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Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

Publié le mercredi 21 avril 2010 à 03h25min

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A la tête du Centre nationale de la recherche scientifique et technologique, Basile Laetare Guissou a de grands rêves de changements notables pour son pays, le Burkina Faso. Grand militant des Associations estudiantines des années 1970 (FEANF, AEVF), il occupé successivement pendant la Révolution du 4 août 1983 les postes de ministre de l’Environnement et du Tourisme (1983-1984), ministre des Relations extérieures et de la Coopération (1984-1986), puis ministre de l’Information (1986-1987). Chercheur, sociologue, Basile Guissou évoque dans cet entretien l’évolution socio-politique et institutionnelle du Burkina Faso, tout en souhaitant vivement l’officialisation des langues nationales pour amorcer le développement dans les cinquante prochaines années.

Sidwaya (S) : Le Burkina Faso fête le 11 décembre prochain, le cinquantenaire de son indépendance. Que retenir de l’histoire mouvementée de ce pays ?

Basile L. Guissou (B.L.G) : Je peux dire que c’est depuis 1946 que le combat politique a été organisé de façon nationale. C’est-à-dire depuis la reconstitution de la Haute-Volta en 1947 qui a permis à la classe politique de l’époque de s’organiser de manière autonome dans un territoire au moins autonome dans le sens de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Niger. Des partis politiques sont nés, des syndicats, des associations qui avaient des programmes, des projets dont le principal objectif était l’émancipation du peuple voltaïque.

Les combats ont été menés avec les limites de l’époque et des ouvertures que la puissance coloniale permettait ; parce que jusqu’en 1946, on n’ avait pas le droit de grève et d’association encore de syndicat. Vous pouviez tout au plus pour ceux qui avaient le statut de citoyen français s’inscrire dans les syndicats ou dans les partis français.

Il y avait à l’époque les sujets et les citoyens. Et seuls les citoyens pouvaient être militants. Un parti comme le Rassemblement démocratique africain (RDA) né en 1947 n’est qu’un détachement des élites qui étaient membres du Parti communiste français. Ils voulaient s’organiser de façon autonome en tant que députés parlementaires africains luttant pour l’émancipation des peuples africains du joug colonial.

Voilà comment la lutte politique moderne a débuté sinon il y a les dix ans, Moogho Naba, les guerriers Bwaba ont tenu tête aux troupes coloniales pendant ans. Il y a eu des résistances chez les Lobis dont on ne parle pas du tout mais qui ont duré jusqu’en 1960. Il y a des villages qui n’ont jamais payé l’impôt. 1960 ne peut qu’être une date indicative de l’aboutissement de toutes ces formes de résistance et de lutte.

La proclamation formelle de l’indépendance présentée parfois à tort comme un don de la France est le fruit des combats que nos pères et grands-pères ont menés parce que personne n’accepte de gaieté de cœur d’être opprimé, exploité. Les populations africaines comme toutes les autres du monde n’acceptent pas la domination étrangère. 1960 a été l’aboutissement partiel parce que nous ne sommes pas encore véritablement maîtres de notre destin.

Tant que le continent africain ne sera pas unifiée, n’agira pas comme un acteur sur la scène mondiale comme tous les autres le sont aujourd’hui, la Chine, l’Inde, les Etats-Unis, l’Europe, tant qu’il n’aura pas recollé les 53 morceaux pour constituer une masse critique, il est clair que le rapport de force avec le reste du monde nous sera défavorable.

Maintenant il faut des élites pour élaborer des stratégies et tactiques, trouver des idées, changer les états d’esprit pour réorganiser et pousser la lutte en avant. 1960 a été comme une étape. Elle n’a pas résolu tous nos problèmes. Elle ne pouvait même pas résoudre tous les problèmes.

Pour le cas du Burkina Faso, je crois que de 1960 à 2010, toutes les formes de gouvernement, de Constitution, de pouvoir qui ont été expérimentées méritent de dire que c’est un pays qui a une riche expérience en matière de construction postcoloniale.

S : Le Burkina Faso a connu bien des troubles politiques post indépendance.Qu’est-ce qui a pu bien causer ces coups d’Etat a répétition ?

B.L.G : Il y a la première République de 1960 à 1966 avec Maurice Yaméogo comme président de la République. Il a proclamé le 5 août 1960 l’indépendance de la République de Haute-Volta. Le 3 janvier 1966, c’est la fin de la première République voltaïque avec la prise du pouvoir par le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana, à la suite d’une grève de syndicats soutenus par des partis clandestins (MLN de Joseph KI-Zerbo) et des opposants de l’UDV-RDA (Joseph Ouédraogo). La deuxième République c’est de 1970-1974 avec Sangoulé Lamizana.

La gestion du pouvoir est élargie aux civils. Le 8 février 1974, l’armée reprend le pouvoir suite au blocage institutionnel avec toujours Lamizana aux commandes. Le 27 novembre 1977, il y a eu l’adoption par référendum de la Constitution de la troisième République, qui instaure un « parlementarisme rationalisé », seuls seront reconnus les trois partis qui auront obtenu le plus de voix aux élections législatives.

Le 25 novembre 1980, c’est l’arrivée tonitruante des colonels au pouvoir à la suite du coup d’Etat du colonel Saye Zerbo. Il est créé un Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN) avec le sponsoring ouvert du Mouvement de libération nationale de Joseph Ki-Zerbo et de la bénédiction de l’Eglise. Le 7 novembre 1982, un coup d’Etat porte le médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo au pouvoir.

Celui-ci crée le Conseil de salut du peuple (CSP). Le capitaine Thomas Sankara est nommé Premier ministre. Mais très vite, des dissensions naissent entre les deux hommes. Le 17 mai 1983, c’est l’arrestation du capitaine Thomas Sankara et de ses compagnons, le capitaine Henri Zongo et le commandant Boukari Lingani. Le capitaine Comaporé échappe à l’arrestation et rejoint Pô, qui est le base des commandos qu’il commande.

Il organise une résistance pour exiger la libération de ses camarades. Et le 4 août 1983, c’est un nouveau coup d’Etat de Thomas Sankara, exécuté par des commandos de Pô sous la direction du capitaine Blaise Compaoré. Un Conseil national de la Révolution (CNR) est créé et c’est la rupture totale avec la ligne politique qui avait été défendue depuis l’indépendance jusqu’en 1983.

Dans l’histoire de notre pays, aucun pouvoir n’a pris le risque que le Conseil national de la Révolution (CNR) a eu à prendre en créant en même temps, huit (8) mille Comités de défense de la révolution (CDR) dans l’ensemble du territoire sans savoir comment il va faire pour les contrôler. Et plus tard, il va même les armer même. C’était une confiance jamais concédée à des structures sur lesquelles on n’avait aucun contrôle.

