Le premier secrétaire national du Faso Metba va t-il se présenter à la présidentielle du 21 novembre prochain ? "Pour le moment, je ne suis pas candidat", a répondu Etienne Traoré. Ce qui est certain, "nous allons battre la campagne au sein de l’opposition".

A défaut d’une candidature unique, l’opposition doit selon lui, se regrouper derrière deux à trois candidats, pour ne pas disperser ses forces et espérer franchir le cap du premier tour. "Un an, ce n’est évidemment pas encore un moment de bilan.

C’est plutôt une occasion festive et première pour : réitérer notre attachement aux idéaux et orientations fondateurs de notre parti, corriger déjà les insuffisances constatées et réaffirmer notre volonté farouche de nous battre pour faire grandir Faso Metba et assurer ses victoires multiformes".

Telle est l’analyse du Pr Etienne Traoré, député à l’Assemblée nationale, à l’occasion de la célébration du premier anniversaire du parti Faso Metba, dont il est le premier secrétaire national. A propos du bilan de l’implantation de son parti sur le territoire national, Etienne Traoré note qu’en une année d’existence, Faso Metba a pu s’implanter dans 18 provinces. Il reconnaît cependant que le déploiement/l’organisation du parti sur l’ensemble du pays nécessitent d’importants moyens.

Le Pr Traoré entend œuvrer au renforcement quantitatif et qualitatif de son parti, et d’une manière générale de l’ensemble des partis d’opposition. Il souligne que ce premier anniversaire est fêté dans une contexte sous-régional politiquement marqué par des reculs ou des menaces de recul dans les processus démocratiques.

Hormis quelques rares avancées démocratiques (Ghana, Mali) a-affirmé Etienne Traoré, "ça et là, ce sont des reculs traduits par : différents tripatouillages des constitutions pour ouvrir des voies à des présidences à vie, empêchant ainsi toute alternance démocratique, le refus du scrutin présidentiel à deux tours, la persistance des coups d’Etat ; des pannes plus ou moins longues dans la conduite de processus démocratique etc".

Etienne Traoré critique la classe politique nationale

Evoquant la situation politique au Burkina Faso, le Pr Traoré martèle : "Faso Metba réitère son opposition à la révision de l’article 37 pour les mêmes raisons maintes fois énoncées. Pour nous, tout amendement de la loi fondamentale doit renforcer la démocratie et non l’affaiblir". L’anniversaire a-t-il noté, se déroule aussi à la veille de l’élection présidentielle et des élections municipales auxquelles Faso Metba prendra part activement.

Le leader de ce parti d’opposition a, d’ores et déjà, exprimé ses vives inquiétudes quant à la fiabilité minimale du fichier électoral actuellement en reconstitution. Pour lui, "les carences administratives autour de l’établissement des jugements supplétifs et des cartes nationales d’identité... risquent fort d’aboutir à la confection d’un fichier électoral parmi les moins fiables de l’histoire de notre pays".

Aussi, le manque d’engouement, voire le boycott au niveau des inscriptions sur les listes électorales constituent pour Faso Metba, "des signes de lassitude par rapport à des processus électoraux peu ou non crédibles, des expressions de refus de participer à un scrutin où c’est le même qui gagne, des expressions de défi par rapport à une opposition qui n’arrive pas encore à proposer de façon unitaire sinon même consensuelle, un programme alternatif conduit par une équipe unie".

En somme, pour Etienne Traoré, cette situation est presque déjà un désavœu de la classe politique burkinabè.

Bachirou NANA

Sidwaya