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Déguerpissement de « Léguéma Lôgô » : Vers un bras de fer ?

Publié le jeudi 6 mai 2010 à 02h06min

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Les chantiers entrant dans le cadre des préparatifs du cinquantenaire de l’indépendance vont affecter un certain nombre d’avenues dont celle du gouverneur Binger, passant derrière le stade Wobi de Bobo- Dioulasso. Du coup, le mythique marché dénommé Légéma Lôgô est actuellement sous la menace d’un déguerpissement du fait que son site se trouve dans le sillage des caterpilars Ce que certaines femmes ne veulent pas entendre, se disant prêtes à mener le combat jusqu’au bout pour la sauvegarde de leur marché.

Le déguerpissement de Léguéma Lôgô n’est plus qu’une question de semaines. Si l’on s’en tient en tout cas au chronogramme des grands travaux qui seront bientôt engagés dans le cadre des préparatifs du cinquantenaire. Vieux d’environ deux décennies et situé en plein centre-ville, ce marché, on le sait, est depuis bien longtemps saturé et ne répondrait plus aux normes sécuritaires.

Qu’a cela ne tienne ! Légema Lôgô connaît tous les après-midis une affluence à faire pâlir de jalousie le grand marché central de Bobo. Piétons, motocyclistes, charretiers et automobilistes s’y côtoient dans un brouhaha ininterrompu, et dans un désordre indescriptible.

La petite portion du bitume encore perceptible le long de ce yaar reste continuellement submergée des deux cotés par ces taxis qui débarquent ou qui embarquent des clients, ces voitures en stationnement ou encore ces Peugeot bâchées qui effectuent des va-et-vient incessants pour la livraison de marchandises, constituées essentiellement de fruits et de légumes.

Le moins que l’on puisse dire est que le marché de Léguéma occupe une place prépondérante dans la sphère économique de la ville de Bobo-Dioulasso et est de nos jours une mine d’or pour certaines occupantes. Cette autre catégorie de femmes traditionnelles restées égales à elles-mêmes et qui brassent, chaque jour que Dieu fait, des sommes colossales dans ce commerce juteux des fruits et légumes.

Pour ces dernières alors et même pour bon nombre d’occupants du site, le déguerpissement de Léguéma Lôgô est et demeure une utopie. Pourtant l’idée de la fermeture de ce marché a toujours été évoquée par les autorités. Mais le projet, comme on le sait, s’est à chaque fois heurté au refus catégorique de ces femmes, qui ont toujours chanté en choeur « nous pas bouger ».

Cette fois pourtant, la menace est bien réelle d’autant plus que le maire de la commune, Salia Sanou, vient d’avoir avec ces femmes des échanges relatifs à leur déguerpissement : Le maire nous a effectivement rencontrées. Il nous a seulement fait savoir que notre marché est saturé et qu’il fallait le désengorger. Nulle part il n’a été question de la fermeture du site.

Pourtant, certaines sources nous apprennent que nous devons tous partir. On est curieux de savoir celui qui viendra nous demander de déserter les lieux. Dans tous les cas nous sommes toujours en pourparler, et jusque-là, nous ne savons pas exactement ce qu’il en est.

C’est l’ex-maire Célestin Koussoubé qui avait tenté de nous faire déguerpir, mais il a échoué. Nous restons sur notre position, nous dit cette occupante d’un ton menaçant. Si officiellement rien a été encore décidé à l’issu de cette rencontre, de l’avis général, les usagers de Léguéma Lôgô ne sont pas prêts à plier bagages.

S’achemine-t-on alors vers un bras de fer ? Rien n’est moins sûr, et les jours à venir nous en diront un peu plus. Mais pour l’instant les tractations se poursuivent et la municipalité espère, dans les prochains jours, poursuivre les discussions avec ces interlocutrices à l’oreille dure. Dans tous les cas, la situation géographique du marché de Léguéma ne s’adapte plus au contexte actuel du plan d’urbanisation de la ville.

Le déguerpissement de ce yaar qui est devenu un danger public serait aujourd’hui un acte salutaire pour toute la population et principalement les riverains et les usagers de cette avenue.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 6 mai 2010 à 12:00, par San En réponse à : Déguerpissement de « Léguéma Lôgô » : Vers un bras de fer ?

    Ce marché tel que nous le connaissons doit être purement et simplement déguerpi pour l’image même de la ville de Bobo. Les gens diront

  • Le 6 mai 2010 à 13:05, par fantom En réponse à : Déguerpissement de « Léguéma Lôgô » : Vers un bras de fer ?

    ON peut laisser ces femmes et interdire la circulation aux véhicules dans les deux sens. Seuls les véhicules de déchargement seront autorisés à pénétrer dans la zone. Cette portion de goudron ne dépasse pas 200m. On peut donc dévier la circulation vers le ciné Sayon ou vers le goudron qui passe devant la mosquée de Dioulasso Ba. C’est désagréable de vouloir faire déplacer ce marché.

  • Le 6 mai 2010 à 18:42, par Bertyam En réponse à : Déguerpissement de « Léguéma Lôgô » : Vers un bras de fer ?

    A vouloir des omelettes sans casser les oeufs. Difficile à comprendre.

  • Le 6 mai 2010 à 21:56 En réponse à : Déguerpissement de « Léguéma Lôgô » : Vers un bras de fer ?

    Il ne peut pas y avoir bras de fer. C’est une question de respect des principes. On occupe la voie publique et on refuse de comprendre. Mais comme nous devons être toujours participatifs dans le développement, trouvons un endroit propice pour elles. Ceux qui refuseront de bouger c’est alors autre chose qu’elles veulent. Dans tous les cas si nous avons besoin de leurs produits, nous allons les rejoindre.

  • Le 6 mai 2010 à 22:07, par Amado En réponse à : Déguerpissement de « Léguéma Lôgô » : Vers un bras de fer ?

    Il faut laisser ces femmes tranquille. Vous dites qu’elles brasses des sommes faramineuses, mais en realite ces pauvres femmes cherchent a s’occuper de leurs enfants, parfois pour repondre a l’irresponsabilite de nous les hommes qui abandonnons le foyer pour nos maitresses. Quand c’est difficile de les deguerpir, il faut simplement encadrer ces femmes et rendre l’endroit plus conforme, mais pas le fermer.

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