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Editorial : Je ne savais pas que ….

Publié le vendredi 21 mai 2010 à 03h39min

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Sur la terre des hommes, des humains, je ne savais pas qu’il ne fallait jamais rien entreprendre. Il me semble, et c’est ce que j’ai compris que les hommes n’aiment pas ceux qui innovent. Les hommes n’aiment pas ceux qui veulent aller de l’avant. Les hommes n’aiment pas ceux qui créent ; ceux qui ont des ambitions. Les hommes finalement n’aiment pas ceux qui veulent que les choses changent. Surtout dans le bon sens. J’ai compris que ce que les hommes aiment, que tout le monde s’asseye, que tout le monde se regarde et ainsi rien n’avance.

A un député qui demandait au Premier ministre Tertius Zongo pourquoi son gouvernement a fait organiser une rentrée solennelle des Universités du Burkina pour la première fois et quel était le coût financier d’une telle activité, Tertius a répondu à peu-près en ces termes : « il faut qu’on se comprenne. Pourquoi les gens veulent que dans ce pays-là on n’innove pas ? Pourquoi les gens veulent qu’on continue de faire comme si on était encore au début des indépendances ? Non, il faut avancer et tout ne se résume pas en moyens financiers, mais allez demander aux meilleurs étudiants qui ont été récompensés, quel est l’impact d’une telle cérémonie sur eux ; allez demander aux professeurs d’université qui font un travail merveilleux qui sont souvent oubliés et qui ont été honorés, quel est l’impact d’une telle cérémonie.
NON, IL FAUT QU’ON SOIT JUSTE ET SERIEUX ».

Et ces comportements sont légion dans le milieu politique, administratif, associatif et même d’une façon générale dans la vie courante. Les Burkinabè, heureusement que ce n’est pas tous les Burkinabé, n’aiment que faire la médisance, la critique stérile, nuisible. Quand vous créez, au lieu qu’ils créent plus ou vous accompagnent, ils préfèrent dans la médiocrité et dans la méchanceté, gâter ce que vous avez fait. Alors qu’ils sont savent pertinemment qu’ils ne sont pas en mesure de faire mieux.

Un mur de clôture d’une mairie a été repris au moins trois fois parce que chaque maire, à son arrivée, avait trouvé que ceux qui l’ont devancé n’ont pas bien travaillé le mur. Ce sont ainsi des sommes d’argent qui auraient pu servir à autre chose qui ont été utilisées inutilement parce que les uns ne veulent pas qu’on dise que c’est les autres.

Dans l’administration, la plupart des nouveaux directeurs généraux, des ministres et directeurs centraux qui le peuvent ont toujours demandé de changer tout le mobilier dans leur bureau. Parce que non seulement il a été utilisé par un devancier, mais parce qu’ils ont peur d’être « wacké ». Moustapha Laabli Thiombiano s’est toujours plaint parce que toutes les idées qu’il développe ont soit été récupérées, ou combattues. Dans quel Burkina Faso sommes-nous ?

Il est vrai qu’il y a des choses qu’il faut souvent reprendre carrément, mais il faut également reconnaitre les talents ou le courage de ceux qui entreprennent les premiers. S’il n’est pas possible de les accompagner, au moins faire mieux. C’est à ce prix que nous parviendrons à construire notre pays.

Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 20 mai 2010 à 18:21, par un Burkinabe de l’exterieur En réponse à : la quete continu du suivisme dans la mediocrite

    C’est malheuresement ca le Faso. Nous sommes souvent oblige de sortir pour aller entreprendre ailleur pour reussir et envoyer des sous a nos familles.
    Nous aurions pourtant pu creer des emplois, ameliorer l’offre de service au Faso et participer a l’effort fiscal.
    Au Faso, on aime bien les les incompetants suivistes, des gens initialement competents qui n’osent pas innover, ni prendre des decisions donc finissent par devenir depasse donc incompetent avec le temps.
    Apres c’est pour dire j’etais le premier quand on etait dans tel universite, notre dernier de classe qui de l’autre nationalite est maintenant l’expert qui fais le tour du monde.
    En classe tu etais le meilleur mais tu malheuresement tombe dans un environement malsain qui fait que tu es devenu moins competitif que l’autre avec le temps.
    C’est pas les intelligents et travailleurs qui manque au Faso malheuresement, on les cassent quand ils osent.
    Qui va oser ? qui est fou ??? Quand tout le monde en aura marre ca va changer...on est de bons encaisseurs au Faso. On boit la biere, et on se dit que ca va aller. Wait and see !!!

    • Le 22 mai 2010 à 04:41 En réponse à : Mechants burkinabes

      Ca c est vrai mais au lieu d en parler seulement il faut etre pratique et trouver la solution. J ai remarque cette mechancete du burkinabe a mon adolescence dans les annees 1995 et j ai tout fait pour reussir a l etranger. Aujourd hui je ne me plains pas, je gagne bien ma vie et j ai fonde une famille ici aux USA. Meme ici aux USA, malgre ma peau noire, les gens ne sont pas aussi mechants qu au BF avec moi.

