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Epidémie de méningite : On ne peut pas vacciner mais on peut soigner

Publié le vendredi 23 avril 2010 à 02h51min

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Le Neisseria meningitidis X. C’est cette nouvelle souche de méningocoque qui sévit majoritairement en ce moment au Burkina Faso faisant 718 décès à la date du 18 avril. Le hic dans cette épidémie de méningite, c’est qu’il n’y a aucun vaccin contre l’agent pathogène. Cependant, le protocole thérapeutique actuel est efficace. Le ministre de la Santé, Seydou Bouda, a fait le point de la situation au cours d’une conférence de presse hier en fin d’après-midi.

La salle de réunions du ministère de la Santé était archicomble hier jeudi dans l’après-midi. L’heure est grave dans ce département ministériel du fait de la méningite qui ravage les populations en ce moment. A la date du 18 avril, les statistiques présentent un tableau sombre : 5 118 cas suspects dont 718 décès dans l’ensemble des formations sanitaires du pays. Pour expliquer cette situation à l’opinion, le ministre Seydou Bouda a mobilisé ses techniciens et les partenaires au développement concernés par le sujet, notamment l’OMS et l’UNICEF. Du 1er au 18 avril 2010, apprend-on, onze districts sanitaires, situés dans sept régions administratives, ont franchi le seuil épidémique de 10 cas pour 100 000 habitants en une semaine.

Il s’agit des districts de Nanoro et de Sapouy dans le Centre-Ouest, de Pama à l’Est, de Titao, de Gourcy et de Saguénéga au Nord, de Batié au Sud-Ouest, de Pouytenga au Centre-Est, de Barsalogho au Centre-Nord, et de Toma et de Tougan dans la Boucle du Mouhoun. Cependant, a indiqué Seydou Bouda, au cours de la dernière semaine (du 12 au 18 avril), six districts (Séguénéga, Gourcy, Pouytenga, Toma, Tougan et Barsalogho) sont toujours en épidémie.

La méningite faisant des victimes au Burkina Faso n’est pas un fait nouveau. Par contre, ce qui l’est, c’est la bactérie responsable de la maladie, à savoir le Neisseria meningitidis X. Cette souche, qui a existé dans les années 60 en Europe, fait partie des différentes variétés encore appelées serogroupes de méningocoque et les serogroupes habituellement responsables d’épidémie sont le A, le B, le C et ces dernières années le W135 et le X.

Si dans le passé, on disposait de vaccin contre l’agent pathogène, cette fois, il n’y a aucun vaccin à ce jour dans le monde. Mais il n’y a pas lieu de s’affoler. Selon les spécialistes, les antibiotiques retenus dans le protocole thérapeutique national et actuellement utilisés dans les centres de santé sont efficaces contre cette forme de méningite.

“Le malade peut être traité et peut guérir sans séquelle s’il est vu et pris en charge tôt par un personnel qualifié”, rassure le ministre de la Santé. A l’entendre, tout le dispositif d’intervention est en état d’alerte pour limiter les dégâts en espérant que “des facteurs écologiques vont faire fléchir la courbe épidémiologique”. En attendant que le Ciel nous aide, la solution consiste à sensibiliser largement les populations afin que les cas suspects soient détectés à temps.

Adama Ouédraogo Damiss


Quels sont les signes de la méningite ?

Les signes de la méningite sont :
- maux de tête ;
- forte fièvre d’apparition brutale ;
- raideur du cou accompagnée de douleurs ;
- vomissements ;
- bombement de la fontanelle chez le nourrisson ;
- irritation chez les nourrissons entraînant des pleurs incessants.

Que faut-il faire devant un cas suspect de méningite ?

Il faut emmener immédiatement la personne dans le centre de santé le plus proche. Si le diagnostic de la méningite est posé, la prise en charge est entièrement gratuite.
Devant un cas suspect de méningite, qu’est-ce qu’il ne faut pas faire ?

Il ne faut pas faire d’automédication sans consultation préalable.
Comment faire pour réduire les risques de contagion de la méningite ?

Il faut :
- éviter autant que possible de s’exposer ou d’exposer les enfants à la poussière ;
- éviter que les muqueuses nasales ne se dessèchent en les humidifiant avec du beurre de karité ;
- soigner précocement toute maladie liée aux voies respiratoires, et à la gorge ;
- se faire vacciner si le vaccin est disponible.

Source : Brochure du ministère de la Santé

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2010 à 07:26, par Maem En réponse à : Epidémie de méningite : On ne peut pas vacciner mais on peut soigner

    Je suis surpris par ces affirmations. En europe, en France par exemple on vaccine contre la souche C.
    L’affirmation d’absence de vaccins me paraît fusse. En tout les cas il appartient aux journalistes et aux citoyens du Faso de se tourner vers nos spécialistes locaux (infectiologues et épidemiologues) pour compléter les propos du gouvernement.Cela me paraît inacceptable ces discours fataliste qui masquent mal une méconnaissance des conduites des préventives à tenir, et des arbitrages politiques désastreux.

    • Le 23 avril 2010 à 19:31, par Tapsoba En réponse à : Epidémie de méningite : On ne peut pas vacciner mais on peut soigner

      Bonsoir Mr Maem,

      Je suis tenté de dire que le journaliste s est fait mal comprendre.contrairement à ce que vous croyez,l on dispose bien d un vaccin contre le méningococcique A+C .Je pense qu il a voulu faire allusion à ces serogroupes de méningocoque en disant que dans le passé ,l on disposait d un vaccin mais pour cette nouvelle variété nommée w135 ou X,l on n en dispose pas dans ce monde.Si vous lisez l article du journal le pays(www.lepays.bf) y relatif,vous verrez bien que “le ministère a mené une campagne de vaccination réactive à la méningococcique A+C cette année,dans les régions touchées qui ont contribué à faire baisser le nombre des cas.” Néanmoins ne fallait il pas sensibiliser les populations à temps de prendre toujours attache à une structure sanitaire dès les premières signes de la maladie ? Ce d autant plus que la majorité non instruite ignore souvent ses symptomes.

