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Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

Publié le samedi 24 avril 2010 à 14h08min

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Modeste Yaméogo, Naaba Saaga 1er de Issouka

Cadre des Nations-Unies, fidèle chrétien pratiquant et chef traditionnel de Issouka depuis 2005, Naaba Saaga 1er concilie des qualités pas toujours évidentes. Modeste Yaméogo, de son nom à l’état civil est un homme à multiples casquettes et il s’en accommode assez bien. La politique politicienne n’étant pas « son truc », il préfère se consacrer à la politique de l’enfant et de l’oublié. Nul ne le verra dans un meeting de parti politique, néanmoins, il encourage les politiciens à faire œuvre utile et à éviter la politique du ventre.

Une première sortie avec une toge rouge et un sabre, une deuxième sortie avec une toge blanche, enfin une troisième avec une toge multicolore. Chaque tenue avec une signification bien particulière. Ainsi, se résumait le scénario de la cérémonie solennelle du Nabasga (fête traditionnelle annuelle pour saluer la population) du chef de Issouka le 27 mars 2010. Naaba Saaga 1er reçoit ainsi les hommages et les salutations de son peuple. Autorités politiques et administratives, religieuses et coutumières se succèdent dans son palais Masmen qui signifie en langue moore lieu paisible, de grande douceur. chacun voulant marquer sa présence. Bien sûr d’autres chefs traditionnels comme le Larlé Naaba Ministre du Moogho Naaba, Maitre Titinga PACERE, homme de grande culture et chef Baoulé ainsi que les Naaba de Koudougou y étaient.

Ce chef traditionnel, vous l’auriez rencontré à Ouagadougou en costume et cravate, dans son bureau à l’Unicef, vous ne le reconnaîtriez pas ici. Parmi les chefs qui lui font allégeance, une femme, la première intronisée par un chef moaga. C’est tout dire sur le souci de valoriser la femme dans la tradition Moagha de Naaba Saaga 1er. Au commencement était Yennega. Les Mossi ont toujours valorisé la femme dans la cour de tous les empereurs et des chefs ajoute t’il. Modeste YAMEOGO fier de sa culture n’a pas seulement été bercé par la tradition moaga (son père et son grand-père étaient des Naaba), mais aussi par la religion chrétienne (il a passé 12 ans de sa vie au séminaire chez les camilliens). Actuellement, il officie à l’Unicef comme chargé de communication et ce depuis 1999. Il y est entré 7 ans auparavant comme documentaliste assistant chargé d’information. Cet intellectuel, diplômé de l’université de Bordeaux III fait partie des chefs traditionnels les plus soucieux de bien sauvegarder les valeurs traditionnelles de l’ « empire moaga ».

Avec le Larlé Naba et le Kudpiendéli de Fada, pour la cause des enfants

« J’ai trois qualités que Dieu m’a données et que j’aimerai partager avec le monde qui m’entoure : j’ai connu la force de la misère, j’ai été à l’école des blancs, ce qui m’a ouvert l’esprit, j’ai beaucoup voyagé à travers le monde ». Je ne sais combien de fois j’ai entendu Naaba Saaga prononcer cette phrase pendant le nabasga. Homme satisfait de sa vie, il ne cesse de remercier le bon Dieu de l’avoir accompli. « Si tu sais ce qu’est la souffrance, l’éducation et si tu voyages ; tu sauras que ton village n’est pas le nombril de la terre, ça te permet de comprendre les choses, de relativiser la vie et de se dire que toi aussi tu peux faire bouger les choses pour le bien des autres », précise-t-il.

Intronisé par Naaba Sanem chef de Lallé (Larlé Naaba Tigré) le 29 Janvier 2005 à Koudougou pour succéder à son grand-père Naaba Boulgou, son père Naaba Sigri et son oncle Naaba Baongo, Modeste Yaméogo a choisi trois noms de guerre comme programmes de vie : Kougri, Sigri et Saaga. Tous sont en rapport avec son environnement, le sahel et ses aléas climatiques.

