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Accès des pauvres à la justice : L’église catholique joue sa partition

Publié le mardi 24 août 2004 à 07h05min

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75 millions F CFA, c’est le montant que CRS-Burkina met à la disposition de l’OCADES-Burkina comme financement partiel de son projet Justice et Paix. Le protocole d’accord matérialisant ce partenariat a été signé le 20 août 2004 à Ouagadougou par Mgr Paul Ouédraogo, président de l’OCADES-Burkina et Mme Karen Kent, représentante résidente de CRS-Burkina.

L’Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES-Burkina) s’est doté dès sa création d’un département Justice et Paix qui s’occupe de l’information, de la formation, de la sensibilisation, de la promotion et de la protection des droits humains.

C’est dans ce cadre que ce département a monté un projet pilote intitulé Projet de promotion de l’accès à la justice des populations rurales démunies dans les diocèses de Nouna, de Dédougou et de Ouahigouya.

Ce projet coûte près de 187 millions F CFA. CRS-Burkina y contribue à hauteur de 75,4 millions et l’OCADES-Burkina crache 45,6 millions dans le bassinet. Plus de 65 millions sont donc à rechercher pour boucler le financement du projet.

La pauvreté, l’ignorance, l’analphabétisme, la méconnaissance des droits et devoirs, la peur, le poids de la culture, le manque d’éducation sont entre autres les causes des injustices que subissent les populations rurales démunies.

Selon le chargé de projet, François de Sales Bado, ce projet, grâce aux activités d’information et de sensibilisation qu’il mènera sur le terrain va "réduire les injustices de toutes sortes vécues par les populations de ces diocèses".

Ce projet dont la durée est de 30 mois cible les populations des diocèses concernés, le personnel des OCADES, le clergé, les religieux, les centres d’alphabétisation et les associations et mouvements d’action catholique. Les résultats attendus sont :
- Les populations connaissent mieux leurs droits et devoirs et les exercent à travers les services de justice formelle ou alternative ;
- les autorités publiques posent des actes favorables à l’exercice des droits et devoirs des populations ;
- les programmes de justice et de paix conduits par l’église catholique sont gérés de façon efficiente.

Karen Kent de CRS-Burkina a déclaré que ce projet qui veut améliorer l’accès des pauvres à la justice représente une évolution des efforts de l’OCADES et de la conférence épiscopale Burkina-Niger pour la paix et la justice. Elle s’est réjouie de la qualité d’élaboration de ce projet qui touche aussi une partie des populations ciblées par le projet sésame.

Pour sa part, Mgr Paul Ouédraogo, président de l’OCADES-Burkina a salué la qualité du partenariat de son institution avec le CRS. Pour lui, ce projet est majeur, car "Il s’inscrit dans la philosophie de l’Eglise en s’intéressant à la défense des droits et au respect de la dignité humaine, et plus particulièrement des plus faibles et des exclus de notre société".

Monseigneur a rappelé que les questions de justice et de droits humains sont essentielles dans le monde et c’est pour cela que la conférence épiscopale a créé en son sein une commission justice et paix.

Après avoir encouragé le secrétariat exécutif et le chargé de projet à développer les initiatives nécessaires auprès des partenaires pour boucler le financement du projet, Paul Ouédraogo a félicité Mme Karen Kent pour sa récente promotion au poste de représentante résidente de CRS-Burkina. Il l’a assurée de son soutien et de ses prières dans cette noble et exaltante mission.

Monseigneur a aussi émis le vœu de voir "Le partenariat CRS-OCADES se poursuivre et se renforcer davantage afin qu’à l’exemple du Christ nous puissions continuer inlassablement à travailler pour l’avènement d’un monde de justice, de paix et d’amour".

Si les résultats de ce projet pilote sont concluants, on pourrait envisager de l’étendre aux 9 autres diocèses du pays.

San Evariste Barro


Les principales activités du projet

- La formation et l’information dans une diversité de domaines comme la doctrine sociale de l’Eglise, les droits humains, la connaissance des structures administratives et judiciaires ;

- l’introduction dans les programmes d’alphabétisation de modules sur les droits humains, les procédures administratives et judiciaires, le civisme ;

- la réalisation d’émissions radio et télévion sur la justice, à la paix et les droits humains ;

- le recrutement et la formation de para juristes pour conseiller, orienter et assister les personnes victimes d’injustices et de violations de leurs droits ;

- la mise en place d’un réseau d’avocats et de magistrats pour une assistance judiciaire ;

- la création d’un fonds d’assistance judiciaire ;

- la création d’un organe d’information et d’éducation à la justice, la paix et aux droits humains ;

- le plaidoyer auprès des autorités politico-administratives, religieuses et coutumières ;

- l’organisation et la mise en pace de la Commission Justice

L’Observateur Paalga

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