LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

Publié le mardi 27 avril 2010 à 01h47min

PARTAGER :                          

En cette veille de l’élection présidentielle du 21 novembre 2010 au Burkina Faso, les débats tournaient jusque-là autour de l’article 37 et des inscriptions sur les listes électorales. Mais voilà que l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), dans une lettre ouverte au Président du Faso, parle "d’un nécessaire report de la présidentielle".

"Depuis les dernières élections marquées par des fraudes graves, des promesses déraisonnables, le tout dans l’ambiance d’une campagne à l’américaine, notre pays vit une gueule de bois jamais vue, dans un contexte national et international difficile. Il est sur une mauvaise pente et les choses s’aggravent de jour en jour. L’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) a toujours mis en garde contre les faits de gouvernance qui ont conduit à cette situation et surtout contre l’absence de réactions pour éviter le pire.

Des voix multiples et convergentes vous ont demandé de laisser de côté les facilitations pour pouvoir vous occuper des problèmes sociaux, économiques, politiques de vos concitoyens. Les Refondateurs vous ont même saisi avec un Manifeste pour que vous acceptiez de vous engager dans un dialogue inclusif au lieu de continuer tête baissée dans des élections sans crédit pour consolider une démocratie dans laquelle le peuple ne se reconnaît pas. Il y a de cela déjà deux ans ! Deux ans pendant lesquels les faits ont continué à leur donner raison puisqu’aux difficultés nationales sont venues s’ajouter des difficultés internationales et que même les forces de la nature se sont mises dans la danse.

Comment voulez-vous, Monsieur le Président, qu’après ces inondations, en définitive, mal gérées, qu’alors que les Burkinabè pauvres luttent avec la vie chère, le Sida, la méningite, la typhoïde..., ils aient l’esprit à des élections ? Aujourd’hui, ce n’est plus l’UNDD, ce ne sont plus les Refondateurs qui vous disent « Halte là ! », c’est le peuple lui-même. Incroyable mais vrai : ce peuple, que beaucoup considéraient comme un peuple de moutons, a refusé de s’inscrire pour aller vous voter.

Malgré tout l’argent mis dans l’opération de recensement, malgré la communication tous azimuts, malgré l’envoi des opérateurs économiques habituels pour donner et convaincre, malgré les « allo-allo », malgré le report de l’opération d’inscription sur les listes, on ne compte aujourd’hui qu’un peu plus de 3 300 000 potentiels électeurs inscrits. C’est une défiance générale qu’ils ont justifiée, de façon globale et unanime, sur toute l’étendue du territoire : qu’ils soient jeunes ou vieux, femmes ou hommes, intellectuels ou paysans..., ce que les Burkinabè ont dit d’une même voix, c’est que les élections au Faso, ça ne sert à rien ; quoi qu’on fasse, c’est toujours le même qui gagne.

Ils disent en avoir marre des fausses promesses, et ils ne veulent pas qu’on touche à l’article 37. En 2005, avec le Collectif pour la défense de la Constitution (CODECO), ils ne comprenaient pas bien, et quand ils comprenaient, ils avaient peur. Aujourd’hui, les choses ont changé. Même des paysannes vous expliqueront ce qu’est l’article 37 ! Et tous les matins, sur les radios FM, les Burkinabè disent tout le mal de la gouvernance nationale. C’est vrai qu’avec votre Appel du 10 décembre 2009 vous avez, sans le dire, un peu répondu aux Refondateurs mais ça ne suffit pas. Vous n’avez pas été explicite, et surtout vous avez ; laissé les choses continuer. Mais aujourd’hui, ça ne peut plus continuer car, avec la fin du recensement, le peuple a expliqué qu’il n’est pas dedans. Et il l’a dit avec force.

Si l’on considère que nous sommes près de 30 millions de citoyens à l’intérieur comme à l’extérieur, voyez vous-même comme ce chiffre de 3 300 000 est ridiculement bas alors qu’on sait que l’abstention est toujours forte au Faso, que cette élection va connaître des gens qui vont boycotter, d’autres qui ne pourront pas voter, car ils n’auront pas obtenu leurs CNIB. Y aura-t-il même un million de votants ? On n’est même pas certain. Bref, cette élection sera catastrophique et nous courons vers un scrutin dont la légitimité va encore plus poser de problèmes.