Fils, petit-fils et neveu de Naaba, beaucoup ne le voyaient pourtant pas comme un futur chef traditionnel. Peut-être même pas lui-même. Fidèle catholique pratiquant, ancien séminariste, Modeste souhaitait être prêtre. Ce qui l’aurait éloigné du trône de son père. Et d’aucuns voient une antinomie entre un bon chrétien et un chef traditionnel. Erreur. « Chef traditionnel et fidèle chrétien, ce n’est pas antinomique. Pas du tout, pas du tout, pas du tout », insiste l’ancien séminariste. Il trouve là l’occasion de lever l’amalgame. Une confusion que lui-même faisait avant d’être Naaba. « Le chef traditionnel n’immole pas de poulets, pas du tout (trois fois). Il est le gardien des traditions. Cette tâche incombe aux chefs de terre qui sont les dépositaires des sacrifices », précise-t-il. Donc, un fervent chrétien, un fervent musulman peut être chef traditionnel. Il y a un comportement passé qui a dérouté les gens et « nous n’expliquons pas assez », ajoute-t-il.

Même Naaba, Modeste père de trois enfants continue d’être un fidèle chrétien pratiquant, marié à l’église tout comme son père qui était chef et fervent chrétien. « Le Laalé Naaba qui m’a intronisé est un catholique pratiquant, Beaucoup de chefs sont musulmans, chrétiens », rappelle-t-il.
A son intronisation, Modeste Yaméogo a demandé aux protestants, musulmans et catholiques de bénir son trône et tous ont accepté. De toute façon, ces différentes religions prônent toutes l’amour entre les hommes. Donc « pas de raison d’exclure qui que ce soit dans mes activités ». La foi doit contribuer au bien-être de l’homme.

Tradition, la batterie de ma vie

Modeste Yaméogo et son épouse à Rome, sur la place St-Pierre

« Avant d’être aux Nations-Unies, je suis un Yaméogo » qui signifie en langue mooré le roi de la brousse. C’est d’ailleurs pourquoi deux lions trônent sur la place Naaba Boulgou devant son palais (l’un veut dire roi de la brousse et l’autre roi des eaux). Naaba Saaga1er souhaite que tous les Yaméogo du Burkina Faso se retrouvent à travers ces lions. C’est juste la signification de leur nom de famille. « C’est ainsi qu’on berce nos bébés, qu’on encourageait nos parents quand ils allaient en guerre, qu’on chantait leurs louanges dans les moments de gloire mais aussi de difficultés », souligne-t-il. « La tradition, la culture c’est la batterie de ma vie, c’est l’énergie qui me permet de fonctionner. C’est le fondement de ma vie », confesse-t-il. C’est d’ailleurs la tradition qui a permis au Japon de se relever après la seconde guerre mondiale, rappelle l’ambassadeur du Japon au Burkina, présent lors de la cérémonie du Nabasga. C’est tout dire sur l’importance de la culture.

« Il faut maîtriser sa tradition sinon, on ne va pas réussir le greffage. On ne sera ni Français, ni Anglais, ni Peulh, ni Mossi… », soutient Naaba Saaga. Tant qu’on ne s’appuiera pas sur notre culture, nos traditions, notre développement restera au stade de concept. « Nos 50 ans d’indépendance, 50 ans de recherches, 50 ans de grandes interrogations resteront 50 ans de perdition. Nous pouvons encore nous ressaisir », prévient-t-il.
Pour un chef traditionnel en phase avec les soucis de notre monde, Naaba Saaga en est un. Quand il y a quelque chose qui dérange la tranquillité de la population comme le SIDA, le chef se doit de réagir et non considérer les victimes comme des parias. Il faut les aider. Naaba Saaga est retourné à la tradition pour apporter sa contribution à la lutte contre cette pandémie. Cette année, il a placé sa fête traditionnelle sous le thème : « la chefferie traditionnelle, un outil de la non stigmatisation des PV-VIH ». Et, il promet de poursuivre la lutte.

« Je voulais être prêtre chez les camilliens pour soigner les malades et Dieu a conduit mes pas à l’Unicef où le mandat est de s’occuper de la survie et du bien-être des enfants ». Déjà à Saint-Camille, il travaillait à la pédiatrie. L’Unicef n’est qu’une continuité de ce qu’il faisait et lui permet de s’épanouir et de se réaliser pleinement.