  • Le 23 avril 2010 à 09:13, par Karl En réponse à : Epidémie de méningite : On ne peut pas vacciner mais on peut soigner

    Merci de m’éclairer : quand on me dit que mon vaccin contre la méningite dure 2 ans, c’est donc faux ? Puisque chaque année, on me parle d’une nouvelle souche.

  • Le 23 avril 2010 à 12:43, par flamme En réponse à : Epidémie de méningite : On ne peut pas vacciner mais on peut soigner

    A la fin de la lecture de cet article j’ai la gorge nouée,le coeur séré et les larmes aux yeux.cette maladie sévie dans notre pays il ya bien longtemps,les periodes des épidemies de méningites sont bien connues du ministere de la santé ;on peut accorder difficilement a ce ministere le crédit qu’on ne connait pas a l’avance la souche qui sévira dans notre pays mais au moins l’on peut sensibiliser a temps les pauvres populations afin qu’elle prennent des précautions ;mais non on attend que la sitiation se détériore avant de se prononcer.si d’avanture un agent de santé(personel soignant ou mcd) s’avise a déclarer a la presse une quelconque info.avant le M.S cet agent est sanctionné ;des victimes qui en ont fait les frais de ce type de déclarations existent.
    aujourd’hui on vient de nous dire qu’il ya 5118 cas dont 718 décès ;ça s’est ce qui est connu ;et dans les villages des fins fond du pays sans csps où celui plus proche est a environs 18 voire 25km,et les moyens financier pour les soins,et le moyen de trasport de ces malades vers ces csps ; c’est vous dire que toutes les conditions sont réunie pour une écatombe de nos pauvre populations et le M.s de nous dire que :<> ça c’est un fait mais nous dire que pou limiter les les dégats nous devons compter sur "des facteurs écologiques... en attendant que le ciel nous aide,la solution consiste à sesibiliser largement les populations.." cette solution devait être envisagée depuis bien longtemps et même devrais être retenue comme une strategie de lutte contre cette maladie chaque année.

  • Le 23 avril 2010 à 15:11 En réponse à : Epidémie de méningite : cri du coeur

    Je suis navré mais chaque année, je me pose la même question : ne peut-on pas mettre en place une structure pour traiter une bonne fois pour toutes cette épidémie. Les colons avec la Trypano avaient mis en place une structure forte et en sont arrivés à atténuer son impact. Un secrétariat d’État, une direction, une inspection, un haut-commissariat...aux épidémies, c’est ce qu’il nous faut. Qui prend les paris que l’année prochaine on parlera, à cette même période, de la méningite. Il faut prévenir par des campagnes d’infos dès janvier, des unités mobiles... Il faut évoluer et faire évoluer les mentalités. C’est désolant de lire les mêmes choses d’année en année, d’avoir les mêmes politiques revenir devant la presse pour déplorer la situation ; les choses s’élaborent mieux dans l’accalmie.

    • Le 23 avril 2010 à 19:00, par Yamba En réponse à : Epidémie de méningite : cri du coeur

      Merci mes frères internautes ! Restons vigilants : Parfois je me demande à quoi les ministres occupent leur temps tout au long de l’année. Ils sont toujours les premiers sembler surpris par tout ce qui arrive aux populations notre pays. On ne voit jamais rien changer avec le temps ! toujours les mêmes cris, pour les mêmes causes.

      Pourtant, avec tous moyens humains (personnel) et matériels (budget, locaux, véhicules et autres privilèges...) mis à la disposition de nos ministres, ceux-ci devraient avoir assez de temps pour penser et prévoir les choses. Mais hélas ! C’est triste de voir que notre pays est gourverné moins bien que ce que le faisait l’administration coloniale. Des nôtres sont la cause de notre peine, de notre misère et de notre humiliation.

  • Le 23 avril 2010 à 19:03, par DDKMoF42 En réponse à : Epidémie de méningite : On ne peut pas vacciner mais on peut soigner

    Bonjour
    C’est vraiment triste chaque année d’entendre parler de méningites et de décès. Ce que je veux que le premier intervenant sache c’est que réellement le X n’a pas de vaccin pour le moment et cela veux dire que ceux qui sont vaccinés contre le A,C,W135 ne sont pas à l’abri d’une méningite si d’aventure ils sont en contact du X

  • Le 23 avril 2010 à 21:49, par mackiavel En réponse à : Epidémie de méningite : On ne peut pas vacciner mais on peut soigner

    Franchement quand on veut, on peut. Les maladies comme ma méningite sont connues et maîtrisées par la communauté scientifique et il y a de cela bien longtemps. C’est à se demander comment les autres pays de la ceinture de la méningite s’y prennent. On a dénudé la recherche scientifique dans notre pays en se fiant aux travaux extérieurs. Nous avons des laboratoires de recherche et il suffit que l’Etat s’engage à obtenir l’éradication sur 10 ans et vous allez voir comment les équipes vont s’y mettre. En attendant, nous allons continuer à payer le prix fort et vous allez remarquer qu’il n’y a pas de décès par méningite chez ces ministres. Convoquez le monde de la recherche et vous allez voir le résultat.

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