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Éditorial de Sidwaya : 50 ans sans complexe

Publié le lundi 3 mai 2010 à 01h31min

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Ibrahiman SAKANDE, DG des Editions Sidwaya

Le cinquantenaire des indépendances de la plupart des pays francophones d’Afrique se célèbre cette année avec faste ou sans faste, mais partout et toujours avec espoir. Car la seconde patrie de tout Africain, c’est l’espoir. Dans ce sens, nous célébrons autant les cinquante années à venir que le demi-siècle qui vient de s’écouler, parfois sans nous et malgré nous, dans le feu de l’histoire.

Certains médias, certains acteurs de l’espace public burkinabè, africain et étrangers se comportent à l’égard de l’événement, généralement avec peu d’enthousiasme et beaucoup d’esprit. C’est comme si, dénombrant heurts et malheurs, nous nous sommes laissé convaincre que les cinquante années d’indépendance se résument en cinquante années de déception.

Et nous relisons, la mort dans l’âme, la vieille malédiction de R. Dumont « L’Afrique noire est mal partie ». Ainsi, au Togo voisin et frère, deux camps frères et sœurs ont célébré, chacun à sa manière, le cinquantenaire de l’indépendance de leur pays.

Accentuant le doute général qui pèse sur la réalité de nos indépendances, certaines institutions internationales, enfonce nos pays, sur la base de « leurs idéologies » (de classe ?), dans les profondeurs de leur classement. Comme pour tous, encore un rendez-vous raté !

Se saisissant de l’aubaine, une aubaine de mauvais goût, certains hommes politiques burkinabè, mal à l’aise entre le désœuvrement et le dépit, s’en vont clamant que le Burkina Faso est au bord du gouffre, et que dans dix ans, ce sera l’hécatombe !

Cependant, pour nous qui vivons l’essor que ceux qui bâtissent activement notre pays à tous , donnent au Burkina du XXIème siècle, grâce à la politique gouvernementale et aux conditions d’un environnement fait de sérénité …, construite sous la houlette du chef de l’Etat, Blaise Compaoré , un constat s’impose…

Celui qu’il est clair que notre pays avance. En termes de leadership, de succès économiques, de formation de nos ressources humaines, de gouvernance, seule la modestie peut nous contraindre à dire, par euphémisme, que nous ne sommes pas au-dessus de la moyenne de ceux qui se battent pour le développement.

Surplombant, ensemble, un destin doublement verrouillé par l’aridité de la nature, par le manque de considération du colon, le Burkina est revenu de loin pour être aujourd’hui un pays incontournable dans la géopolitique de l’Afrique de l’Ouest, avec une population active, disciplinée et accueillante, une ouverture et une couverture démocratiques exemplaires, un Etat de droit solidement établi, à même de revisiter sans état d’âme ses choix politiques, pour être en phase avec ses rêves…

Sous la IVème République, par exemple, le rayonnement du pays que l’administration française avait supprimé est devenu comme la pierre d’angle de la diplomatie sous-régionale en rapport avec la diplomatie internationale.

Et comme l’écrit le docteur Arsène Bongnessan Yé, ancien Président de l’Assemblée nationale du Burkina, « la stabilité politique et institutionnelle de la IVème République, due à la clairvoyance du Président Blaise Compaoré, a permis au Burkina Faso de se tailler sur le plan international, une réputation de sérieux et de pragmatisme.

Plus que par le passé, le Burkina Faso est devenu un point de convergence pour les grandes rencontres internationales. »

Le Burkina Faso joue le premier rôle dans les médiations de la sous-région, et plus d’un homme politique ou d’un groupes de personnes ont trouvé au Burkina Faso, un toit pour passer la nuit et une oreille pour l’écouter. Il faut faire cette remarque d’une importance capitale : avec la IVème République, la gouvernance démocratique et les projets de développement sont en train de gagner une telle hauteur et une telle vitesse que plus d’un opposant volubile trouverait du mal à suivre et à gérer.

Mais des défis demeurent.

L’approfondissement de la culture démocratique par la généralisation et la diversification de l’instruction et de la l’alphabétisation en est un. Nos campagnes électorales, entre autres, doivent devenir de plus en plus des occasions de communication d’idées, de convictions et de projets de société et de moins en moins des moments de diffusion d’aigreur et de mauvaise foi, si ce n’est la fadeur des injures et des calomnies.

Les autres défis sont liés à l’économie, à l’éducation des masses. Il est plus que souhaitable que dans les années à venir, la formation de nos ressources humaines soit plus effective et moins sélective. C’est la condition sine qua non du développement économique.

En attendant, on peut se réjouir en pensant que si l’administrateur colonial qui avait supprimé le Burkina en 1932 revenait faire un tour à Ouagadougou, Orodara, Mani ou Palogo par exemple, il se serait écrié à la manière de Galilée : « Et pourtant il (le Burkina Faso, terre des Hommes …) tourne et se construit. » Sans complexe !

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 3 mai 2010 à 11:13, par christ En réponse à : Éditorial de Sidwaya : 50 ans sans complexe

    Comme le disait René Dumont en 1962, 2 ans après les indépendances, l’Afrique est mal partie. 48 ans après, l’Afrique en est toujours au même stade. Pire, elle régresse sur beaucoup de plans. La démocratie n’est qu’un voeux pieux au Burkina après 23 ans de pouvoir solitaire de Blaise. Et, puis, le griotisme à la mode Sidwaya pour cirer les pompes du chef continue ! Prétendre que le rayonnement du pays est une sinécure car se résume à jouer les basses manoeuvres dans le cadre des relations mafieuses de la françafrique et françafric
    Prétendre que le pays avance alors que les 3/4 sont analphabètes, la moitié au dessous du seuil de pauvreté, presque la moitié des enfants qui ne vont pas à l’école, etc. C’est regarder juste Ouaga 2000 et le palais Kossyam et oublier la misère qui se trouve juste derrière à quelques centaines de mètres dans les villages.

  • Le 3 mai 2010 à 14:22, par le clairvoyant En réponse à : Éditorial de Sidwaya : 50 ans sans complexe

    M.SAKANDE joue au griot. Il est évident que le BF ne pouvait pas rester Tel. Certes il y a eu certaines avancées significatives. Mais reconnaissons aussi sans complexe que le rythme de developpement que le pays avait amorcé au lendemain des années 1984 a été freiné par ceux que SAKANDE appelle subjectivement baptisseurs aujourd’hui.
    Si vous voulez que votre article soit lu regulierement,tentez d’être objectif. Je pensais que le poste de D.G vous suffisait largement.Je comprends aussi que c’est peut-être pour le conserver et c’est de bonne guerre.Amicalement !

  • Le 4 mai 2010 à 06:17, par Hess En réponse à : Éditorial de Sidwaya : 50 ans sans complexe

    MDR : Mort de rire !

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