Mais ce sont ces structures aussi qui ont fait sa force, qui lui permis de faire tout ce qui a été fait : les campagnes de reboisement, la vaccination commando. Ce sont les CDR qui ont fait cela. Ils ont transporté les infirmiers sur leurs dos pour traverser les mares. Ce sont eux qui ont construit le barrage du Sourou sans un franc d’aide extérieure. Le barrage du Sourou a été construit sur fonds propres parce qu’il y avait l’enthousiasme.

Ce barrage a coûté plus de 600 millions de nos francs. Rien qu’avec ce barrage, on a multiplié par deux la quantité d’eau dans les barrages du pays. On a passé de 300 millions de mètres cubes à 600 millions de mètres cubes dès 1984. Ce qui est une prouesse, mais sur fonds propres. Je ne parle pas des actions en faveur des femmes, des handicapés, construction d’écoles, de cases de santé pour tous les villages.

Je crois qu’aujourd’hui vouloir évacuer tout cela pour ne voir que l’aspect répressif ou négatif c’est vraiment marginal par rapport à l’essentiel qui a été fait. Ce n’est pas rendre justice à l’histoire. Le 15 octobre 1987, c’est un autre coup d’Etat avec la création du Front populaire (FP) dont le but est de rectifier la Révolution.

Nous sommes arrivés ensuite à un moment où une des revendications qui étaient affichées était le retour à la construction d’un Etat de droit. C’est ce qui s’est passé en 1991 avec l’adoption de la Constitution et des élections. Depuis 15 ans, elles se tiennent régulièrement et permettent au pays de fonctionner selon des normes préétablies.

S : N’est-ce pas le contexte international qui a justifié souvent les changements intervenus au Burkina Faso ?

BLG : Je refuse vos histoires de la Baule et autres. La Baule ne construit rien à la place du peuple. Ce sont les peuples qui font l’histoire. Ce ne sont pas les déclarations de Mitterrand ou de je ne sais qui. Si le peuple ne veut pas bouger, qu’on chante ce qu’on veut il n’y aura rien.

Le président du Faso a dit en décembre 1990 dans son message de nouvel an la nécessité de codifier les règles du jeu politique bien avant la Baule. Mais personne n’en parle. J’étais heureux que le peuple burkinabè rejette la conférence nationale. Nous n’avions pas besoin. Nous avions adopté notre Constitution à l’unanimité. Aucun parti politique n’a dit de voter non.

Et subitement, ces mêmes partis sponsorisés de l’extérieur disent de faire une conférence nationale, que le président dont parle la Constitution n’est pas Blaise Compaoré. Quelque part, il y a cette immixtion grossière des médias et autres sponsors extérieurs dans la politique intérieure des Etats. Pour le cas du Burkina, c’est la dynamique interne qui nous a conduits là où nous sommes.

S : Voulez-vous dire que les soubresauts que le Burkina Faso a connus au cours de son histoire n’ont pas été provoqués ou influencés de l’extérieur ?

B.L.G : Jamais. Je refuse cela parce que je suis de ceux qui ont été formés dans le mouvement étudiant, militant au Burkina depuis 1970. Le mot d’ordre du 5è Congrès de l’Union générale des étudiants voltaïques (UGEV) c’était que tous les étudiants burkinabè devaient être techniquement compétents et politiquement conscients. L’UGEV a travaillé inlassablement dans toutes sections pour que cela soit effectif.

La classe politique du Burkina Faso aujourd’hui est le produit de l’UGEV des années 1980. Le Burkina est l’un des rares pays africains où vous ne trouverez pas un ancien ministre des années 1960 à1970 dans le gouvernement. Ailleurs, c’est ce qui se passe. Mais chez nous la rupture a été nette.

Incontestablement, l’évolution politique du Burkina Faso est la résultante de l’action de son élite politique issue du mouvement étudiant. Ce mouvement a mené le combat depuis les années 70 au 5e Congrès de l’UGEV pour aboutir à la Révolution démocratique et populaire. Cela est incontestable.

Vous pouvez reprendre les journaux des étudiants de l’époque, des partis politiques de gauche comme le PAI, l’ULC, le PCRV, tous parlaient de la révolution. Nous ne devons pas cela à quelqu’un. Je pense qu’il faut avoir l’honnêteté de rendre à César ce qui est à César. Maintenant que du dehors de gens pensent qu’il était temps de faire des constitutions, de pousser les régimes à faire ceci ou cela, je ne peux pas le nier.

Mais pour mon pays, je l’ai observé. J’étais présent et acteur ; c’est mon métier également. Les preuves existent pour ceux qui veulent réfléchir parce que si l’on ne veut pas réfléchir, on écoute BBC, RFI et on se fait une opinion.

S : Après plus de 20 ans de démocratie, le Burkina Faso est-il à l’abri des soubresauts qu’il a connus dans les années 80 ?

B.L.G : Vraiment, je serai naïf de répondre par l’affirmative. Parce que si vous lisez mes écrits scientifiques, j’ai toujours dit que le problème de mon pays c’est qu’il fonctionne à deux vitesses. Il y a les institutions officielles légales, reconnues qui traitent avec l’extérieur et la société réelle qui ne se reconnaît pas toujours dans les textes de la Constitution, dans les lois votées.

La citoyenneté peine donc à se manifester au quotidien dans les mentalités parce que tout simplement la première barrière c’est la langue. Nous fonctionnont exclusivement sur la langue française. 99,99% des Burkinabè ne comprennent pas le français.

A peu près 200 mille ont le niveau de maîtrise du français, égal ou supérieur au BEPC. Ceux qui ont la licence en droit sont les seuls qui peuvent se prononcer de façon consistante sur un texte de droit constitutionnel qui est français.

Voilà le problème de fond que j’ai toujours posé et que je pose toujours. Ne nous faisons pas d’illusion. Nos institutions ne peuvent pas être solides parce qu’elles ne s’enracinent pas dans nos cultures, dans nos langues. C’est du copié-collé. C’est la Constitution française qui est appliquée au Burkina et conjuguée chaque jour en français.

Allez demander aux femmes de Zaabre-Daaga (ndlr, un marché de Ouagadougou), en mooré ce que veut dire l’article 37. Elles n’ont jamais vu la Constitution. Voilà le divorce qui existe.

Ce n’est pas seulement au Burkina mais partout en Afrique. Tant que nous allons continuer à nous considérer comme anglophones, francophones, et copier les institutions venues du dehors, de nos colonisateurs, nous ne pourrons pas enraciner la démocratie. Elle sera toujours fragile parce qu’elle n’est pas adaptée et adoptée par la large majorité des populations. Au moment de voter, on leur demande de faire confiance à des individus. Ce n’est ni à des idées, ni à des programmes, ni à des textes qu’elles comprennent. Le vrai débat est à ce niveau.