Naaba Saaga est très présent à Koudougou pour écouter la population de base dans ses joies et ses peines. Il aménage son temps pour allier responsabilité de chef traditionnel, chargé de communication et de plaidoyer à l’Unicef, père de famille et fidèle chrétien sans que l’une ne prenne le dessus sur l’autre. De toute façon « le temps a été balisé par l’homme et s’il veut, il peut le maîtriser ». Il gère le projet plaidoyer afin que les autorités du Burkina puissent intégrer la notion du bien-être des enfants dans leur décision. Tout ça lui prend énormément de temps mais il le fait avec beaucoup de passion.

Modeste Yaméogo, un Naaba apolitique

La politique. A 52 ans, Naaba Saaga n’en sait pas grand-chose, contrairement à la plupart des chefs traditionnels actuels. « Je fais la politique du bien être de l’enfant et de la femme à l’Unicef. A travers la chefferie, je fais la politique du pauvre et de l’oublié. Si c’est ça faire de la politique, j’en fais ». Mais la politique politicienne avec des partis, il estime ne pas en avoir les qualités nécessaires. D’ailleurs, aux Nations-Unies, il est astreint au droit de réserve. Par conviction personnelle, il déclare ceci : « laissons chacun faire ce qu’il fait bien. Les autres font très bien ce qu’ils font et moi je fais de mon mieux pour le bien-être de l’enfant et des oubliés. Ensemble, on se croise et se complète pour le bien de la personne humaine ». Par contre, il encourage les gens à voter, ce qui est un acte citoyen. « Choisissez celui qui vous aura convaincu car dans l’isoloir, c’est entre vous et Dieu », déclare-t-il. « Mais, vous ne me verrez pas dans un meeting de parti politique », se presse-t-il d’ajouter. Ce n’est d’ailleurs pas très intéressant pour un chef « d’être partisan ». Il encourage néanmoins les politiciens à bien faire leur travail, car il faut bien que des gens fassent de la politique. Mais seulement pour le bien-être du peuple. Pas pour d’autres raisons bassement matériel. Ils doivent avoir une vision, un projet de société et aider le peuple à rêver et à construire la nation pour le bien de tous.

Sociologue et communicateur de formation et de profession, Modeste Yaméogo a travaillé pendant quatre années au service d’information de la mission française de coopération et d’Action culturelle de l’ambassade de France auprès du Burkina Faso. En plus du plaidoyer, des relations extérieures et de la mobilisation des ressources en relation avec les comités nationaux pour l’Unicef qui sont ses domaines de d’action, il a contribué fortement à la création du Parlement des enfants du Burkina Faso et avec les partenaires du gouvernement burkinabè à l’élaboration d’un plan intégré de communication pour le programme élargie de vaccination en faveur des enfants.

Le fonctionnaire des Nations-Unies, intronisé Naaba de Issouka (Koudougou) depuis 2005 prend l’engagement de faire rayonner la culture moaga qui pourrait être un des socles du développement du Burkina Faso .

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 avril 2010 à 16:55, par ZONGO En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

    toutes mes felicitation a sa majestee NAABA SAABA DE NOTRE ISSOUKA : que DIEU TOUT PUISSANT ET NOS ANCESTRES le guident dans ses pas pour qu, il serve son royaume .je profite de cette occasion pour toute la chefferie traditionelle de mon . PAR ZONGO DE KOUDOUGOU EN ALLEMAGNE :

  • Le 23 avril 2010 à 17:46, par Rien a ajouter !!! Awesome !!! En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

    Je suis contente de savoir qu’on a toujours des hommes comme ce Monsieur au Burkina ! Je suis d’accord avec sur plusieurs de ces points particulierement le suivant :"Si tu sais ce qu’est la souffrance, l’éducation et si tu voyages ; tu sauras que ton village n’est pas le nombril de la terre, ça te permet de comprendre les choses, de relativiser la vie et de se dire que toi aussi tu peux faire bouger les choses pour le bien des autres ». Un bon exemple de chef traditionel...Qu’il continue de donner l’exemple et d’encourager les jeunes en faire de meme. Que DIEU benisse le Burkina et tous ceux qui se soucient reellement du developpement du pays

  • Le 23 avril 2010 à 21:33, par mala En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

    He !!! mon cher Naba,
    Tu as été jusqu’à Rome avec ton bonnet de garibou là ? Lamine, ton Samo préféré depuis Bamako.

