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Situation des céréales au Burkina : Constat et appel du Syndicat

Publié le mercredi 28 avril 2010 à 02h50min

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Le Syndicat national des commerçants de céréales du Burkina (SNCCB), à travers ses démembrements dans les 45 provinces du pays, a recueilli des informations sur la disponibilité des céréales dans les marchés et greniers. Il a partagé ses informations le 26 avril 2010 à Sankaryaaré.

Le Syndicat national des commerçants de céréales du Burkina (SNCCB), qui compte des milliers de membres avec une instance dirigeante de 156 personnes, est vieux d’une quarantaine d’années. Le dernier congrès en 2008 a consacré l’élection d’El Hadj Hamado Y. Bougoumpinga. Il a pour collaborateurs directs son vice-président, El Hadj Moussa Compaoré ; le secrétaire général, Mahamadi Bagayan ; son adjoint Fidèle Wepia et le trésorier général, Saïdou Congo. C’est cette équipe que nous avons rencontrée le 26 avril à Sankaryaaré. D’entrée de jeu, ils ont présenté leurs condoléances aux familles des quatorze (14) victimes de l’accident de la semaine dernière sur la route de Lomé et à tous les commerçants du “10 yaar” où elles exerçaient.

Ils se sont ensuite félicités du partenariat exemplaire qui lie leur syndicat à nos autorités pour l’intérêt bien compris des commerçants, des paysans et des consommateurs. Les informations récoltées récemment par le syndicat dans les 45 provinces du Burkina lui a permis d’identifier plusieurs groupes : le premier concerne les provinces où les céréales ne suffiront pas aux consommateurs, même si pour le moment il n’y a pas de pénurie. Sont de celles-là la Sissili, le Ziro, le Bazèga, le Zoundwéogo, le Kourwéogo, l’Oubritenga et le Boulkiemdé.

Dans le deuxième se retrouvent le Boulgou, le Koulpélogo, le Gourma, le Kourittenga... où les céréales sont disponibles mais sont en train d’être achetées par les Nigériens. Le haricot est particulièrement abondant dans le Sanmatenga, le Bam, le Passoré, le Zondoma, le Yatenga et le Loroum. Les provinces qui s’illustrent par leur surabondance sont entre autres les Ballé, le Houet, la Comoé, le Mouhoun.

Les commerçants de ces localités ont des stocks considérables et les paysans ont des greniers toujours remplis en attendant des acheteurs. Enfin le dernier groupe est constitué des provinces déficitaires que sont le Séno, le Soum et le Yagha. Au regard de ces constats, le président de la structure n’a pas manqué de lancer cet appel : “Nous demandons au gouvernement de renforcer les capacités de la SONAGESS pour mieux payer les produits agricoles et les redistribuer dans les zones déficitaires.

Il ne faudrait pas que les paysans renoncent à la production la campagne à venir alors qu’on sait que la production d’une seule année ne peut pas nourrir les Burkinabè pour deux ans”. Leur plaidoyer s’est renforcé sur le haricot dont la conservation est plus difficile. A les en croire, depuis 4 mois, le prix des céréales stagne et la tendance est à la baisse au regard de l’abondance, ce qui est contraire à la situation de l’année dernière.

Au sujet de la rétention des produits agricoles dont les commerçants sont souvent accusés, El Hadj Bougoumpinga a souligné : “Celui qui vole pense que tout le monde pille, le commerçant n’est pas idiot pour mettre entre parenthèses ses activités pendant des mois sous prétexte de faire du profit après. Ces accusations nous amusent toujours parce que nous ne travaillons ni contre les paysans qui doivent bénéficier du fruit de leur travail ni contre la population. Nous trouvons notre compte dans l’intérêt de tous”.

Abdou Karim Karimy

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 28 avril 2010 à 17:08, par Doumounici En réponse à : Situation des céréales au Burkina : Constat et appel du Syndicat

    Très belle conclusion mais la réalité est autre sous nos tropiques.il s’agit bien de la VENTE EN VERT qui ruine bien les producteurs même les plus avisés.
    On vous achète votre céréales sur pied au moment de la soudure en vous réclamant la contre valeur quelque fois très élevée à la récolte (2 ou 3 mois après) où les cours sont à leur niveau le plus bas.En fin de compte le producteur se retrouve à payer un crédit à un taux usuraire en bradant sa production et le cycle infernal recommence l’année suivante faute de crédits institutionnels capables de voler à son secours.
    Loin de nous l’idée de jeter l’anathème sur l’ensemble des commerçants de céréales ou de cette profession car nombreux sont ceux qui pratiquent cette activités en respectant les intérêts des producteurs en appliquant des prix justes sans compter l’effort d’approvisionnement des contrées déficitaires qu’ils réalisent par ailleurs.Cela est à leur honneur.
    L’appel est donc lancé à tous pour un commerce juste et équitable des produits céréaliers au profit des producteurs d’abord et ensuite des consommateurs.

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