Tant que nous allons continuer à fonctionner sur l’unique langue française, il n’y a pas de consolidation des institutions, ni de démocratie qui puisse être à l’abri des soubresauts dont vous parlez. Tout le reste c’est du bavardage.

S : Concrètement comment pouvoir fonctionner sur la base des langues nationales après avoir officialisé 50 ans durant la langue française ?

B.L.G : Mon doctorat d’Etat est consacré à cela. Il est intitulé : « De l’Etat patrimonial à l’Etat de droit moderne : esquisse d’une théorie de la construction de l’Etat-nation en Afrique ». A l’intérieur, j’ai mes propositions. C’est cela le travail d’un chercheur.

C’est identifier les problèmes, les analyser et proposer à la communauté la façon dont on peut les résoudre. La porte d’entrée c’est l’officialisation de nos langues nationales. C’est l’acceptation que nous ne sommes pas Français et que si nous voulons des citoyens burkinabè, nous devons les former dans leurs langues. Nous n’avons qu’une soixantaine de langues.

Ce qui n’est rien du tout. L’Inde a 1800 langues mais tout le monde fonctionne dans sa langue maternelle. C’est donc un choix à faire. Si nous faisons ce choix, au bout de dix ans, si la scolarisation et l’alphabétisation sont généralisées, nous aurons les premiers vrais citoyens burkinabè qui pourront discuter dans des langues burkinabè, des problèmes burkinabè et chercher des solutions burkinabè. En dehors de cela, le discours est enfermé entre francophones. L’élite a le privilège de maîtriser la langue française, les autres votent et disparaissent après. Ils n’ont aucune arme de combat pour rentrer sur la scène.

Aujourd’hui, même si vous avez fait les campagnes d’alphabétisation en mooré, dioula, fulfuldé etc., l’idée ne vous viendra pas de demander à être nommé ministre. Pour être nommé ministre, le minimum c’est que vous avez le Bac plus 4 ou 7, que vous maîtrisiez parfaitement le discours français. Mais est-ce que c’est la majorité ?

Ceux qui parlent français peuvent-ils prétendre être les porte-voix de la majorité de ce pays ? Je dis non. Il faut complètement une révolution culturelle qui réhabilite notre identité, notre héritage institutionnel et politique pour que nos textes reflètent les valeurs fondatrices de nos sociétés.

S : Le Burkina Faso peut-il utiliser une seule langue nationale entièrement maîtrisée par ses populations comme c’est le cas au Kenya ou en Ethiopie ?

B.L.G : Vous pouvez citer le Rwanda et le Burundi aussi. Tout cela, c’est des arguments utilisés pour terroriser les Africains qui ne veulent pas lutter. J’ai dit que l’Inde a 1800 langues, pourtant tout se fait dans ce pays dans les langues indiennes. Ils sont partis pourtant pour être le numéro un en informatique.

Comment vous expliquez cela ? Les enfants à l’école primaire apprennent l’ordinateur avec leur langue et ils sont à l’aise. Scientifiquement, il est établi qu’aucun enfant n’a appris sa langue maternelle. Il l’a acquise naturellement au dos de sa mère.

Ce qui veut dire que c’est la meilleure voie pour l’entraîner dans les sciences. Il n’a pas d’effort à fournir. Actuellement, les débats se mènent en français. L’école ne marche pas mais on se dit qu’il ne faut pas toucher à la langue française, qu’il faut ajouter un peu de langues locales pour le bilinguisme. Ce sont des histoires. L’enfant est à l’aise dans sa langue.

S : Préconisez-vous une rupture complète avec le français ?

BLG : Je ne parle pas de rupture, mais plutôt de promotion complète des langues nationales. Je n’ai pas de comptes à régler avec la langue française, puisque j’ai pu évoluer avec cette langue. Mais je veux que la masse puisse comprendre et participer à la démocratie comme on souhaiterait. Afin que les gens ne servent plus de bétail électoral, il faut passer par les langues nationales.

En tant que mossi, croyez-vous qu’il est possible de vous enseigner une matière dans votre langue et que vous puissiez échouer ? Pourquoi abandonner la voix la plus naturelle et scientifiquement démontrée comme étant la mieux élaborée et aller se perdre dans un héritage que tout le monde reconnaît être mauvais ? Le portable et l’ordinateur existent et peuvent très utilisés, selon les besoins d’usage.

Nous pouvons avoir une langue à l’échelle provinciale, régionale. Et au-delà de la province une autre langue peut être valable et acceptée par tout le monde. Si vous prenez l’Ouest du Burkina, le dioula englobe 40 à 50 langues mais tout le monde a accepté de l’utiliser comme langue de communication tout en restant farouchement attaché à sa propre langue et identité. Les deux choses peuvent donc s’agencer. C’est ce que les linguistes appellent la politique linguistique.

De telle sorte que vous partez d’une langue provinciale à une régionale et à une langue nationale. Aujourd’hui avec 4 langues (mooré, dioula, fulfuldé, goulmantchema) vous touchez 90 pour cent de la population. Il n’y a aucun locuteur burkinabè qui ne soit pas bilingue. C’est un gain supplémentaire.

Cela n’est ni de la politique ni de la science. Mais on utilise des arguments idéologiques, politiques, pour dire que le français est une langue internationale donc on ne doit pas la perdre. A partir du moment où tu maitrises ta langue maternelle, apprendre les autres est un jeu d’enfant. Un enfant du cm2 qui n’a fait l’école que dans sa langue maternelle, vous lui amenez du japonais, il l’apprendra en 15 jours. Mais si vous le perturbez avant ses 15 ans il ne sait plus qui il est.

Il ignore s’il est moaga, burkinabè ; voltaïque ou français. Tout simplement parce que sa langue a été dévalorisée. On lui a fait comprendre qu’il y a des concepts que sa langue ne peut pas utiliser donc il est contraint de parler le français, l’anglais s’il veut être civilisé. Le résultat est que nous sommes toujours à l’école coloniale, où il était interdit de parler les langues maternelles à l’école.

S : Aujourd’hui, la politique est de privilégier un peu aussi les langues. Cela peut-il régler le problème dont vous parlez ?

BLG : Il n’y a pas de privilégier un peu. Ce jeu est plus dangereux que d’utiliser le français à 100% parce que la dynamique propre de nos cultures, de nos langues sera brisée. Nos langues sont capables d’enseigner la science, la technique, l’astrologie, la physique, les mathématiques etc., si nous décidons qu’il sera ainsi. Nous avons des linguistes dont le talent est universellement reconnu qui peuvent traduire Einstein, Descartes, ou Diderot en mooré, en fulfudé.

S : Comment mettre en application vos idées pour permettre au pays d’aller de l’avant ?

