FLINTLOCK est une émanation du Partenariat transsaharien contre le terrorisme, dont il concrétise sur le terrain les objectifs. Nom anglais du fusil à pierre, il est un exercice militaire multinational qui a su en quelques années fédérer l’énergie des pays qui y sont élus afin de combattre ce qu’on considère comme le plus grand fléau du moment : le terrorisme. Cette année, c’est le Burkina Faso qui a été choisi pour abriter durant ce mois de mai cet exercice militaire multinational.

Pour le président du comité d’organisation de cette manœuvre militaire, le colonel major Gilbert Diendéré, en acceptant d’abriter cet événement, notre pays administre la preuve de son engagement, mais surtout de sa détermination à faire face aux fléaux du grand banditisme, de la criminalité transfrontalière et du terrorisme, aux côtés des autres pays et partenaires qui partagent sa vision du monde selon laquelle seule une synergie d’actions représente la solution pour venir à bout des fléaux identifiés. Le président du Faso Blaise Compaoré n’est-il pas actif dans les négociations pour libérer des otages ? Le ministre de la Défense, Yéro Boly, a abondé dans le même sens que le chef d’état-major particulier de la présidence en soulignant que la menace terroriste appelle une réponse globale. “Il est essentiel, a-t-il dit, de la combattre de front, par tous les moyens à notre disposition : militaires, policiers, judiciaires, financiers et de renseignements”.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, la solution à la lutte contre ce phénomène n’est pas que militaire. Yéro Boly en est conscient et a déclaré dans son discours d’ouverture que le terrorisme prend appui non seulement sur le sentiment d’injustice, d’humiliation et d’incompréhension, mais aussi et surtout sur l’ignorance des populations et la désinformation.

Il faut donc “une action résolue contre ces foyers de crise et un dialogue permanent entre les parties concernées”. Et à long terme, “il n’y a pas de rempart plus solide contre la violence qu’un véritable partage de la prospérité entre les Etats”. Le rendez-vous de Ouagadougou, qui s’inscrit dans la continuité des précédents exercices tenus dans d’autres pays européens et africains, poursuit, à l’instar de Flintlock 2009, des objectifs qui sont, entre autres, d’améliorer les capacités opérationnelles des pays partenaires de la bande sahélo-saharienne et de ceux de l’Europe, ainsi que des Etats-Unis d’Amérique dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, à travers la mise en commun des potentiels humain, matériel et financier pour obtenir des résultats probants dans ce combat de longue haleine.

Plusieurs pays participent à cet exercice, soit en qualité de pays membres du Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme, soit comme observateurs ou pays partenaires. La manœuvre est déjà lancée et, au regard de la mobilisation des autorités burkinabè et de l’expérience du Burkina Faso dans l’organisation des grandes rencontres, on imagine que l’événement sera un succès.

Adama Ouédraogo Damiss

Les acteurs de l’exercice

Les nations du Trans-Sahara Counterterrorism Partnership (TSCTP) (Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme), les partenaires européens SOCAFRICA ainsi que JSOTF-TS sont les acteurs de cet exercice d’entraînement annuel d’opérations spéciales qui mettra en œuvre des unités antiterroristes (CT), des forces spéciales (SF) et d’autres unités choisies parmi les nations concernées.

Les lieux de déroulement de l’exercice
Un centre de coordination multinational (MCC = Multinational Coordination Center) sera établi à Ouagadougou au Camp Bangré de Kamboinsé. Un C2 (poste commandement intermédiaire) sera établi et des activités tactiques menées à travers la région. Des C2 multilatéraux seront installés au Mali, au Sénégal, et au Nigeria.

But de l’exercice
Le but de cet exercice conjoint est de :

 continuer les objectifs de FLINTLOCK 2009 ;
 établir un MCC qui partage les informations, planifie les opérations qui se concentrent sur les menaces terroristes régionales ;
 fournir l’entraînement et le retour d’expériences aux pays partenaires ;
 encourager une approche régionale qui englobe une coopération multinationale pour lutter contre les menaces terroristes.

Objectifs de l’exercice
FLINTLOCK 2010 poursuit des objectifs d’ordre stratégique, opératif et tactique.

Les objectifs stratégiques sont :

 établir des mécanismes pour désorganiser les extrémistes violents et réseaux affiliés par, avec et à travers les pays partenaires africains ;
 établir et améliorer les relations entre armées américaines, africaines et européennes à travers le partenariat transsaharien (TSCTP) ;
 échanger les informations stratégiques, les thèmes et les messages de l’AFRICOM ;
 prendre en compte les perspectives et points de vue africains vis-à-vis des problèmes et solutions de la sécurité régionale.

A.O.D.ly

L’Observateur Paalga