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Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

Publié le vendredi 21 mai 2010 à 03h39min

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Sous prétexte qu’ils joueraient un rôle particulier en matière de développement aux côtés de l’Etat, des chefs traditionnels revendiquent ni plus ni moins un statut constitutionnel. Au regard de l’état embryonnaire de la démocratie burkinabè et des pratiques parfois peu orthodoxes de certains " bonnets rouges ", cette constitutionnalisation ne risque-t-elle pas d’ouvrir la boîte de pandore ? Ne va-t-on pas, par cet artifice juridique, s’il a lieu, faire des chefs traditionnels des monarques qui pourront tout se permettre ?

Le 8 mai 2010, le Cadre de concertation des chefs coutumiers du Ganzourgou (CCCG) tenait son Assemblée Générale dans la dite province. Parmi les conclusions des travaux, une retient l’attention. Il s’agit de la revendication portant institution d’un statut constitutionnel particulier au profit des chefs traditionnels et coutumiers.

Ces derniers ne veulent plus être des « laissés pour compte » ou des marionnettes entre les mains des politiques qui ne penseraient à eux qu’à l’approche des élections. Le chef de Salogo, Naaba Boulga précisera même : « Nous ne voulons pas être une couverture pour le gouvernement alors que nous ne sommes pas reconnus par l’Etat ». En clair, les chefs traditionnels voudraient être des personnalités de premier plan au Burkina Faso. En tant que citoyens, cela est de leur plein droit et nul ne saurait leur en tenir rigueur. Tout le nœud du problème réside maintenant dans le caractère du statut revendiqué. Qu’est-ce qu’un « statut constitutionnel ? ».
Quelles pourraient être les implications juridiques et pratiques d’un tel statut s’il était conféré ou octroyé aux chefs traditionnels ?

De façon prosaïque et pour éviter de tomber dans du juridisme, on peut dire que conférer le statut constitutionnel à quelqu’un, à une entité ou à une corporation, revient à reconnaître implicitement dans la constitution que cette personne, cette entité ou cette corporation joue un rôle éminemment stratégique dans l’ancrage de la démocratie et de la bonne gouvernance. Des institutions comme l’Assemblée Nationale, le Conseil Constitutionnel, le Conseil Economique et Social (CES), les Collectivités territoriales… et des organisations comme les partis politiques jouissent du statut constitutionnel. Evidemment, on ne saurait imaginer le fonctionnement normal de la démocratie sans ces quelques institutions que nous avons citées. Il s’agit d’institutions de souveraineté.

Peut- on en dire autant avec les chefs traditionnels ? Le débat est ouvert. Les institutions dont nous avons fait cas bénéficient de prérogatives particulières dont entre autres la prise en charge partielle ou totale de l’Etat, l’immunité pour certains, les honneurs protocolaires… Octroyer un statut constitutionnel aux chefs traditionnels reviendra donc ipso facto à prévoir des prérogatives particulières pour cette catégorie de citoyens.

Ce statut ne violerai-t-il pas la sacro sainte disposition constitutionnelle qui voudrait que tous les Burkinabè soient égaux en droits et en devoirs ? Il ne faut pas oublier que la coutume n’est pas reconnue par la constitution comme au Royaume Uni qui dispose d’une constitution coutumière. Au Burkina Faso, nous avons opté pour le Droit positif, le droit écrit. Le pouvoir des chefs traditionnels étant d’essence coutumière, peut-il s’accommoder avec les exigences de l’Etat de droit ? La question vaut son pesant d’or dans la mesure où dans la conception traditionnelle, le pouvoir émane de Dieu et que le roi règne jusqu’à ce que mort survienne. Dans la logique démocratique par contre, la dévolution du pouvoir devrait toujours se faire par la voie des urnes. De plus, elle a une durée limitée.

Vers l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat

Une autre difficulté qui émane de celle-ci résiderait dans la forme et la nature de l’Etat. Pendant longtemps en France, les citoyens se sont battus pour la séparation entre l’Eglise et l’Etat. Les Etats africains nouvellement indépendants, singeant la constitution française ont inscrit le principe de la séparation et de la laïcité en lettres d’or dans leur constitution. L’article 31 de la constitution du Burkina Faso est formel : « Le Burkina Faso est un Etat démocratique, unitaire et laïc (...) » Si tel est le cas, pourquoi privilégier les chefs traditionnels qui sont en quelque sorte les dépositaires de la religion traditionnelle ? Et si, par effet de contagion, les autres dignitaires religieux demandent également un tel statut ? Que fera l’Etat ? S’il cède, la forme républicaine et laïque de l’Etat risque de voler en éclats. De plus, il faut avoir à l’esprit que toutes les ethnies du Burkina Faso ne sont pas organisées en chefferies formalisées.

