La révision exceptionnelle est reprise de plus belle ce jour 6 avril 2010 et cela pour dix jours. Nous nous sommes permis de sillonner quelques bureaux de vote du pays et ce n’est pas l’affluence des grands jours. Trois inscrits au secteur 13 de Ouahigouya un inscrit à Ouargaye bureau du secteur 2, quatre inscrits à Boromo bureau n°1, deux au bureau de kassoum dans la région du Mouhoun, 5 inscrits des 6 bureaux de vote à Boussé . Les causes du faible taux d’inscription des citoyens ont été développées dans plusieurs journaux de la place. On peut citer entre autres :
 Le rejet de la classe politique par la grande majorité des jeunes. Les jeunes se disent utilisés, exploités par les partis, mais ils n’ont aucune responsabilité électorale. Des conseillers, maires, députés sont des vieux de la classe politique ancienne périmée qui s’accaparent des postes. Les uns dorment à l’AN et les autres ont pris en otage nos mairies et conseils régionaux qui deviennent le refuge des retraités au détriment de la bouillante jeunesse combattante et travailleuse.

 Il y a aussi la fameuse TDC qui est pour nous légale mais très illégitime. Pour nous, il est politiquement indécent, hasardeux et méprisant de voter des réformes et surtout introduire des nouvelles taxes en période électorale même si les électeurs sont des idiots. Economiquement, la TDC est de trop, car les taxes existantes n’ont pas un fort taux de recouvrement réel. Commencer à recouvrer ces taxes et les utiliser judicieusement. Socialement, il est suicidaire dans cette pauvreté grandissante, la persistance de la crise financière et alimentaire sans oublier le phénomène de la vie chère en permanence, d’instaurer ces taxes. Alors, ces trois facteurs devraient inspirer les auteurs de cette loi illégitime de la suspendre, voire la retirer ou bien la considérer comme une loi morte qui est là et ne serait jamais appliquée. Cet acte rendra un grand service au peuple. Nous ne reviendrons plus sur certaines causes telles que le manque criard de pièces, les fausses promesses électorales, le blocage de la jeunesse de participer à la gestion de la cité par la vielle garde. Nous allons directement vous proposer des solutions par sphère de décision.

Le Premier ministre, Un conseil restreint urgent de cabinet doit être convoqué très rapidement et inscrire l’ordre du jour. Comment faire inscrire les citoyens et rôle et devoirs de chaque ministre à évaluer le 16 avril 2010.

Le président de l’Assemblée, Est-il vrai que chaque député est doté de 200 litres d’essence par mois pour rencontrer sa base ? Et même si cela est faux le député doit être en contact permanent avec sa circonscription électorale. Le 16 avril 2010, les 111 députés devraient faire chacun un rapport détaillé au Président de l’Assemblée nationale de ce qu’il a pu faire dans sa circonscription.

Les conseils régionaux, Les 13 conseils régionaux devraient convoquer au moins une session extraordinaire portant sur les inscriptions des électeurs. Ils associeront les présidents CEPI de sa région qui leur fournissent des détails nécessaires, de même que la presse locale et autres personnes ressources.

Les maires, Les électeurs se trouvent à la base, c’est pourquoi les maires, et pourquoi pas l’AMBF avec ses démembrements, doivent mouiller le maillot. Nous considérons ce silence comme une démission de certains maires qui, dans leur propre fief, ont moins de 30% d’inscrits de 2007. Quelle honte ! Outre les sessions extraordinaires associant les CECI, les personnes ressources, les leaders d’opinion, ils doivent redoubler d’efforts. Ils doivent aussi et surtout faciliter la délivrance des pièces d’état civil entassés dans les bureaux. Les citoyens n’ont réellement pas de pièces d’état civil.

