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SITUATION AU MESSRS : Le SYNTER lance une grève de 48 heures

Publié le mercredi 14 avril 2010 à 11h39min

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Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTER) annonce, dans ce préavis de grève adressé au président du Faso, un mouvement de débrayage de 48 heures, pour exiger la satisfaction de ses revendications.

Excellence, Monsieur le Président,

Il y a de cela presque un an que le SYNTER, dans un préavis n°2009-037/BN/SYNTER du 14 avril 2009 qui vous était adressé, appelait les travailleurs de l’éducation et de la recherche à observer un mot d’ordre de lutte consistant en :
un arrêt de travail de soixante douze (72) heures,
la suspension de la correction des copies et de la remise des notes de fin du 3e trimestre ou du 2e semestre selon le régime pédagogique en vigueur. Suite à cette action, Monsieur le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) recevra en audience le Bureau national du SYNTER pour examiner la plate-forme minimale soumise à l’occasion. Au cours de cette rencontre, les promesses du ministre parlant au nom du gouvernement ont porté sur "une opération casier vide" pour l’apurement des avancements 2006, 2007, 2008 ; une nouvelle grille salariale pour l’université ; l’octroi d’une indemnité spécifique aux travailleurs de l’éducation ; le rétablissement de l’indemnité de logement des encadreurs pédagogiques et des assistants d’université ; les indemnités servies aux examens ; les statuts des agents du CNRST ; l’arrêté de nomination des surveillants dans leurs emplois. A ce jour, ces différentes promesses sont restées sans suite. Le 24 septembre, une rencontre pour s’enquérir des raisons des affectations répressives des militants SYNTER a été l’occasion de rappeler au ministre ses engagements, en pure perte encore une fois.

Las d’attendre, le Bureau national a introduit récemment encore, le 16 février 2010, une demande d’audience avec pour objet de faire le point des plate- formes revendicatives du SYNTER. Deux semaines plus tard, en réponse, Monsieur le ministre nous demandait des précisions sur les plate- formes comme s’il avait oublié les problèmes antérieurement soumis ainsi que ses promesses. L’absence de suite aux négociations de mai 2009 et cette réponse montrent clairement un manque de volonté de résoudre les problèmes posés doublé du souci de gagner du temps, tout en ne prenant pas au sérieux notre syndicat. Telle attitude de mépris est constatée alors que s’accentue l’aggravation des conditions difficiles des travailleurs, privés de leur droit à l’avancement depuis 1995 pour un grand nombre, sous le couvert peu convaincant "d’un nouveau système d’évaluation". Aucune question indemnitaire n’a connu d’avancée satisfaisante, en particulier l’indemnité spécifique du secondaire promise depuis trois ans.

Les conditions de travail se dégradent dangereusement, avec la généralisation des effectifs pléthoriques sur tout le territoire national conduisant à des situations catastrophiques dans de nombreux établissements qui comportent des classes de plus de cent élèves (160 au Lycée national de Bobo Dioulasso). Le budget de fonctionnement de la recherche a été réduit au tiers en 2009 et en 2010, et des indemnités discriminatoires ont été octroyées à certains agents. Devant la détérioration des conditions de vie et de travail et l’absence quasi-totale de solutions, de nombreux responsables administratifs recourent à l’arme de la répression comme on a pu l’observer ces derniers mois, à Founzan, Boromo, Bogandé, Sindou, Béguédo, Boussé, Ouagadougou, etc., où les travailleurs ont fait l’objet d’actes répressifs et de menaces pour avoir revendiqué des droits. Au regard de ce sombre tableau, le SYNTER proteste contre la gestion calamiteuse des problèmes rencontrés par les travailleurs de l’éducation et de la recherche, et compte bien faire entendre sa voix. C’est pourquoi, il appelle l’ensemble des travailleurs du MESSRS, du public comme du privé, à observer un mot d’ordre de grève de quarante- huit (48) heures du 22 à partir de 00 heure au 23 avril 2010 à 24 heures, pour exiger la satisfaction des revendications minimales suivantes

1) des réponses urgentes aux questions indemnitaires ci-après : . l’octroi d’une indemnité spécifique aux travailleurs du MESSRS ; .le rétablissement de l’indemnité de logement des encadreurs pédagogiques du secondaire à 60 000 F CFA ; . des indemnités de logement à tout le personnel administratif technique et ouvrier (A.T.O.S.) au secondaire et au supérieur ; . l’octroi de l’indemnité de sujétion à tous les personnels contractuels permanents du CNRST. 2) Le respect intégral de l’arrêté portant limitation des effectifs au secondaire, la construction d’infrastructures conséquemment équipées au supérieur comme au secondaire, et parallèlement, le recrutement d’enseignants en nombre et en qualité, tant au supérieur qu’au secondaire. 3) L’arrêt de la mise en œuvre du nouveau système d’évaluation des agents publics, retour à l’ancien système en attendant sa relecture concertée. La constatation sans condition des avancements 2006, 2007, 2008, 2009 avec leurs effets financiers immédiats. 4) Des réponses satisfaisantes aux revendications relatives aux indemnités des examens du secondaire et aux conditions d’organisation de ceux-ci. Faute d’un examen sérieux de ces revendications pour leur apporter des solutions acceptables, le SYNTER dégage toute responsabilité en cas de détérioration du climat dans le secteur, pendant les examens et la rentrée scolaire à venir. Toute manœuvre de répression préventive du ministre des Enseignements qui consisterait à écarter les militants du SYNTER des examens ne ferait qu’ajouter de l’huile sur le feu.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.

Ouagadougou, le 6 avril 2010

Pour le Bureau national

Mamadou BARRO Secrétaire général

Le Pays

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