Il pourrait donc se poser des problèmes identitaires qui pourraient mettre à mal l’unité nationale). On l’a vu à une certaine époque lorsque certains “historiens” ont voulu réaliser des séries télévisuelles sur « L’épopée des Mossé ». Le projet a tourné court car il allait immanquablement déboucher sur des frustrations. C’est par ce genre de « petites allusions » que de grands drames se sont produits ailleurs. Il faut donc faire attention à tout ce qui touche à la fierté nationale.
Enfin, un statut constitutionnel n’est-il pas la voie la mieux indiquée pour inféoder davantage la chefferie au pouvoir politique ?

Nous sommes certes sous le régime de la séparation des pouvoirs au Burkina Faso mais tout le monde sait que le législatif et le judiciaire, bien qu’ils aient des statuts constitutionnels, sont au service de l’exécutif. Les chefs traditionnels, au regard de ce qui se constate déjà, peuvent-ils déroger à la règle ? Les expériences malheureuses de certains pays voisins n’inspirent guère à répondre par l’affirmative. Au Niger par exemple, la chefferie traditionnelle fut pendant longtemps très inféodée au pouvoir politique. En 2009, avec le tazarché de l’imposteur Tandja, le pays a assisté au paroxysme de la politisation à outrance de la chefferie traditionnelle.

Des chefs traditionnels organisés en association sont descendus dans l’arène politique pour prendre fait et cause pour le tazarché, ignorant superbement que ce projet était porteur de division dans le peuple. C’est ce qui explique l’incendie du domicile du chef de province de Dosso pendant le tazarché. Les habitants avaient plus qu’assez de son comportement indigne. A présent que le tazarché a rejoint les poubelles de l’histoire, tous sont rentrés dans leurs petits souliers. Au Burkina Faso, il n’est pas rare d’entendre des chefs traditionnels donner des consignes de vote. En général, ils sont toujours du côté du parti au pouvoir reléguant la neutralité qu’ils devraient adopter aux calendres grecques.

Comment démêler l’écheveau quand on sait que de nombreux chefs se sont illustrés négativement dans des affaires ayant parfois entrainé mort d’homme (Po pê, Naaba Tigré de Tenkodogo,…) ? Un statut constitutionnel ne va-t-il pas entrainer une multiplication à l’infinie des dérives ? Il faut réfléchir sérieusement à la question. Maurice Yaméogo et Thomas Sankara ont eu maille à partir avec les chefs traditionnels. Blaise est perçu comme celui qui a réhabilité la chefferie traditionnelle. Aujourd’hui, il s’en sert comme d’une redoutable machine électorale. La revendication vise-t-elle à lui rendre davantage service ? Qu’en est-il de l’intérêt supérieur de la nation ?

Par Issak Konfé .

Par Bendré

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Vos commentaires

  • Le 21 mai 2010 à 06:08 En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    c’est pas eux ho ; c’est ceux qui vont les ecouter(dira l’ivoirien).

  • Le 21 mai 2010 à 11:33, par songo En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    je ne comprends pas la raison de ton inquietude.
    As tu un probleme particulier avec la cheferie traditionelle ou quoi ?

    Avant cette fameuse democratie dont tu fais l’apologie, comment etaient gerees nos societes.

    la cheferie traditionelle a bien existe avant les institutions dont tu cites dans ton ecrit. Si leur integration ne t’as pas intriguer, l’integration de la cheferie traditionel ne devrait etre un probleme.

    Les chefs traditionels ne devraient meme pas revendiquer un statut constitutionel,on devait le leur octroyer des le depart de notre democratie. Ca n’a pas ete fait, c’est une erreure et il faut la corriger.

    Tu as cite l’exemple du Niger, que dire du Ghana ? Le Burkina ne peut-il pas faire la meme chose ?

    je trouve qu’il y’a beaucoup de partialite dans ton ecrit.