  • Le 23 avril 2010 à 23:22, par Vincent SAMAKE En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

    Je remarque ces derniers temps qu’on est entrain de faire la part belle à la chefferie traditionnelle, vestiges des forces féodales qui ont longtemps retardé l’afrique, le Burkina en particulier. La chefferie traditionnelle endort la conscience collective et constitue un frein au développement réel.

    Quelques petits malins, à la faveur de la crise morale, sociale et politique, vont dans leur village ressuciter des vieilleries qui nous ont longtemps fait du tort, s’arrogent des titres et se font passer comme des rois (à la BOKASSA 1er) pour régner sur des sujets. Le temps de l’esclavage est fini. NON A L’EXPLOITATION DE L’HOMME PAR L’HOMME. Qu’on arrête tout çà pour qu’on puisse avancer.

    Je regrette que SANKARA ne soit plus là. J’ai été d’accord avec lui quand il a décidé de combattre toutes ces forces obscurantistes. L’heure viendra !

    La patrie ou la mort, nous vaincrons !

    Vincent SAMAKE

    • Le 24 avril 2010 à 19:41, par burkinbi En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

      je crois que la chefferie telle qu’elle existe dans la société traditionnelle moaga est un vrai opium pour le peuple,et endort effectivement les consciences. Il me semble que le principe de la chefferie moaga c’est la sacralisation du "Naam", le culte de la personnalité, et le problème c’est que l’on retrouve la mentalité qui en découle dans les institutions républicaines et les structures étatiques. Ainsi les fonctionnaires vénèrent leur chef de service (j’ai vu plein de service ou les chefs se font appeler "chef" untel et non Monsieur untel ou untel tout court), qui lui-même vénère son directeur, qui vénère son ministre, qui vénère le premier Ministre qui vénère Blaise. Les gens confondent responsabilité et chefferie. J’étais choqué de constater que lors de réunions dans un Ministère de la place il fallait se mettre debout quand le DG, le SG ou le Ministre faisait son entrée dans la salle de réunion. Ca m’a rappelé l’école primaire ou il fallait se mettre debout quand un maître faisait son entrée dans la classe. Et la comédie ne s’arrête pas là : tenez-vous bien, il faut attendre (comme `al’école primaire) que l’interessé en donne la permission pour s’assoir. C’est `amourir de rire(ou doit-on plutôt en pleurer ?)
      Je me souviens encore d’un DG du même ministère, aujourd’hui ministre, qui avait vraiment des airs de roitelet lors des céremonies de présentation de voeux et s’était reservé l’accès exclusif à l’entrée principale de l’immeuble. Dans d’autres pays on rencontre les chefs et les directeurs à la cantine et dans les ascenceurs, et bien souvent on ne les connaît même pas, on leur dit bonjour ou un echange deux mots avec eux comme on le ferait avec n’importe quel autre.
      Je trouve aussi inquiétant qu’il y ait autant de chefs traditionnels a l’assemblée et en politique de manière générale. Ils abusent de leur influence pour se faire du terrain en politique. Il faut que la chefferie traditionnelle disparaisse, car il est impossible d’avoir une vraie république avec des systèmes parallèles de chefferie. Car justement dans une republique il n’y a pas de chefs, mais des responsables, qui sont en fait des délégués choisis pour oeuvrer dans le sens du bien-être commun. Je crois que Sankara avait vu juste en combattant énergiquement ce fléau. Il faut que l’on arrête de vouloir "Bouffer le Naam"

      • Le 25 avril 2010 à 16:44, par wend waoga En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

