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CANDIDATURE AUX CONCOURS DIRECTS DE LA FONCTION PUBLIQUE : De nombreux dossiers rejetés à Koudougou

Publié le jeudi 29 avril 2010 à 03h05min

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L’opération de réception des dossiers de candidature aux concours de la Fonction publique session de 2010 a débuté à Koudougou le jeudi 15 avril 2010 et se poursuit jusqu’au 30 courant. A quatre jours de la fin de l’opération, nous avons fait un tour dans les différents lieux de réception des dossiers pour prendre le pouls de l’opération qui, selon les réceptionnistes, se déroule bien.

Contrairement aux années antérieures, les candidats aux différents concours de la Fonction publique ne se bousculent pas à Koudougou pour le dépôt de leurs dossiers. Cela s’explique selon le directeur régional de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat (DRFPRE) du Centre-Ouest, Ludovic Zaksongo, par le fait que de nombreux concours ont été déconcentrés, notamment ceux de l’ENAREF. Les provinces du Sanguié, du Ziro et de la Sissili sont, a-t-il dit, des centres de réception y compris le Boulkiemdé qui est le centre de composition. Pour le DR Zaksongo, la déconcentration des concours dont la composition se fait avec test de niveau et test psychotechnique est une mesure salvatrice car elle permet aux candidats d’éviter certains déplacements et d’économiser financièrement.

Cette mesure, a-t-il soutenu, vise également à éviter la bousculade car le dépôt de dossiers au niveau des concours comme ceux de l’ENAREF est un chemin de croix. Pour la session de 2010, c’est plus de 86 concours qui sont ouverts au niveau du Centre-Ouest. A Koudougou, on a 37 guichets au niveau desquels 55 agents réceptionnent les dossiers de 8 h à 14 h, a-t-il affirmé. Selon le DR, les membres du comité de pilotage de l’opération de réception des dossiers font chaque matin le tour des guichets pour voir s’il n’y a pas de difficultés. Et s’il en existe, des mesures sont prises pour y remédier. A son avis, tout se passe bien jusque-là car il est recommandé aux réceptionnistes de veiller au respect des termes du communiqué des concours.

Vigilance et respect strict du communiqué

Les quelques difficultés quotidiennes, a-t-il relevé, sont liées au manque de moyens pour vérifier la validité de certains diplômes et attestations surtout étrangers. Mais les candidats, a fait savoir M. Zaksongo, sont sensibilisés sur la question et celui qui s’hasardera à utiliser un faux diplôme sera sanctionné conformément à la loi car des vérifications se font à plusieurs niveaux, même après l’admission du candidat. Le DR a signifié à ceux dont les dossiers ont été rejetés pour non-conformité qu’il ne sert à rien de faire intervenir des gens pour espérer obtenir une faveur. "Ce n’est pas de la méchanceté quand nous refusons de prendre le dossier de quelqu’un. Nous ne faisons qu’appliquer les termes du communiqué", a-t-il dit. Le DR a demandé aux réceptionnistes d’être vigilants et de respecter les termes du communiqué car il n’y aura pas de complaisance. Aux candidats, il leur a demandé de la discipline et le respect des termes du communiqué.

Tout se déroule bien

Pour la présidente du comité de pilotage de l’opération, Fatoumata Coumba Diallo, haut-commissaire du Boulkiemdé, la réception des dossiers se déroule normalement. Selon elle, il y a des jours où il y a de l’affluence au niveau de certains concours comme ceux de la santé, de l’ENAREF et des préposés de douane. Les difficultés, a-t-elle indiqué, résident au niveau de la reconnaissance des diplômes et attestations des pays voisins. La cause est que certaines attestations ne comportent pas de délai de validité. Elle a confié que l’université de Koudougou a même été mise à contribution pour la reconnaissance de ces diplômes et attestations mais le problème demeure. Madame la présidente du comité de pilotage a confié qu’à l’issue de l’opération, des suggestions seront faites au comité national afin que le MFPRE et le MESSRS mettent en place une structure qui va se pencher sur la question des diplômes et attestations des pays voisins. Elle a demandé aux candidats de bien vérifier leurs récépissés afin d’éviter des problèmes lors de l’administration des épreuves des concours.

Du côté des réceptionnistes, on estime que l’opération de réception des dossiers de candidature se déroule bien. Selon Mariam Bambara, réceptionniste au niveau des concours des attachés des droits humains et conseillers des droits humains à la DRFPRE du Centre-Ouest, la réception des dossiers se déroule bien. Les difficultés rencontrées sont liées à la rédaction des demandes. Certaines comportent des erreurs d’ordre grammatical ou de présentation. Les propriétaires de ces dernières, a-t-elle confié, sont priés de les reprendre avant qu’elle ne soit acceptées. Si son guichet ne grouille pas de monde à cause des diplômes exigés (bac et maîtrise), ce n’est pas le cas au niveau de l’ENAREF/C niveau BEPC. Les difficultés auxquelles font face la plupart des réceptionnistes sont dues à la fiabilité de certains diplômes et à des erreurs liées au fond ou à la forme des demandes.

Mais au niveau de la police nationale, en plus des difficultés ci-dessus citées, il y a le problème de la taille et de l’âge eu égard à la spécificité de ce corps. Mais selon l’assistant de police Oumarou Gouem, réceptionniste au niveau des concours des assistants de police, commissaires de police et officiers de police, l’opération de réception des dossiers de candidature se déroule bien malgré les petites difficultés. A la date du 26 avril 2010, le nombre de candidats inscrits pour le concours des assistants de police s’élève à plus de 400. L’assistant Gouem a souligné le manque d’affluence surtout au niveau des officiers de police où il n’y avait qu’un seul candidat inscrit à la date du 26 avril 2010. Il a invité les candidats à bien se préparer car c’est cela qui peut leur garantir la réussite. Il a souhaité que les concours de la session 2010 permettent à la police d’avoir des agents de qualité pour renforcer le corps.

La déconcentration unanimement saluée

S’il y a une chose qui est unanimement saluée par les candidats, c’est bien la déconcentration des concours. Selon la candidate Nadine Bougma, le dépôt des dossiers cette année est facile car les candidats se bousculent moins en raison de la déconcentration des concours. Toute chose qu’elle juge salutaire. Pour elle, la nouvelle mesure permet aux candidats d’éviter des dépenses liées aux frais de déplacement. Elle a souhaité l’augmentation du nombre des candidats au niveau de l’ENAREF. Marius G. Zoma, candidat à trois concours, juge lui aussi facile le dépôt des dossiers. Tout en louant la déconcentration des concours, le candidat Zoma a demandé à l’Etat burkinabè d’introduire l’enseignement des tests psychotechniques au secondaire.

Pour sa part, le candidat Alphonse Yaméogo trouve que la réception des dossiers a lieu un peu tôt cette année. Pour lui, cela n’arrange pas les élèves car il leur est difficile d’abandonner les cours pour le dépôt des dossiers. Il a exhorté l’Etat à continuer d’organiser les concours au profit des jeunes, confrontés au chômage. La déconcentration des concours réjouit les candidats. Selon Constance Kando, la réception des dossiers cette année est bien organisée parce qu’il n’y a pas de bousculade comme les années antérieures. Cette candidate dont la demande a été rejetée pour une mauvaise présentation, estime qu’il y a trop de vérifications cette année. ‘’L’année dernière, on ne vérifiait pas trop les demandes. Ce sont les dossiers qu’on vérifiait seulement’’, a-t-elle confié.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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