Des véhicules (poids lourds et légers) stationnés de part et d’autre de la voie, des chauffeurs (papiers en main) devant des agents de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) sous un caïlcédrat, des passagers lassés d’attendre. Voilà le constat à Nimdi, village situé à quelques kilomètres du péage, sur l’axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso, dans la matinée du mardi 18 mai 2010.

La délivrance de la carte d’affiliation des chauffeurs à la Caisse nationale de sécurité sociale est le motif avancé pour justifier la présence des uns et des autres à ces lieux. En effet, selon la loi, tout conducteur de véhicule d’autrui doit posséder ladite carte.

Cette cotisation utilisée en cas d’accident de travail du chauffeur, pour les allocations familiales et pour la pension de retraite, doit être reversée à la CNSS par l’employeur. Mais pourquoi les agents de la CNSS ont déserté leur bureaux pour se retrouver sur la route pour leur « job » de tous les jours ? C’est parce que des patrons refusent de s’acquitter de leur devoir, dira Alassane Nama de la CNSS.

« L’employeur qui recrute un chauffeur doit personnellement, se déplacer et venir le déclarer. Mais comme les sensibilisations que nous faisons semblent ne pas fonctionner comme nous le souhaitons, nous sommes obligés de sortir sensibiliser, voire réprimer », a indiqué M. Nama. Du côté des chauffeurs, cette action de la CNSS est louable, dans la mesure où cela y va de leur protection. Toutefois, c’est la procédure utilisée par la CNSS qui est remise en cause par les conducteurs.

Pour certains qui ont requis l’anonymat (par peur de leur patron), la CNSS doit changer son fusil d’épaule si elle veut atteindre sa cible. « Si la CNSS veut vraiment résoudre le problème, qu’elle empêche par exemple, les patrons de faire les visites techniques si les chauffeurs ne possèdent pas la carte d’affiliation ou même d’empêcher de faire les chargements des marchandises. De cette manière, les patrons vont payer », ont-ils fait savoir.

La déception totale est venue du côté des passagers de véhicules de transport en commun. Selon Salif Ouédraogo, en partance sur Bobo-Dioulasso, ils sont victimes du manque de professionnalisme des propriétaires de certaines sociétés. « Nous sommes stationnés depuis 11 heures (il était 12 h 38). Je devais revenir après -demain. Mais à cause de cette situation, ce n’est plus possible », a expliqué M. Ouédraogo.

Et Théodore Ilboudo de renchérir que chaque passager se déplace en fonction de ses objectifs. « Je devrais rencontrer une personne à 15 heures à Bobo-Dioulasso pour une affaire. Je viens de l’appeler pour lui expliquer la situation et il m’a crié à l’oreille que c’est mon problème. » Et pour bon nombre de voyageurs le préjudice causé est immense. Mais, qui va le réparer ?

Steven Ozias KIEMTORE (kizozias@yahoo.fr)

Sidwaya