L’accident se serait produit à 15km où logeaient les pèlerins burkinabé à l’époque. Comment Ouédraogo s’est-il trouvé à cet endroit ? Réponse à rechercher pour l’instant. Ledit automobiliste n’aurait pas pris le soin de s’arrêter pour s’occuper de la victime. Quant aux documents attestant le décès, il est remis à la famille une copie du passeport du défunt. Cette copie est accompagnée de sa valise dans laquelle se trouvait, outre les vêtements, une somme de 500 000 F CFA. C’était l’argent de poche du défunt.

Dès cet instant la famille a cherché à rentrer en possession des documents qui pourraient attester le décès en question et au cas échéant servir dans une procédure d’indemnisation. Dans cette démarche, elle va faire le tour de trois ministères notamment, ceux des Affaires étrangères, de l’Administration territoriale et de la Justice. On comprend dans ce parcours que les ayants droit ne savaient ou ne savent pas à qui s’adresser exactement pour trouver solution à leur problème. Une des sources a témoigné qu’un des membres de la commission technique, aurait tenté de décourager la famille en estimant qu’il était vain d’investir dans la recherche de la solution suite au dit décès. Ceci n’a pas empêché certains membres de la famille à poursuivre la recherche de la vérité.
C’est ainsi qu’ils ont approché le Ministère des Affaires étrangères.

Le chef du département, le ministre Alain Bédouma Yoda, dans une correspondance datée du 07 juillet 2009, à inviter la famille à se référer à la Commission d’organisation du Hadj 2007-2008 « en vue de connaitre les circonstances de l’accident mortel du pèlerin (…) et le cas échéant entrer en possession des documents de décès et d’inhumation pour toutes fins utiles ». Cette lettre en main, la famille contacte la commission. Et dans une autre correspondance datée du 7 juillet 2009, le Dr Idrissa Compaoré, membre de la Commission technique nationale du Hadj 2007, établit pour la famille, un certificat de décès. Dans la pratique en cours dans notre pays, un médecin examine et signe un constat de décès avant qu’une autorité administrative ne certifie ce décès. Partant de là, le certificat de décès remis à la famille Guébré n’a aucune valeur juridique. On peut d’ailleurs se demander à partir de quoi un constat de décès, par exemple prouvé par ledit certificat, a été établi. Autrement dit, aucune pièce légale du décès n’existe.

Le 03 août 2009, Me Jean Charles TOUGMA, alors avocat contacté par quelques membres de la famille du défunt, adresse une lettre à El Hajd Abdoul Rasmané, président de la commission technique nationale du hadj 2007. Le président, dans sa réponse datée du 28 août 2009 prie la famille « de bien vouloir prendre attache avec la Représentation diplomatique (le consulat) du Burkina Faso à Djeddah (En Arabie-Saoudite : ndlr) pour un complément d’informations en général et concernant la procédure d’indemnisation en particulier.

Nous leur avons adressé une lettre à cet effet, l’accident ayant eu lieu dans sa zone de couverture diplomatique. En effet, la mission de la Commission Technique Nationale Hadj 2007 (CTN) qui est d’un (01) an ayant pris fin avec la fin du hadj de la même année, nous estimons que seul le Consulat peut vous aider dans cette quête légitime d’indemnisation dont la famille est en droit d’attendre ». Selon les explications, le Consul Général du Burkina en Arabie Saoudite, Adama Compaoré, est désigné comme la personne qui pourrait aider, objectivement, les ayants droit ou pourrait détenir les pièces poursuivies.

A son tour et selon les documents à notre possession, le Consul Général du Burkina en Arabie Saoudite, adresse une correspondance à l’avocat, avec ampliation au Ministère des Affaires étrangères et à la commission technique nationale. « Par lettre en date août 2009, El Hajd Abdoul Rasmané, président de la Commission nationale du Hadj 2007 a sollicité mon concours aux fins de fournir, à la suite de votre demande du 03 août 2009, des informations sur la procédure d’indemnisation des ayants droit de feu OUEDRAOGO Guébéré, pèlerin burkinabè décédé accidentellement pendant le pèlerinage 2007-2008. J’ai l’honneur, par la présente, de porter à votre connaissance que des démarches sont entreprises, dès maintenant, auprès des autorités saoudiennes compétentes à l’effet de satisfaire votre requête », écrit le Consul dans une lettre datant du 28 octobre 2009. Cette lettre du Consul n’a été communiquée à la famille qu’à une date très récente.

Entre-temps la famille a envoyé le dossier aussi au Palais de Justice de Ouagadougou. Le juge, Seydou Traoré qui s’en chargeait, l’a classé juste après quelques contacts avec les parties. Le 07 janvier 2010 une plainte est déposée par les ayants droit contre la Commission technique nationale du Hadj 2007-2008 en vue de connaître les circonstances de l’accident du défunt et le cas échéant entrer en possession des documents de décès et d’inhumation pour toutes fins utiles.

Le Procureur du Faso transfert le dossier à la Brigade de recherche de Paspanga qui, après investigation, a déposé ses conclusions au niveau du Palais de Justice de Ouagadougou. Le juge, Compaoré Bernabé, en charge désormais du dossier convoque les parties le vendredi 14 mai 2010 mais les membres de la commission ne se sont pas présentés. Certains ont fait savoir qu’ils étaient occupés. Un autre rendez-vous est pris pour le jeudi 20 mai 2010. Selon des sources crédibles, il est ressorti que le Consul Adama Compaoré pourrait résoudre le problème, car il devrait ressembler les documents relatifs au décès et de l’envoyer à qui de droit. Ce serait là, l’opinion de la commission technique nationale du hadj 2007-2008. Le consul aura peut-être son mot à dire. Affaire à suivre !

Par Michel Nana

Par Bendré