BLG : C’est plusieurs pièces qu’il faut mettre ensemble qui s’appellent une politique. Cela dépend du niveau de la recherche et des résultats qu’elle met à la disposition des autorités. Nous sommes payés pour cela. Un chercheur a le devoir de faire des recherches sur le sujet de son choix et de publier ses résultats, de les porter à l’attention du décideur. Maintenant, l’usage qui en est fait, il n’en est plus le maître. Posons-nous la question de savoir qui a besoin du français aujourd’hui.

Ceux qui en ont besoin l’apprendront. Ce n’est pas une décision gouvernementale qui va les en empêcher. Il y a des gens qui vont payer au Centre américain de langues pour apprendre l’anglais parce qu’ils en ont besoin. Nous ne sommes pas des Français. Mais pourquoi faisons-nous la promotion de la langue française en complexant nos enfants.

Je suis pour les langues de mon pays ; que les enfants de mon pays accèdent à la science à travers leurs langues maternelles comme tous les citoyens du monde. Aucun syndicat ou parti politique n’en parle. Même pas mon parti le CDP (ndlr : Congrès pour la démocratie et le progrès).

S : Voilà cinquante ans que le Burkina Faso est indépendant. Que souhaitez-vous pour le prochain cinquantenaire ?

B.L.G : Rien de ce que vous voulez ne sera possible si on ne révise pas la Constitution dans son article sur la langue officielle. Il faut que toutes les langues maternelles des enfants du Burkina soient officielles, reconnues légalement par la Constitution ; que l’Etat s’engage à faire en sorte que tout enfant de six (6) ans accède à l’éducation, à la connaissance à travers sa langue maternelle.

C’est la porte d’entrée numéro un selon moi. Quant à la traduction des ouvrages dans les langues, il y aura des professeurs pour cela. L’alphabétisation accélérée pour avoir 100% de taux de scolarisation et d’alphabétisation sont la garantie que dans 10 ans, chaque Burkinabè saura pourquoi il faut se laver les mains au savon avant de manger et 50% des maladies vont disparaitre. On n’a pas besoin de campagne spéciale pour cela. Il suffit de les mettre dans les ouvrages dans les langues maternelles.

Et chaque Burkinabè aura accès à la lecture parce que malgré l’Internet, le téléphone portable, la télévision, le savoir se trouve dans les livres. La porte d’entrée dans le développement, la démocratie, la bonne gouvernance, la citoyenneté, la connaissance de la Constitution etc., doit venir de la masse. Si on laisse le débat uniquement au sein d’une élite complètement de service qui est à la solde d’une culture langue, de repères, de concepts étrangers, nous tournerons en rond.

Entretien réalisé par Enok KINDOO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 21 avril 2010 à 10:09, par lilboudo En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    M. Guissou, je suis sceptique sur votre optimisme à pouvoir traduire en langues nationales la science, technique, astrologie..., bref, à enseigner les langues nationales comme on le fait aujourd’hui du français. Votre idée - elle n’est pas nouvelle - est intéressante, mais je trouve qu’une étude préalable doit être faite pour éviter la rupture de la continuité au cas où le savoir acquis en mooré, fulfuldé... devrait être retranscris en francais, anglais, arabe, pour une raison ou une autre.
    Inspirez vous du modèle marocain (enseignement de l’arabe au primaire et secondaire, rupture en université pour le français) : un vrai désastre. Au lieu de soutenir l’enseignement en langues nationales, je recommanderai plutôt de créer une sorte de filière linguistique, qui donne des diplomes en langues nationales, et permet à leurs lauréats, soit d’enseigner, soit de raconter l’histoire, soit d’écrire des poemes, contes..., et de créer une passerelle pour que tous les diplomés de l’enseignement classique ne valide leurs années d’études qu’après avoir validé ou moins une langue nationale (comme on le fait pour l’anglais, sauf que là on rendrait la validation obligatoire, avec un seul de 12/20, par exemple).
    Aussi, le francais n’a pas d’avenir. Le burkina serait sage si l’on se tournait vers l’anglais, d’ores et déjà. Pourquoi travailler dans la scolarité en francais, si pour pouvoir allumer un pc, publier un article, comprendre un manuel, il faut lire anglais ? Même les français sont tournés vers l’anglais, parallèllement de ce qu’ils promeuvent en afrique : la francophonie.
    Pak’d nina, ti dunian loogda me (Ouvrons l’oeil, le monde est en marche).

    • Le 23 avril 2010 à 18:14 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

      La question des terminologies scientifiques a souvent ete evoquee pour ne pas faire un effort dans le sens de nos langues nationales. Mais sachez qu’ utiliser a fond nos langues nationales ne veut pas dire qu’ on n’ use pas d’ emprunts. Aucune langue n’est pure. Le francais est loin d’etre pur. Il y contient des mots latins, anglais, arabes, allemands, etc. L’anglais est compose de 40% de mots francais. Et la liste continue.

    • Le 26 avril 2010 à 15:21, par Gérard KEDREBEOGO En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

      "Dans de nombreux Etats africains, il est douteux qu’une langue européenne puisse devenir l’instrument le plus efficace pour la construction de la nation. Ces langues sont encore étrangères pour les masses africaines. Faire l’une d’elle l’unique langue officielle dans un Etat africain, c’est prolonger, voire perpétuer le clivage horizontal que la colonisation a créé dans les sociétés et donc entraver plutôt que de favoriser l’émergence d’une conscience nationale" Thompson (1969 : 361).

      Les différents messages affichés ici semblent bien indiquer que nous ne sommes pas tous au même niveau de perception et de compréhension de la question des langues, une question qui est pourtant fondamentale. On devrait pouvoir arriver, dans un dialogue franc, à nous comprendre d’abord et ensuite à trouver un consensus sur cette question des langues.

      Un constat : Après plus d’un siècle de présence dominatrice, malgré leur statut privilégié, les langues officielles dans les Etats africains ne sont accessibles qu’à une petite minorité. Un Etat peut-il être efficace quand la plus grande majorité de sa population ne comprend pas la langue de travail ? Quel pays au monde fonctionne sur une telle anomalie ?

      Il faut d’abord prendre conscience que tout est possible avec nos langues. Aucune langue n’a le monopole de la science et la technologie. C’est la marginalisation des nos langues, de notre culture (réduite au folklore) et nos valeurs de civilisation qui complique inutilement notre marche vers le progrès. Sans langue, pas de culture et sans culture pas de développement (si ce n’est le "développement qui abîme"). En jetant au panier nos langues, notre identé, nos valeurs positives, nous nous condamnons à suivre des modèles venus d’ailleurs et que nous ne maîtrisons que de manière imparfaite. Nous donnons ainsi raison à ceux qui pensent et croient que les Africains sont congénitalement des retardés, qu’ils n’ont ni Histoire, ni perspectives pour l’avenir.

