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CSPS N° 15 de Ouagadougou : Mort suspecte d’une fillette de cinq ans

Publié le mercredi 14 avril 2010 à 11h50min

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Une petite fille est décédée le 14 janvier 2010 dans des circonstances « suspectes » au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur N°15 de Ouagadougou. Suite à ce triste événement, la deuxième concubine du père de la défunte (et son fils de 5 mois) a été arrêtée et déférée à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

Elle s’appelle M.O. Elle est née, selon son père, le 2 octobre 2005. Elle aurait eu cinq ans en 2010, si elle était en vie. Hélas, la petite est morte dans la nuit du 14 janvier 2010 au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du secteur 15 de Ouagadougou. Un témoin, proche de la famille de la défunte a affirmé que l’enfant et ses accompagnateurs sont arrivés à 22h15 ce 14 janvier au CSPS.

Nous n’avons pas été autorisés à jeter un « coup d’œil » dans le registre de consultation où sont mentionnés les entrées, les sorties et les décès…. Le chef de poste, l’infirmier, nous a confirmé le 13 février dernier que la petite y est arrivée effectivement dans la nuit du 14 janvier et placée immédiatement en urgences par le service de garde. Ce qui signifie que la patiente était entre la vie et la mort à son arrivée. Cependant il a reconnu qu’il n’a pas été témoin oculaire de l’arrivée de la petite.

Toutefois, l’infirmier a avoué qu’une autopsie n’a pas été réalisée sur le corps de l’enfant. Du reste, un CSPS ne dispose ni de la compétence humaine en la matière, ni du matériel technique approprié. Une autopsie est d’abord une exigence de tout citoyen qui en émet le souhait en s’adressant à l’autorité médico-administrative compétente. Mais l’infirmier a tout de même précisé qu’un certificat d’expertise médicale a été établi. Ce document médical a révélé la mort « suspecte » de l’enfant dont l’arrêt du battement du cœur, la respiration et le pouls aurait été constaté dès son admission aux urgences.

La petite avait cessé de vivre à son arrivée au dispensaire. L’accès au certificat d’expertise médicale nous a été refusé sous prétexte du secret médical. Un certificat de décès aurait pu nous éclairer davantage mais la famille de la victime tourmentée sans doute par ce malheureux événement n’a pas demandé qu’on lui établisse ce document. En définitive, la petite a été inhumée sans qu’on ne sache véritablement la ou les causes de son décès.

Par la suite, les choses se compliqueront. « Comme par hasard, un inconnu qui était de passage cette nuit au CSPS a posé plainte au commissariat de police de Bogodogo contre les parents de l’enfant décédée », a révélé l’infirmier chef de poste.

Mais une source proche de la famille nous a appris que la plainte proviendrait d’un magistrat qui, venu cette nuit-là au CSPS pour des soins, a été témoin du décès de la petite. Un autre informateur soutient plutôt que le décès de M.O. est parvenu à la police suite à la dénonciation d’un commerçant de petits ruminants (moutons, chèvres, cabris…) exerçant à la gare routière de Ouagainter. Sur ce sujet, les témoignages divergent. Mais qui donc a informé la police du décès de l’enfant ?

La plainte aurait-elle été formulée la même nuit, ou le lendemain de la mort de la fillette ? Mystère et boule de gomme. De toutes les façons, en suivant de près l’évolution extraordinaire de ce décès en passe de devenir une « affaire de meurtre », on se rend compte que de nombreuses zones d’ombre demeurent : D’abord, suite à la plainte formulée par cet « inconnu », l’infirmier a reçu une réquisition judiciaire de la police l’invitant à produire un certificat d’expertise médicale.

Ensuite, une enquête judiciaire a été ouverte afin d’établir les vrais mobiles de la mort de la fillette. Le père de la victime est né en 1982. Il vit à la Patte d’Oie au secteur 15 de Ouagadougou en concubinage avec une jeune fille du nom de M. K., 25 ans. M.K. est la toute première copine de H.O.. De leur liaison, est née la petite dont la mort survenue le 14 janvier suscite toujours tant d’interrogations.

Le jeune homme a soutenu que son amour avec cette dernière a duré à peu près trois ans. Malheureusement ils se sont séparés depuis longtemps. En partant, elle a « abandonné » sa fille à son copain. Obligé de se débrouiller, H. O. était régulièrement absent de la maison laissant ainsi l’enfant aux petits soins de ses proches. Et la vie a poursuivi son cours… Quelques années plus tard, le même H.O. fait la connaissance d’une nouvelle fille. Elle s’appelle M. S., 24 ans.