        @Burkinbi.Salut à toi et aux autres chers internautes ! Sans vouloir aller contre ton intervention,je tiens quand-meme à préciser que toute société se fonde sur ses traditions,ses pratiques ancestrales qui sont une ligne conductrice à la conquete des enjeux que ce monde lui met sur le chemin.Et si(comme nous le voyons d’ailleurs !)ces pratiques sont faites à toutes les fins,sauf pour le bien etre des sujets,c’est là où nous avons besoin de réfléchir:est-ce que ce sont des pratiques qui nous retardent par rapport au reste du monde,ou bien ces pratiques sont faites de sorte à ce qu’elles nous mettent en retard ? Et si cette question venait à m’etre posée,je choisirais la dernière explication !Et de ce fait,il n’y a pas besoin,au contraire !de le supprimer.Étant un inconditionel de Sankara,j’avoue que j’avais un problème avec le réjet des traditions !Mais lui-meme ne reconnaissait-il pas qu’il faisait des erreurs ? Je suis sur qu’il aurait recadré son tir plus tard.Notre problème,c’est d’avoir des élites analphabètes aux gros Diplomes !Chaque intellectuel digne de ce nom est normalement appelé à réfléchir,comment faire pour que sa culture soit connue et respectée par les autres,tout en l’accomodant au sens de la marche du monde d’aujourd’hui !C’est le caractère unique de cette culture-là qui est sensé faire sa richesse.Si la suppression des cultures traditionelles étaient à la base du dévéloppement,on n’entendrait parler de la Chine et du Japon que lors des guerres et des épidémies.Ils ne séraient pas des Super-puissances à l’heure actuelle.On arrive à mettre dans notre tete que ce sont nos pratiques qui nous empechent de progresser,et on pousse nos élites à sortir des lois dont le but est de commettre des génocides identitaires,parceque justement ces élites-là manquent cruellement d’idées,de philosophie et de volonté à se battre pour leur cultures ! Si la chefférie traditonelle était un frein au dévéloppement,la Norvège,les Pays-Bas,Monaco,la Suède et je ne sais quel autre pays,ne séraient pas à l’état où ils sont aujourd’hui !Le problème réside au niveau de nos élites qui manquent d’imagination et de fierté !On impose aux burkinabè de changer les noms qui varient du masculin au féminin pour des raisons de maitrise des dossiers ! Il n’y a rien de plus absurde à mes yeux !En Russie et en Islande,on a le nom de l’homme qui se prononce différemment de celui de la femme,et je ne crois pas que celà pose problème,surtout à la Russie !Si l’homme a pour nom de famille,IVANOV par exemple,sa femme et sa fille sont IVANOVA ! Alors,en quoi Bado dont la fille est Kando pose problème ? Aujourd’hui,on rencontre des filles et des femmes Léla qui vous disent gaillardement,je suis Bado une telle,ou Bassolé une telle !Ce qui est totalement absurde,une aberration à en vomir,un génocide identitaire, selon la dialectique léla !Mais on vous dira que c’est pour le dévéloppement.Et c’est ainsi qu’au nom du dévéloppement,on mettra un voile sur la carrence de nos élites,et on se mettra à charcuter nos traditions ! On va se retrouver un jour à n’etre rien ! Ni blanc,ni noir,sans indépendance et toujours non dévéloppés ! C’est les copier-collers qu’on fait sur les autres sociétés et les brigands que nous avons comme dirigeants qui sont à la base de notre rétard,rien de plus !Si nous étions un peuple qui sait ce qu’il veut,il aurait du bien y avoir un moyens de rappeler tout ce monde à l’ordre.Les chefs traditionels s’occupent de ce qu’il y a comme coutume,et les gens du papier s’occupent de la politique.Cependant,les chefs traditionels doivent pouvoir se réserver le droit de s’ingérer dans la gouvernance moderne en cas de crise grave ! Mais etre permanemment dans les sillages de l’homme politique,non ! Je cesserai jamais de le répéter !dans ce monde,personne,je dis bien,personne ne detient la vérité absolue !Tout est philosophie.Qu’est-ce que vous croyez qui va se passer,si c’était nous les africains qui avions colonisé l’Occident ? Ce sont les occidentaux qui seraient aujourd’hui entrain de croire aux mannes ancestrales et à prendre autant de femmes qu’ils veulent dans leur vie !C’est dire par là que rien n’est figé,mais si on voit que le chemin de l’autre ne nous arrange pas,on change !Si tu t’asseoies à droite et que ca ne va pas,lève-toi et vas à gauche.

