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Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

Publié le mercredi 28 avril 2010 à 02h55min

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La canicule ces dernières semaines à Ouagadougou était des plus insupportables. Le souhait de tous était alors qu’une pluie bienfaisante vienne enfin faire retomber le mercure, ne serait-ce que pour quelque temps.

Le 26 avril 2010, le vœu des populations a été exaucé, le ciel ayant finalement accepté d’ouvrir ses vannes en fin de journée pour arroser la capitale burkinabè. Cette première grande précipitation de l’année, qui survient de surcroît en avril et qui était très attendue, a permis d’enregistrer 40,3 mm au Centre de météorologie principal (CMP) de Ouagadougou. Le vent qui l’accompagnait a provoqué des chutes d’arbres à travers la ville, et des caniveaux débordés… parce que bouchés, ont fait resurgir les tristes souvenirs d’un 1er septembre 2009 chez bon nombre de Ouagavillois. Une alerte donc aux services techniques municipaux, qui doivent rester sur le qui-vive et prendre des dispositions à temps.

Beaucoup l’attendaient, et elle est enfin venue. Appelée « pluie des mangues » par certains, la précipitation du 26 avril 2010 a été très bien accueillie par les citadins, qui étouffaient littéralement. La température est visiblement retombée, et les retenues d’eau ont été renflouées. Toutefois, les désagréments que les eaux et le vent ont provoqués dans certains quartiers ne sont pas sans rappeler, à un degré moindre, les vicissitudes du 1er septembre de l’année dernière, dont le souvenir est encore vivace dans les mémoires. Cette pluie du lundi passé, de par son ampleur, a d’autant plus donné des frayeurs qu’elle est intervenue quelques heures seulement après une visite du Premier ministre, Tertius Zongo, à Yagma, site qui abrite une trame d’accueil des victimes du déluge de septembre 2009.

Au matin d’hier mardi, le climat était passablement paisible, mais le visage de la ville de Ouagadougou, à s’y méprendre, ressemblait for bien à celui d’un capharnaüm. Sur le macadam, les eaux avaient charrié des tas d’immondices, par endroits des arbres d’âges variés avaient été terrassés, et la circulation semblait plus dense qu’à l’accoutumée. Du côté de la direction des aménagements paysagers (DAP), service relevant de la mairie de Ouagadougou, on reconnaît que la pluie du 26 avril 2010 est la toute première grande averse de l’année en cours. Elle a été très importante au regard de la quantité d’eau mais aussi de son rayon de couverture. La capitale dans sa presque totalité, a été touchée. Sa caractéristique principale a été le vent.

Eviter de s’abriter sous les arbres en temps de pluies

Au niveau de la DAP, signale le premier responsable des lieux, Issa Savadogo, dès la fin de la pluie, l’autorité les a saisis d’une chute d’arbre en ville, précisément sur l’avenue d’Oubritenga. Avec ses agents, il s’est aussitôt rendu à l’endroit indiqué, et la voie obstruée a été dégagée avec diligence. Le constat général est qu’une dizaine d’arbres ont subi des dommages (déracinés ou ayant eu leurs branches arrachées) par suite du vent. Un caïlcédrat, dit monsieur Savadogo, est tombé sur un mur derrière l’état-major de la Gendarmerie, occasionnant des dégâts importants. Aucune perte en vie humaine, heureusement, n’a été déplorée.
Cultiver un esprit écocitoyen

De part et d’autre de la nouvelle voie menant du commissariat de Sigh-Noghin au rond-point de Tanghin, des aménagements ont été faits. Des Flamboyants et des caïlcédrats ont été mis en terre depuis l’an passé. Ils ont aujourd’hui fière allure. Malheureusement, quelques-uns, notamment les caïlcédrats, ont été touchés par le vent du lundi soir. Cette dernière espèce, explique le directeur de la DAP en bon inspecteur des Eaux et Forêt, développe ses racines de façon latérale. Avec l’écoulement des eaux, son contact avec le sol se trouve fragilisé, d’où sa chute quand survient de grands vents. Il assure cependant que les arbres déracinés, suivant leur taille, seront redressés.