Elle deviendra donc la deuxième concubine du jeune homme. Ces deux tourtereaux vivaient toujours en ensemble jusqu’au jour où la police les a séparés. H.O. et M. S. ont eu aussi un enfant du nom de R.O., né en octobre 2009. Il a moins de cinq mois et vit aujourd’hui avec sa mère en prison. H.O., le père ; M. S. et son fils ; et la défunte M.O., l’enfant de la première, ont partagé longtemps ensemble le même « studio » dans la cour familiale.

Outre son enfant, M.S. a eu à prendre en charge l’ « éducation » de la petite. M.K. et M.S., les deux concubines aveuglées par la jalousie, se détestaient. Les visites que la première souhaitait rendre à sa fille lui sont refusées par la deuxième avec la complicité passive de la famille de H.O. La petite, alors maladive, va se retrouver au centre d’un affrontement entre les deux concubines de son père.

Meurtre ou règlement de comptes ?

Dans la nuit du 14 janvier 2010, M.S., serait sortie brusquement de la maisonnette en appelant au secours. Les témoignages recueillis dans l’entourage de la famille ont révélé que cette dernière, dans son appel au secours, a déclaré l’enfant de la première concubine dont elle avait la charge, morte. Un homme d’un âge avancé dit avoir cru, lui, plutôt à un évanouissement de la petite cette nuit-là. Certains voisins ont confié que M.S. aurait assommé la victime à coups d’on ne sait quoi.

D’autres ont avancé qu’elle aurait étouffé l’enfant. Des voisins et des membres de la famille de H.O. disent avoir été témoins de cet incident survenu à l’absence de H.O. qui savait l’état de santé de son enfant assez détérioré. En effet, avant de quitter le domicile ce 14 janvier, H.O. est allé acheter des médicaments de toux dans une pharmacie du quartier (voir photo). Toutefois, un agent de santé nous a rassuré que ces médicaments ne sont pas « dangereux ». Mais il s’est trouvé que ces produits n’ont pu guère soulager l’enfant très mal en point si bien qu’elle a été conduite au CSPS dans la même nuit.

Alors, M.O. était-elle déjà morte en arrivant au CSPS ? En tous les cas, elle y est ressortie décédée. Elle a été d’ailleurs inhumée le lendemain 15 janvier au cimetière de Karpalla. Les témoignages font ressortir qu’après l’inhumation, M.K., la mère de la victime a accusé le 16 janvier dernier, M.S. d’être l’auteur de la mort de sa fille.

M.S. et son enfant à la MACO

Conduits par M.N.C., des policiers du commissariat de Bogodogo se seraient rendus le 18 janvier au domicile de la deuxième concubine. En effet, avisée par sa maman à l’arrivée de la police, M.S. a été aussitôt embarquée avec son enfant dès qu’elle s’est présentée à la porte. « Les policiers sont arrivés un matin alors que nous portions le deuil de la fillette.

Ils ont demandé à parler à ma fille M.S. qui, elle-même malade, avait rejoint la maison pour continuer sa convalescence. Dès qu’elle s’est présentée à la police, elle a été aussitôt empoignée », a expliqué, les larmes aux yeux, A.S., la mère de M.S. M.S. et son enfant auraient été gardés au commissariat de Bogodogo du 18 au 21 janvier 2010, date de leur dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

L’enfant est présentement sous allaitement maternel. Nous avons rencontré « Nabiga » le 27 janvier à la gare routière de Ouagarinter pour échanger avec lui sur cette « mort suspecte ». L’entretien a tourné court car il s’est passé dans une atmosphère très hostile. Notre interlocuteur nous a renvoyé « voir » le policier ayant diligenté l’« enquête ».

Quand nous nous sommes rendus à la police, nous avons été « gentiment » renvoyé aussi vers le procureur qui, prétextant le secret judiciaire, n’a voulu donner aucune information sur la mort de M.O. Toutefois, le procureur nous a confirmé le 15 février, l’effectivité de leur détention. En tous les cas, les témoignages recueillis le 17 février au domicile de la maman de la deuxième concubine ont affirmé que M.S. et son fils ont été conduits le 18 janvier dernier à la police de Bogodogo. De nombreuses personnes dans l’entourage du père de la défunte, et H.O. lui-même ont été auditionnées par la suite.