Après cela, beaucoup n’hésiteront même plus, par les moyens les plus divers, à dire « Blaise Compaoré, démission ! ». Si vous analysez aussi comment la pétition pour l’article 37 a du succès par rapport au recensement, vous allez comprendre que le vrai vote des Burkinabè est là-bas. Demain, vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenu.

S’il y a des gens à côté de vous qui disent d’aller en novembre parce que pour eux, il y a à boire et à manger, le peuple, lui, vous a dit ce qu’il pense. Alors, montrez que vous pouvez être à l’écoute de vos concitoyens. Arrêtez la machine, faites comme au Ghana, au Mali, et soumettez-là à une révision générale. Ce n’est pas le conseil d’un responsable de parti politique, mais celui du peuple. Très haute considération,

Abdou Dem : Conciliateur dans le Bureau national de l’UNDD

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 27 avril 2010 à 03:40, par Paris Rawa En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    Avec des gens qui ont horreur des contraintes constitutionnelles qui limitent leur pouvoir qu’ils voudraient absolu, faut-il prendre le risque du report de l’élection ?

    1- Je crains fort qu’un tel report de l’élection présidentielle ne fasse basculer notre pays dans une zone d’incertitude à l’ivoirienne, ou en dehors de la règle constitutionnelle, on épuisera en négociations interminables et de report en report. Il vaut mieux rester dans le cadre de la règle du mandat de 5 ans pour ne pas se livrer pieds et points liés aux pêcheurs en eaux troubles qui sont prêts à faire feu de tout bois. Déjà ils ne veulent même pas respecter les limites qu’imposent la constitution, c’est très hasardeux de leur proposer une solution d’exception qui les libère de la contrainte d’organiser l’élection à la fin du mandat présidentiel. Il n’y a qu’à regarder ce qui se passe en Cote d’Ivoire pour comprendre le risque à ne pas prendre.

    2- S’il faut proposer au président Blaise Compaoré de prendre une décision exceptionnelle, c’est celle de respecter l’esprit de la constitution et donc de renoncer à se présenter pour un quatrième mandat. Car ce qui manque le plus à ce pays, c’est l’alternance présidentielle. Seule la décision de Blaise Compaoré peut faire qu’elle arrive dès novembre prochain. Mais s’il ne veut pas renoncer à un 4eme mandat, qu’au moins il impose de respecter l’article 37 en l’état. C’est bel et bien son devoir de "veiller au respect de la constitution" (cf. Article 36).

    - Il est évident que Blaise et son système CDP/FEDAP-BC n’ont plus le recul et la lucidité nécessaire pour faire des réformes efficaces. Alors reporter les échéances électorales ne changera rien. Il faut changer toute l’équipe, à commencer par son chef ( en 2010 ou 2015). Toute autre tentative de faire du neuf avec du vieux condamne notre pays à tourner en rond.

    • Le 27 avril 2010 à 18:03, par Liberté pour tous En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

      A M. DEM

      Voulez-vous qu’on reporte les élections présidentielles de combien de temps ? Quelques mois, 1 année ou 2 ans ? Voulez-vous prolonger davantage la souffrance de notre peuple qui croupit chaque jour dans la misère ? Pourquoi une seconde de plus de galère ? Qu’on reporte ou qu’on ne reporte pas les élections présidentielles, Blaise va gagner. Autant, les organiser et que Blaise finisse rapidement ses cinq ans et qu’il laisse la place aux autres pour que le Burkina puisse émerger et voir enfin le bout du tunnel.

      A supposer qu’on reporte les élections de 2 ans, alors au lieu que le second mandat de Blaise prenne fin en 2015, ce serait plutôt en deux mille X, avec X strictement supérieur à 15. Ne voyez-vous pas le piège du report ? Ne soyez pas autant borgne que çà ? Luttez plutôt pour que ne soit pas modifié l’article 37 ou du moins qu’il fasse partie des dispositions intangibles de la constitution à travers l’initiative des pétitionnaires. Ou bien croyez vous qu’en reportant la date des élections, Blaise va de bon cœur céder sa place à un hypothétique opposant ? Jusqu’à présent, je n’arrive pas à vous (en tant qu’opposant) comprendre pour votre acharnement à reporter ces élections dont les résultats seront connus d’avance, si ce n’est prolonger la souffrance des burkinabè. Qu’est-ce que vous y gagner réellement ? Votre proposition aurait pu être ce qui suit et là, je vous aurai applaudi des deux mains :

