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Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

Publié le mardi 25 mai 2010 à 02h29min

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Le Premier ministre burkinabè s’est dit surpris, vendredi dernier, par la rétention excessive de l’information par des membres de son gouvernement ainsi que certains chefs de service et de projets. Tertius Zongo a livré cette déclaration à la presse, à l’issue du séminaire-atelier organisé par son équipe gouvernementale pour dresser le bilan du présent quinquennat du président Blaise Compaoré qui prend fin en novembre prochain.

« Nous avons été obligé de leur mettre la pression pour obtenir ce qu’on voulait », a avoué, en substance, le chef du gouvernement qui n’a visiblement pas supporté cette attitude de la part de « serviteurs de l’Etat » supposés donner les informations nécessaires pour rendre compte des actions entreprises par le chef de l’Etat au cours de son mandat finissant. Faut-il en rire ou en pleurer ?

Incontestablement, le coup de gueule de Tertius Zongo apporte de l’eau au moulin des journalistes qui réclament, depuis quelques années maintenant, le libre accès aux sources publiques d’information. Curieusement, la rétention de l’information est devenue un second réflexe du fonctionnement du Burkinabè, à tous les niveaux de l’administration. C’est la croix et la bannière pour obtenir de simples renseignements, même pour des actes ou des sujets qui sont du domaine public. Le non-initié pouvait croire que cette attitude peu coopérative à l’endroit des médias-et des usagers des médias en général-était recommandée « d’en haut ». Hélas !

Malgré une circulaire du Premier ministre rappelant à tous les responsables d’institutions publiques, privées et des collectivités locales de donner des informations aux journalistes professionnels, on n’est visiblement pas sorti de l’auberge. C’est logiquement que le chef du gouvernement en fasse lui-même l’amère expérience et confirme ainsi la galère que vivent les journalistes depuis belle lurette. Comme quoi, à force de trop tourner en rond, le serpent finit par se mordre la queue.

Bark Biiga

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 25 mai 2010 à 02:51, par le fou En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

    Cela n’est pas quelquechose de nouveau au Burkina . Le bilan du quinquennat du doit se faire d’une maniere periodique .On n’attend pas la fin du quinquennat pour en faire le bilan.C ;est la ou il faut passer à la vitesse superieure . Quand on confie un projet , un travail à quelqu’un , une institution quelqu’un doit rendre compte . Quand il ya acte d’insuburdination que le premier responsable prenne ses responsabilités .
    Le PM est aussi responsable , prend tes responsabilités ,nous le peuple nous attendons de voir le bilan de Blaise Compaore pour le reconduire . Ne nous donnez pas des bilans qui n’ont jamais existé.

  • Le 25 mai 2010 à 10:04 En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

    C’est vrai, il est très difficle d’accéder à l’information juste surtt si celle-ci est en défaveur avec une autorité supérieure. Chacun possède une phobie qui est celle de perdre son emploi ou son niveau d’hiérarchie. Ainsi, le Premier Ministre s’en ai lui-même rendu compte et c’est là le hic ! Lui, il pense avoir obtenu gain de cause par la pression mas disons-nous la vérité : il n’a obtenu que le sommet de l’iceberg. La vérité étant tjr enfui dans les profondeur des âmes de mauvaises foi qui lui servent. Mais c’est déjà quelque chose de positif.

  • Le 25 mai 2010 à 12:29, par Sidbala En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

    Je pense que le coup de gueule du PM est salutaire. Cependant, comme l’a si bien dit quelqu’un, ce n’est que le sommet de l’iceberg.

    Comme l’écrit Mme Ba Konaré, la cosmogonie du pouvoir est construite de telle sorte que seules des informations filtrées, triées, arrondies et ... parfois totalement fausses parviennent aux premiers responsables.

    C’est bien que le PM se rende compte par lui-même de l’existence du problème. Mais il faut aller plus loin et se poser les 2 questions suivantes :
    - comment faire pour que toute l’information nécessaire soit disponible à ceux qui doivent l’avoir (presse, public, gouvernement, etc.) ?
    - comment faire pour garantir et certifier la fiabilité, l’exactitude, l’intégrité et la traçabilité de l’information qui est communiquée ?

    Je pense pour ma part, qu’il faut aller vers des standards et des modèles qui obligeront chaque institution à communiquer et partager l’information.

    Il faut également, et dans une certaine limite, donner plus de liberté et de pouvoir aux journalistes d’investigation afin qu’ils puissent aller chercher au delà de ce qui est souvent dit.

