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Commission d’enquête de l’ONU : "Le Burkina attend que la vérité soit rétablie" Youssouf Ouédraogo

Publié le mardi 24 août 2004 à 07h24min

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Youssouf Ouédraogo

Présente au Burkina Faso depuis le 22 août dernier, la commission internationale d’enquête, chargée d’investiguer sur les violations graves aux droits humains commises en Côte d’Ivoire a rencontré hier lundi, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Youssouf Ouédraogo.

Pour ce dernier, les attentes du Burkina Faso sont, on ne peut plus claires : que la vérité soit établie et le droit dit dans cette affaire.

La survenue de la crise socio-politique en Côte d’Ivoire, courant septembre 2002, a été source de nombreuses violations des droits humains et d’atteinte à l’intégrité physique commises à l’encontre des étrangers présents sur le sol ivoirien. Dans ce maëlstrom de violence et de fureur aveugle, plus de 600 000 Burkinabè "accompagnés" souvent par d’autres nationalités (Maliens et Nigériens) ont rejoint la terre natale dans le dénuement total. Les moins chanceux ont été quant à eux tout simplement "trucidés".

Une situation grosse de dangers pour la paix et la sécurité sous-régionales et qui a valu d’instaurer un froid sibérien, entre Abidjan et certains de ses voisins. Des voisins dont le Burkina Faso, qui ne sont pas restés inactifs si tant est qu’un mémorandum clair et précis, répertoriant tous ces cas de violations a été établi depuis janvier 2003.

Vérité, justice et réconciliation

Nul doute que ce matériau de base servira à la commission d’enquête onusienne dans ses travaux d’investigation prévus pour se dérouler à Ouagadougou et à Gaoua.

Des travaux qui s’articuleront autour de rencontres - échanges avec des victimes de la violence politique en Côte d’Ivoire, de rencontres avec les ONG et associations ayant soutenu ces personnes en détresse ainsi que des rencontres avec d’éminentes personnalités telles que le Moro Naaba, Maître Pacéré Titinga, l’Archevêque et l’Imam de Ouagadougou, etc.

Le ministre Ouédraogo a assuré le chef de la délégation, le professeur Balanda Leliel Mikouin de la "disponibilité" des autorités burkinabè.

"Vous êtes ici chez vous et vous pouvez rencontrer n’importe qui" a-t-il laissé entendre. Il a par ailleurs noté la "délicatesse" de cette mission qui doit concilier les impératifs de justice pour les Etats lésés à ceux de la cohésion régionale. Car, "si on doit aller vers cet espace sous-régional il y a eu cheminement clair et précis". Celui-ci doit omettre la violence car "le monde d’aujourd’hui doit être un monde de paix".

La commission d’enquête qui sera à Gaoua aujourd’hui même rencontrera demain 25 août 2004 les ministres en charge de l’Administration du territoire, de la Promotion des droits humains, de la Sécurité et de la Défense. Une conférence de presse bilan, mettra fin à son séjour burkinabè le même jour.

Boubacar SY
Marguerite Blégna (Stagiaire)
Sidwaya

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