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Région du Nord : 355 enfants et 02 femmes enceintes morts du paludisme en 2009

Publié le jeudi 20 mai 2010 à 03h52min

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L’association Solidarité et entraide mutuelle au Sahel (SEMUS) a organisé en différé, pour le compte de la région du Nord, la célébration régionale de la journée mondiale de lutte contre le paludisme. C’était le vendredi 30 avril 2010 à la place de la Nation de Gourcy, chef-lieu de la province du Zondoma, sous le patronage du gouverneur de la région représenté par sa conseillère technique Suzanne Bicaba.

Cette célébration en différé de la journée mondiale de lutte contre le paludisme traduit, dans la région du Nord, l’adhésion des combattants contre cette pandémie. Célébrée cette année sous le thème : « Vaincre le paludisme, le compte à rebours est lancé », cette journée véhiculait un slogan particulier pour l’Afrique : « Les communautés s’engagent pour vaincre le paludisme ».

A entendre la conseillère technique du gouverneur du Nord, le paludisme, maladie parasitaire la plus répandue dans le monde, affecte chaque année entre 350 à 500 millions de personnes. L’Afrique à elle seule enregistre 85% des cas et 90% des décès. Les principales victimes sont les enfants de moins de 5 ans.

Et le docteur Lassané Kaboré, pharmacien, représentant le directeur régional de la santé au Nord, de préciser : « Toutes les 30 secondes, un enfant meurt de paludisme en Afrique. Au Burkina Faso, le paludisme est un problème majeur de santé publique. Il évolue sous un mode endémique dans tout le pays, avec une recrudescence saisonnière de mai à octobre ».

Il ajoutera que, selon les données statistiques du Système national d’information sanitaire, le paludisme est la première cause de consultation, d’hospitalisation et de décès dans les formations sanitaires. Dans la région du Nord, pour 815395 consultations en 2009, le paludisme représente 43, 22%. Pour la même année, il a été enregistré 191349 cas de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans avec 355 décès et 10921 cas chez les femmes enceintes avec 02 décès.

« Il est établi aujourd’hui que le paludisme est la deuxième cause de mortalité après le Sida. On remarque que chaque famille, qu’elle soit urbaine ou rurale, est touchée plus d’une fois par an et occasionne en moyenne une prise en charge qui varie entre 12 000 et 15 000 FCFA pour se soigner et cela compromet chaque jour le développement économique et social des populations.

Cette situation nous interpelle sur les conséquences de ce fléau sur la vie de nos populations qui, majoritairement, vivent avec moins de 500 FCFA par jour », a martelé le président de l’association Solidarité et entraide mutuelle au Sahel (SEMUS), Mahamady Sawadogo. En lançant ce cri du cœur, le président de l’association est dans son rôle.

Sa structure est chargée de coordonner la mise en œuvre du programme d’appui au monde associatif et communautaire (PAMAC) dans la région du Nord. Cette intervention communautaire mobilise de nos jours 25 associations pour l’exécution des activités de sensibilisation, 5 associations pour la supervision et 136 relais communautaires pour les visites à domicile au compte des cinq (5) districts sanitaires de la région.

Le président de l’association a présenté les activités déjà menées : 27 544 personnes à travers les causeries éducatives ; 36 496 personnes par le biais des projections de film ; 5332 autres par le canal du théâtre-forum dans les villages, 537 supervisions des agents de santé ; 8950 moustiquaires imprégnées distribuées dont 2067 pour les personnes vivant avec le VIH et 33 pour les malades de la tuberculose.

Il y a eu aussi une conférence annuelle qui a réuni près de 100 personnes. Les différents intervenants ont salué les efforts déployés par le monde associatif. Le pharmacien Lassané Kaboré a fortement conseillé l’adoption de meilleurs comportements tels que l’utilisation des moustiquaires imprégnés, d’insecticide à longue durée d’action, la chimio-prophylaxie du paludisme chez les femmes enceintes, le recours aux services de santé, la prise correcte des médicaments.

« Le développement du Burkina repose en grande partie sur ses ressources humaines. La santé de la population est plus qu’une nécessité vitale et doit s’inscrire dans nos priorités. Le SEMUS, en s’engageant pour la promotion des populations à la base et par la base, s’est donné pour philosophie de promouvoir un monde où les hommes et les femmes se solidarisent dans l’équité et la dignité humaine. Nous comptons sur le patriotisme et l’engagement de tous pour gagner la lutte contre le paludisme », a fortement plaidé le président de ladite structure, Mahamady Sawadogo.

Cette célébration a été marquée par une course cycliste et une remise de moustiquaires imprégnées aux participants.

Emery Albert Ouédraogo

Le Pays

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