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Présidentielle guinéenne : 24 candidats sur les starting-blocks

Publié le mercredi 26 mai 2010 à 04h07min

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Depuis le 24 mai 2010, la liste définitive des candidats à la présidentielle est connue : des 36 qui se sont inscrits, 24 brigueront la magistrature suprême, dans un mois, soit le 27 juin 2010. Le tamis a fait son œuvre, puisque 12 impécunieux n’ont pu s’acquitter de la caution, qui était de plus de 30 millions de nos francs CFA (50 000 euros).

« Que nul n’entre ici s’il n’est riche », titrions-nous dans notre édition du 14 mai 2010 pour paraphraser la célèbre formule de Platon, et surtout nous inquiéter de l’énormité de la somme exigée pour se porter candidat, dans un pays englué dans la crise économique depuis des dizaines d’années. Avouons que la hauteur de la caution n’a pas été cet obstacle tant redouté, et cette vingtaine de postulants est une agréable surprise pour nous et les observateurs de la scène politique dans la patrie de Camara Laye.

Pour moins que cela, sous d’autres cieux, beaucoup d’autres pays n’auraient pu atteindre ce nombre. Pas besoin d’aller loin pour trouver une illustration : à la présidentielle 2005 dans notre pays, les cinq millions exigés en pareille circonstance ont provoqué des grincements de dents de la part de l’Opposition, si fait qu’il y en a eu en son sein qui ont, après coup, fait le deuil de leurs prétentions hautement nationales. Et le plus intéressant dans cette affaire guinéenne est qu’il n’y a pas sur la liste validée par la Cour suprême, de militaires ou d’actuels ou anciens membres des gouvernements successifs.

Aucun élément de l’Armée ne se présentera à cette prochaine présidentielle, dans un pays marqué par un demi-siècle de régimes militaires autocratiques. Une seule femme est candidate : il s’agit de Kaba Hadja Saran Daraba, ancienne ministre sous le régime du défunt général-président Lansana Conté (1984-2008). Quatre anciens Premiers ministres croiseront le fer avec d’autres prétendants : ce sont Cellou Dalein Diallo, François Lonsény Fall, Lansana Kouyaté et Sidya Touré, qui figurent en bonne place et ne veulent sûrement pas se laisser conter l’événement. Comme pour rendre la bataille encore plus épique, l’opposant Alpha Condé a crié présent. Bien que n’ayant jamais occupé un portefeuille ministériel, il a en effet une certaine « capacité de nuisance ».

Sauf tremblement de terre, il y a de fortes chances que cette transition aboutisse, d’autant plus que les grandes terreurs que sont les acteurs du coup d’Etat du 22 décembre 2008 ne seront pas dans la mêlée : Moussa Dadis Camara poursuit une convalescence loin des artères de Conakry (il est à Ouagadougou), et Dieu soit loué, la chose politique ne semble pas du tout intéresser l’actuel patron du pays le général Sékouba Konaté.

Le Château d’eau de l’Afrique (surnom donné à la Guinée) mérite bien de prendre les rails de la démocratie et d’une paix durable. Certes, le « Non » prononcé en 1958 par Sékou Touré devant un général De Gaulle qui n’en revenait pas a fouetté l’orgueil des Guinéens et des Africanistes de tout poil. Néanmoins, jusque-là, le bonheur et le développement n’ont pas été au rendez-vous. Espérons qu’avec la nouvelle donne, cette situation, considérée par certains comme une malédiction, sera conjurée.

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga

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