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Kindiss, le roi du "Binon"

Publié le lundi 4 octobre 2004 à 10h25min

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Kindiss

Réo, chef lieu de la province du Sanguié, au Centre-ouest du Burkina Faso. Pays des potagers aux légumes attrayants et du porc au four doré. Il règne une atmosphère inhabituelle ce samedi 10 juillet 2004.

Depuis la matinée, des autos dont l’immatriculation et la fine poussière qui les couvre laisse devinés leur provenance à Ouagadougou. Elles sillonnent les rues de cette ville qui ne possède pas un seul mètre de bitume.

Le " 21 de Réo" prévu pour le lendemain aurait pu justifier cette effervescence en cette période où le mois avait tout de même deux chiffres. Mais, cela ne suffisait pas à créer un tel attroupement devant le bar dancing la Colombe, dès 16 heures. L’évènement, c’était l’arrivée de l’enfant du pays, le chanteur Kindiss venu remercier les siens.

Lauréat dans la catégorie " meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle ", lors des Kundé* 2004, Kinda Issa (à l’état civil) a estimé à juste titre, devoir ce trophée au terroir qui a guidé ses pas de musicien. Comme Bil Aka Kora avec le Djongo du pays Kasena, Kindiss a su amener le Binon des réjouissances traditionnelles du Sanguié, vers les pistes des discothèques les plus branchées des grandes villes. C’est donc un hommage mérité que parents, amis et mélomanes du Faso, ont accepté lui rendre le temps d’un week-end festif.

C’est en République de Côte d’Ivoire, où il a jeté son baluchon en 1979, que le jeune Issa Kinda a entamé sa carrière musicale, dans un groupe moderne, parallèlement à son job de cuisinier. Dans l’orchestre de fûts et autres boîtes de récupération, appartenant à l’oncle Siriki, dans le quartier Kumassi à Abidjan, il met moins de six mois à maîtriser tout le répertoire du groupe et parvient même à faire de nouvelles interprétations.

Celui qui, avant son aventure ivoirienne à l’âge de 19 ans, faisait danser les potes du village en tapant sur sa poitrine, venait de trouver sa voie, dans les méandres de la chanson moderne. La communauté des ressortissants du Sanguié étant très forte au bord de la lagune Ebrié, Kindiss ne manquera pas de cadre pour affiner son savoir musical et égayer les soirées de ses compatriotes, loin de la mère patrie.

Lui et ses musiciens, n’ayant pas été retenus pour représenter la diaspora lors de la Semaine Nationale de la Culture Koudougou-Réo 88, il décide malgré tout de débarquer au pays, pour faire voir ce qu’il sait faire, un micro à la main. C’est ainsi, qu’avec des économies réalisées sur son salaire, il décide d’embarquer ses camarades instrumentistes dans une aventure qui permettra à l’orchestre local de Réo de remporter la troisième place lors de cette SNC’88. " Dawonêgnê " (quand papa est là… " venait de lancer le Binon sur les pistes de danse moderne.

C’est auréolé de ce succès que Kindiss, de retour à Treicheville, produit son premier disque en 1989. Après 19 années passées à l’étranger, ce chef cuisinier qui sait faire aussi des sauces musicales à merveille rentre définitivement au pays. C’était en 1997. Avec le soutien de Jean-louis Bayala, Alfred Minoungou et les autres Kindiss qui avait déjà produit trois albums lors de son " exil ivoirien ", lance sur le marché " Pia dui " (Il faut chercher la famille avant qu’il ne soit trop tard.)

Le public burkinabè découvre alors la beauté d’un rythme qui confirme la richesse de nos cultures locales. Pour ceux qui parlent la langue Leyle, le plaisir se vit au pluriel. Dans les chansons de Kindiss, le message est fort et les conseils toujours présents. En s’inspirant des choses de la vie et des sonorités traditionnelles entendues au village, il s’exprime en véritable défenseur de cette culture léguée par nos pères.

Musicalement, ça marche ! " Bondom mon yé " (Ne te moque pas de ton prochain) son tout dernier album, auto-produit en décembre dernier, confirme toute la grandeur de son talent. Kindiss qui gagne déjà bien sa vie en proposant la " bonne bouffe " à ses concitoyens veut aussi les faire bouger longtemps sur les rythmes du Binon.

Il vient d’acquérir des instruments complets pour un ensemble musical moderne pour, dit-il, travailler à améliorer son art avec " ceux qui sont prêts à souffrir avec lui. " Entre fourneaux, poêles et assiettes, d’une part, les cinq gosses au bercail de l’autre, Kindiss trouve le temps de répondre aux nombreuses sollicitations dont il fait l’objet en ce moment, au Pays des hommes intègres.

Son humanisme débordant et sa gentillesse légendaire lui font dire rarement : non ! En choisissant une de ses chansons comme tube " imposé " lors des ballets de la manifestation télévisée Top vacance culture, les organisateurs ont vu juste pour la promotion de la musique burkinabè. Avec Kindiss, c’est du pur et ça bouge forcement.

Ludovic O. Kibora
L’Evénement

" Distinctions annuelles de la musique burkinabè

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Vos commentaires

  • Le 24 novembre 2007 à 17:21, par Yassine En réponse à : Kindiss, le roi du "Binon"

    Slt tonton Kindiss,

    je me nomme vivi : la petite fille de ton neveu Bado Zilbié (N’Dabié) résident en Côte d’Ivoire (Abj) précisement à Treichville Av.14 Rue 44.

    Non, mais tu es un grand, tu as fini es ça. Tu bas le reccord et tu continueras de le battre
    J’ai essayé tout simplement de te chercher sur le plan des artistes burkinabés par internet et voilà tu es un roi de la musique burkinabè et tu fais l’honneur de ce pays particulièrement l’honneur des Gouroussi (leylés) grâce à toi on parle de nous partout, je te souhaite du courage, longue vie et santé, prospérité et surtout plus d’inspiration. Pourrai-je savoir si tu peux me fais un p’t coucou sur mon e-mail : yassdistributionmedical@hotmail.fr. Que Dieu te bénisse.

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