      « compte tenue de la cherté de la vie au Faso,

      considérant que les burkinabè ne s’intéressent guère dans leur immense majorité aux élections,

      attendu qu’il reste un et un seul mandat à Blaise et que conformément à l’article 37, il ne peut aller au délà de 2015,

      considérant que même si les élections étaient organisées dans les circonstances actuelles, les résultats seraient connus d’avance pour ne pas dire que la victoire serait acquise à Blaise sans contestation de la part des opposants,

      négligeant tout un ensemble de paramètres liés aux gombos que pourraient perdre Moussa TAPSOBA et ses autres collaborateurs de la CENI,

      prenant en compte l’intérêt supérieur de la nations en ces moment de difficultés économique liées en partie au délestage structurel de la SONABEL même si l’Etat a manqué de prévoyance dans le secteur de l’énergie,

      voulant abréger le plus tôt possible les souffrances et misères quotidiennes de la population dans sa grande majorité (tirant le diable par la queue d’ailleurs qui est sur le point de rompre),

      et patati et patata,

      son Ex. Blaise Compaoré est solennellement proclamé vainqueur KO débout et par acclamation (synonyme du consensus) du peuple burkinabè pour son dernier mandat qui prendra fin en novembre 2015. »

      (pour imiter notre fameux internaute de façon médiocre, Le Conseil d’Etat)

      En disposition générale, vous pourrez ajouter que :

      « Pendant ces cinq ans il n’y a pas de vide juridique et que tout coup d’Etat constitutionnel ou non (quelque soit la forme) est formellement proscrit pour les mêmes motifs », et cela pour le rassurer.

      Sujet à réflexion, à débattre. Eclairez nous messieurs les constitutionnalistes sur sa faisabilité.
      Par Liberté pour tous (LPT)

      • Le 27 avril 2010 à 20:41, par Tapsoba En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

        Pour abonder dans le même sens que vous Mr LPT,l opposition risque de tomber dans un piège dont les conséquences seraient incommensurables.Ceux qui marmonnent aujourd hui qu il faudrait reporter les élections,ne savent pas ou feigneraient ils d ignorer que Blaise est plus stratège qu eux.Supposons que le povoir,vu les voix qui s élèvent dans l opinion nationale contre le charcutage le l article 37 de la constitution,ne savant plus comment se prendre afin d atteindre leur but,saute sur cette proposition pour étudier de la possibilité de reporter les élections.Et comme vous l avez bien signalé,1 ans ,2 ans ,ce serait à eux d en décider.Dans ce lap de temps,nous nous trouverons certainement face à un vide juridique à l image d un coup d Etat à l issue de duquel les nouveaux hommes forts seraient en transition.Et qui parle de transition parle de nouvelle constitution.plus besoin de reférendum pour charcuter l article 37 comme il se susure actuellement.Il serait question d élaborer une nouvelle,peu importe qu elle limite les mendats ou non, l éssentiel est que son application ne soit pas retro-active, idem pour celle de 2000 qui a permis à Blaise de se représenter en 2005 par la volonté des constitutionnalistes acquis.Voilà donc un nouveau boulevard ouvert à « Ziniarus » de rempiler.Non ,non et non.Faisons tout possible que son mendat prochain soit le dernier et prions que 2015 arrive à la vitesse du vent car s en est trop.Ne soyez pas naïfs chers opposants à moins que vous vous complaisez dans cette situation tout en jouant à l hypocrisie.

  • Le 27 avril 2010 à 09:39, par nazi En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    bien sûr que c’est évident, ce report. Et j’attends de voir comment les autres partis d’opposition vont réagir. qu’ils viennent renforcer le mouvement et ils seront dans le juste. Merci

  • Le 27 avril 2010 à 09:48, par VERITAS En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    La demande toute naturelle de l’UNDD devrait être largement partagée. Je trouve que le faire, c’est servir la cause du Burkina Faso et c’est même quelque part, plaider pour blaise compaoré lui-même. L’élection à venir, tout indique qu’elle sera encore plus moche que les autres parce que le recensement moche sera aggravé par une campagne insipide et par des votants encore plus clairsemés. Elle va porter atteinte à l’image du pays et elle va encore écorner davantage celle de blaise qui, actuellement, si on veut dire vrai, n’est pas déjà belle à voir tant les problèmes s’entrechoquent au plan international comme au plan national. C’est sa famille qui devrait tout d’abord lui dire « attention, il faut savoir reculer pour mieux sauter », « il faut prendre le temps d’écouter les gens qui se plaignent », car en principe ce sont les siens qui aiment le plus blaise et qui pourraient avoir le plus à perdre s’il lui arrivait quelque chose. A côté de la famille, les personnes, les structures impliquées ou non dans la politique et qui se préoccupent du sort de ce pays, doivent aussi conseiller le chef de l’Etat de ne pas se conduire à la tête du pays comme si c’était sa chose.