  • Le 20 mai 2010 à 18:28, par Nobga En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Mon cher KANI, si un jour Dieu construisait une belle cité où toutes les maisons ont la même architecture, les meubles et les jardins identiques et y mettait les hommes, il se trouverait certains d’entre eux pour innover et transformer les leurs en de véritables châteaux et ceux qui n’ont rien fait s’en plaindront. L’être humain est un éternel insatisfait et jaloux. Voici une vrai illustration : " Un jour un homme entre dans un musée. Devant chaque masque qu’il voit il dit : ce masque est très vilain. Peu après, il s’arrête et exclame : ce masque est le plus vilain de tout les masques. Le gérant lui dit alors : non monsieur vous êtes devant le miroir".

    • Le 21 mai 2010 à 23:14, par issouf En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

      Merci Nobga, je suis à Paris et tu ne peux pas imaginer comment ton exemple m’a fait rigoler. Une façon très détendu d’apporter une contribution constructive au débat.
      Vive le Faso libéré des esprits sombres

  • Le 20 mai 2010 à 18:33 En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Monsieur, vos exemples sont mal choisis, en particulier celui sur la réponse du premier ministre. Je ne voies pas pourquoi on ne peut pas poser la question de savoir pourquoi une rentrée solennelle et le coût financier. Le premier ministre aurait juste pu expliquer, qu’au delà de l’aspect financier, des étudiants et des professeurs ont été honorés et que cela n’a pas de prix. Tout le monde à l’assemblée nationale ne comprend pas ces choses là. D’accord ??
    Cela dit, je serais d’accord avec vous qu’il faut innover, en commençant par le Président du Faso, car 23 ans, cela fait un peu vieillot, non ??
    Merci

  • Le 20 mai 2010 à 23:25, par La fouine En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Hé les gars. il faut savoir lire l’histoire. Vos aurez noté que depuis le début de l’année 2010, pour un oui ou un non, l’administration organise des cérémonies. inaugurations, coupes, etc. c’est une vielle trouvaille du CDP (puisqu’il n’y a pas de controle dans ce pays) pour battre de façon anticipée sa campagne et pour certains fonctionnaires additionner et faire des retenues financères à la propre compte. suivez mon regard.

    Si l’idée d’une rentrée sollenelle est fort louable, elle aurait été mieux indiquée effectivement à la rentrée et non 3 mois après des dires des acteurs eux-mêmes.
    C’est comme la construction de la clôture de l’Université en pleine crise universitaire. Celui qui parle d’inovation devait reconnaitre que si l’on inovait à l’UO nous ne serions pas dans ce gâchis que l’on y observe. peut être n’a-t-il pas mis les pieds à l’UO depuis fort longtemps. il saurait que les étudiants y viennent à 20h pour réserver une place assise au cour du lendemain. Il saurait aussi que les rendements internes de l’UO sont très médiocres. Systématiquement, moins de la moitié réussissent. c’est sur des problématiques de ce type qu’il faudrait inover. et ces inovations là justifieraient amplement alors des cérémonies de reconnaissance et de mise en valeur.

    Zounbwossiin

  • Le 21 mai 2010 à 00:08 En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    reconnaissons que le burkinabe n’aime pas voir l’autre avancer. l’autre ne pas me depasser ; c’est moi... que Dieu nous aide a changer un jour sinon c’est grave. Dans les administrations c’est pire.

  • Le 21 mai 2010 à 02:54, par Le veritologue En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    C’est ca le Faso, on aime critiquer sans rien apporter, ce qui fait qu’on marche a reculons. Si quelqu’un apporte quelque chose, on doit l’encourager et ensemble corriger ce qui semble etre defaillant car nul n’est parfait, et cela dans le respect des uns et des autres.
    A ceux qui aiment critiquer au hasard,je les dit de se reveiller, car le monde change.

  • Le 21 mai 2010 à 05:44, par Sniper de Chicado En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Noabga merci pour ton humour. souvent avec une journee stressante ca fait du bien de rire aux eclats comme je l’ai fait ce soir. que Dieu te benisse

  • Le 21 mai 2010 à 13:20 En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    En visite à Ouahigouya pour inspecter les préparaifs du 11 Décembre, le Premier Ministre s’est demandé pour quelles raisons une ville qui a autant de potentialités reste en arrière. Vous avez un début de réponse. Si vous avez le tort d’émerger un tout petit peu, on vous raccourcit. Et si Dieu vous protège, on vous salit. On construit sa maison la peur au ventre. Si vous progressez en grade, on raconte que c’est parce que vous avez couché avec la patronne. Celui qui connaît le succès se barricade par crainte de la bouche des gens et du coup il passe pour arrogant. Il y aura toujours motif à détestation.

  • Le 21 mai 2010 à 13:53, par lilboudo En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Comme édito d’un journal l’analyse est plutot lapidaire, non ? Quelques exemples en tête, et on extrapole à un comportement burkinabé ! Parlant du mobilier que chaque ministre change à son arrivée - l’exemple qui a le plus retenu mon attention - l’analyste aurait été plus critique en suggérant une loi de gestion du mobilier des ministères : pas de remplacement avant une ancienneté de tel nombre d’années...

