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SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

Publié le mercredi 21 avril 2010 à 03h15min

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Le mardi 20 avril 2010, les travailleurs de la Banque internationale pour le commerce, l’industrie et l’agriculture du Burkina (BICIA-B) ont organisé un sit-in dans la cour de la banque pour réclamer la démission sans délai de leur Directeur général, du Secrétaire général et de la Directrice générale adjointe. Reprochant à ces derniers une gestion chaotique de l’institution financière, ils ont posé la satisfaction de cette requête comme condition sine qua non à toute reprise du travail.

"Depuis l’arrivée en fin 2006 de l’actuel Directeur général, la situation à la BICIA-B est caractérisée, d’une part, par un climat social qui n’a cessé de se détériorer, d’autre part, par une accumulation de contre-performance tant au plan commercial qu’au plan de la rentabilité". C’est en substance ce que reprochent les travailleurs de la Banque internationale pour le commerce, l’industrie et l’agriculture du Burkina (BICIA-B) dans une déclaration sur la situation qui prévaut au sein de ladite institution. Et ils ont tenu à manifester leur ras-le-bol à travers un sit-in qu’ils ont organisé le mardi 20 avril 2010 au siège de la banque. L’objectif visé par cette manifestation est sans ambiguïté, à savoir la démission sans délai du Directeur général (DG), du Secrétaire général et de la Directrice générale adjointe.

Au nom de leurs camarades, Alassane Onadja de la CGT-B et Thérèse Sawadogo de la CSB ont affirmé que le départ de l’équipe dirigeante de la BICIA-B était la condition sine qua non à toute reprise du travail, qui, selon toujours eux, a été suspendu au siège et dans toutes les agences et ce, sur tout le territoire national. Dans les détails, les grévistes dénoncent "une politique commerciale hasardeuse et contre-productrice dans un environnement de concurrence". Les conséquences d’une telle gestion étant selon eux, entre autres, la fuite des clients de la banque qui a entraîné une baisse progressive des résultats qui seraient passés d’environ 3,5 milliards en 2006 à 1,4 milliards en 2009, soit une baisse de 60%, et la détérioration de l’image de marque de l’institution. Sur le plan social, les faits incriminés par les agents mécontents sont des licenciements abusifs, le départ sous pression de certains cadres de la BICIA-B, le durcissement des conditions d’accès au crédit pour le personnel, la diminution de l’intéressement versé au personnel au titre de l’exercice 2009.

En somme, les travailleurs de la banque qui occupe la 5e place dans le milieu bancaire, après avoir été classée première sur une longue durée, s’élèvent contre ce qu’ils appellent une remise en cause de leurs acquis arrachés de luttes mémorables aux précédentes directions. Ils trouvent par ailleurs que, paradoxalement, les avantages du personnel expatrié ne cessent de croître, avec entre autres la prise en charge de leur loyer au Burkina et en France par la BICIA-B et la prise en charge totale des frais médicaux de ces derniers par la banque, contre 80% pour les locaux.

Tout en reconnaissant un changement de position de la banque dans le classement, Luc Vidal, DG de la BICIA-B, a mis cette situation apparemment négative sur le compte d’un processus de restructuration et d’assainissement de la banque, dont l’évaluation qui lui avait permis d’occuper une première place dans le milieu bancaire burkinabè, selon lui, reposait sur des bases artificielles. Pour lui, le fait que la banque n’ait pas pu payer l’intégralité de l’intéressement est dû à ce processus de régularisation à travers le prisme duquel les résultats réels de la banque ont fait ressortir certaines difficultés que celle-ci rencontre.

L’intéressement étant proportionnel aux résultats de la banque, même le Conseil d’administration basé à Paris a confirmé le bien-fondé de son paiement en partie. Quant à l’objet du sit-in, que le DG l’a jugé sans fondement légal, il dit avoir déclaré aux représentants du personnel ne pas être lui-même en droit de démissionner aussi facilement étant donné qu’il est lié à la banque par un contrat. Il a déclaré être dépourvu du pouvoir de démission, et par conséquent « condamné à rester, comme sur un navire ».