Le 16 février une juge d’instruction a entendu H.O. sur « l’affaire M.S. inculpée de meurtre » (voir encadré). L’ouverture de cette information judiciaire fait suite au PV (Procès Verbal) N°201-018 du commissariat de police de Bogodogo dressé au vu du rapport d’expertise médicale du CSPS. Que reproche-t-on à la deuxième concubine de H.O. ? Et de quoi est morte la fillette de cinq ans ?

A ces questions, ni le procureur du Faso, ni la police, ni l’infirmier n’ont voulu nous éclairer davantage. Quant à A.S., la mère de la détenue, elle a confié que sa fille est inculpée de « meurtre » et qu’on attend d’elle qu’elle reconnaisse les faits. La « vieille » dit s’être rendue par deux fois à la MACO pour voir sa fille et son petit-fils. Selon toujours la vieille et le jeune homme lui-même, M.S. serait actuellement malade et s’évanouirait fréquemment à la MACO.

H.O. qui dit détenir les informations à partir des appels de la garde de sécurité pénitentiaire, a confirmé que sa copine y a perdu connaissance le 21 janvier dernier. Comme s’il voulait nous rassurer, il nous a montré un numéro d’un appel reçu le 26 janvier l’invitant à passer à la MACO pour des ordonnances destinées aux soins de sa copine.

Idrissa NOGO (idrissanogo@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 avril 2010 à 13:29 En réponse à : CSPS N° 15 de Ouagadougou : Mort suspecte d’une fillette de cinq ans

    Quel charabia !

  • Le 14 avril 2010 à 14:13, par Belele En réponse à : CSPS N° 15 de Ouagadougou : Mort suspecte d’une fillette de cinq ans

    Belle histoire policière mais qui manque de goût parce que mal relatée. Je n’ai pas pu finir sa lecture, et pour cause ! Un peu de professionnalisme messieurs les journalistes et parlez mieux le français.

  • Le 14 avril 2010 à 14:33, par SAM En réponse à : CSPS N° 15 de Ouagadougou : Mort suspecte d’une fillette de cinq ans

    HISTOIRE TORDUE.Veillez nous relater des histoires qui ne nous font pas dormir débout.

  • Le 14 avril 2010 à 14:47, par Karim En réponse à : CSPS N° 15 de Ouagadougou : Mort suspecte d’une fillette de cinq ans

    Personne ne sais ce qui c’est réellement passé, mais comment peut-on envoyer un nourrison vivre avec sa mère à la MACO ? Surtout connaissant la situation qui prévaut dans cette institution. De grâce, nous voulons tous que justice soit faite, mais ne devriont nous pas veuillez également au bien être de ce pauvre innocent de nourrison. Pourquoi est-ce que son père l’y laisse vivre ? Comment est-ce que notre système juridique peut-il autoriser cela ? Ma grande frayeur est qu’aparement si ceci peut se faire sans réaction de qui que ce soit, ce ne serait malheureusement pas la première fois qu’un enfant ou nourrisson se trouve d’abord en garde à vue puis defféré à la MACO.

    Je sais que vous me direz que la pauvrété y joue un très grand rôle et qu’il serait difficile pour le pauvre père d’assurer l’alimentation de son nourrison à base de lait articifiel, mais n’y aurait-il pas une autre solution à envisager ?

    Karim

  • Le 14 avril 2010 à 20:57 En réponse à : CSPS N° 15 de Ouagadougou : Mort suspecte d’une fillette de cinq ans

    Vous commencez par ds HA, HHH, HI HO, OA OA, et autres abreviations des noms pour par finir montrer une convocation avec le nom en entier. il fallit commencer par la.

  • Le 15 avril 2010 à 19:46 En réponse à : CSPS N° 15 de Ouagadougou : Mort suspecte d’une fillette de cinq ans

    Ha le sexe, toujours la porte d’entrée de toutes formes de malédictions dans les vies ! Que le Tout Puissant nous aide à nous maîtriser afin que les questions liées au plaisir sexuel ne soient plus du tout traitées avec légèrement ! On pourrait éviter les avortements, les maladies et autres crimes avec une sexualité responsable et sage !

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