    • Le 21 mai 2010 à 20:36, par junior En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

      je comprends votre position mais est ce pour cela que l’on doit conférer à des citoyens ordinaires, même s’ils jouissent d’une certaine notoriété au sein des population ; un statut particulier ? nous sommes dans un État moderne et j’estime qu’une telle sollicitation pourrait nous reconduire à nos anciens systèmes de gouvernance, ce qui n’est sans causer de difficulté pour notre décollage vers un pays émergent et uni. je vous remercie de me comprendre

  • Le 21 mai 2010 à 11:37, par marko En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    très belle analyse toutes mes félicitations

  • Le 21 mai 2010 à 11:39, par inconnu En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    très bon article

  • Le 21 mai 2010 à 12:14, par Firmin D DIALLO En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    En tout cas, les questions pertinentes sont posées. Pour ma part, la réponse est sans ambigüité. Je suis convaincu qu’il faut repenser notre constitution et le fonctionnement de l’Etat pour les adapter au niveau de perception des larges masses, à leurs valeurs, etc. En même temps, la chefferie en tant qu’institution a montré ses limites dans la bataille pour le progrès et le développement. Laissons là où elle se trouve, l’Histoire décidera. En clair, créer un cadre particulier pour les chefs, c’est les maintenir au service des gouvernants et plus longtemps dans l’Histoire. Continuons de les laisser s’impliquer en politique comme tout citoyen s’ils le souhaitent, c’est leur droit. Ils essuieront le poids de leurs turpitudes s’ils s’écartent des intérêts des masses, tôt ou tard. L’Histoire ne s’écrit pas en 50 ans. En même temps, comme tout citoyen, ils ne seront pour la Constitution, que des citoyens.

  • Le 21 mai 2010 à 12:27, par Zack En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    J’approuve car tout a été dit.On ne va pas créer un État dans un État.Surtout avec des gens à 99% analphabètes.J espère que nos autorités ne prendront pas le risque de créer des conflits inutiles.On a fini avec les organisations sociales empiriques.Aujourd’hui,faire de la cordonnerie,de la forge,être artiste musicien,c’est des métiers ou l’on s’en sort très bien.Mais il y a toujours des gens qui n’ont rien compris et qui voudraient, parce qu’ils sont rois ou chefs de villages imposer l’imposable.Sensibiliser vos chefs et dites leur que les temps ont changé.

  • Le 21 mai 2010 à 13:23 En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Comment constitutionnaliser un pouvoir héréditaire ? Qui peut les encadrer et contrôler leur action ?

  • Le 21 mai 2010 à 13:25, par Focus En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Qu’est-ce que ça encore ? C’est vrai que "l’appétit vient en mangeant", mais il faut "savoir raison garder" messieurs (et dames ?) ! Comme son nom l’indique, cette chefferie doit demeurer traditionnelle, n’en déplaise à ce nouveau genre de têtes indignement couronnées !
    Où va le Burkina avec des chefs traditionnels qui ne sont plus satisfaits ni fiers ou même jaloux de leurs traditions ? C’est parce que ces traditions relèvent du sacré que leurs chefs ont de l’importance ! Et c’est parce qu’on leur reconnaît cette importance qu’ils sont influents et se mêlent contre nature, de politique ! S’ils achèvent de désacraliser de la sorte leurs traditions par ce genre de comportements purement égoïstes, ce sont eux-mêmes qui vont se disqualifier aux yeux de tous ! Dès lors, leur présente ambition démesurée est sans objet !

  • Le 21 mai 2010 à 13:30, par M Compaoré un fils de chef En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    C’est exact ! Nous oublions que nous ne formons pas une nation mais des nationalités avec une multitude d’ethnies qui ont des uses et coutumes différentes bien qu’ayant des simulitudes ! Nous devons donc bannir tout nos particularité et fondé notre nation sur les poinst communs et ces points ne feront ancrage que dans la République. Le symboles de la république doivent se définir de notre histoire commune et non de nos particularités. en côte d’ivoir la place de la Répubublique il y’ a une statu qui représente le groupe akan (sudiste) et chez nous nos amblêms nationaux représent un seul group dont je ne citerai pas ici !
    Mettons ces chefs et la tradition dans la poubelle ! Pour moi une vérité d’hier n’est plus forcement vraie aujourd’hui. Si je porte mon faso danfani c’est pas parce que mes ancêtres l’ont porté mais plutot que je trouve que c’est bien et d’une qualité meilleure.
    La tradition un jour ou l’autre a été innovation. Alors pourquoi se figer, pourquoi refuser de redéfinir ou de définir de choses nouvelles. Nos traditions nous empêchent d’être créatifs , imaginatifs, inventifs...une vérité se définit dans le temps et dans l’espace. Ces deux élemnts étant changeant nous devous nous inscrire dans le mouvement et non dans l’immobilisme des coutumes et des traditions !
    On cite l’angletrre, mais labà le stêtes couronnées n’ont plus droit de vie et de mort sur les "sujets" ils n’ont plus de pouvoir ils ne sont plus que dans le cérémonial. Ici le pouvoir fait la co$urt aux chefs coutumier parce qu’une frange partie de nos parents sont sous leur influence et constitue ainsi le bétail électoral
    Chefs coutumiers laisser nous imaginer un monde meilleur que celui que vous nous avez léguer !