  • Le 27 avril 2010 à 09:52, par merlinl’enchanteur En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    Blaise compaoré a passé trop de temps à jouer les facilitateurs. L’effort a été trop grand par rapport au butin obtenu. Le Togo se déchire de plus en plus chaque jour qui passe ; la Côte d’Ivoire rêve d’un autre facilitateur et se prépare à reprendre les armes ; la Guinée préfère oublier en même temps que Dadis, blaise compaoré et tourner la tête vers le Mali ou le Sénégal. On a voulu, avec ses actions à l’extérieur, se construire une image, des alliés et un mémoire en défense pour demain. On a oublié que la meilleure défense, c’est la défense de son peuple. Aujourd’hui, on voit combien on a perdu de temps , qu’on a fait tout ça pour rien !

  • Le 27 avril 2010 à 09:57, par franco En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    Mon sentiment, c’est que blaise compaoré n’est pas aussi aveugle ou sourd comme on le croit, à tout ce qui se passe, se dit au faso. Il sait que ça ne va pas ; il n’est pas aussi, j’en suis persuadé, content du recensement mais il voudrait reculer les élections qu’il ne le pourrait pas. Il a trop de pressions sur lui, de sa famille, des politiques du CDP, des milieux d’affaires et en face, il ne sent pas une puissance organisée pour éviter d’exploiter négativement les conséquences d’un report. Je pense aussi qu’il n’a pas parlé de réformes pour parler de réformes. Il a un projet en tête. On peut le critiquer, le suspecter des plus mauvaises intentions mais il a un projet en tête. Ma désolation, c’est de ne pas voir les burkinabé, qu’ils soient affiliés politiquement ou non, s’entendre au moins une fois sur quelque chose de capital, de plus important qu’eux-mêmes, que leurs partis, que leurs associations : de se mettre d’accord sur quelque chose qui conditionne l’intérêt du pays. Si, comme quand la patrie est en danger, menacée d’une façon ou d’une autre, nous pouvions nous mettre d’accord à l’exemple de bien d’autres pays, nous aurions plus de chances de persuader blaise compaoré de faire un temps d’arrêt pour mieux organiser les choses et d’accepter une relecture de notre gouvernance avec plus de sérénité et de sincérité.

  • Le 27 avril 2010 à 10:50, par serdan En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    bon conseil mais qui va tomber dans l’oreille d’un sourd.

  • Le 27 avril 2010 à 10:54, par mossoul En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    ce n’est pas vouloir du mal au chef de l’etat que de faire cette demande. au contraire c’est ceux qui conseillent de foncer seulement sans regarder le retro car ya rien au village qui font du mal.

  • Le 27 avril 2010 à 12:16, par VINCENTLEGROS En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    j’ai signé la pétition comme beaucoup de burkinabé mais j’aimerais bien que les loada et autres initiateurs disent également de ne pas aller à cette élection-boucherie car ça ne servira qu’à légitimer blaise. Merci à eux

  • Le 27 avril 2010 à 12:18 En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    Du n’importe quoi ! Je pensais trouver dans cette lettre ouverte les vraies raisons qui militent en faveur du report de l’élection présidentielle de 2010 mais rien du tout ! Il faut reporter les élections pour quoi faire ? Quelles sont les nouvelles dates proposées ? Comment gérer cette phase intermédiaire ?

    Si vous n’avez rien à dire au Peuple, il faut la boucler !

    Le chat gris

    • Le 27 avril 2010 à 15:58, par Paris Rawa En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

      Je suis d’accord avec Monsieur "Le chat gris". Il ne faut pas reporter pour reporter ou boycotter pour boycotter. Il faut le faire seulement dans la condition où on a les moyens d’obliger le régime en place à mettre en œuvre dès maintenant les conditions nécessaires pour l’alternance démocratique. Sinon le boycott ou le report nous font entrer de fait dans une situation d’exception qui déroge à la limitation du mandat à 5 ans. Si nous voulons réformer notre démocratie, il vaut mieux rester dans le carde constitutionnel pour le faire, sinon nous seront à la merci des loups qui veulent déchiqueter la constitution... Prudence ! Mais je reconnais que quand on a conscience de ce que doit être une vraie élection présidentielle, on est bien tenté de ne pas accepter l’humiliation de la farce électorale de novembre prochain. Mais nous n’en sommes pas à une farce près ! Le tout est de ne pas avoir à tout recommencer à zéro ! En même temps ce sera bel et bien la preuve déchéance du système Compaoré auquel il ne faut pas faire de cadeau.

      Le report et le boycott peuvent être des moyens par lesquels le système Compaoré va tenter de se refaire une santé afin de tenir en place au-delà de 2015, pour notre plus grand malheur. Donc attention à la réaction épidermique, il faut construire une véritable stratégie de renforcement de la démocratie.

  • Le 27 avril 2010 à 12:19, par régis En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    j’ai lu la lettre ouverte et personnellement, je la trouve plein de sagesse. je suis seulement désolé de constater que d’une même voix, l’opposition ne demande pas la même chose. a part les partis comme le REDBF, le PAI, l’UNDD et les refondateurs d’une manière générale, on ne voit pas de partis significatifs qui attirent l’attention sur le fait d’aller sans précaution et sans conditions, aux élections. ils ne réagissent même pas au mauvais recensement et n’en tirent pas les conséquences qu’il faut.

  • Le 27 avril 2010 à 13:30, par roum En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    moi je trouve bien cette lettre mais le responsable du parti n’a même pas tout dit. d’abord, blaise ne pouvait pas se présenter en 2005 et en 2010, c’est la même chose même si ses amis du conseil constitutionnel lui ont donné l’autorisation d’y aller : on sait comment est composée cette structure aux ordres ! en plus, j’aurais aimé que le monsieur insiste sur la misère : au Sahel, on meurt de faim ! le pouvoir ne veut pas demander l’aide internationale car c’est trop honteux pour un pays qui dit qu’il gère bien les affaires du pays. les sinistrés, effectivement, ça a été très mal géré. La plupart ont vendu le matériel car ils ne pouvaient pas construire une barraque avec le peu qui leur a été donné et maintenant, ils sont sous les tentes. Le pouvoir a donc mal, très mal géré. Oui, je suis pour le boycott et l’opposition qui ira à ce scrutin aura définitivement montré qu’elle accompagné le seigneur et maître du pays. Dégueulasse !

  • Le 27 avril 2010 à 14:26, par charles En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    tout à fait d’accord : c’est le conseil du peuple. Maintenant, si les mouvements de droits de l’homme, les autres opposants ne suivent pas, estiment qu’il faut aller à cette présidentielle sans électeurs, c’est leur affaire ! Mais tout le monde comprendra qu’au Faso, on a bien divisé pour mieux régner, en haut lieu

  • Le 27 avril 2010 à 14:35, par albert En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    j’aimerais dire que le vide juridique que certains avancent pour refuser ce report, c’est une fausse parade qu’on brandit pour s’enliser dans la triste continuité. Premièrement, le pouvoir ne s’est jamais gêné pour prendre des textes et poser des actes anticonstitutionnels qui nous plongent dans le vide juridique. Des juristes pointilleux auraient depuis longtemps montré que nos institutions ont été dotées d’organes illégitimes qui fonctionnent illégitimement. Les élections fraudées, les lois non transmises au conseil constitutionnel pour validation, les intrusions intempestives de l’Exécutif dans le Législatif, les faits d’impunité, les violations multiples de la constitution notamment avec l’article 37, le non-respect de la liberté économique conformément à la loi fondamentale qui proclame le droit à la concurrence, sont des exemples entre autres, qui auraient pu être expliqués au Peuple. Mais malgré ces dérives, on continue à faire comme si on était dans une bonne démocratie, respectueuse de la légalité républicaine. On peut, si le sort du pays le commande, ensemble, accepter la pause en s’interdisant toute tentation d’invoquer le vide juridique. Si aujourd’hui en effet, CDP, UNDD, PDP/PS, PAI, UNIR/PS, FFS, RDEB, le parti de Zéphirin…, décidaient, en accord avec le FOCAL, le MBDHP, de s’entendre sur un temps donné pour procéder à des réformes, qui trouverait à y redire ? C’est d’ailleurs dans ce sens que le professeur Loada n’écarte pas la possibilité de la Refondation.

