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Visite de Blaise Compaoré au Bénin : L’axe Ouaga-Cotonou plus que jamais renforcé

Publié le lundi 12 avril 2010 à 03h24min

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C’est à 16 h 18 mn, le 8 avril 2010 heure de Ouagadougou soit 17 h 18 mn à Cotonou que l’avion du président du Faso s’est posé sur la piste d’atterrissage de l’aéroport international Cardinal Bernadin-Gantin de Cotonou. Au pied de la passerelle, le président béninois Yahi Boni entouré des membres de son gouvernement, des présidents d’institution ainsi que les membres du corps diplomatique. Tous étaient là pour saluer et accueillir Blaise Compaoré. Une arrivée saluée également par 21 coups de canon.

Après le cérémonial d’accueil et le bain de foule, Blaise Compaoré aura son premier tête-à-tête avec son homologue béninois dans le salon d’honneur de l’aéroport avant de rejoindre son pied-à-terre, une luxueuse villa située en plein cœur de Cotonou.

Face à la presse à l’aéroport, le président du Faso a dit toute sa joie de fouler le sol béninois et de vivre sur place l’excellence des relations entre le Bénin et le Burkina Faso. Deux pays frères qui, selon le chef de l’Etat burkinabè, ont un engagement commun à construire l’Afrique et ses institutions communes.

« Nous avons des responsabilités communes à assumer, mon frère Yahi Boni et moi », a déclaré Blaise Compaoré à la presse. Se prononçant sur les crises africaines, notamment dans les pays où il a mené la médiation, Blaise Compaoré a indiqué que partout les phases critiques sont loin derrière et qu’aujourd’hui place est faite aux débats politiques.

Après son installation, le président Compaoré a été reçu dans la soirée aux environs de 19 h à la présidence de la République béninoise pour un dîner dans la salle du Peuple.

Le président Compaoré a reçu, au cours de ce dîner, une distinction béninoise rarement décernée à des personnalités. Il a été élevé par son homologue béninois à la « Dignité de Grand-croix de l’Ordre national du Bénin ».

Juste avant cette distinction, la Grande chancelière du Bénin a souligné quelques hauts faits du président Compaoré depuis son accession à la tête du Burkina Faso. Elle a qualifié le président du Faso d’homme d’Etat très écouté par ses pairs africains et même hors d’Afrique.

Après avoir reçu la distinction, Blaise Compaoré a salué le Bénin et son président pour la marque de considération qui lui est faite. Une distinction qui, selon lui, constitue une invite à poursuivre l’effort pour une paix durable en Afrique.

Il a conclu ses propos de la soirée qu’il repartira à Ouagadougou avec le sentiment, sinon avec la conviction qu’entre le Bénin et le Burkina Faso, le lien très fort qui unit les deux pays et leurs peuples s’est encore renforcé.

Des facilités sur le corridor béninois

Le programme du séjour du président du Faso au Bénin a été particulièrement chargé ce vendredi 9 avril 2010. Dans la matinée, il a effectué une visite au port autonome de Cotonou avant de se rendre dans la soirée à Porto-Novo où il a visité le centre Songhaï de cette ville. Au port autonome de Cotonou, Blaise Compaoré est allé certes, visiter le port et son fonctionnement, les constructions entreprises pour l’accroissement de la capacité du port, mais beaucoup plus pour défendre les intérêts des opérateurs économiques burkinabè.

Ainsi, après les visites guidées sur diverses parties du port, le président du Faso et son homologue béninois, Yahi Boni, et leur délégation respective ont eu une séance de travail dans la salle de conférence de la direction générale du port autonome de Cotonou.

Au cours de cette séance de travail, les deux parties, notamment celle béninoise a réaffirmé sa disponibilité d’accueillir à nouveau les opérateurs économiques burkinabè au port de Cotonou. Ils avaient fini par tourner dos à ce port suite à diverses fortunes qui ne leur convenaient pas.

C’est ainsi que le ministre de l’Economie marine, le directeur général adjoint du port autonome de Cotonou et le président Yahi Boni lui-même sont, tour à tour, intervenus pour rassurer la délégation présidentielle burkinabè de toute la disponibilité des autorités politiques et portuaires béninoises pour un retour des opérateurs économiques burkinabè sur le corridor béninois. Pour cela, des dispositions sont prises pour faciliter l’ensemble des opérations des transporteurs burkinabè, a soutenu la partie béninoise.

Le président du Faso au cours de cette rencontre de travail a réaffirmé la disponibilité des opérateurs économiques de son pays à renouer les relations avec le port de Cotonou si effectivement les facilités qui sont annoncées se matérialisaient. Plus direct encore, Blaise Compaoré a noté que le Burkina Faso est certes, un pays enclavé se situant à plus de 1000 km d’un port mais a l’avantage d’aller là où les conditions lui sont favorables en faisant allusion aux ports d’Abidjan, de Lomé, d’Accra et de Tema.