Les Associations des droits de l’homme qui interviennent dans les élections, Il faut que nous nous fixions dans la glace et jouer notre rôle de conscientisation, d’éveil de conscience et d’esprit. Rien ne sert de se bousculer, voire se bagarrer pour la mise en place des démembrements de la CENI et rester muettes, voire amorphes quand il s’agit d’accomplir notre devoir citoyen, de promotion du civisme et j’en passe. Alors, chaque association, de même qu’elle actionne ses adhérents et associés souvent contre-nature pour la conquête de la place dans les démembrements de la CENI, devrait actionner son moteur de mobilisation pour ce devoir citoyen qui est de s’inscrire et de voter.

A la jeunesse du Burkina Faso, L’appel est ainsi lancé, sortons, inscrivons-nous massivement pour changer l’ordre ancien périmé et prendre nos places dans les différentes sphères de décisions. Plus jamais personne ne doit décider à notre place. Prenons notre destin en mains. L’avenir nous appartient. Nous sommes l’espoir de la nation. Ne pas s’inscrire est un acte dangereux, voire suicidaire pour un jeune citoyen qui aspire à la gestion et au développement harmonieux de sa cité. Les autres décideront toujours à notre place si nous refusons de nous inscrire. Alors, lève-toi !

Toi jeune inscris-toi ! Passe le message suivant à ton voisin par SMS ou par tout autre moyen où que tu te trouves. Au marché, au lycée, sur la route avec ta charrette, sueur au front, transportant le bois de chauffe ou les marchandises du commerçant aux champs, en train de creuser Zai sous le soleil brûlant, ou derrière les troupeaux à la recherche du pâturage très éloigné de vos habitations, sur les sites d’or à la recherche de ton pain quotidien malgré les risques élevés d’éboulement, etc. : "DJo, es-tu inscrit sur la liste électorale ? La date de clôture est prévue pour le 15 avril 2010. Fais vite ! Nous devons gérer ce pays maintenant ! Il est temps. Notre heure a sonné" Un vieux sage de chez nous a dit ceci "On tue un serpent avec un bois en main". Dieu seul sait combien de serpents nous allons rencontrer sur notre chemin. Armons-nous de battons solides pour affronter l’épreuve difficile du changement au profit de la jeunesse. Nous sommes jeunes, dynamiques, patriotes. Alors, un homme couché est un homme mort disait l’éminent professeur Ki-Zerbo. Le Conseil national de la jeunesse est interpellé de même que les réseaux et les associations de jeunesse du Burkina.

Les partis politiques, Ils doivent davantage jouer leur rôle d’animation de la vie politique. On peut comprendre les autres partis qui n’ont pas suffisamment de moyens mais ceux qui ont eu la subvention de l’Etat récemment, à savoir le CDP 360 millions, ADF/RDA 66 millions, UPR 25 millions, UNIR/PS 23 millions, PDS 19 millions, devraient inonder la télévision nationale, les radios locales, la presse écrite de spots publicitaires pour inciter leurs militants à s’inscrire. Nous devrions assister à un matraquage médiatique tous azimuts dans ce sens, au lieu de laisser la CENI seule qui a déjà fait un travail remarquable. Ce qui nous a valu les 53% des inscrits de 2007. Les 15 commissaires et toute l’administration qui l’accompagnent sont à féliciter. Bravo à la CENI. Il en est de même que la presse toutes tendances confondues. C’est aux partis politiques de prendre le relais ou travailler de concert avec la CENI pour atteindre au moins 100% des inscrits de 2007, voire 150% pour toucher les 50% des électeurs potentiels après 2007.

Conclusion

Les élections sont des moments pour sanctionner nos gouvernants positivement en les reconduisant ou négativement en les chassant. Mais pour accomplir ce devoir patriotique et citoyen, il nous faut des armes qui sont : s’inscrire ! Aller retirer sa carte ! Le jour du scrutin aller voter ! Ensemble, soyons de bons citoyens qui participent au développement de notre pays.

Pour le bureau national de l’AREDA, le chargé de communication

Ambroise PARE

Le Pays