      La diversité linguistique représente, certes, un challenge, mais elle ne doit pas effrayer au point de paralyser l’action. La diversité linguistique n’est pas propre au seul continent africain, la plupart des Etats au monde étant plurilingues. Du reste, il est reconnu aujourd’hui que c’est la diversité des langues et non le monolinguisme qui rend le plus service à l’humanité. Il faut donc apprendre à regarder la diversité d nos langues et à l’accepter non pas comme la malédiction de la Tour de Babel, mais comme une richesse à gérer avec grand soin.

      Il y’a une manière de gérer les langues pour servir les communautés et promouvoir la cohésion, la paix, la solidarité et la justice sociale. Cela est d’abord une question de volonté et de décision politique, ensuite une question technique. Avant que le français n’arrive chez nous, les Burkinabè avaient déjà trouvé des stratégies de gestion non-conflictuelle de leurs "diversités" et le politique gagnerait à s’en inspirer.

      Le "retard" de l’Afrique vient peut-être du fait qu’elle a voulu entrer dans la modernité et le développement en laissant à la porte ses langues et en se dépouillant de tout ce qui lui reste comme valeurs propres. Le problème aujourd’hui n’est pas tant d’évacuer le français, mais de penser une politique linguistique avec nos langues comme véhicules d’enseignement, d’information, de culture et comme leviers du développement pour tous.

      Ma conviction est que c’est en jouant intelligemment sur le chapitre des langues que l’Afrique, et donc le Burkina aussi, tirera son épingle du jeu.

  • Le 21 avril 2010 à 10:42, par OKEN En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Monsieur Basile a touché du doigt la clé du developpement de notre chère patrie le Burkina Faso.Ces dires et idées sont très pertinents . Le pays doit avoir le courage d’accepter et d’appliquer ce qu’il préconise. Au commencement il faut effectivement que notre constitution reconnaisse nos langues , c’est primordial. Le reste va suivre avec les reformes de l’éducation etc. Bravo à Basile Guissou car c’est ces genres de chercheur que nous voulons pour l’afrique. Basile Guissou c’est l’exemple de Cheick Anta Diop. Profitons de ses idées maintenant. Ce qu’il a écrit restera à jamais la clé du dévéloppment , tout le reste est bavardage. La meilleure façon de vivre , c’est de vivre africain , burkinabè. Basile Guissou ton idée une fois de plus et personne ne dira le contraire sauf les pessimiste et incapables.Nous notons dans tous les cas que vous êtes le premier a avancer cette idée , et vous en garde la propriété intellectuelle.Mon contact est le suivant:oken90@hotmail.fr
    Merci
    Merci

  • Le 21 avril 2010 à 11:16, par baramine En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    "Le président du Faso a dit en décembre 1990 dans son message de nouvel an la nécessité de codifier les règles du jeu politique bien avant la Baule. Mais personne n’en parle. J’étais heureux que le peuple burkinabè rejette la conférence nationale. Nous n’avions pas besoin. Nous avions adopté notre Constitution à l’unanimité. Aucun parti politique n’a dit de voter non"
    Quant un éminent chercheur de votre trempe verse dans la démagogie cela est regrettable. l’intellectuel ne peut s’aventurer en politique en Afrique sans se saborder. si vous revoyez le sens du mot "unanimité" et les conditions d’adoption de la constitution, vous saurez que la constitution n’a pas été adoptée à l’unanimité. si aucun parti n’a appelé à voter contre la constitution, ils n’ont pas appelé à voter pour elle non plus. "la constitution Compaoré" peut vous satisfaire, mais c’est peu dire qu’elle ne cristallise pas les espérance du peuple.

    Quant à la pertinence de l’utilisation de la langue nationale, elle ne tient pas uniquement à la simple modification de la constitution, elle est plutôt tributaire de questions pratiques (finances, logistique...) que notre pays, qui peine à venir à bout de la famine et de méningite..., aura du mal à gérer au mieux. Dites nous, éminent sociologue, combien d’enfants de cadres de votre parti ont leurs enfants dans ces écoles pilotes qui enseignent en langue locale si tant elle qu’il est indispensable pour notre développement. Évitez de nous mettre plein la vue.

  • Le 21 avril 2010 à 11:49, par Akily En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Merci monsieur Guissou.
    Je suis à Bobo-Dioulasso et je voudrais savoir si votre thèse est disponible dans une bibliothèque. Sinon à quelle condition peut-on l’obtenir. Une version pdf pourrait être bien indiquée pour moi.

  • Le 21 avril 2010 à 13:06, par Mamadou Lamine SANOGO En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Merci au Koro Basile pour sa contribution combien importante et engagée pour la cause des langues et des cultures nationales. Je partage avec vous entièrement votre analyse de la situation de malaise linguistique en cette période de crise de toute sorte (éducation, démocratie, citoyenneté…). Toute le monde perçoit que nous sommes encore dans une société colonisée de domination étrangère et la langue de la cour n’est pas nécessairement celle du peuple exactement comme l’Angleterre et la Russie sous domination française.
    Cependant, je crois que le militant que vous êtes devenu doit procéder à quelques petits réglages conceptuels et pour cause, je crois que « la solution ne viendra pas de l’officialisation des langues nationales » et j’ai largement écrit à ce propos. Premièrement, la notion de langue nationale elle-même est liée à une constitution. Pour être bref sur ce point « une langue officielle est une langue déclarée comme telle dans une constitution ». Or et quand on sait que tous les pays du monde n’en n’ont pas donc… Ensuite même les pays qui en ont, tous n’ont pas jugé nécessaire d’introduire nécessairement un article à cet effet. 17 Etats sur les 51 aux USA ont une langue officielle et l’Etat fédérale n’en a pas. Le texte de la constitution des USA est téléchargeable librement et tous peuvent le vérifier. Si vous prenez le cas de la France, il n’y a pas un article qui dit concrètement que le français est la langue officielle de la république mais langue nationale. L’Etat d’Israël a deux langues officielles (hébreu et arabe) et même les Etats multilingues officiels comme le Canada, la Suisse ou la Belgique, le fait d’utiliser différentes langues ne vous donne pas les mêmes avantages.
    Rappelez-vous que les échecs successifs des politiques linguistiques africaines (Bénin, Haute-Volta, Sénégal, Madagascar, Tanzanie…) ont rendu le peuple incrédule devant les propositions des dirigeants qui envoient leurs enfants dans les écoles au Canada, en France et aux USA pour qu’il échappent aux langues nationales.
    C’était pour dire que l’officialisation n’est pas la panacée quand bien même elle peut calmer certaines ardeurs. Le droit à apprendre dans la langue qu’on maîtrise doit être préservé et le choix de la langue dans l’usage publique doit être en adéquation avec les besoins de la communauté. Et pour réaliser une société juste, il faut réhabiliter les langues en travaillant à les équiper de ressources nécessaires pour leur permettre de faire face aux fonctions d’éducation (création de manuel), d’économie, politique, santé… (lexiques). Avoir de l’ambition pour sa culture, c’est bien une preuve d’amour pour son peuple et je vous salue.