Une déclaration que la partie béninoise a bien saisie et a promis de tout mettre en œuvre pour que la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina qui avait fermé sa représentation à Cotonou et qui vient de la rouvrir en 2009 ne songe plus un seul instant à sa fermeture.

Blaise Compaoré salue les performances du centre Songhaï

Les deux présidents et leurs délégations ont mis le cap dans la soirée du 9 avril 2010 sur Porto-Novo, ville située à une quarantaine de kilomètres au Nord-Est de Cotonou. Là, le président Compaoré a visité un centre privé, le centre Songhaï qui est une plate-forme entrepreneuriale et de développement intégré.

« C’est un espace de vulgarisation porteur de solutions techniques, organisationnelles, économiques, sociales et morales pour sortir les populations africaines d’une logique de pauvreté, les entraînant ainsi vers une prise en charge et un développement socioéconomique durable ».

Le centre Songhaï créé en 1985 par le frère Godfrey Nzamujs a pour mission de développer des alternatives permettant aux populations africaines de se prendre en charge par l’entreprenariat agricole dans une logique de développement intégral propulsant conjointement l’agriculture, l’industrie et les services.

Le Centre tire son nom d’un puissant et florissant empire Ouest-africain du 14e et 15e siècle. Ce prestigieux empire inspire aux membres de Songhaï, la fierté et l’espoir pour une Afrique digne et prospère. Songhaï vise à redonner aux Africains les valeurs, les attitudes et les compétences qui avaient favorisé l’émergence de cette brillante civilisation.

Le centre Songhaï a été promu en 2008, centre d’excellence pour l’Afrique par les Nations unies. Son modèle de développement décentralisé est en réplication dans treize pays d’Afrique dont le Burkina Faso. C’est l’ardeur, la détermination et le savoir-faire de ce Centre que Blaise Compaoré est allé saluer et encourager.

De retour à Cotonou, Blaise Compaoré a accordé des audiences à de nombreuses personnalités politiques et administratives du Bénin. Avant de quitter Cotonou le 10 avril en fin de matinée, le président du Faso a reçu en audience, une délégation des Burkinabè du Bénin, venue exposer leurs préoccupations au chef de l’Etat, et recevoir en retour des conseils devant favoriser le maintien des relations d’amitié et de bon voisinage entre le Burkina Faso et le Bénin, leur pays d’accueil.

Le séjour du Président Compaoré a pris fin avec la lecture du communiqué conjoint par le ministre béninois des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’extérieur, SEM Jean-Marie Ehouzou. Un communiqué conjoint que nous vous proposons en intégralité dans notre édition de demain.

François KABORE

Envoyé spécial à Cotonou


Les Présidents Compaoré et Boni livrent leurs sentiments au terme de la visite

Blaise Compaoré, Président du Faso : Je suis venu rendre visite à un petit frère, mais également à un collègue, le Président Yayi Boni. Je repars avec le sentiment de grande sensibilité et la qualité des entretiens que nous avons eus à la fois sur notre voisinage, sur le développement et l’intégration. Mais je suis également sensible à l’hospitalité qui m’a été réservée.

Ce que je peux souligner, c’est qu’il est de l’intérêt de nos deux pays d’avoir des contacts fréquents car j’ai pu constater en quelques heures à travers la visite du port autonome de Cotonou et à travers également mon passage au centre Songhaï, qu’il y a aussi bien pour le Burkina que pour le Bénin beaucoup de possibilités pour agir encore plus fort dans le domaine du développement. Il y a des expériences que nous devons nécessairement partager et cela ne peut se faire qu’à travers une meilleure connaissance de ces opportunités et des réalités de nos deux pays.

Je voudrais surtout encourager le Président Yayi Boni car aujourd’hui, les dirigeants, au regard déjà des difficultés naturelles pour nos pays d’aller vers le développement, mais aussi avec la crise internationale, je crois que nous avons besoin de courage, de motivations toujours plus grandes pour relever les défis. Enfin, au nom du peuple burkinabè, je voudrais renouveler la grande fraternité du peuple burkinabè au peuple béninois.

Yayi Boni, Président de la République du Bénin : Comme vous le savez, le Président Blaise Compaoré est notre doyen tandis que moi, j’ai à peine quatre ans et je me rends compte déjà que notre mission est de plus en plus difficile.

Le Président Compaoré lui, est investi il y a déjà beaucoup d’années et sur la base de son expérience, j’ai beaucoup appris en matière de gouvernance politique, économique et sous-régionale et des problèmes qui secouent régulièrement notre planète. J’ai beaucoup appris et je suis convaincu que le peuple béninois va le noter dans mon comportement les jours à venir.