  • Le 21 mai 2010 à 14:24, par Nobga En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Sniper,

    Amen !

  • Le 21 mai 2010 à 15:13, par Alain En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Malheureusement ainsi va le Faso avec ses trois M (Méchanceté, Médisance, Médiocrité) pour reprendre une célèbre formule de Mr Ablassé OUEDRAOGO. Le nivellement par le bas est devenu au fil des ans une technique burkinabè pour régler les comptes à ceux qui osent émerger dans un contexte de pauvreté. Celui qui marche à pied cherche à ramener celui qui roule à moto à pied au lieu de travailler pour s’acheter une moto. C’est simplement triste. Construisez votre maison dans ce pays et on vous traitera de tous les noms d’oiseau comme si vous leur devez. Honnêtement je me demande souvent comment dans ces condtions,un tel pays comme le nôtre peut se construire. Que Dieu sauve le Burkina Faso !

  • Le 21 mai 2010 à 16:42, par JBI En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Malheureusement c’est ce qui se passe dans le pays.
    Moi personnellement je suis sur le point de démissionner de mon travail parce que tout simplement mon employeur s’oppose à ce que je fasse une activités secondaire qui n’a rien a voir avec la sienne et qui ne joue pas sur mon travail. Après 8 ans de service. Un homme politique de surcroît.
    C’est dommage mais il faut que ça change.

  • Le 21 mai 2010 à 18:00, par Amertume... En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Le Faso est vraiment devenu un repère de d’individus médiocres, méchants et de plus incompétents pour la plupart. A tous les niveaux les gens sont de plus en plus mesquins et s’acharnent contre ceux qui essaient de survivre. Un petit comptable empêche un enseignant d’université de bénéficier de ses indemnités, un agent de la fonction publique fait semblant de ne pas voir le dossier d’intégration déposé par un médecin, les contrats de construction sont signés avec des incapables qui sous-traitent et qui versent un pourcentage, des marchés publiques donnés à un tel afin qu’il verse une coquette somme à l’intéressé (souvent haute sphère politique), un percepteur d’ambassade qui vide la caisse et disparaît dans la nature (on sait ou il se trouve mais on laisse courir), pour ne citer que ces exemples. Finalité de ce manège devenu à la mode sous nos cieux : s’enrichir, s’enrichir et encore s’enrichir. Et comme l’impunité est de mise alors on s’en donne à cœur-joie. Pendant ce temps les honnêtes gens n’ont plus que leurs yeux pour pleurer et on leur demande pourquoi ils refusent de faire comme les autres…
    Notre Faso est devenu tout simplement lamentable…

  • Le 21 mai 2010 à 19:40, par anta En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Est-ce que les burkinabè qui sont "en haut" ne sont pas aussi un peu paranoïaques sur les bords en pesant que la grande masse des burkinabè d’en bas dorment et se réveillent en cherchant par quelle manière les tirer vers le bas ? C’est ce complexe du riche qui est à l’origine de l’invention du coffre fort, du "attention, chien méchant" et des clôtures électrifiées. En définitive qui est plus méchant, médiocre et médisant ? Et puis trouvez-moi une société où l’injustice et l’impunité sont mariées sans avoir pour fille aïnée l’envie.

  • Le 21 mai 2010 à 20:18, par Alain En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Rien n’est acquis d’office dans la vie. C’est pour vous dire que personne ne doit dormir sur ses lauriers sinon le réveil sera douloureux. En fait je condamne tous ces fainéants qui paraissent à longueur de journée et dont l’activité principale est d’insulter les autres. Mettons nous au travail car comme le dit l’adage, seul le travail libère. Dans ce pays, ne nous voilons pas la face ; il y a des gens riches qui ne cessent de travailler pour conforter chaque jour un peu plus leur situation. Pourquoi en vouloir à de telles personnes qui ont fait du travail leur raison de vivre.

  • Le 22 mai 2010 à 11:53 En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    C’est vrai que je ne vis plus au pays, mais je m’y rends régulièrement. En lisant tout ces messages je suis inquiet tant la métamorphose est grande et si rapide dans mon Faso. Ce qui est surprenant contrairement aux analyses et description que je lis, bon nombre d’autres nationalités font fortunes chez nous sans exprimer à ce qui est décrit ici, pas forcement affilés au certes affairistes du pouvoir. J’ai quelques amis français, libanais, sénégalais, ivoiriens qui y font fortunes au Faso sans se sentir inquiéter outre mesure par cette méchanceté, égoïsme des burkinabè.
    En aventurier, je peux vous dire que ce que nous vivons au Faso n’est pas le propre du Burkina. Ce phénomène gangrène la plupart de sociétés africaines singulièrement en Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale. Les africains seraient alors de plus en plus devenus des loups pour les africains ? Il est temps qu’on se ressaisisse !

  • Le 25 mai 2010 à 20:56 En réponse à : Editorial : Je ne savais pas que ….

    Pourquoi vous avez arrete les messages sur ce vaurien de Salif Kabore, ce malfrat qui se dit journaliste ? Vous proteger les malfrats maintenant ? Si vous continuez ca va finir par vous definir comme tels.

    Ya Maan La Woto.

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