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Renaissance démocratique : Un vent d’espoir souffle sur le Ténéré

Publié le lundi 24 mai 2010 à 01h55min

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Quelque trois mois seulement après sa prise fracassante du pouvoir au Niger, le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), qui aura ainsi mis Mamadou Tandja et les chantres du Tazarché hors d’état de nuire, commence à récolter des lauriers, ramenant dans les rangs ceux qui, depuis le 18 février donc, n’accordaient point foi à son évangile ; celui de requinquer le pays d’Hamani Diori, pollué par une dizaine d’années de dictature de celui-là même qui se croyait l’indispensable maître d’œuvre des grands chantiers, avant de passer la main à un régime démocratiquement élu.

Et ces saint Thomas étaient tout à fait dans leur rôle, puisque, de “balayeurs” à vite ranger dans les oubliettes de l’histoire, l’Afrique en regorge, et nous n’oserons citer que le général Robert Guéi, atteri en Eburnie en décembre 1999, et le capitaine Moussa Dadis Camara, surpris, lui, par la gloire en décembre 2008.

Les suites, on les connaît. Mais sur les bords du fleuve Niger, le commandant Salou Djibo et ses disciples auront vite fait d’assurer à la communauté nationale et internationale de leur nul envi de s’éterniser au pouvoir, d’où la mise en place immédiate d’un Conseil consultatif, regroupant toutes les opinions, à l’effet de relire le code électoral fondu par Tandja et les siens.

Quelque trois mois après son avènement, disions-nous, un grand pas vers l’excellence démocratique vient d’être fait au Niger, à faire des jaloux dans la sous-région et des grincements de dents dans certains palais, et ce 24 mai 2010 s’inscrit dans l’agenda du CSRD comme celui du grand rendez-vous avec l’histoire.

Car c’est ce lundi de Pentecôte, en effet, que le Conseil consultatif soumettra l’avant-projet de nouveau code électoral, à lui transmis par la Commission des textes fondamentaux, au gouvernement et à la junte. C’est déjà connu, ce sont 25 innovations majeures que la Commission des textes fondamentaux aura faites, par rapport à l’ancien code, dont les principales ne manqueront pas de faire école :
- obligation faite aux candidats à l’élection présidentielle d’avoir entre 35 et 70 ans ;
- tout candidat à la présidentielle doit être titulaire d’un baccalauréat plus trois années d’études supérieures et pouvoir s’acquitter d’une caution de 10 millions de FCFA - le prochain Parlement devrait être composé de seulement un quart d’analphabètes, le reste des élus devant être titulaire du BEPC ;
- obligation à tous les membres de la Commission électorale nationale indépendante de prêter serment sur le livre de leur confession religieuse ;
- interdiction aux membres de la junte, à ceux du gouvernement, aux agents des forces de défense et de sécurité de se présenter aux futurs scrutins ;
- introduction du bulletin unique et de la Commission nationale électorale indépendante, qui font déjà l’unanimité tant au sein de la classe politique qu’à celui du Conseil national de dialogue politique (CNDP). ;
- interdiction aux députés d’avoir accès aux marchés publics de l’Etat et de ses démembrements au cours de leur mandat. Qui dit mieux ?

Les justiciers de Niamey l’ont promis, et le clament sur tous les toits, d’ici la commémoration du premier anniversaire de leur accession au pouvoir, ils restitueront le trône à un régime civil démocratiquement élu. Et à quelque neuf mois de cette échéance, l’observateur de la scène nigérienne n’a que d’éloges pour ces jeunes Turcs qui viennent ainsi de donner à leurs compatriotes des raisons d’espérer au moment où, en dépit de la richesse de son sous-sol, qui alimente les convoitises des grandes puissances, la famine qui couvait sous Tandja vient de se révéler au grand jour.

Mais la question qui revient est de savoir dans quelle République le Niger entrera : reviendra-t-il à la Ve ou restera-t-il dans la VIe, taillée sur mesure par l’architecte national Tandja ?

Toutefois, si au soir du 18 février 2011, la junte venait à passer le témoin, ce serait à l’honneur du Niger, qui aura une nouvelle fois donné la leçon de sa maturité politique.

En tous les cas, rien ne permet aujourd’hui de douter de sa bonne foi, et l’élevation de son leader, le commandat Salou Djibo, au grade de général de corps d’armée se veut un tournant vers sa retraite politique et militaire, car, parce qu’il est chef de l’Etat et chef suprême des armées actuellement, on verra d’un mauvais œil son éventuel retour dans les casernes.

Ne voilà-t-il pas que désormais, riche d’un élogieux curriculum vitae, il pourra suivre les pas de ses aînés nigerians Olesegun Obasanjo et Abdul Salami Aboubakary dans les résolutions des crises africaines ?

Un vent d’espoir souffle sur le Ténéré, qui se veut un nouveau laboratoire de la démocratie dans la sous-région ouest-africaine, nul ne peut en douter, même si, de l’autre côté de la rive du Niger, d’autres font le choix de la médiocrité et de l’indigence intellectuelle, se confortant dans l’esprit qu’un messie, ça vit cent ans, hélas.

La Rédaction

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 24 mai 2010 à 04:26 En réponse à : Renaissance démocratique : Un vent d’espoir souffle sur le Ténéré

    Il est vraiment encourageant de lire cette brave decision de la junte. Seule une adoption de l’alternance democratique permettra tout pays d’avancer. Vive le Niger et merci a Tandja d’avoir aider malgre lui l’avancee democratique en Afrique de l’Ouest.

  • Le 24 mai 2010 à 15:22, par Ben Ischam En réponse à : Renaissance démocratique : Un vent d’espoir souffle sur le Ténéré

    C’est connu : la bonne bénédiction (excusez-moi de la redondance) c’est lorsque tout le monde est unanime, d’accord sur une cause et qui, à chaque réveil, se met à prier pour que vous réussissiez. Dans nos langues les fameux Doua : "Que Dieu vous aide", "Que Dieu élève votre tête" "Que Dieu fasse que tu n’ais jamais la honte" "Que Dieu....", vous accompagne toujours, surtout lorsque tout le monde s’y met.

    Alors, chers gouvernants du Faso, faites tout pour avoir la bénédiction de votre peuple. Comme le disait le sage, "le pardon, c’est entre nous d’abord avant le jugement divin. Tant que nous ne nous pardonnerons pas, Dieu qui est certes miséricordieux, ne nous pardonnera point". Méditons-en.

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