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TCHAD : Cinquante ans d’instabilité

Publié le mardi 27 avril 2010 à 01h47min

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Idriss Déby Itno,

Le week-end dernier, l’Est du Tchad, a encore vécu un affrontement armé entre les éléments des forces armées nationales et un groupe de rebelles du Front populaire pour la renaissance nationale (FPRN), actif dans cette région. Cette attaque de l’armée nationale tchadienne entre en droite ligne du durcissement de ton du président Idriss Deby Itno à l’endroit des différents groupes rebelles. Le FPRN a la particularité de n’être pas membre de l’Union des forces pour la résistance (UFR) qui regroupe les factions rebelles avec lesquelles Ndjamena a entamé , il y a peu, des négociations pour pacifier enfin le pays.

Le FPRN est le seul groupe basé sur le territoire national. Il ne se sent donc pas engagé dans les pourparlers entamés à Karthoum. Il fait donc les frais de la nouvelle stratégie du gouvernement qui cible désormais ses adversaires, les isole puis les assomme. Un ratissage est en cours, obligeant le reste des troupes rebelles à traverser la frontière avec le Soudan. La solution militaire apparaît comme l’option pour réduire à néant les groupes rebelles. C’est dans cette perspective qu’il faut inscrire le départ tant souhaité de la Mission des Nations unies pour le Tchad (MINURCAT) par Déby, arguant de l’échec de cette dernière. Il veut lever ainsi l’obstacle de la présence internationale pour imposer sa solution.

L’UFR, bien que partante pour les négociations de Khartoum, ne voit pas d’un bon oeil la MINURCAT lever son camp. Elle parle d’ailleurs d’une décision unilatérale et irresponsable de la part du gouvernement qui ne tient pas compte de la protection des réfugiés, nombreux dans cette partie Est du territoire. C’est une question qui est loin d’être réglée. Le terme du mandat de la MINURCAT est fixé au 15 mai 2010, mais il est question d’un prolongement d’un an. Peut- être que d’ici là, une solution consensuelle politique sera trouvée et appliquée par toutes les parties. Car ce qui manque le plus à ce pays depuis son premier président François Tombalbaye, c’est la stabilité politique.

Le Tchad est le pays de la zone qui fait face à des rebellions successives depuis 40 ans au moins. Tous les locataires du palais de la présidence y sont arrivés par la force des armes avant de légitimer leur pouvoir par les urnes comme l’a fait Déby lui-même. Y a-t-il une chance que Idriss Deby mette fin à ce cycle infernal ? Pas si sûr. Il n’a jamais pardonné aux rebelles le non-respect, selon lui, des accords de Syrte signés en 2007 qui prévoyaient un armistice, un cessez-le-feu et l’intégration des partis signataires dans la gestion des affaires de l’Etat. On y est bien loin aujourd’hui surtout quand le président tchadien martèle qu’il n’a ni poste, ni argent à distribuer. Il faut reconnaître que pour lui, toute ouverture rimerait avec diminution de la part du gâteau de la rente pétrolière et c’est là tout le problème tchadien : comment gérer un pays devenu pétrolier en distribuant les ressources équitablement et en n’excluant personne de la gestion du pays. Pour cela, il faut revoir la gestion démocratique de ce pays, sa gouvernance politique et économique.

Déby n’est pas l’homme providentiel pour son pays. Il doit sa présence à la tête de l’Etat aux erreurs commises par ses successeurs et lui même. Et s’il n’y prend garde, il en sera lui-même victime. La légalité de son mandat ne souffre d’aucune discussion. Cependant, c’est à lui de travailler à être le président de tous les Tchadiens au lieu de travailler à préserver ses propres intérêts, ceux de ses soutiens internationaux qui n’ont d’yeux que pour les richesses du sous-sol. Eux qui seront toujours prêts à financer son armée et à l’appuyer militairement pour défendre son pouvoir. C’est la meilleure façon de prendre un pays en otage, de le verrouiller démocratiquement en ne lui offrant aucune chance pour l’alternance. Le discours de Sarkorzy sur la rupture avec la françafrique est déjà oublié. La France a fait du Tchad un pays stratégique avec une base militaire qui sert aujourd’hui plus que jamais, les intérêts des deux pouvoirs.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 27 avril 2010 à 03:03, par Ndouné En réponse à : TCHAD : Cinquante ans d’instabilité

    Lundi 26 avril 2010 – Tchad : Deux colonnes de l’armée de Deby ont lancé ce matin vers 12h (heure locale) une offensive contre les forces du FPRN dans la localité de For Djahaname où des combats très meurtriers ont eu lieu hier. Selon un responsable militaire de la rébellion joint au téléphone par ndjamena-matin.com, après trois heures de combats d’une rare violence, les colonnes des forces gouvernementales dirigées par l’adjoint du Cemga, ont été mises en déroute par les forces de la résistance, en laissant un nombre effarant de morts dont plusieurs officiers de haut rang et une quantité de matériel de guerre impressionnant sur le champ de combat. Les vaillants combattants de la résistance ont entrepris un ratissage dans la région jusqu’à la tombée de la nuit. Plusieurs blessés ont été évacués sur N’djamena, selon d’autres sources. Pour votre info. Lire sur www.ndjamen-matin.com

  • Le 27 avril 2010 à 12:35, par Un Tchadien En réponse à : TCHAD : Cinquante ans d’instabilité

    "La légalité de son mandat ne souffre d’aucune discussion"

    Je me permets de vous rappeler que le Général Président Idriss Deby est arrivé au pouvoir par un coup de force en 1990 par la grace de ses parrains français, libyens et soudanais.