    • Le 25 avril 2010 à 20:55, par basile guissou En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

      Mon collegue Lamine Sanogo a reagit en technicien des langues que je ne suis pas ; Il est linguiste et comprend mieux que moi la complexite de la mise en oeuvre d une politique linguistique en Afrique et au Burkina. C’est le boulot qui ne viendra qu’apres la decision politique d’ériger nos langues maternelles en langues utilisees dans toutes les administrations. C’est un processus qui prendra le temps que ça prendra pour etre scientifiquement conçu et mis en oeuvre.Mon problème n’est pas a ce niveau où Lamine veut me conduire.Le problème pour moi c’est de permettre a tous les burkinabe d’avoir le droit de parler et d’ecrire à leur Etat dans les langues burkinabe et de participer pleinement à la vie politique sans "traducteurs en langues nationales". C’est humiliant.

  • Le 21 avril 2010 à 13:30, par lingouste En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Le Pr GUISSOU affirme très clairement qu’utiliser nos langues nationales est naturel et scientifiquement parlant, très porteur. Je suis tout à fait d’accord avec lui. N’est-ce pas que sur les 6 ans que dure l’enseignement primaire, plus de 3 ans sont consacrés au seul apprentissage de la langue française au détriment de tout autre besoin en formation (calcul, géographie, histoire, sciences d’observation, etc.) ! Que des milliards de CFA jetés par la fenêtre. Merci Pr, pour cet éclairage. Votre point de vue sur les langues nationales triomphera un jour ... ou ce sera l’impasse.

  • Le 21 avril 2010 à 13:44, par Nôogo En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Waw ! Je suis étonné par la lucidité de quelqu’un qu’on présente comme l’idéologue du CDP mais qui n’a pas pu faire appliqué ces idées pendant 20 ans de gouvernance. Cela fait peur, si le régime Compaoré n’écoute même pas ses propres "intellectuels", sur quelle base nous dirige-t-il.

    La question de la langue est l’illustration la plus pertinente de ce qui ne va pas avec l’Afrique. On s’acharne dans des directions compromettantes mais on continue parce qu’on est incapable de faire quelque chose par nous même qui ne soit pas dictée par le colon. Le bon sens et toute réflexion scientifique minimale montre que la langue est la clé de l’éducation et du progrès, mais comme le colon n’a pas intérêt à nous dire d’abandonner sa langue, il continue de nous présenter des arguments fumeux qu’on accepte parce qu’on est dressé pour le faire.

  • Le 21 avril 2010 à 13:54 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Ce chercheur s’ennuie ferme dans son bureau climatisé ! Un seul exemple pour lui expliquer qu’il n’a rien trouvé : SI LES BURKINABE SONT FORMES DANS LEURS LANGUES MATERNELLES RESPECTIVES, ILS NE POURRONT PAS SE COMPRENDRE, MEME ENTRE EUX !!! Comment vont travailler ensemble un gourounsi et un mossi s’ils ont été formés chacun dans sa langue maternelle ? Et lors des rencontres internationales, de quelle ethnie sera celui qui représentera le Burkina ? Quelle langue y parlera t-il ? Qui comprendra ?

    Quels moyens a t-on dans ce pays, pour reprendre l’ensemble des livres dans les différentes langues du pays ? Déjà que sans besoin de traduction on n’est pas capable de doter les écoles de livres suffisants...
    Y a tellement de questions !!!
    Il faut sans doute justifier les moyens que vous reçus pour faire de la recherche, mais de grâce travaillez à faire avancer le pays, plutôt qu’à fantasmer.
    Il faut une langue fédératrice de l’ensemble. Le français qui est une langue neutre pour notre pays (personne ne pourra accuser un dirigeant d’avoir imposé sa langue maternelle à l’ensemble du pays) est devenue par la force des choses, incontournable.

  • Le 21 avril 2010 à 14:40, par YennagaBiiga En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Lui, c’est 1 Vrai chercheur.

    Courage a vous Mr Guissou ; Je partage entierement ce que vous dites ; Si on veut s’en sortir il faudra le faire dans nos langues. Il faut decider, selon moi le plus vite possible, de laisser tomber la langue francaise ; c’est une langue d’alienation totale.

    Si on appliquait ce que vous dites, le Burkina Faso serait bien devant ; Dommage que notre SANKARA NATIONAL ne soit plus la, lui au moins il etait bien conscient de cela.

  • Le 21 avril 2010 à 14:58 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Joli reportage. Mais une erreur s’ est glissee quand meme. Basile n’est pas sociologue. Il a fait un doctorat en lettres modernes.Bien entendu, les lettres modernes sont au sujet de la societe, des hommes, comme la sociologie mais l’approche est tres differente. C’est d’ailleurs ce qui fait la differentes entre toutes les autres sciences humaines. Mais aujourd’ hui, il fait beau pour tout le monde de se declarer sociologue. Professor Nyamba Andre, une question a trois Zagnol : Cela serait- il du a la sociologie du chop chop ? Il est vrai que la socio nourit mieux son homme aujourd’ hui avec les foultitudes de consultations.

    Kone Moctar, 3 eme Annee de sociologie.

  • Le 21 avril 2010 à 15:18 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    "A peu près 200 mille ont le niveau de maîtrise du français, égal ou supérieur au BEPC. Ceux qui ont la licence en droit sont les seuls qui peuvent se prononcer de façon consistante sur un texte de droit constitutionnel qui est français".

    Je rejette cette assertion en bloc. Beaucoup de ces licencies ne pourraient meme pas bien interpreter un texte de droit constitutionnel vu la baisse du niveau d’ enseignement. En tout etat de cause, on n’a pas besoin d’ etre triangle pour etudier la trigonometrie. Pour comprendre le droit, il n’ y a pas que le droit. Il ya la structure de la langue, il y a la philosophie, il y a la connaissance politique, il y a la connaissance de sa societe, de son monde, etc. Mr. Guissou, votre affirmation est reductrice et dangereuse. C’est a la limite si vous ne suspendez pas le droit des citoyens a prendre position sur des textes de droit sous le pretexte qu’ ils ne sont pas competents pour se prononcer la- dessus. Pour me resumer, comprendre une loi ne demande pas juste la connaissance du droit qui n’est d’ailleurs pas une matiere isolee. Le droit tire son essence de la societe en partie.
    Dire que les femmes de Zabre Daaga ne connaissent pas l’ Article 37 ne veut pas dire que ceux (les quelques heureux )qui le connaissent vont vous laisser le triturer a votre guise. En tout etat de cause, ce ne sont pas les femmes de Zabre- daaga qui dirigent ce pays ou qui ont l’ ambition de le diriger. ce ne sont jamais les femmes de Zabre- daaga qui font des coups d’etat pour s’ emparer de l’appareil d’etat. Tout se passe entre nous elites et nous n’allons pas vous laisser faire malgre vos tentatives boiteuses de justifier l’ injustifiable.
    Touchez pas a notre Article 37. Le reste , c’est les belles- lettres.