Ceux qui ne peuvent pas l’être seront purement et simplement arrachés et remplacés par d’autres, plus jeunes. C’est du reste ce que nous avons pu constater du côté de la Cité an III, où des agents étaient à l’œuvre pour tailler des essences endommagées. Des dispositions ont toujours été prises au niveau de la DAP pour éviter des désagréments dans la ville. Cette démarche se poursuit, mais, conseil du spécialiste, avec l’installation très prochaine de l’hivernage, les uns et les autres doivent faire très attention : en temps de pluies, les endroits boisés sont à éviter ; s’abriter sous les arbres pendant qu’il pleut est à proscrire.

La hantise des populations quand les nuages s’amoncellent sur la capitale, c’est les inondations, imputables la plupart du temps aux caniveaux et canaux bouchés, si ce n’est tout simplement à leur absence notoire. Dans la commune de Ouagadougou, précisément à la direction de la propreté, on est très remonté contre le comportement peu citoyen d’une frange de la population de la ville, qui passe outre les mesures de bonne utilisation des infrastructures pour le drainage des eaux pluviales : nombreux en effet sont ceux qui, à Ouagadougou, n’hésitent pas à jeter les ordures ménagères dans les caniveaux, se souciant peu de ce qui adviendra à la première goutte de pluie.

Ce sont là des attitudes irresponsables qui portent préjudice à tous les citoyens, les fautifs en premiers, qui, à l’occasion, ne manquent pas de monter sur leurs grands chevaux pour fustiger la municipalité, oubliant que par leurs agissements ils contribuent énormément à annihiler des efforts consentis au coût de millions de francs CFA. La direction de la propreté, qui s’occupe du curage des caniveaux, conformément à une de ses cinq missions, selon son directeur, Sidi Mahamadou Cissé, de janvier à décembre est sur le terrain.

Très bientôt, des sociétés privées et associations seront mises à contribution dans le travail de curage, afin que l’essentiel soit fait avant l’installation effective de la saison hivernale. Et monsieur Cissé d’inviter les Ouagalais à avoir un comportement écocitoyen pour éviter ainsi à la commune de recommencer à chaque fois le dégagement des canalisations de la ville, situation qui grève sérieusement son budget.
Deux cours inondées à Samandin et à Ouidi

40,3 mm, c’est la quantité d’eau tombée, le lundi 26 avril dernier, sur Ouagadougou. Une telle précipitation à cette période de l’année est une situation exceptionnelle. En tout cas, cette pluie a provoqué la frayeur chez nombre de Ouagalais dans quelques localités de la capitale, qui ont encore en mémoire le déluge du mardi noir de septembre 2009.

C’est le cas de certains quartiers de l’arrondissement de Boulmiougou, notamment Pissy et Nonsin (secteur 19), où l’eau était, par endroits, à hauteur de hanches. Ce ne sont pas les riverains de la voie principale du secteur 19, actuellement en bitumage, qui diront le contraire ; eux qui ont eu mille et une difficultés à accéder à leurs habitations, qu’elles soient à l’est ou à l’ouest de l’axe ferroviaire Ouaga-Kaya. Car, que ce soit sur la route en chantier ou sur les déviations, l’eau était partout présente.

Est-ce un avant-goût de ce qui les attend à la prochaine saison pluvieuse ? C’est la question que se posent beaucoup de riverains de l’axe principal du secteur 19. Tout en se réjouissant de pouvoir bientôt rouler sur du bitume, leur crainte est que d’une part les cassis ou d’eau d’âne ne constituent des dangers pour les habitations des alentours et que l’absence de caniveaux n’engendre des inondations dans leurs habitations. Cependant, ironie du sort, d’autres quartiers, à l’image de Karpaala et de la Patte-d’oie, n’ont pratiquement pas été arrosés.