    Enfin, je propose la MISE EN PLACE D’UN SYSTEME DE NOTATION PUBLIQUE des institutions. Dans les critères, on prendra le soin de prévoir tous les indicateurs permettant de mesurer la performance économique, financière, sociale d’une institution.

    Un directeur qui obtient successivement en 2 ans une note en dessous de la moyenne est non seulement remercié (de même que son adjoint ou SG) mais doit répondre devant qui de droit.

    Il faut que l’on restaure les valeurs qui ont fait jadis la fierté de notre pays : l’intégrité.

    Que chaque personne qui accepte un poste jure sur le coran ou la bible ou la constitution de servir fidèlement, loyalement et de façon intègre les intérêts de la nation.

    Merci et Que Dieu bénisse le Burkina.

    • Le 26 mai 2010 à 22:42, par boudwarsondba En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

      Même les informations concernant personnellement les individus sont abusivement retenues par certains fonctionnaires qui se croient à tort les dépositaires du secret absolu. Le changement des mentalités est aussi incontestablement un facteur de développement. Il faut qu’une ou deux générations complètes de burkinabé meurent de leur belle mort avant de voir cette transparence jouer un rôle de développement. Le salut du Burkina ne sera dû qu’à nos petits fils qui sont aux USA, Canada, Europe, Chine ou ceux restés au pays et qui ont su conserver leur intégrité, valeur suprême de nos ancêtres. Boudwarsondba

  • Le 25 mai 2010 à 13:52, par Boudwarba En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

    Bilan ? Où est le plan quinquenal ? Les promesses électorales ont-elles fait l’objet d’une compilation ?

  • Le 25 mai 2010 à 15:14, par Pooko En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

    Il faut ici saluer l ’initiative du PM qui ici reconnait les problèmes et laisse même entendre qui a du rougir l’œil pour avoir les informations . Il faut des informations claires , chiffrées et véridiques . Même si il n’a pas tout obtenu ou même si tout n’est pas clair pour le moment, il faut lui reconnaitre le mérite de soulever et de parler clairement du problème.

    • Le 25 mai 2010 à 19:23, par Banzai En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

      C’est l’heure du bilan de ce quinquenat.
      juste quelques points a mediter

      J’envisage quatre grands chantiers qui vont modifier profondément la physionomie de la capitale avec :- un audacieux programme de construction d’échangeurs et de voies de dégagement rapide pour renforcer substantiellement la mobilité urbaine ;

      - des travaux de réhabilitation des barrages n° 1, 2 et 3 ;- l’aménagement de zones résidentielles et de zones d’activités diverses ;- la construction et la mise en service du nouvel aéroport international.

      Nous nous employerons à débarasser la fiscalité de certains archaïsmes ou habitudes néfastes. Il conviendrait notamment de renforcer la lutte contre la fraude et la corruption, de poursuivre l’actualisation du guide fiscal, l’élaboration et l’adoption d’une charte sur les droits et devoirs des contribuables du secteur privé. Le gouvernement étudiera les mécanismes pour une meilleure répartition du poids de la fiscalité qui pèse sur le secteur structuré. Une coordination plus efficace des multiples structures impliquées dans le contrôle de gestion des deniers publics et dans la lutte contre la corruption sera nécessaire. Il conviendrait notamment de renforcer les mesures coercitives de lutte contre l’impunité dans l’administration publique et des affaires économiques. Par ailleurs,

      il importe d’exploiter les conclusions des rapports de la Haute Autorité de Lutte Contre la Corruption. En ces moments de défis multiples qu’il faut relever pour assurer le développement durable, la mise en place d’une administration burkinabè travaillant sur des principes de transparence, d’efficacité et d’intégrité est une exigence.

  • Le 25 mai 2010 à 16:52, par anta En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

    Pauvre Tertius.Que diantre es-tu venu faire dans cet antre ? Il est claire que ce bilan sera ce que tes ministres voudront qu’il soit. Que Dieu te protège et te donne du discernement.

  • Le 25 mai 2010 à 20:35, par rostand En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

    pourquoi, quand les journaux écrivent et en appellent au PM sur un département bien précis qui refuse de répondre, il n’a pas pris de sanction ? Pourquoi il n’a pas intimé l’ordre à ce département, de répondre ? je me demande si tout ça n’est pas fait exprès : encenser le règne de blaise et faire passer ça avec une petite note négative à l’endroit des ministres.

  • Le 1er juin 2010 à 22:04 En réponse à : Rétention de l’information : le coup de gueule de Tertius Zongo

    Facile facile de faire de ces pauvres fonctionnaires, des souffres douleurs. Pauvres Afrique

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