Honoré OUEDRAOGONO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 21 avril 2010 à 10:37 En réponse à : SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

    Je trouve scandaleux le comportement du personnel Burkinabé il n’y à que dans ce Pays qu’il m’a été donné de constater ce manque de conscience professionnel.
    Quand ils n’auront plus de travail et devront retourner aux champs ils seront plus content !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • Le 21 avril 2010 à 11:25 En réponse à : SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

    C’est ça, qu’il se cramponne à ce navire pour qu’il coule avec lui. Ce serait en ce moment qu’il va essayer de sauver sa peau et qui sont les perdants dans cette histoire rocanbolesque ? Ce sont les travailleurs de la banque et l’ensemble des burkinabé qui sont entrain de chercher des voies et moyens pour survivre. Monsieur le DG doit démissionner tout en mentionnant que le personnel n’a plus besoin de lui. Qu’il arrête de recevoir son dû mensuel parce que la banque rencontre d’énormes difficultés. Quelles conneries !!!! Il ose dire qu’il est dans un navire !!!!!!

  • Le 21 avril 2010 à 12:58 En réponse à : SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

    j’envie mes encouragements aux vaillants travailleurs de le BICIA B. maintenez la pression car les expatriés n’ont que cure de vos miseres. souffrez, mourrez, eux ils se la coulent douce avec des avantages faramineux.
    le resultat de 2009 ne doit surprendre personne. les filiales des banques françaises en afrique doivent participés d’une manière ou d’une autre aux redressement des maison mère frappé par la crise financière. les provisions de 900 millions ne vise qu’a reduire de façon drastique le benefice.
    en conséquence une perte pour les primes des travailleurs et une reduction d’impots pour l’Etat.
    Courage. Pain et liberté pour Tous

  • Le 21 avril 2010 à 14:24, par OUMSA En réponse à : SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

    C’est le résultat des privatisations sauvages ! BICIA-B, BIB, ONATEL... Seule la lutte paye, du courage à vous.
    Plus de peuple mouton au FASO.

  • Le 21 avril 2010 à 16:32, par viny En réponse à : SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

    Apres 50 ans d’independance on a toujours recours à des expatriés blanc pour diriger nos banques et piller nos maigres ressources pour leur maison mére. Agent de la BICIAB nous vous soutenons malgrés qu’on n’a plus accés à notre argent. et ne compter pas sur le gouvernement pour vous venir en aide
    Rester soudé et sachez que seul la lutte paie

    • Le 21 avril 2010 à 23:26, par Paris Rawa En réponse à : SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

      C’est normal que la BICIA-B ait des problèmes de ce genre. Depuis qu’elle est devenue une filiale de la BNP-PARIBAS, je m’y attendais. Une entreprise africaine en partenariat avec une entreprise française connait inéluctablement le même sort que Air-Afrique en partenariat avec Air-France. C’est comme le CFA et le Trésor public français. Dans tous ces partenariats, la réalité est que la partie africaine joue simplement le rôle d’une variable d’ajustement pour l’essor de la partie française. Pour la BICIA-B ce n’est que le début du commencement ! Qui vivra verra !

  • Le 22 avril 2010 à 02:56, par José G. En réponse à : SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

    Ceux qui dénoncent le fait qu’après 50 ans, une banque comme la BICIA soit encore dirigé par des expatrié français ont parfaitemment raison. Cependant il faut déplorer le comportement anti-commercial du personnel notamment des agents de guichets et des chargés de clientèle. Face à la clientèle ceux-ci ont des comportements qui frisent le mépris, le manque de considération et tout simplement le manque de professionalisme. Quant aux chargés de clientèle, ils ne sont pas regardants sur les nouveaux besoins de la clientèle. Quand un client veut quitter la banque, il ne sont pas même pas fichus de le contacter pour connaitre les raisons encore moins chercher à le retenir. Alors qu’ailleurs (notamment les nouvelles banques), dès qu’un client veut fermer son compte, tout le service commercial se met en branle pour le retenir. Les agents de la BICIA n’ont pas compris que les temps ont changé. Le temps ou il n’y avait que quelques banques, le temps ou le client était comme un mendiant lorsqu’il sollicite les services de la banque, ce temps est révolu à jammais. Reveillez vous. Il faut recycler tous les agents dans ce sens. Pour la grève vous avez raison sur certains points mais vous avez aussi votre part de responsabilité dans ce qui arrive à la BICIA