  • Le 27 avril 2010 à 14:42, par astrolabe En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    au Tchad, en Centrafrique, au Sénégal, au Mali, on n’a pas ces raisonnements pour trouver des solutions aux maux qui menacent la démocratie. C’est pour cela que dans ces pays, on lutte dans le bon sens pour le changement. au burkina, chacun feint de vouloir le changement mais en espérant qu’il lui profite personnellement sinon , c’est pas compliqué de comprendre que rien ne sert de continuer dans une voie glissante en se disant qu’en bout de course, on va se relever. si l’on peut éviter la glissade avec les bosses qui en découleront, il faut éviter. en quoi demander le report pour mieux faire reviendrait à maintenir les pesanteurs du passé ? C’est tout simplement le conseil que donnent ceux qui pactisent avec le régime et qui font le rêve fou qu’en 2015, blaise va être gagné par une grâce divine pour leur dire : venez prendre le pouvoir.

  • Le 27 avril 2010 à 14:49, par rasfandjani En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    je demande à tous ceux qui ne sont pas du côté du pouvoir de bien réfléchir à cette phrase de jean-Pierre Fabre de l’UFC, qui est parti à la présidentielle qui a vu Faure remporter le scrutin au togo :
    « Peut-être que nous aussi, nous sommes fautifs en ayant participé à cette élection, en donnant l’impression que le Togo est un pays de droit ».
    Merci.
    Boycott, boycott

  • Le 27 avril 2010 à 15:38, par raymond En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    le chat gris, tu n’as certainement pas lu le Manifeste des Refondateurs sinon, tu y aurais vu les raisons qui motivent le report de l’élection, ce qui est proposé pour éviter qu’à l’avenir, on ne bâcle les élections au fAso. Ceux qui se taisent quand le navire burkina tangue dangereusement, ne sont pas les plus regardants à la santé du pays. quand on n’a pas d’arguments contre le report, on va se faire voir ailleurs !

  • Le 27 avril 2010 à 15:42, par giscard En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    Comme l’a si bien dit le signataire de la Lettre ouverte, ceux qui finalement conseillent au chef de l’Etat de prendre du recul par rapport aux flatteurs qui le poussent à aller vaille que vaille aux élections, ce sont les citoyens dans leur majorité. Ce n’est pas tellement l’UNDD

    • Le 27 avril 2010 à 16:35, par ROGATIEN En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

      Il paraît que me sankara s’en est pris hier au fichier dans l’émission Actu hebdo. Ce que de son côté Etienne Traoré a fait lors de sa conférence de presse commémorative du premier anniversaire de son parti. Cette critique est présente partout, au sein même de la société civile et le président de la CENI en personne a eu à dire qu’on aura un bon fichier ; alors, si on recule les élections, c’est déjà pour avoir de meilleures conditions pour y aller à l’avenir et notamment un bon fichier. Car pour aller à des élections, tout commence par le fichier. C’est lui qui détermine le corps électoral. Voilà une des raisons qui nécessite qu’on recule.

  • Le 27 avril 2010 à 17:01, par Taampouka de FUNES En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    Ne reportez pas, annulez. On se donne rendez-vous en 2015. C’es pas mieux ? Ahi ! Je vous jure qu’au soir du 21 novembre, ça sera le même qu’on trouvera à Kossyam. C’est qui maintenant on veux masturber ? Laissez mes douilles tranquilles.

  • Le 27 avril 2010 à 18:10, par AFS En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    C’est du perfect ! On l’a dit et on ne finira pas de le dire, aller aux élections dans ces conditions et plus précisement accepter que des élections aient lieu dans ces conditions serait légitimer une énorme forfaiture. Le président du Faso devrait donc se prendre lui-même aux mots (son discours où il a annoncé des réformes) et revoir notre système général de gouvernance.

  • Le 27 avril 2010 à 18:38, par donald En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    je suis sur et certain que dans l’entourage de blaise il y’en a beaucoup qui partage cette lettre. mais comment faire pour le dire quand le chef ne supporte pas la critique !

  • Le 27 avril 2010 à 18:45, par monique En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    ecoutez les plus belles lettres du monde ne changeront rien a la décision de blaise d’aller aux élections.

  • Le 27 avril 2010 à 18:49, par touki En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    je ne sais pas encore quels types d’argument il faut pour convaincre certain qu’il faut reculer apres ce fiasco du recensement.

    • Le 27 avril 2010 à 20:25, par RAKISWENDE En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

      Ce qui est bon avec l’UNDD et qui fait sa griffe, c’est que pendant que les autres dénigrent, insultent, pataugent dans la boue, ce parti propose, essaie de démêler les contradictions, prend de la hauteur et propose à l’avance les choses qui peuvent aider le pays en difficulté. On peut aimer ou ne pas aimer me hermann, on ne lui déniera pas d’avoir souvent anticipé sur les évènements et ils sont nombreux ces hommes politiques qui lui empruntent après coup ses idées sans même lui faire la politesse de les lui reconnaître. On peut faire comme cela aussi la politique sans s’insulter père et mère et s’imposer par sa force de propositions et de conviction

  • Le 27 avril 2010 à 18:52, par ricci En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    cette campagne en règle pour dire de faire l’impasse sur 2010 et attendre 2015 pour investir Kossyam les pieds sur la table est révélatrice de la capacité de confusion du pouvoir en place. On ne peut pas compendre que des vrais démocrates pensent qu’il faut s’asseoir les bras croisés pour 2010 en espérant que tout bonnement, l’actuel occupant du palais présidentiel dira dans un élan de générosité sans pareil : "je me casse, venez prendre ma place".

  • Le 27 avril 2010 à 19:04, par kadidiatou En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    monique est défaitiste. on ne peut pas dire que la réaction de l’Eglise n’a pas ébranlé blaise ni que la lettre des refondateurs au conseil constitutionnel lui est passé comme une plume sur la main. le recensement est aussi une épreuve qui n’a pas dû le laisser de marbre et quand il voit que les gens boudent le recensement pour aller s’inscrire sur les pétitions, il doit se dire tout de même qu’il est temps pour lui de bouger. pour qu’il le fasse définitivement, il faut d’abord qu’on arrête de croire qu’avec blaise, rien n’est possible ;il faut qu’on oublie nos ambitions personnelles, nos priorités de clan, de parti, d’association, pour voir les seules conditions à obtenir pour remettre notre gouvernance à plat. après cela, chacun reprendra ses billes.

  • Le 27 avril 2010 à 20:13, par rené En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    Reporter les élections pour mieux faire, ce n’est pas mauvais en soi. Imaginez même qu’on aille jusqu’à se doter d’une nouvelle constitution. Avec le consensus à la base, on peut insérer dans les dispositions transitoires, matière à empêcher que blaise puisse rebeloter après 2010. d’ailleurs, que font les partisans de la pétition ? C’est en appeler à l’assemblée nationale pour voter une loi qui verrouille l’article 37. Pourquoi ne dit-on pas que leur entreprise est désespérée ? Pourtant l’Ancêtre, on sait très bien que l’assemblée est composée aux 9/10 ème des gens du pouvoir, qu’ils peuvent non seulement rejeter la proposition de loi de révision portée par les pétitionnaires mais ils peuvent aussi introduire une contre-pétition et l’adopter haut la main. C’est dire que le report, dans le but de tenir un dialogue refondateur inclusif, peut être beaucoup plus porteur de conditions de négociation qui permettent d’obtenir des réformes au bénéfice de la démocratie. En tout les cas, il ne faudrait pas aussi partir du principe qu’il y en a qui ne sont pas prêts pour 2010 escomptant une meilleure préparation pour 2015. Qui veut aller loin prépare sa monture ! c’est maintenant qu’il faut se battre et non pas après 2010

  • Le 27 avril 2010 à 20:15, par akwaba En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    Moi je vous dis une chose : les deux qui peuvent aider à sortir le pays de l’imbroglio actuellement, parce qu’ils ont assez d’expérience et de c…, c’est salif diallo et hermann yaméogo. Un tel attelage, ça apporterait du changement.

  • Le 28 avril 2010 à 03:08 En réponse à : Présidentielle 2010 : "Du nécessaire report de l’élection"

    Et si Blaise, s’il aime le Faso, décidait tout simplement de ne pas se re-présenter en 2010 ? Le combat se menerait au sein du CDP pour trouver un successeur, et l’opposition jouera ses cartes, et on verra.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?