  • Le 21 mai 2010 à 14:10, par Citoyennement En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Au Burkina, il me semble qu’un parti politique, le PAREN, milite en faveur de la constitutionnalisation du statut de chef traditionnel, afin de circonscrire leur influence en politique. En somme, il s’agit de leur conférer un statut -et des droits, et de leur interdire toute propagande politique. NOUS ATTENDONS VIVEMENT que les responsables de ce parti se pronocent sur le sujet, et nous dire :
    - comment ils comptent traiter le cas des ethnies sans chefs ;
    - comment prendre en charge la rémunération des chefs, et que faire des chefs despotes, traitres...
    - comment gérer le cas particulier d’un individu hautement qualifié, qui aimerait gérer le pouvoir politique, et qui en serait interdit parce qu’il EST NE chef, par héritage ?
    - quelles seront les prérogatives des chefs (défense de la culture, médiations ?) ; doit on aussi penser à voter au sein de la chefferie pour désigner leur représentant, ou l’héritage doit ici aussi prévaloir (le cas du mogho naaba) ; que faire alors des despotes ?
    - et si le représentant des chefs (et ses sous chefs) arrivaient à faire allégence au pouvoir politique : quelles mesures peut on adopter pour contre ces alliances ? La justice ? n’y pensez même pas !
    Bref, j’aimerais bien comprendre, et les autres citoyens aussi, si je ne me trompe pas.

  • Le 21 mai 2010 à 14:15, par un citoyen fumé En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Merci pour cet article dont la teneur et la clarté me commande ce qui suit:en tant que Mossi je suis respectueux des valeurs culturelles de mon pays, mais je voudrais dire à ces chefs qu’ils ont perdus la face par le rôle qu’il ont joué ces 20 dernières années ; en effet à ma connaissance, sauf le Moogho qui a su garder une position médiane et qui s’est positivement illustré dans des médiations à l’internes (Mes Hommages au passage), le reste des Chefs dans leurs écrasante majorité ne récoltent que ce qu’ils méritent.Ils ont perdu tout respect et autorités dans certaines contrées.Pour avoir aider le Pouvoir de COMPAORE à recolter des voix,c’est Blaise qui peut peut-être partager sa "caisse noire" avec eux.S’ils avaient su rester dans leur rôle social,cela arrangerait tout le monde.Je puis vous assurer que si je vois un chef, je vois un énémi des masses laborieuses, à mes yeux il ne vaut pas mon chien qui garde ma cours. Souvent-meme j’ai honte pour eux.Et je sais qu’ils sont condamnés à disparaître pour ce que je vois à travers leurs comportement ; les nouvelles générations n’y voient d’ailleurs que des profiteurs qui ne méritent aucun respect.Pour revenir au sujet je leurs conseille de se limiter à leurs Nabasga et autres Nakobo.ils doivent aussi se regrouper pour trouver des voies et moyens de restaurer leurs image ; eux qui sont sensé être des sages, des recours au lieu de chercher vainement et honteusement une place qui n’est pas la leurs. S’ils demandent des prébendes ils peuvent aller voir les Larlé, François COMPAORE, "Rock Marc l’antidémocratiquement élu" qui s’accaparent actuellement les meilleurs terres du pays sous le dos des pauvres.Je pense qu’à leur sujet SANKARA avait vu juste.Ils n’ont qu’à s’occuper des questions de developpement local c’est mieux. Nous citoyens avons marre déjà de contribuer à entretenir grassement l’Assemblée, Blaise,et les foras bidons organisés dans ce pays ; faut pas qu’ils en rajoutent.On étouffe !!