    En 1993, il organise une conférence nationale "souveraine" pour légitimer son putsch. Malgré tout, il mettra 6 ans pour organiser la 1ére élection où il est arrivé en 4ème position mais la françafrique lui permet d’organiser un second tour qu’il gagne évidemment face à son actuel ministre de la défense, le général Kamougué.

    En 2000, rebelotte. L’opposition boycotte l’élection. Deby gagne au 1er tour. Dans la capitale, certains bureaux de vote ont enregistré un taux de participation qui dépasse les 120 % ! Le vote des nomades est grotesque, tout comme le nombre des Tchadiens de l’étranger qui dépasse celui de l’intérieur.

    En 2006, modification de la Constitution qui permet à Deby d’être président à vie. La france salue ce choix. Les rébellions qui florissent dans les 4 coins du pays depuis son arrivée au pouvoir fin 1990, arrivent jusqu’à ndjaména. L’armée française intervient avec les mirages pour affaiblir l’attaque. C’est le fameux tire de semonce du général français. Le soldat Deby est sauvé et organise tout de même son élection cinq jour après l’attaque ! Il passe au 1er tour.

    Février 2008, nouvelle attaque de la rébellion armée dont l’effectif est estimé à 10.000 hommes (plus nombreux et mieux équipés que plusieurs armées nationales africaines). La France intervient pour sauver une fois encore in extremis le soldat Deby.
    A peine respiré, Deby s’abat sur l’opposantion démocratique. Les chefs des partis sont cueillis à domicile avec une violence inouïe. Le porte parole de cette dernière est assassiné. Il s’agit d’ibni Oumar Mahamat saleh.
    Notons aussi les bastonnades, tortures, viols et exécutions qui ont suivi le retrait des rebelles. Deby a reconnu sur les ondes de RFI avoir ordonné à son aviation pilotée par des mercenaires Mexicains, Ukrainiens, Algériens,...etc. d’ouvrir le feu sur tout attroupement dans la capitale durant l’offensive rebelle. officiellement, 700 morts.

    La guerre continue et les révoltes sont quotidiennes. Le régime Deby est le pire que le 21eme siécle a produit. La france veille à l’image du régime criminel de Deby comme du lait sur le feu. Voilà pourquoi certains journalistes écrivent sur le Tchad de Deby sans trop le connaître.

  • Le 27 avril 2010 à 17:55, par Kôrô Yamyélé En réponse à : TCHAD : Cinquante ans d’instabilité

    ’’Le week-end dernier, l’Est du Tchad, a encore vécu un affrontement armé entre les éléments des forces armées nationales et un groupe de rebelles du Front populaire pour la renaissance nationale (FPRN)....’’

    - Que voulez-vous ? DEBY lui-même est venu comment ? Pour ceux qui ne le savent pas, DEBY fut aussi un rebelle qui a attaqué ensemble avec Abdel W. KAMOUGUE pour chasser l’autre rebelle du pouvoir (il est refugié aujourd’hui au Sénégal),

    - C’est normal et il est temps que DEBY aussi quitte en gouttant aux délices de la rebellion et de l’exil.

    Il n’est pas mieux que les autres. IL est tout simplement protégé à cause du pétrole qu’on a découvert au Tchad il n’y a pas longtemps. Ce qui n’étai pas le cas pendant le pouvoir des autres rebelles avant lui.

    DEBY est un rebelle qui a pris le pouvoir par les armes, même s’il fait un semblant de démocratie, un rebelle reste un rebelle et il doit être chassé par la même méthode qu’il a employée. Car c’est ce seul langage qu’il comprend finalement. C’est le cas de tous ceux qui ont forcé pour retirer le pouvoir. Il partent toujours par la force aussi car c’est ce langage qu’ils connaissent.

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 27 avril 2010 à 21:58 En réponse à : TCHAD : Cinquante ans d’instabilité

      Donc un putschiste reste un putschiste, alors. Koro Yamyele, fait attention, hein. On ne parle pas de corde dans la maison d’ un pendu.

    • Le 27 avril 2010 à 22:05 En réponse à : TCHAD : Cinquante ans d’instabilité

      Wataamin. Biento on va proclamer officiellement le petrole que nous aussi on a. Vous ne voulez pas voir non ? Le petrole c’est du liquide. L’algerie, la Lybie, la Tinisie, le Niger, tous ces etats qui sont en haut de nous ont du petrole. Est-ce que le liquide coule du bas- fonds a la colline ? Jamais. Donc nous ausi on a le petrole. C’est le jour qui n’est pas arrive. Faut meme pas que ce jour- la arive car lepetrole pour les africains, comme l’ urine du diable. A ne meme pas gouter meme si tu es miserable comment comment.

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