C’est par exemple le cas de ces feux tricolores qui sont en train d’être détournés de leur objectif pour se transformer malheureusement en supports publicitaires. C’est du moins ce qu’il nous a été donné de constater dans la ville de Sya, avec ces nombreuses affiches qui tapissent les poteaux électriques implantés aux carrefours des plus grandes artères.

La publicité est un secteur d’activité assez bien organisé et sur lequel les autorités municipales ne badinent pas en raison des recettes qu’il génère au profit du budget communal. La publicité demeure, de nos jours, l’un des domaines d’activités les plus en vue en ce 21e siècle, au regard de son impact sur le développement de nos sociétés. Si bien que, de plus en plus, les hommes ne manquent pas d’imagination pour créer au jour le jour des espaces publicitaires par lesquels ils pourront faire passer leur message ou attirer davantage de monde vers tel ou tel produit.

Ainsi donc, la ville de Bobo, qui connaîtra cette année un net regain d’activités et par conséquent une affluence de visiteurs avec notamment la rentrée RTB, la SNC et le Cinquantenaire, est plus que jamais devenue la zone de prédilection des annonceurs de toutes sortes. Aux panneaux d’affichage qui continuent d’inonder les lieux publics et autres espaces de grande affluence s’ajoutent désormais les poteaux des feux tricolores. Bon nombre d’entre eux, au centre-ville de Bobo-Dioulasso et même dans les secteurs périphériques, sont devenus des espaces pour des annonceurs qui n’hésitent pas à s’en servir pour faire passer leurs messages.

Des maisons en location, des véhicules ou des parcelles en vente, des cours à domicile, des artistes en concert etc., c’est autant d’informations que des gens font passer par le biais de nos poteaux électriques. Une pratique à proscrire car pouvant être source de danger pour les usagers de la route. Pourtant, à y regarder de près, il s’agit, dans la plupart des cas, d’activités génératrices de revenus et impliquant des personnes bien nanties et au parfum des procédures légales en matière d’annonces.

La publicité a un coût que les annonceurs se doivent de payer pour non seulement espérer atteindre leur cible, mais aussi pour la valorisation de leur produit. Comment comprendre alors que des opérateurs économiques ou des hommes d’affaires choisissent de se soustraire à la réglementation en vigueur en matière de publicité pour faire passer leur message par des voies illégales et sans être inquiétés ? Les feux tricolores sont-ils devenus des espaces publicitaires dans la commune de Bobo ?

Le moins que l’on puisse dire est que cette nouvelle forme de publicité, qui est en train de prendre de l’ampleur dans la ville de Sya, suscite des inquiétudes chez certains acteurs du domaine. Des professionnels en la matière se disent victimes d’une concurrence déloyale et dénoncent par conséquent l’indifférence des autorités municipales. Ce qui est sûr, la municipalité doit agir de sorte que l’ordre en matière de circulation soit rétabli. Car ces feux tricolores sont uniquement destinés à régler le trafic urbain.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga