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Au coin du palais : 300 000 FCFA d’amende pour outrage à magistrat

Publié le mercredi 14 avril 2010 à 11h39min

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Inculpé pour outrage à magistrat, sur la personne de Mme Sawadogo née Djennéba Ouédraogo, le sieur TP, travaillant comme réceptionniste dans un hôtel de la place, a écopé de trois mois de prison avec sursis et 300 000 F CFA d’amende. C’est cette peine qui lui a été infligée par le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso en son audience du vendredi 9 avril dernier.

Envoyé par son frère pour récupérer son casier judiciaire auprès d’un tiers, TP arrive le 2 avril devant le palais de justice. Ne connaissant pas l’intéressé, il aperçoit à travers la fenêtre de l’un des multiples bureaux, Mme Ouédraogo qui est juge et un collègue en entretien. Sans frapper à la porte, TP pénètre dans le bureau.

Offusqué par un tel comportement, le juge lui rappelle les règles de bienséance mais TP s’en moque. Pire, en sortant, il ne se préoccupe même pas de refermer la porte et lâche sur un ton arrogant que : « Ce lieu est un service public et que d’ailleurs l’écriteau frapper avant d’entrer ne figure pas sur la porte ». Les deux juges le rattrapent. S’en suit une vive altercation. Alors TP, sort son téléphone portable, se met à appeler. Arrêté sur instruction des juges par un garde de sécurité pénitentiaire, il est présenté au procureur du Faso et inculpé pour « outrage à magistrat ».

A l’audience, TP se confond en excuses : « Je ne comprends pas ce qui m’est arrive, ce-jour là, car ce n’est pas ma nature habituelle de me comporter ainsi ». Le procureur n’est pas de cet avis et croit plutôt à une mauvaise éducation familiale. Il rappelle au tribunal les cas successifs d’honneur bafoué et de manque de respect aux magistrats. Pour cela, il a requis une peine exemplaire prévue par le code pénal, à savoir six mois de prison ferme et 1500 000 F CFA d’amende. Le tribunal retiendra trois mois et 300 000 F CFA, le tout assorti de sursis.


Le surveillant général d’un lycée dans de beaux draps

AKT est surveillant général au Lycée Nako Namounou, l’un des multiples lycées privés de Bobo-Dioulasso. Après plusieurs années de service, il est aujourd’hui poursuivi par son patron, le fondateur de l’établissement, pour détournement de 918 000 F CFA. Cette somme serait indûment perçue par le prévenu, sur les frais de scolarité de 50 élèves.

Comment en est- on arrivé là ? Tout a commencé avec le départ en Europe pendant les vacances, de la caissière. Le fils du fondateur qui voulait également se reposer, a confié un carnet de reçus à AKT au cas où certains parents voudraient dès les vacances, réinscrire leurs enfants.

AKT s’exécute et fait le point sans problème. Ensuite, il reçoit un autre carnet. A la rentrée au mois d’octobre, le fils du fondateur, Amidou Saba, le décharge et s’engage à tout encaisser. Parallèlement, AKT chargé de ne recevoir que les dossiers des nouveaux inscrits, continuait cependant à percevoir les frais de scolarité en contrepartie de faux reçus ou de décharges.

En retour, il prend le soin de garder une partie des sous. Mais entre-temps, l’établissement recrute une nouvelle caissière. En février, cette dernière attire l’attention du fils du fondateur sur les retards enregistrés dans le paiement de la dernière tranche des frais de scolarité prévue pour décembre. Après un contrôle approfondi, le pot-aux-roses est découvert. AKT s’engage pour un paiement à tempérament mais la gendarmerie était déjà à ses trousses. A la barre, il avoue les faits, mais face à l’insistance des juges à connaître la destination de la somme détournée, il reste évasif : « J’ai acheté des habits ».

L’intention coupable et le préjudice, de l’avis du procureur sont réunis, caractérisant de fait, l’intention d’abus de confiance. Mais on peut dire que AKT s’en est sorti à bon compte puisqu’il a été condamné à 300 heures de travaux d’intérêt général au profit du tribunal de commerce et au paiement de la somme détournée, à savoir 918 000 FCFA.


Un règlement de compte entre ex-amants par tribunal interposé

C’est presqu’une une scène de ménage que cette affaire de diffamation au tribunal correctionnel. AC était le copain de Mlle DC. Ils ne sont plus ensemble, mais l’homme ne « cessait de rôder autour » de son ex-amante. Leurs relations n’étaient d’ailleurs pas aussi mauvaises car, c’est lui, infirmier de son état, qui soigne souvent son ex-amante lorsqu’elle est malade. C’est dans ce contexte que, un jour, après le passage de CA dans le « télécentre » tenu par Mlle DC, une importante somme disparaît.

Les soupçons de la gérante et de sa patronne (DC) se portent sur CA. Il sera même entendu par la police et relaxé par la justice après jugement. Comme en représailles, l’amant contrarié attrait son ex-amante à son tour, en justice pour diffamation. Selon lui, il a subi une atteinte à son honneur et à sa réputation suite aux accusations sans fondement de vol portées contre lui.

Il demande à son ex-compagne, la somme de 500 000 F CFA de dommages et intérêts. Une demande qui a suscité l’hilarité générale dans la salle et certains de se demander si CA ne voulait, tout simplement, pas nuire à son ex. En tout état de cause, le parquet n’a pas pu trouver les éléments constitutifs de la diffamation. Peut-être qu’il ne voulait pas s’immiscer dans cette scène de ménage

Rassemblés par Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 avril 2010 à 10:24 En réponse à : Au coin du palais : 300 000 FCFA d’amende pour outrage à magistrat

    si cette relation des faits s’avere juste il y a tout de meme abus d epouvoir de la part des juges D’ailleurs s’ils etaient aussi prompts dans certains cas on les respecterait vraiment
    SOME

  • Le 14 avril 2010 à 14:06 En réponse à : Au coin du palais : 300 000 FCFA d’amende pour outrage à magistrat

    Les affaires de justice portées dans les journaux nous indignent souvent. C’est toujours les pauvres gens qui sont abusés par la justice pour soit disant redorer son blason. Sachez que ce n’est pas parceque par inadvertance quelqu’un a manqué de respect à un magistrat que ce dernier a le droit de s’en prendre à son éducation sauf si lui même en manque. Il ne faut pas que ces juges oublient qu’ils ne sont que des humains et qu’autant ils se sentent blessés quand on leur manque de respect autant il blessent les autres quand ils les traitent en moins que rien.
    L’abus de pouvoir fait qu’on vous demande pardon mais au fond on n’a finalement du mépris pour cette profession.

  • Le 14 avril 2010 à 14:44 En réponse à : Au coin du palais : 300 000 FCFA d’amende pour outrage à magistrat

    Les affaires de justice portées dans les journaux nous indignent souvent. C’est toujours les pauvres gens qui sont abusés par la justice pour soit disant redorer son blason. Sachez que ce n’est pas parceque par inadvertance quelqu’un a manqué de respect à un magistrat que ce dernier a le droit de s’en prendre à son éducation sauf si lui même en manque. Il ne faut pas que ces juges oublient qu’ils ne sont que des humains et qu’autant ils se sentent blessés quand on leur manque de respect autant il blessent les autres quand ils les traitent en moins que rien.
    L’abus de pouvoir fait qu’on vous demande pardon mais au fond on n’a finalement du mépris pour cette profession.

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