Cela ne pouvait aucunement laisser indifférents de nombreux Bobolais. Eux qui continuent de s’interroger sur l’origine de cette mangue mystérieuse. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe la semaine dernière à Bobo-Dioulasso. Une mangue partiellement couverte de poils et à travers lesquels on aperçoit une sorte d’orifice qui laisse penser à des organes génitaux féminins.

Cependant, ils étaient très peu à accorder du crédit à cette assertion. Surtout que Bobo vit quotidiennement au rythme des informations les plus fantaisistes et les plus inimaginables. Mais ce qui était donné pour rumeur se confirmera progressivement à mesure que les premiers témoins oculaires arriveront à convaincre les plus sceptiques.

Il n’en fallait pas plus pour provoquer une ruée vers le secteur 20 (Lafiabougou), dans la périphérie sud de la ville. Et c’est dans le verger de Seydou Sanou tradipraticien, que la mystérieuse mangue a été découverte. Il raconte. « C’est effectivement dans mon champ que j’ai découvert ce fruit en début de semaine dernière. D’abord je me suis demandé ce que ça pouvait bien être avant de m’approcher davantage pour savoir qu’il s’agissait bel et bien d’une mangue mais qui est très bizarre. J’ai donc alerté tout le voisinage pour qu’il vienne constater de visu ce mystère. Beaucoup d’entre eux étaient complètement bouleversés devant un tel phénomène.

La nouvelle s’est par la suite répandue dans la ville et mon verger était devenu comme un lieu de pèlerinage parce que les gens venaient de partout pour constater de visu ce qui était donné jusque-là pour simple rumeur ». Ceux qui ont effectué le déplacement de Lafiabougou pour être des témoins oculaires de cette mystérieuse découverte n’en croyaient pas leurs yeux.

Toujours est-il que l’affaire de la mangue poilue qui défraie aujourd’hui la chronique à Sya nous ramène deux années en arrière lorsqu’un phénomène analogue s’était produit dans le même champ, et qui avait fait en son temps beaucoup de bruit dans toute la ville de Bobo.

Il s’agissait aussi d’une mangue qui présentait un visage humain, rappelle le même Seydou Sanou, qui décrit le fruit comme présentant des traces en forme d’yeux, de nez, de bouche fermée et d’oreilles. Que peuvent bien signifier de tels phénomènes qui embarrassent véritablement les Bobolais ? S’agit-il d’une nouvelle variété ou tout simplement d’une malformation ? Autant de questions qui restent sans réponses.

En attendant que les spécialistes des Eaux et Forêts éclairent notre lanterne sur ce qui, aux yeux des gens, apparaît comme un phénomène surnaturel, chacun y va de son commentaire dans les maquis et autres gargotes de la ville. Mais Seydou Sanou semble véritablement loin d’être perturbé par ces phénomènes. Installé dans son verger depuis le début de la saison des mangues, il pense plutôt que ces fruits « bizarres » pourraient être des signes annonciateurs de bonne ou de mauvaise nouvelle. Il nous apprendra d’ailleurs que la mangue poilue a été finalement remise à des notables pour consultation.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga