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Interdiction de la musique en Somalie : Un petit air d’Afghanistan

Publié le jeudi 15 avril 2010 à 03h39min

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Que serait ce monde sans journaliste ? Telle est la question phare que se posait, fort à propos, l’Association des journalistes du Burkina dans une de ses affiches produites à l’occasion de la Journée mondiale de la presse. Et sur cette même lancée, nous sommes fondés à nous poser la question de savoir ce que serait notre monde sans musique, cette musique qui adoucit tant les mœurs et qui nous replonge dans un autre monde.

Véritablement, autant la presse nous permet d’être en phase avec notre environnement, de nous cultiver, autant la musique nous aide à nous récréer, à ne pas broyer du noir, à prendre la vie du bon côté.

C’est malheureusement à ce bon côté de la vie que désormais les islamistes, maîtres de la situation en Somalie et particulièrement dans la capitale Mogadiscio, ont décidé de mettre fin.

En effet, depuis le mardi 13 avril dernier, on n’entend plus sur les radios somaliennes que des bruitages en guise de générique, des bruits de rue en guise de jungle. Dans la patrie du défunt despote le général Mohamed Siad Baré, il n’y a plus ni musique ni ambiance musicale : le Coran, un point, c’est tout !

Les quatorze radios privées de la capitale ne se sont pas fait trop tirer l’oreille pour se plier illico presto à un ordre émanant d’un groupe radical, Hezb al Islam, de cesser la diffusion de la musique, laquelle serait contraire au Coran. Depuis cette Fatwa, aucune radio, pas même la Radio nationale n’a tenté la moindre résistance.

Mieux que quiconque, les Somaliens savent ce que vaudra comme mésaventures le non-respect de cet autodafé. Dire que depuis déjà une vingtaine d’années, la situation dans cette partie du monde ne cesse de se détériorer.

Avec l’arrivée en force en 2006 des partisans des tribunaux islamistes, qui avaient tenté le rétablissement d’un relatif ordre dans ce pays, bien d’observateurs avaient espéré que tout finirait par aller dans le bon sens dans cette Somalie en proie à la guerre civile depuis 1991.

Mais les dissensions internes dans cette coalition, la guerre déclarée au gouvernement de transition par les islamistes radicaux, et les conflits interclaniques ou entre seigneurs de guerre ont depuis pris le dessus.

Et dès lors, c’est celui qui a la gâchette la plus alerte et le jarret ferme qui dicte sa loi. En dépit de la mise en place, par l’Union africaine depuis 2007, d’une force de maintien de la paix, vivre en Somalie, ce pays sans Etat, reste un cauchemar.

La situation semble si intenable que tous ceux qui le peuvent encore ont tenté d’aller voir ailleurs. Deux décennies de guerre civile absurde ont fini d’émousser même l’optimisme et la ténacité de ceux qui croyaient encore à un retour aux fondamentaux d’un Etat.

Le chaos y est si général que le consortium de pays et d’institutions qui comptent à l’échelle de la planète et que l’on désigne sous le vocable de communauté internationale semble avoir extrait la Somalie de son agenda, laissant les différents groupes religieux et tribaux s’étriper quotidiennement à la Kalachnikov ou, pire, au coutelas.

Déjà qu’on ne parlait plus de liberté de presse dans ce pays, voilà qu’on vient d’interdire aussi ce qui restait encore à la population pour oublier un tant soit peu sa misère : la musique.

La situation en Somalie n’est pas sans rappeler, douloureusement il faut le dire, le martyre du peuple afghan sous la férule des talibans, qui imposaient une longueur réglementaire de la barbe, interdisaient le cinéma, la scolarisation des filles, le travail des femmes hors de leurs foyers, et avaient créé un ministère dit de la lutte contre le vice et pour la promotion de la vertu. Et gare à l’Afghan qui changeait de religion : il était déclaré kafr et exécuté.

Requiem donc pour cette ex-colonie italienne en marche forcenée vers l’Afghanisation.

Boureima Dialloro

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 15 avril 2010 à 13:45, par wellson En réponse à : Interdiction de la musique en Somalie : Un petit air d’Afghanistan

    Bonjour
    mond sans journalisme c’est comme corp sans vie.
    Mais c’est ne pas tout journaliste qui merite cette expression. vous savez tres bien que en Somalie il y plus de 20 ans de gueures et les journalistes parle peu pour aide ce peuple a sortir dans cette geure.
    Aulieu que les journalsites africains en general metent la pression sur les autorites africain a tourve les solutions pour ce peuvre peuples. les journaliste nous parle de la music ? combien des civils somaliens meurent par jour et persone en parle dans sopn journal ? et vous alle porfite de cette occasion d’interdiction de la music pour seme plus de haine a l’en ver des musilmans encor.
    Siyez comme Norber Zongo, ne lesse pas les plus importantsts et ecrir sur moi importants.

    • Le 16 avril 2010 à 20:55, par LaVoix En réponse à : Interdiction de la musique en Somalie : Un petit air d’Afghanistan

      Je crois que le journaliste ne voulais pas parler seulement de musique mais montrer à travers cet interdiction toute la misère que vie le peuple somalien. Il n’y a qu’a voir la manière dont il insiste sur l’état des lieux.

  • Le 15 avril 2010 à 20:42, par lilboudo En réponse à : Interdiction de la musique en Somalie : Un petit air d’Afghanistan

    Le monde est complexe, et nécessairement pluriel. Pourquoi chacun de nous ne laisserait-il pas à l’autre le choix de ce qu’il préfère ? Je préfère la musique, donc je fais de la musique, j’écoute de la musique ; tu es islamique anti-music, pas de prob, c’est ton choix.
    Le problème est que les morveux veulent moucher les autres. En l’occurence ici, les islamistes imposent une loi, antidémocratique, car n’allant pas dans la volonté du peuple, moins encore dans le bon sens...

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