  • Le 21 mai 2010 à 14:36, par L’autre citoyen En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Bonjour et merci beaucoup au journal Bendré pour cette analyse assez complète et pertinente.
    Sans détours, je suis pour ma part contre cette révendication des chefs traditionnels. Ils n’ont qu’à se contenter de gérer leurs territoirs comme avant, en attendant leur belle mort. Je ne comprends pas ce que cherchent ces chefs. Déjà il y a des excès graves chez certains(morts d’hommes notées dans certaines cours royales du pays), faisant l’objet de débats, et ils continuent de réclamer d’autres choses. Ils n’ont qu’à s’en prendre aux politiciens qui les utilisent. C’est parce qu’ils se sentent de plus en plus contester par leurs sujets, qu’ils commencent à réclamer un statut constitutionnel. Ils sont eux-mêmes responsables de cette contestation ; personne ne leur a demandé de se mêler des débats politiques. En effet, dès lors qu’il arrive qu’un chef se retrouve en train de battre campagne contre un de ses sujets, le mythe de la chefferie vole en éclat. C’est la conséquence de leur aventurisme politique ;ils n’ont qu’à s’assumer. De toute façon, je fais partir de ceux-là qui pensent que la chefferie traditionnelle va disparaître,ou tout au moins s’affaiblir considérablement au cours des décennies à venir. Je réitère mon oposition à cette idée de statut particulier pour les chefs coutumiers. Par ailleurs, je suis disposé à prendre part à toute action constitutionnelle contre cette idée. Le peuple burkinabè et sa jeune démocratie ont déjà assez souffert de leurs démêlées et n’en veulent plus.

  • Le 21 mai 2010 à 15:34, par DSK En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Le BF est un pays démocratique la chefferie traditionnelle n’est pas une démocratie. Il y a beaucoup de divergence entre la chefferie traditionnelle et la démocratie seulement quelques points de ressemblance. De plus la chefferie traditionnelle ne constitue pas une valeur partagée par l’ensemble des ethnies du Faso. Les chefs traditionnels ont une vision trop bornée de la société

  • Le 21 mai 2010 à 16:14, par LE NABA En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    IL FAUT LAISSER :
    - LA TERRE A CEUX QUI MARCHENT
    - LE CIEL A CEUX QUI VOLENT
    - L’EAU A CEUX QUI NAGENT
    - LA POLITIQUE AUX POLITICIENS
    - LA RELIGIONS AUX RELIGIEUX
    - LES FETICHES AUX FETICHEURS
    - LES COUTUMES AUX COUTUMIERS....
    AINSI,NOUS VIVRONS EN PAIX.SVP LES BONNETS ROUGES PAS D’AMALGAMES RESTER CE QUE VOUS ETES ET NOUS CE QUE NOUS SOMMES.
    A BON ATTENDEUR SALUT.

  • Le 21 mai 2010 à 16:37 En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Les ethnies qui aime le nâme (les mossi), je pense qu’il ne faut pas abuser du silence des autres etnies qui pense inlassablement à la paix en ne revendiquant rien du pouvoir central même si l’on fait semblant d’une représentation géopolitique dans les hautes fonctions de l’Etat. C’est quelle histoire çà encore, ces chefs député qui ne sont plus élus et veulent passer par la constitution pour manger comme le disait l’autre l’appêtit vient en mangeant.

    Il ya des ethnies qui ne se retrouvent pas dans la répartition des fonctions de l’Etat, s’il n’en parle pas c’est pour la cohésion du pays afin d’éviter des cas d’autres pays voisins au Burkina. Quant au parle de bonnet rouge, nos ablêmes etc pensez-vous que les autres se retrouve dans çà ? Pardon avec tout le respect que j’ai pour la tradition et nos coutumes, ce débat ne doit pas être à l’ordre du jour.

  • Le 21 mai 2010 à 17:37, par Sidbebe New York En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    tres belle reflection de la part de Monsieur Compaore

  • Le 21 mai 2010 à 20:04, par un citoyen fumé En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Je demande à ce que la prochaine révision de la Constitution exclut tout ce qui est chef des postes électifs à tous les niveaux de la vie publique.ils sont garants de la cohésion sociale et ne sauraient avoir une partie de la population contre eux.Qu’ils n’aient plus le droit de juger les gens et de les punir comme ils veulent sous peine de poursuites.Sinon je trouve leur revendication sans objet et même dangereux pour la même cohésion sociale.Je demande humblement aux autres ethnies du pays (bobo, peulhs, dagara, djans, karaboro, pougouli, bissa, dogossè, turka, touaregs,bwaba, samo, gourmantchés, goins, dioulas....)de ne pas prendre en compte cette éllucubration de petits cheffaillons qui ont perdus le sens de la dignité. ce regroupement de soi-disant chefs n’est que le produit fini du régime de la IVème répulique ; des hommes qui ne pensent qu’à leur panses !

  • Le 22 mai 2010 à 14:02, par Yamâam En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Je partage l’avis de ceux qui pensent que la chefferie traditionnelle est appelée à disparaître.Je dirais même plus,qu’il ne leur reste plus que les emblèmes,plutôt babioles d’apparat:la canne à marcher, le bonnet et les boubous mélangés.
    Ils ont, par-ci et par-là rendu de très mauvais services à leurs communautés:mort d’homme à tenkodogo, déclarations politiques fracassantes et ridicules à Ouahigouya,interdiction de certains partis politiques à Pô, intelligence mafieuse avec certains politiques pour confisquer abusivement des terres dans le Ioba...)Pour toutes ces fautes lourdes, les chefs traditionnels (à part le mogho naba )ont fini par comprendre qu’ils sont vomis et non plus vénérés par leurs sujets.
    Par ailleurs,la propension des chefs coutumiers à la concussion politique n’est pas sans raison : né fils de l’autre, et né donc pour "préférer l’or à l’or et la femme à la femme" ,il faut pourtant voir les bonnets délavés de certains pour comprendre qu’il y a plein de crève-la-faim dans leurs rangs qui n’ont plus le moindre kopeck pour entretenir leurs alliances polygamiques.
    Raison pour laquelle,ils cherchent une autre assise,un statut constitutionnel.Mais là-encore,comme ils l’ont fait en s’aliénant au politique,ils font un mauvais calcul.
    Si par extraordinaire ils étaient entendus,qu’ils sachent qu’un tel statut ne se pourra sans être assorti de cahier de charges :
    - au moment où ces chefs prétendaient à la couronne,la quasi-totalité d’entre-eux n’avait pour seule légitimité que d’avoir été, chacun, le fils de l’autre.Seront-ils prêts à accepter que le statut constitutionnel qu’ils réclament s’ingère et fixe désormais les conditions d’éligibilité d’un chef costumier ?

    - Élus à vie, certains,juste pour avoir été le fils de l’autre,accepteront-ils que leur statut constitutionnel fixe les conditions de destitution des chefs coutumiers ?

  • Le 23 mai 2010 à 08:19, par bandaogo banda En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Les chefs Les chefs traditionnels n’ont même pas honte. Oser révendiquer un statut constitutinnel ! au motif que vous ne voulez plus être manipulés ! c’est proprement honteux et discréditant. Alors il faudra donner un statut constitutionnel à toutes les professions exercées dans ce pays. En quoi vous êtes différent des autres citoyens ? Votre profession jadis noble et naturellement respectée des populations parceque vous incarnez des référence sociales et morales, est devenue aujourd’hui un repère de viex escrocs immoraux, de vautours affamés, de simples délinquants sans foi ni loi.

  • Le 24 mai 2010 à 11:48, par LE PROFETE IBNA En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Merci pour cette réflexion !!! Évitons de reculer en démocratie.Soit nous devenons un État monarchique avec un premier ministre et plus de président ;soit nous les laissons là où ils sont.D’ailleurs seuls les chefs traditionnels qui n’ont plus d’âme accepteront cette compromission.

  • Le 10 juillet 2013 à 08:04, par Koala Mitibwaoga Hubert En réponse à : Chefs traditionnels : Faut-il vraiment leur conférer un statut constitutionnel ?

    Salut Majestés
    Je suis étudiant en management et Gestion des Collectivités Territoriales(MGCT)
    où je suis en fin d’études niveau licence, afin de bien cerner mes connaissances et obtenir mon diplôme j’ai opté comme thème de mémoire : Rôle et place de la chefferie traditionnelle dans le processus de la décentralisation au Burkina Faso.
    Je venais saluer la bravoure de nos honorables chefs traditionnels et compte sur leurs expériences respectives pour renforcer mes recherches et pouvoir promouvoir l’identité cultures des peuples au Burkina Faso.
    Dans l’espoir d’une suite favorable je vous pries Majestés de bien vouloir m’accompagner dans ce sens.

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