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Prix Galian : Le pari de l’excellence en marche …

Publié le vendredi 14 mai 2010 à 03h15min

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Ce 14 mai 2010, au soir, les journalistes burkinabè et leurs publics sauront qui des 236 candidats aux prix Galian seront lauréats. En effet, plus de 30 récompenses officielles et spécifiques dans différents genres journalistiques attendent ceux qui seront sacrés champions dans leur catégorie respective…

Les prix Galian célèbrent avec cette remise de trophées leurs 13 ans d’existence. C’est en 1997, à l’initiative du ministre de la Culture et de la Communication d’alors, Mahamoudou Ouédraogo, honneur à lui, qu’ont été initiés les Prix des meilleurs journalistes burkinabè. Le Ministre avait créé une commission composée de l’administration, des organisations professionnelles et de la société civile. Cette commission présidée par le doyen Roger Nikièma avait pour objet de jeter les bases des prix d’excellence en journalisme et d’en être le premier jury.

Les membres, après avoir exploré les noms des personnalités, des instruments de communication du patrimoine culturel burkinabè, ont convenu du nom de « Galian ». Le Galian est un gros tam-tam dont le rôle, dans l’animation de la danse traditionnelle, est de donner le ton et d’imposer le rythme. C’est le Galian qui mène la danse, celle de l’initiation en particulier. Il est utilisé aussi bien dans les réjouissances populaires que pour transmettre les messages.

Ainsi naquirent les récompenses burkinabè aux meilleures œuvres journalistiques de l’année. Ces prix destinés à encourager les meilleurs talents et les excellentes histoires journalistiques racontées au moyen des outils de communication de masse vont connaitre tout de suite un engouement. Seuls quelques sceptiques se sont demandé pourquoi ce concours est organisé par l’Etat et non par les organisations professionnelles ? Pourquoi pas un jury permanent chargé de recenser les meilleures œuvres toute l’année durant et de les primer ?

Certes, ailleurs, ce sont des fondations privées ou des organisations professionnelles qui décernent les prix. Le Prix Pulitzer, aux Etats-Unis, consacre depuis le début du 20ème siècle, les meilleures œuvres en journalisme, mais aussi en littérature et en musique. Il est géré par une commission.

En Afrique, il existe depuis moins d’une décennie le Prix CNN multichoice du journaliste africain. Ce concours, selon ses auteurs, met en valeur les talents journalistiques du continent.

Les Prix Ebony du journalisme, organisés par l’Union nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) décernent l’excellence dans trois genres journalistiques majeurs en presse écrite, radio et télévision. Ces distinctions vivent les répercussions de la crise que connait ce pays depuis 2002, année où l’UNJCI avait décerné l’« Ebony des Ebony » au Président Laurent Gbagbo.

Au Burkina, l’Etat à travers le ministère en charge des médias a pris les devants. Et cela a, sans doute, eu un rôle d’entrainement. Aujourd’hui, plusieurs structures de la société civile tressent des lauriers qui s’illustrent soit dans un genre journalistique soit dans un domaine spécifique. Le Centre national de presse Norbert-Zongo prime le journalisme d’investigation et bientôt, le journalisme féminin ; le Réseau national de lutte anti corruption décerne le prix du meilleur article anti-corruption.

Que les compétitions soient du fait du privé, de structures associatives ou étatiques, dans la plupart des cas, les compétiteurs proposent leur candidature. Et, il n’y a rien de mal à cela. Il y va de la liberté des uns et des autres de concourir ou pas.

La création de ce prix Galian, faut-il le rappeler, a pour objectif de stimuler l’excellence. En 1997, certains formats journalistiques n’existaient pas. C’est le cas du journalisme en ligne qui se développe de plus en plus au Burkina Faso. Cette évolution doit être prise en compte, en même temps qu’une plus grande présence des différents genres qui peuplent la presse écrite…, comme il en a été pour les langues nationales. Certes, un journaliste qui reçoit une distinction, c’est toute la rédaction du journal qui est honorée.

En matière de presse, derrière le récipiendaire, il y a toute une équipe qui y a contribué. Un texte de presse écrite est lu et corrigé par le chef de desk, puis le rédacteur en chef et sans doute le secrétaire de rédaction, voire plus... Le correcteur, qui n’a signature nulle part, apporte souvent beaucoup à la lisibilité de l’article publié. A quand, le Galian du meilleur correcteur, du meilleur rédacteur en chef, du meilleur chef de desk et pourquoi pas de la meilleure rédaction et du meilleur lecteur … ?

Félicitations au cru 2010 des Galian ! Félicitations à tous les journalistes, qu’ils participent au Galian ou pas, qu’ils soient distingués ou non. Chacun parle de son métier en termes de dévouement, de sacrifice et de sacerdoce. Et que dire du Journalisme ? Une anecdote : un jour, un artiste-compositeur rencontra un potier allant vendre ses canaris au marché. Ce dernier chantait une chanson composée par le premier, mais il le faisait très mal. Remonté, l’artiste-compositeur se rua sur les canaris et les brisa tous. Explication : « Tu as saboté mon œuvre, je sabre la tienne. ».

Eh bien, si les journalistes devaient se comporter comme ce compositeur, ils seraient toujours en train d’en découdre avec leurs compatriotes.

Courage aux candidats qui n’au- ront pas démérité. Demain sera meilleur à aujourd’hui

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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