Je voudrais donc dire merci à mon grand-frère d’avoir pensé à nous par cette visite d’Etat qui nous rehausse et qui honore la nation béninoise. Et comme le Président Compaoré l’a dit, nous souhaiterions multiplier ces genres de visite.

Propos recueillis par F.K.


Vu et entendu au Bénin

Le sens réel de la visite de Blaise Compaoré, selon la presse béninoise

Si officiellement le Président du Faso a effectué une visite officielle en République du Bénin, la presse béninoise elle, a vu autrement la venue de Blaise Compaoré à Cotonou. Selon elle, notamment le quotidien La Fraternité dans sa parution du 8 avril, Blaise Compaoré est venu entreprendre une réconciliation entre le Président Yayi Boni et l’opposition béninoise qui ne fileraient pas le même coton.

Le journal souligne que Blaise Compaoré n’est pas n’importe qui dans l’environnement géopolitique de la sous-région. Il est utilisé pour éteindre le feu quand certaines nations brûlent en citant la Côte d’Ivoire, le Togo, la Guinée... Selon la presse béninoise, Blaise Compaoré réussit là où beaucoup échouent.

Le Bénin qui traverse une crise politique actuellement suite à la Liste électorale permanente informatisée (LEPI) décriée par l’Union fait la nation (UN). Le journal La Fraternité s’est laissé dire que le Président Yayi Boni sentant le danger venir ne pouvait que faire appel au n°1 des Burkinabè afin qu’il vienne mettre en jeu ses bons offices comme il sait le faire partout en Afrique.

La culture béninoise était au rendez-vous

Au cours du dîner offert au Président du Faso le 8 avril au soir de son arrivée, de nombreux artistes du terroir ont défilé devant le président Compaoré. Toutes leurs prestations étaient basées sur la culture béninoise. Aucun « yoyo » n’était de la fête et c’est du tant mieux pour la culture au pays de Yayi Boni.

F. K.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 12 avril 2010 à 15:13, par bukinba En réponse à : Visite de Blaise Compaoré au Bénin : L’axe Ouaga-Cotonou plus que jamais renforcé

    rien de tout ça ; le vrai motif de ce voyage, est que Blaise est allé à la rencontre de leur protégé, SALIF KOUSSOUKA, qui après être sorti ici de prison, séjourne à Cotonou, où il est impliqué dans une affaire politico-judiciaire, avec un français, qui est prêt à aller jusqu’au bout, pour démasquer les protecteurs de ce bandit de grand chemin, Salif Koussouka !!!

    Un jour, la vérité rattrapera ce régime mafieux !!

  • Le 12 avril 2010 à 16:31, par Gandaogo En réponse à : Visite de Blaise Compaoré au Bénin : L’axe Ouaga-Cotonou plus que jamais renforcé

    "Aucun « yoyo » n’était de la fête et c’est du tant mieux pour la culture au pays de Yayi Boni."
    Je trouve indigne et insultant de la part d’un journaliste de tenir de tels propos. Assurément, ce monsieur est resté bloqué dans sa tête, et ignore tout de ce que l’on appelle "culture". Sinon, il aurait su que ceux qu’il appelle avec mépris "yoyo" n’ont pas moins de mérite dans leur contribution à la dynamique des culture dans un pays. La preuve, une manifestation comme Ouaga hip hop vit depuis près de 10 ans, et a la bénédiction des autorités culturelles de ce pays (même s’ils ne donnent rien à Ali Diallo, ça je sais pas). Assurément, c’est très réducteur et très inculte de vouloir opposer culture urbaine ("yoyo") à ce que M. appelle culture. Si l’on prend l’exemple des groupe d’afro-rap, tels que yeleen, faso combat, sofa, kalambanga, etc., ce sont des jeunes qui mettent une bonne dose de "culturel", faisant un savant mélange entre tradition et modernité. Vraisemblablement, le journaliste veut d’une culture "fossile", qui resterait immuable à un moment, loin de la souillure des "yoyo". Alors, mr, vous vous plantez ! Toute culture est dynamique, et si vous trouvez salutaire pour la culture au pays de Yayi Boni que les "yoyo" soient absent des scènes, vous me faites penser aux vaches dans le pré qui regardent passer le tgv (du brassage culturel pour ce qui nous concerne) sans jamais y monter. C’est votre droit, mais nous on avance. Culture urbaine, culture traditionnelle, tout cela, c’est nous !!! Je finirai en citant Antoine de Saint-Exupéry, pour conjurer la peur de mon ami le journaliste de voir la "culture" souillée par les "yoyo" : "si je suis différent de toi, loin de te diminuer, je t’enrichis".

  • Le 12 avril 2010 à 20:56, par le sage En réponse à : Visite de Blaise Compaoré au Bénin : L’axe Ouaga-Cotonou plus que jamais renforcé

    Burkina, je suis parfaitement d’accord avec toi. Ce pays laaaaaaaaaaaaa je me demande où allons nous aboutir.

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