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MAGISTRATS DU BURKINA : Vers l’unité syndicale

Publié le vendredi 30 avril 2010 à 03h07min

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Après avoir créé trois syndicats qui prônent tous la défense de leurs intérêts matériels et moraux, les magistrats du Burkina parlent de plus en plus de la nécessité de l’unité syndicale. Celle-ci préoccupe même un syndicat comme le SAMAB (Syndicat autonome des magistrats du Burkina) dont le 8e congrès ordinaire qui se tient à Ouagadougou le 30 avril porte justement sur l’unité syndicale. Des paroles, l’on est même passé aux actes avec la création en 2008 d’un comité intersyndical dont la mission essentielle est de travailler à la mise sur pied d’un syndicat unique.

L’unité syndicale recouvre peu à peu tout son sens dans le milieu des magistrats burkinabè. Aujourd’hui, tout est mis en oeuvre pour parler d’une même voix et agir ensemble comme un seul homme dans la défense des intérêts matériels et moraux du corps. Une défense pour laquelle oeuvrent jusqu’à présent trois syndicats : le Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) créé le 27 mars 1983, le Syndicat des magistrats burkinabè (SMB) qui a vu le jour le 8 juin 1991 et le Syndicat burkinabè des magistrats (SBM) porté sur les fonts baptismaux le 2 octobre 1999. Au fil du temps, la nécessité de se réunir, d’unir les forces et les énergies s’est imposée. Ainsi, un comité intersyndical a été mis en place dans la foulée de la mise en oeuvre des décisions de la session du 25 juillet 2008 du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et des initiatives de la chancellerie (ministère de la Justice) pour améliorer la "maison justice". Les membres de ce comité sont les secrétaires généraux des trois syndicats et de deux autres membres par syndicat.

Il a pour porte-parole Jean-Claude Birika Bonzi, secrétaire général du SAMAB. Très rapidement, le comité intersyndical a entrepris des démarches et des actions unitaires au nombre desquelles on retient des audiences avec le ministre de la Justice pour poser les problèmes des magistrats, la rédaction d’un rapport d’analyse comparative de la situation des magistrats et d’un autre sur les entraves au bon fonctionnement de la justice, etc. Ce comité a aussi marqué les esprits en convoquant le 28 février 2009 à Ouagadougou une Assemblée générale (AG) extraordinaire des magistrats du Burkina. Plus de 260 magistrats, tous syndicats confondus, ont pris part à cette AG ainsi que des représentants des avocats, des greffiers, des agents de la justice. La rencontre a été l’occasion pour le comité intersyndical de faire le point des démarches unitaires qu’il a entreprises et dégager avec l’ensemble des magistrats des stratégies de lutte.

Au terme de l’AG, le Comité intersyndical a été mandaté pour mettre en oeuvre un certain nombre de décisions prises. Il s’agit d’adresser sans délai le rapport général et les différents actes adoptés par l’AG au Président du Faso, président du CSM ; de poursuivre les démarches pour l’aboutissement des revendications portant sur la relecture des grilles indiciaire et indemnitaire et la suppression des dispositions légales et réglementaires attentatoires à l’indépendance de la justice. Le comité a été également chargé de faire le point des démarches dans un délai raisonnable et envisager une AG qui décidera, le cas échéant, de toute action qui s’impose ; de renforcer l’unité d’action par la mise sur pied d’une cellule chargée de proposer des textes fondamentaux d’un syndicat unique des magistrats, etc.

Pour le travail qu’il abat depuis plus de sept mois (à la date de la rencontre), l’AG a adopté une motion de félicitations et d’encouragements à l’endroit du Comité intersyndical. Avant de se séparer, les participants ont adopté une déclaration dite Déclaration du 28 février 2009. Dans celle-ci, il est demandé deux choses au président du Faso. La première est de "s’impliquer directement dans la prise de mesures susceptibles d’améliorer les conditions de vie et de travail des magistrats et de sauvegarder l’indépendance de la justice". La deuxième chose est la prise de mesures nécessaires pour une meilleure justice. Plus d’une année après l’AG extraordinaire, le temps est venu pour le Comité intersyndical de faire le bilan du mandat qui lui a été confié. C’est ce à quoi vont s’atteler dans les prochains jours ses membres.

Source : Rapport général des travaux de l’AG extraordinaire des magistrats du Burkina Faso.

Séni DABO

Le Pays

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