants à une bonne utilisation de ces informations pour leurs travaux divers. L’échéance de 2016 n’étant plus très lointaine, nous devons dès à présent, commencer à jeter les bases de la préparation du 5ème recensement de la population, » a conclu le ministre Bembamba.

Sarra BADIEL et Zéhatou ZINA (Stagiaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 3 juin 2010 à 22:42, par christ En réponse à : Recensement général de la population et l’habitation : Un accroissement annuel de 3,1%

    C’est bien ce chiffre de 3,1 % d’augmentation de la population qui est préoccupant car cela devrait faire plus de 50 millions de burkinabè à l’horizon de 2050 ! Déjà avec 14, les burkinabè sont très pauvres et ne mangent pas à leur faim.... alors ne parlons pas lorsque la population aura triplée d’ici 40 ans ! Sans oublier la dégradation de l’environnement. Le désert risque bien d’être aux portes de la capitale en 2050 en tenant compte du réchauffement climatique. Bref, à quand une politique sérieuse pour faire diminuer rapidement ce taux ?
    Enfin, quel est ce taux de chômage totalement irréaliste et fantaisiste ? S’il s’agit d’avoir des chiffres qui ne veulent rien dire, autant ne pas faire de RGPH et économiser cet argent à autre chose pour contribuer au développement de ce pays ou plutôt lutter contre son sous développement... car ce pays ne peut devenir un pays émergeant d’ici à 10 ans comme le prêtant le 1er ministre et même dans 50 ans si rien ne change

  • Le 10 juin 2010 à 09:50, par plusonestdefousplusonrit En réponse à : Recensement général de la population et l’habitation : Un accroissement annuel de 3,1%

    Mais non !! Le coût total du RGPH a été financé aux 3/4 par des institutions internationales...Et seulement le quart restant par l’Etat, contrairement à ce que vous prétendez ! Vérifiez vos sources !

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