        • Le 30 avril 2010 à 12:08, par DE GONGONBYL En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

          Merci WEND WAOGA.
          Tres grande analyse de ta part.il y a une chose que nous africain devrions comprendre ;c est qu au stade actuel de l’evolution de l humanité seule la culture(tradition)de nous africain pourra nous defendre.De grace ne sacrifions pas cette tradition sur l’autel de la modernité car en reflechissant un peu on pourra assez bien couplé tradition et modernité comme certain peuple l’ont fait et je pense meme que le probleme de notre sous developpement reside dans le non couplage de ces deux choses.a nous voir actuellement on ne ressemble a rien.felicitation NAABA SAAGA.
          PAR UN LOBI DE GONGONBYL

        • Le 14 juillet 2010 à 17:30 En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

          jene pense pas que thomas sankara rejetait les traditions cette vision n’est qu’une interpretation qu’on lui a donnée Jamais sankara ne s’est elevé contre les anciens comment le pourrait-l car sans les racines (les traditions) tu ne peux avancer Lui il etait freru d’histoire et mettait laculture au centre de son action politique. Il faut revoir laprofondeur de ses decisions pour ne pas tomber dans de fausses interpretations qu’on veut lui donner. Voyez pourquoi l’organisation des anciens et ses differentes interventions a ce sujet

          SOME

  • Le 24 avril 2010 à 00:29, par Jacques de Naples En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

    VVoici vraiment quelqu’un qui honore la chefferie traditionnellle...Il refuse de faire la politique politicienne au pays des hommes intègres tandis que ses pairs se salissent dans cette histoire...Il refuse l’amalgame des taches et par là son avilissement...Son exemple doit faire école...Merci bien mon naaba..!!!

  • Le 25 avril 2010 à 10:34, par victorien En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

    bravo et je pense qu’il aurait fait un bon Mogho naaba s’il était de ouagadougou et issu de la grande famille royale. J’aurais juste aimé qu’il ait le courage de regretter que la plupart des chefs dont le Mogho en personne aient choisi d’appuyer ceux qui nous gouvernent. J’aurais aimé qu’il leur lance un appel officiel à se mettre de côté comme il le fait, et cela pour le bonheur du peuple ! Félicitations en tout cas Naaba de Koudougou !

  • Le 26 avril 2010 à 10:05, par aie ! En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

    Le problème du net est que chacun s’asseoit là où il est et même sans connaitre son interlocuteur débite des sottises. L’article du lefasonet est bien fait. Pour qui connait l’homme, l’on aurait aimé que tous les chefs lui ressemblent. Quand ce chef, devant une foule dit que son son bonnet n’est pas objet de discrination, demande à une personne vivant le VIH de témoigner, le prend par la main, l’embrasse en public et dit que ce soir ils mangeront ensemble pour temoigner que les malades du SIDA ne doivent pas être exclus de la société, dites-moi est-ce un acte louable ou pas ? Ecoutez, il y a de mauvais chefs, il y a de mauvais pères de famille, il y a de mauvaises mères de famille, il y a même de mauvais présidents de la République. Mais de grâce, ne poussons pas l’inculture à penser que tous les hommes sont mauvais dans leur fonction sauf celui qui écrit les âneries. Allez à l’Unicef, demandez d’après Modeste YAMEOGO, personne ne s’en offusquera, pas même lui ! Alors arrêtez de faire des procès en sorcellereie

    Et pour conclure, quel est point commun entre les pays suivants : Canada, Angleterre, Belgique, Pays Bas, Suède, Danemark et allongez la liste.... Bien sûr, les incultes n’y verront que du feu !

  • Le 21 mai 2010 à 14:20 En réponse à : Modeste Yaméogo dit Naaba Saaga 1er de Issouka : Le chef traditionnel aux trois qualités et trois casquettes

    mon cher modeste je te reconnais là ! je sais que je peux te faire confiance ! en tout cas bon courage
    Somé celestin

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