Nous nous sommes rendus à l’aéroport de Ouagadougou, précisément au Centre de la météorologie principale (CMP) pour comprendre davantage cette pluie inhabituelle au mois d’avril. Et selon Enok Kaboré, le chef du Centre, « il faut mettre cela sur le compte d’une situation exceptionnelle. C’est juste de façon locale qu’une cellule orageuse s’est développée à partir du nord du pays et s’est étendue jusqu’au Centre. Et là aussi, il y a des secteurs qui en ont été privés, même s’il y en a qui effleure les inondations ».

Au niveau du CMP de Ouagadougou, il a été relevé 40,3 mm d’eau tombée sur Ouagadougou, lundi dans l’après-midi. A en croire monsieur Kaboré, toutes les conditions étaient réunies pour qu’on ait une telle pluie : « Depuis pratiquement 10 jours, nous étions soumis à un flux de mousson qui avait même occasionné de faibles pluies à Ouaga, à Fada, à Gaoua, etc. C’est cette mousson qui s’est renforcée, et avec des conditions locales suffisantes, la cellule orageuse s’est formée », a expliqué le chef du Centre de la météorologie principale de Ouagadougou. Ce serait la saison pluvieuse qui s’installe ?

Il est encore prématuré, a fait observer Enok Kaboré, de parler d’installation de l’hivernage. Cependant, a-t-il ajouté, « il faut reconnaître que l’ouest et le sud-ouest du pays sont en avance sur le Centre et le Nord en la matière, vue la position actuelle du front intertropical ». A titre indicatif, notons qu’entre lundi à 9 h et mardi à la même heure, la météo a enregistré des pluies à Fada (0,3 mm), à Dori (0,5 mm), à Dédougou, (21 mm), à Bobo-Dioulasso (3,4 mm) et à Boromo (3,8 mm).

Du côté de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, le commandant de la 1re compagnie, Ibrahim Compaoré, nous a fait cas de deux cours inondées à Samandin (secteur 7) et à Ouidi (secteur 11) ; un corps sans vie a été repêché au barrage n° 2 de Ouagadougou aux environs de 6h20. On note déjà 15 sinistrés, d’une même famille au secteur 7.

Ils ont été hébergés par la mairie de Baskuy dans une école, selon le commandant Compaoré. Concernant les habitants de la cour sinistrée de Ouidi, les dégâts qu’ils ont enregistrés ne seraient pas assez énormes pour nécessiter leur hébergement. Occasion donc de tirer de nouveau la sonnette d’alarme afin que des mesures idoines soient prises à temps pour éviter un « 1er-Septembre bis ».

D. Evariste Ouédraogo et Mohamed Arnaud Ouédraogo (stagiaire)

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 28 avril 2010 à 06:12 En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

    On reproche au gpuvernement de concentrer tout sur Ouagadougou et vous Mr. le journaliste vous faites pareil. N’a-t-il pas plu ailleurs au Burkina ?

  • Le 28 avril 2010 à 08:29 En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

    On est fort au Faso : Un article tout entier dans le journal national parce qu’il y a eu la pluie.

    Bientot un article parce que le soleil s’est levé le matin ?

  • Le 28 avril 2010 à 10:27 En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

    on ne peut pas dire que cet article est le meilleur qui soit, tellement il est décousu.

  • Le 28 avril 2010 à 10:50, par ledoyen En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

    Je propose à la Mairie de Ouagadougou les dispositions suivantes :
    1 Au même titre que la Brigade Verte qui balait les rues mettre en place une "Brigade Bleue" composée de jeunes pour curer une fois par mois les canivaux ; beaucoup de jeunes chomeurs remercieraient infiniment le Maire et son Conseil Municipal ;
    2 Taxer tous ceux qui contribuent à boucher ces canivaux lorsqu’ils sont retrouvés ; mise à contribution des conseillers municipaux ;
    3 Tous ceux qui ont des canivaux devant leurs habitations et leurs lieux de travail doivent les rendre propres et seront sanctionnés financièrement en cas d’ordures retrouvées dans ces canivaux ;
    Il est temps que le problème de canivaux bouchés par le fait de l’homme soit résolu si nous voulons éviter des drames.
    A bon entendeur salut !