    Kaa Ya Wooto.

  • Le 21 avril 2010 à 15:28 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    "B.L.G : Rien de ce que vous voulez ne sera possible si on ne révise pas la Constitution dans son article sur la langue officielle. Il faut que toutes les langues maternelles des enfants du Burkina soient officielles, reconnues légalement par la Constitution ; que l’Etat s’engage à faire en sorte que tout enfant de six (6) ans accède à l’éducation, à la connaissance à travers sa langue maternelle".

    Je suis d’accord avec BLG sur cette question nodale de la langue. Tant qu’ on n’ abordera pas honnetement la question de la promotion de nos langues maternelles, toutes nos langues maternelles, pas seulement le moore, le dioula, le fulfude(c’est remplacer un imperialisme linguistique que nous subissons deja avec le tout Francais par un autre imperialisme linguistique meme si ces trois langues sont du terroir).
    Mais parfois je me demande si la question linguistique n’est pas juste une question rhetorique ou juste de la rhetorique politicenne pour se faire bonne conscience. Sinon on en parle mais rien de substanciel n’est fait dans ce sens.Est-ce que nos autorites y croient reellement ?
    NGugi a dit que la nuit des balles du fusil colonial a ete remplacee par le jour du tableau noir ou la langue du maitre regne en maitresse. La premiere etait trop cruelle. Elle est inacceptable avec l’evolution des temps. La deuxieme est la version civilisee de la premiere, avec les memes effets. Si dans la premiere, un corps etait tue, dans la deuxieme c’est une ame qui est trucidee.

    Kaa Ya Wooto.

  • Le 21 avril 2010 à 17:10 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution » DOMMAGE !
    Nous devons être réalistes et satisfait D’une langue de renforcer la solidaritee nationale si nous voulons progresser. Je ne suis pas mossi de racine, mais je maitrise moore parfaitement. LE MOORE MERITTE D’ETRE LA LANGUE NATIONALE ET OFFICIELLE AU FUTURE et pourquoi pas. et tout les burkinbe voivent l’accepter. Mr vous parlez francais, est ce que vous etes francais. Il y a commbien de langue en France ? Cette idee ne sers rien dans la question de developpement de notre pays. Ces sont des idees de moyen age, idees derrière entraver le progrès de notre société. Prenons examles chez les autres, meme chez nos voisins, Comme Le Mali, Le Senegal et .......
    Ce n’est pas gentil de ce mr ! J ne suis pas d’accord avec lui. Etes-vous ?

    • Le 21 avril 2010 à 21:59 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

      On n’est pas moins solidaire parce qu’ on parle moore, dioula, fulfulde, lyele, kasena, nuuni, dagara- wule, dagara- lobr, birifor, lobiri, gan, pougouli, dyan, san, bisa. On est moins solidaire parce qu’ on est egoiste. meme la solidarite s’effirte a l’ interieur des groupes ethniques. Touters les langues se valent. SDur quelles bases meme on va arreter 3 langues poud dire qu’ elles sont les langues officielles ? Si c’est ca, on a qu’ a creer une languie qui decoule de la combinaison de toutes les langues. Ce n’est pas impossible. Ca ete fait en Indonesie avec des patriotes comme Sukarno.

      Kaa Ya Wooto.

    • Le 22 avril 2010 à 00:30 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

      Je partage votre vision mon frère, car on ne peut enseigner 60 langues dans seul pays, l’Inde a beaucoup mais il ya une langue qui les reunissent ainsi l’Indonesie et les autres pays asiatiques, donc Le Moore meritte d’être décreter comme la langue officielle du Burkina. Maintenant si le premier responsable du Faso parler sa langue maternelle on met cela à la Une . Dommage...................!!!!!!!!!

      • Le 22 avril 2010 à 17:28 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

        Et si moi je disais que si on devait decreter une langue a imposer atout le monde, ce n’est pas le moore, qu’estc-e que tu vas dire ? On ne choisit pas une langue pour tout le monde parce qu’elle a plus de locuteurs en terms de populations. si on devait imposer le russe ou le chinois ou l’ anglais comme langue mondiale, ca ne serait pas le chinois qui est parle par plus du milliards de personnes, ca ne serait meme pas le russe. ca serait l’anglais. Il faut aussi tenior compte du caractere lingua franca de la langue. Don au Burkina, si on devait le faire sur une base non hegemonique, le moore ne serait pas la premiere langue meme si je me garde de parler d’ une autre langue pour ne pas subir la foudre d’ une opinion vile et inculte.

      • Le 24 avril 2010 à 22:01 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

        L’Inde a plus de 600 langues a choisi la langue d’un groupe ethnic tres minoritaire pour en faire la langue nationale. De cette maniere cela passe plus facilement.

        • Le 25 avril 2010 à 18:47 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

          Eux au moins ils sont intelligents. comme mes grandperes les dagaris qui donnent le nom de la femme a leurs enfants tout en sachant que le vrai pouvoir, les hommes l’ ont toujours. Mais le Burkina n’est pas l’inde, encore moins le Sud- ouest. Revenons a des choses plus serieuses. Nos linguistes la peuvent meme inventer une langue pour nousn tous si on leur donne 2 ou trois ans avec un minimum. Les gars sont bons la. Les Coulibaly, les Vinu ye, Paix a leurs ames, les Sanou Dafrassi, les Kinda, les Nebie, les Lamine , ils sont reellement bons mais ils s’ennuient parce qu’ on ne leur donne pas l’ occasion de demontrer de quoi ils sont capables saufs enseigner, ce que n’ importer quel bon maitrisard peut faire. Juste pour dire a ceux qui pensent a une seule langue de ne meme pas forcement penser que ca sera le moore, le dioula ou le fulfulde. Si c’est pas fait sur une base convaincante, ca sera rejete.

  • Le 21 avril 2010 à 18:38, par nabzabda En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    J’apprecie l’article et les propos de l’invite.

    On ne developpe pas un Pays avec 60 langues. Je suis desole !
    La diversite de langue nous pause un probleme que bon nombre ignore. Actuellement a la TNB lors des elections par exemple les pup sont traduites au moins en 3 langues sion 5. Voila des ressources en gaspillage.

    Les langues Nationales, d’accord mais soyons un peu realistes. Rendons Seulement l’education accessible a tous en francais et integrons nos langues petit a petit.

    Si cette generations d’hommes politiaues ne disparaissent pas, nous ne connaitrons pas le developpement.