  • Le 24 avril 2010 à 20:42, par TOTO31 En réponse à : SIT-IN A LA BICIA-B : Les agents réclament la démission du DG

    Les agents
    Tous les collaborateurs de BICIA-B réclament la démission du D.G et du S.G.Ils ont 1000 fois raison.
    - Mais il ne faut pas oublier de demander aussi la démission des 2 autres "cadres" expat. détachés de BNP.Ce n’est pas un scoop..la rémunération mensuelle globale de base de ces quatre cadres-là devrait tourner autour de 25 millions par mois,plus, bien sûr,primes, avantages ici et là.
    - Rien que pour notre D.G : Son salaire sec doit se situer dans une fourchette de 8/10 millions par mois auquel salaire il faut ajouter, ne serait ce que le 13éme mois,les primes et autres avantages financiers, frais de restauration et représentation et encore une maison meublée sans loyer.-Tout son personnel de maison est payé par la Banque:gardiens,jardinier,chauffeur,cuisinier,valet de maison,eau et électricité en quota et encore 5 à 6 billets d’avion pour ses vacances, qu’il prend tous les deux mois !! UN NABAB.
    - C’est beaucoup pour un seul homme.
    - Les uns mangent,les autres regardent,ainsi naissent les discriminations.
    C’est d’autant trop que ce "cadre" vieille- école des années 50, n’obtient pas de bons résultats, il nage à contre-courant faisant même régresser la BICIA-B et son image de marque qu’il écorne chaque jour un peu plus par son comportement et ses mauvaises décisions.
    Et si on va un peu voir son profil,voilà un DG qui n’a aucun diplôme universitaire !!.
    - Tout juste un petit B.E.P/C. en poche.
    Il n’a même pas le diplôme qu’il exige lui- même pour être caissier dans la BICIA-B !!. Très limité par un tel niveau il est donc inutile de s’attendre à autre chose que des contres performances,à autre chose qu’une gestion hasardeuse,chaotique,faite au coup par coup,sur humeur, rumeurs et copinage.
    Il ne sait même pas utiliser son ordinateur, ne parle pas l’Anglais.Un comble..pour une Banque moderne qui doit faire face à une vive et active concurrence,notamment anglophone.On peut,dans ces conditions,connues de tout le personnel de la BICIA-B, s’étonner du mauvais choix de la BNP qui a affecté un cadre d’aussi faible niveau, à la tête de BICIA-B. Choix d’autant plus étonnant que la BNP, persistant dans l’erreur a affecté un Secrétaire Général de même faible et très bas niveau que Luc Vidal,le D.G.
    Comment voulez- vous que notre pays sorte du sous-développement avec de tels recrues obsolètes.Il y a pourtant, chez nous, et de + en + de vrais talents, de vrais cadres supérieurs issus de Grandes Ecoles, qui ont un vrai savoir-faire et des compétences prouvées,qui sont aptes à diriger avec intelligence.
    Pour certains,ils n’ont qu’un défaut..Ils sont Burkinabé !
    - IL EST BIEN TEMPS QUE CELA CHANGE,QUE CELA CESSE.
    Bravo pour votre courage.Vous récolterez les fruits de votre volonté à vous affranchir de tels comportements. Continuez votre action.Exigez l’excellence.
    Boutez hors de votre navire ce monsieur qui s’empiffre grassement et qui ne serait,dans son pays,qu’un tout petit rond de cuir.Cadre sans importance..Et encore !

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