Ouverte le 15 décembre 2005, l’unique école primaire publique de Karpalé, dans la commune de Bogodogo, n’est toujours pas normalisée. En effet, après son ouverture avec trois salles de classe, une quatrième salle de classe a été construite en 2007. La mairie avait alors promis de réaliser chaque année une salle de classe jusqu’à la normalisation de l’école.

Cette promesse n’a pas été tenue et ce qui frustre et provoque la colère des parents d’élèves contre les autorités communales, c’est que suite à un appel d’offres lancé en 2008, pour la construction d’une cinquième classe, l’entrepreneur attributaire du marché qui avait effectivement confectionné les briques et même entamé les travaux d’implantation du bâtiment, fut contraint d’arrêter sur instruction d’une autorité. Les briques ont été alors ramassées et ont été utilisées pour construire un logement à l’école de Dagnongo. Depuis lors, les démarches de l’APE auprès des autorités communales de Bogodogo pour comprendre les raisons sont restées vaines car ni la secrétaire générale ni monsieur Djoma chargé du suivi des écoles de la commune n’ont pu donner les raisons du détournement de la salle de classe.

Face aux démarches répétées et pour calmer la colère grandissante des parents d’élèves, la mairie avait promis que la cinquième classe sera prête pour accueillir des élèves au plus tard en novembre 2009. Le maire a, de ce fait, autorisé pour la rentrée 2009-2010, le recrutement de nouveaux élèves. Il avait donc été demandé à l’Association des parents d’élèves (APE) de faire un hangar qui puisse juste abriter les enfants pour le mois d’octobre 2009. C’est ainsi que suite à un communiqué du maire, le recrutement des nouveaux élèves a été fait le 20 août 2009 en présence d’un agent de la mairie.

Depuis lors, rien n’a été fait et les enfants sont restés sous ce hangar jusqu’à la date du 19 avril 2010 jour auquel le hangar a été démoli suite à un grand vent. Les autorités communales de Bogodogo alertées, n’ont envoyé qu’un mois plus tard monsieur Djoma pour s’enquérir de l’état des lieux. La mairie n’a certes pas à se justifier devant une association de parents d’élèves mais il est bon que les populations qui devraient en bénéficier sachent pourquoi l’appel d’offres pour la construction d’une salle de classe dans leur école, s’est transformé en un logement de maître à Dagnongo. Si l’avenir d’une nation passe nécessairement par l’éducation, nous disons que les autorités communales à qui l’Etat vient de confier la responsabilité des infrastructures scolaires devraient faire de la normalisation de l’école Karpalé une réelle préoccupation.

Bapion Justin SENI Secrétaire général du bureau

Le Pays