    Un fait simple : Que le conseil constitutionel une fois la liste des candidatures a la presidence close, reunissent les candidats et leurs conseilles ; qu’il definissent ensemble une ligne, un "barometre" ou une plateforme etalee sur 25 ans. Une ligne que quiconque president sous l’honneur devrait respecter. Maintenant leur competition se basera sur le realisme de leurs projets a realiser ce qui a deja ete statue. S’ILS AIMENT TOUS LE FASO, ILS PEUVENT LE FAIRE.

    Avec un programme de 5 ans, et le successeur vient tout casse, on joue au ping pong pas au developpement.

  • Le 22 avril 2010 à 00:53, par Firmin D DIALLO En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Bonsoir,
    Je suis tout à fait d’accord avec le Pr Guissou. Chacun aura compris qu’au delà des langues en elles-mêmes se pose la question de la définition de l’Etat selon nos valeurs, notre culture, etc., de façon à ce que chaque burkinabè se sente véritablement citoyen, qu’il soit de Falagountou, Noumbiel ou Tansarga ; parce-qu’il saura se reconnaître dans nos institutions.
    Notre indépendance viendra d’abord de notre capacité à être nous-mêmes, une démocratie qui a un sens pour chacun. Ce n’est pas un hasard si sous la révolution il avait été décidé que pour élire quelqu’un il fallait s’aligner derrière le candidat de son choix : c’était compréhensible et accessible à tous et chacun, sans tricherie.
    J’espère pouvoir y revenir.
    Firmin D DIALLO

  • Le 22 avril 2010 à 14:57 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Doucement les mecs (ceux là qui veulent déjà que le mooré soit la langue officielle).
    Peut être que M Guissou n’est pas informé sur les résultats que l’enseignement bilingue au Burkina Faso a donné. Alors sachez monsieur que cette éducation a été un fiasco. La première promotion a fait 100% d’échec au CEPE. On croyait justement que l’enseignement bilingue permettrait aux enfants de mieux comprendre ce qu’on leur apprend et qu’au secondaire il serait plus facile pour eux d’apprendre le français comme vous l’avez signifié. Mais c’est pas vrai. Cette expérience aura donc contribué à foutre l’avenir des enfants qui ont été utilisés comme cobaye. Le seigneur vous voit tous !
    En outre je pense que vouloir officialiser des langues au Burkina Faso donnerait l’occasion aux populations de réfuser l’école. Je vois mal des enfants d’un village bwa, par exemple entrain d’apprendre le mooré, le dioula ou le fulfudé en classe. Je pense même qu’aucun paysan n’enverrait son enfant en classe pour apprendre dans une autre langue que le français ou sa langue à lui. Donc, soit on officialise toutes les langues, soit on ne le fait pas. il n’y a pas une demie mesure.
    Pour finir, croyez vous que nous ayons suffisamment les moyens et les ressources humaines nécessaires pour traduire des documents scientifiques et littéraires ... dans nos langues ?
    Non monsieur ! Cherchons les clefs du développement ailleurs, elles ne résident pas dans la langue, je suis désolé.

    • Le 22 avril 2010 à 21:55 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

      De quelles sources as-tu tire tes informations concernant les 100% d’échec au CEP pour la première promotion de l’école bilingue ? Il est vrai que l’école bilingue a eu des difficultés au début mais ces difficultés étaient d’ordre technique. Les gens ne savaient pas quel type de programme était mieux adapte au contexte Burkina. Il y a eu de la confusion. En plus, il n’avait un manque le personnel qualifié.

      Pour comprendre que l’Afrique a peur de prendre sa destinée en main et d’oser inventer son avenir il faut regarder chez les occidentaux voir quel pays envoie ces enfants a l’abattoir en leur enseignant les mathématiques dans une langue étrangère des le premier jour de classe. Penses-tu que si on enseigne les mathématiques en Moore aux petits Français ils pourront s’en sortir ? Si nous continuons a enseigner le Curriculum de l’école primaire en Français il faut qu’on arrête de blâmer nos pauvres enfants pour avoir échouer a l’école. C’est nous même qui avons échoué en ne puissant pas leur offrir une bonne éducation dans leurs langues maternelles. M. Guissou a compris ce que des petits esprits ont du mal a apercevoir. Chapeau bas a lui !

    • Le 23 avril 2010 à 18:26 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

      Tu racontes du n’ importe quoi. va a l’ Uo parler avec Lompo, avec son Tin Tua. Va parler avec les Bissongos, ils te diront qu’ avec les langues materneelles, au bout de 5 ans contre six pour les ecoles classiques, l’enfant reussit deja au CEPE, soit autour de 67%. Ne parle pas de ce que tu ne connais pas. C’est degradant pour toi meme si tu penses que l’anonymat te permet de dire se qui se passe dans ta tete.

  • Le 22 avril 2010 à 18:04 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Cet intellectuel est peut- etre brillant, mais il m’a toujours paru tres malhonnete. Ces genres d’ intellos ont le verbe haut mais rien comme conviction. Regardez d’ ou il vient politiquement et ou il est aujourd’ hui.

  • Le 23 avril 2010 à 18:30 En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Guissou a raison ici avec cette histoire de langues. la ou il ne faut meme pas ecouter l’ homme, car un concentre de contradictions petites boureoises, c’est sa vision politique. Voila un monsieur qui dit etre pour les revolutions, qui dit que les elections ne choisissent pas un president et qui milite dans le CDP qui a renonce a la ligne marxiste- bolchevique. Mais comme l’ homme est un tout, si tu es coherent en politique linguistuique et incoherent en politique tout court, je ne t’ecoute plus. Guissou etait l’ un des rares a etre avec Sankara mais a peine l’ homme enterre, il devient le chantre de Blaise. Jugez vous meme. C’est comme ca que les intellectuels africains en viennent a etre pris pour des saltimbanques. Haut en verbe mais ayant aucune consistance.

  • Le 24 avril 2010 à 21:54, par l’Africain En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Merci pour cette interview assez riche. Mais le probleme de nos intellectuels c’est qu’ils sont imprevisibles et souvent tres peu honnetes. Aujourd’hui ils raisonnent en homme de science et vous parlent avec franchise et demain au nom de la politique et des interets egoistes ils detruisent leurs convictions et les preuves scientifiques et naviguent dans le faux. le Pr Guissou est de ceux-la. Je ne sais plus si je dois croire encore en lui. Je ne sais plus.

  • Le 24 avril 2010 à 22:05, par L’Africain En réponse à : Basile L. Guissou, délégué général du CNRST : « Il faut que toutes les langues maternelles du Burkina soient reconnues par la Constitution »

    Au fait moi je reve d’un Burkina bilingue (francais - anglais) et en 10 ou 15 ans vous verrez les progres au niveau economique, mental, social, politique que sais-je encore. Je crois que si le Pr Guissou se penche sur la politique d’education initiee par le president Kagame au Rwanda il peut nous donner son point de vue. J’aimerais reellement savoir ce qu’il en pense.

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