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Libération d’otages, par Aqmi:Jamais sans mon mari !

Publié le lundi 19 avril 2010 à 02h38min

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Ils respirent désormais le vent de la liberté, Philomène Kaboré et son époux, Sergio Cicala. Après le Français Pierre Camatte en février, puis l’Espagnole Alicia Gamez en mars, AL Qaida au Maghreb Islamique a enfin libéré le couple italien qu’il détenait depuis quatre mois.

C’est dire que le vendredi 16 avril, jour de leur libération, restera à jamais gravé dans leur mémoire, eux qui croupissaient depuis dans les grottes de cette mouvance islamique. Inutile de dire que pour un couple peu habitué au climat rude, les conditions de vie en plein désert restaient à la limite de l’humainement acceptable. Au Burkina, comme en Italie, on ne peut que se féliciter de cette libération. C’est un bol d’air dans cette ambiance de canicule au Burkina.

En rappel, disons que l’Italien Sergio Cicala (65 ans) avait été enlevé le 18 décembre dernier avec son épouse, Philomène Kaboré (39 ans), d’origine burkinabè, à la frontière mauritanienne ,au moment où les deux se rendaient au pays des « Hommes intègres ». Pour la relaxe de ses deux otages, on se souvient qu’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) avait accordé 25 jours, à compter du 4 février dernier, à l’Italie pour les faire libérer.

L’ultimatum avait expiré le 1er mars dernier sans qu’on eût trouvé la moindre issue à cette revendication terroriste, car le gouvernement mauritanien avait écarté toute possibilité de se plier aux exigences d’Aqmi. Après avoir rappelé son ambassadeur au Mali pour consultation suite à la relaxe de quatre terroristes en contrepartie de la libération de Pierre Camatte, Nouakchott n’entendait plus prêter une oreille attentive à cette organisation criminelle.

Pour les analystes de la géopolitique sous-régionale, cette fermeté du président Mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, n’est pas sans rappeler que ce général putschiste qui avait eu maille à partir avec les USA et la Grande-Bretagne, assez tatillons sur la donne démocratique dans son pays, entendait, par cette intransigeance, redorer son blason à bons comptes à leurs yeux.

Une donne qui ne manqua pas de mettre l’Italie dans le désarroi, qui, en désespoir de cause, dût recourir aux bons offices du Malien Amadou Toumani Touré et du Burkinabè, Blaise Compaoré .Si donc aujourd’hui on peut se féliciter de la libération de ce couple, on le doit en grande partie aux deux hommes d’Etat cités plus haut, qui ,dans une totale discrétion, ont fait un intense travail diplomatique de plusieurs mois.

Mais quoi qu’on dise, la palme d’or du courage et de l’amour tout au long de cette odyssée reviendra sans aucun doute à notre compatriote Philomène qui, en février dernier, avait catégoriquement rejeté l’offre de libération qui lui avait été faite par les terroristes .

En dépit des conditions d’incarcération rudes qu’elle endurait physiquement et moralement, elle avait décliné cette offre, alléchante, disant que, pour rien au monde, elle ne partirait sans son époux. Que d’amour et de courage de la part de cette jeune dame qui, nous le pensons, dissuadera son époux de prendre le risque de s’aventurer de nouveau dans cette zone de non-droit .

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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