    • Le 28 avril 2010 à 23:10, par un digne fils du Faso vivant à New York En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

      mon frère ou ma soeur, tes idées son bonnes ; moi je te suggère de les mettre sur papier et en faire une correspondance à envoyer au Maire directement. Parce que sur ce forum ce n’Est pas sur qu’elles soient vues, du moment où cet article ne sera plus à la "Une" de faso.net dès demain
      Merci

  • Le 28 avril 2010 à 11:30 En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

    La municipalité pourrait faire payer une taxe à ceux qui jettent les ordures dans les caniveaux. C’est aussi simple que cela. Le service chargé de curer les caniveaux s’il tombe sur un riverain qui transforme le canal en un dépotoir lui afflige une taxe.

    • Le 28 avril 2010 à 18:40, par Mariama En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

      je pense que l’essentiel n’est pas de taxer les fautifs mais plutot de conscientiser la population sur le bien fondé de ne pas jetter les ordures dans les canniveaux.C’est a ce prix qu’on pourrait parvenir á un changement d’esprit.C’est une question de mentalité.Ya des pays d’europe ou si on part meme si on tient un papier ou un lotis sale meme si quelqu’un te vois pas,ta conscience te gronde de jetter ca á terre.Si tu vois que les gens ne le font pas.Non seulement la propreté de l’environnemt et encore il ya des poubelles publiques aux abors des rues et place publique.
      Au Burkina la municipalité n’a pas prevu des bac a ordures publiques dans les quartiers,aux abords des rues.
      les usagers des voies jettes les ordures á terres,et continuent leur chemin.

  • Le 28 avril 2010 à 12:44, par Wendkouni En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

    Il est vrai que l’attitude de certains concitoyens par le jet d’ordures ménagées est irresponsable, il est d’autant plus vrai que la responsabilité de la municipalité est engagée car il ne suffit pas d’attendre la saison pluvieuse pour s’inquiéter de l’état des caniveaux (très souvent il est trop tard). De plus c’est à la municipalité de prendre des mesures(voir même des sanctions)pour responsabiliser les citoyens face à ce phénomène.
    Les caniveaux sont plus saturés dans le centre ville, que dans les zones reculées, il suffit de faire le constat aux abords des commerces de la capital.

    Je pense que chaque propriétaire de commerce ou de domicile situé aux abords d’un caniveaux doit être responsable de la portion de caniveaux qui jalonne son espace. Ensuite la municipalité doit renforcer ou créer une politique plus adéquate du ramassage d’ordure dans la capitale, il est inconcevable que la ville ait pris des proportions et que ces structures n’aient pas changées depuis les années 90.

    Wendkouni

  • Le 28 avril 2010 à 13:06 En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

    Après la pluie du 1er septembre et les conséquences qui ont suivies, on est allé chercher toutes les explications possibles pour masquer les vrais problèmes et les vraies responsabilités. On oublie que Ouaga s’agrandit et qu’avec cela se posent des problèmes d’urbanisation. L’un des gros souci à Ouaga c’est celui du manque criard d’un vrai système de canalisation ou d’évacuations des eaux. On l’a vu avec cette dernière pluie : canalisations débordées,l’eau pour se frayer un chemin rentre dans les habitations. Qu’est-ce qu’on attend pour réagir... ah j’oubliais, nous sommes dans un pays pauvre et il y a d’autres priorités... En attendant une autre catastrophe pour en appeler à la solidarité internationale pour se sucrer. Vive le Faso qui avance ! Vive le cinquantenaire !!!

  • Le 28 avril 2010 à 21:44, par americain billa En réponse à : Première pluie de l’année à Ouaga : Alerte aux services techniques municipaux

    C’est bien facile de blâmer le citoyen car il ne s’agit pas seulement d’interdire aux gens de jeter les ordures dans les caniveaux. Soyons sérieux !! La mairie et le maire doivent simplement commencer par ne pas laisser les caniveaux a ciel ouvert. Il ya plein de villes a travers le monde ou pour 1 million de dollars vous ne trouverez pas un seul caniveau a ciel ouvert pour déposer vos ordures.

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