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Insécurité dans le Sahel : Un gendarme frôle la mort dans l’exercice de ses fonctions

Publié le lundi 12 avril 2010 à 03h24min

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La première région de gendarmerie a organisé, le jeudi 8 avril 2010 à Kaya, une rencontre avec la presse. Il s’est agi, au cours de cette rencontre, de présenter aux journalistes un agent de la gendarmerie de Sebba, blessé dans l’exercice de ses fonctions par des bandits, et faire le point sur la situation sécuritaire dans la première région de gendarmerie.

La main droite, les pieds, le front, dans des pansements, le Maréchal des logis (MDL) Ismaël Koudougou Kabré se déplaçait avec difficulté pour rejoindre le hangar de l’infirmerie de la Garnison de Kaya.

En service à la brigade territoriale de la gendarmerie de Sebba dans la province du Yagha, il a été agressé dans la nuit du 6 avril 2010 de retour d’une mission à Solhan, localité située à une quinzaine de kilomètres de Sebba par des bandits armés d’un couteau et d’un fusil de chasse à canon scié. Selon le MDL Ismaël Koudougou Kabré, c’est à la demande de son commandant de brigade qu’il est parti vérifier des renseignements à Solhan.

A son retour, deux individus l’on interpellé et lui ont intimé l’ordre de se coucher. C’est ainsi, a-t-il indiqué, qu’ils ont retiré son argent et dans leur fouille, ils ont trouvé sa carte professionnelle. "Ils ont voulu alors me poignarder et j’ai attrapé le couteau.

Le bandit a essayé de retirer le couteau et j’ai eu une grande déchirure à la paume. Dans la lutte, l’autre a dit à son binôme de tirer sur moi. J’ai reçu une balle à la tête, une autre au front et un troisième coup qui est parti heureusement au sol", a expliqué le MDL Ismaël Koudougou Kabré. Et d’ajouter : "J’étais obligé de faire comme si j’étais mort et ils ont emporté mon portable.

C’est quand j’ai commencé à chercher mon portable pour alerter le secours qu’ils ont essayé de revenir à la charge. J’ai pris la clé des champs malgré mes graves blessures". C’est ainsi que l’infortuné a pu rejoindre l’école primaire de Solhan d’où il a été conduit par un enseignant au CSPS de Solhan, avant d’être transféré au CMA de Sebba puis au CHR de Kaya, et enfin à l’infirmerie de la garnison de Kaya, le jeudi 8 avril 2010. Selon le commandant de la première région de la gendarmerie, les bandits n’ont pas été appréhendés.

Le médecin capitaine Assane Diallo, qui s’occupe du malade, a assuré que sa situation s’est stabilisée après les soins de base, depuis le CSPS de Solhan. Il a, en outre, indiqué que les examens faits n’ont pas révélé de légions osseuses.

Comment se fait-il que le MDL Ismaël Koudougou Kabré se soit retrouvé seul en mission, en civil et sans armes, ont interrogé les journalistes. Pour le lieutenant Modeste Gyengani, commandant de la compagnie de Dori, assurant l’intérim du groupement de gendarmerie départementale de Dori, cela relève de la discrétion professionnelle.

"Il arrive qu’au péril de leur vie des gendarmes se retrouvent dans des situations difficiles pour vérifier certaines informations. Dans ce genre de cas, le gendarme doit se fondre dans la masse et ne pas avoir un indice qui porte à soupçon. Il s’agit d’éviter de compromettre la mission", a indiqué le lieutenant Modeste Gyengarni. Le commandant de la première région de la gendarmerie, le colonel Alain Dabiré a profité de l’occasion pour présenter à la presse la situation sécuritaire de sa région.

Cette première région de gendarmerie, a-t-il expliqué d’abord, regroupe trois régions administratives qui sont le Centre-Nord, le Nord et le Sahel. Le colonel Alain Dabiré a soutenu que le banditisme est en recrudescence depuis début décembre 2010 dans cette région. La région administrative du Centre-Nord, selon le colonel Dabiré, qui était une zone relativement calme, a tendance à devenir dangereuse.

La région du Nord est, quant à elle, un peu calme avec cependant des actes sporadiques de banditisme. La situation du Sahel est très préoccupante avec des attaques violentes au niveau des frontières.

A entendre le commandant de la première région de gendarmerie, c’est dans cette zone que les blessés graves et les pertes en vies humaines se rencontrent fréquemment. Les opérations de ses hommes sur le terrain ont permis des arrestations et des retraits d’armes. Il s’agit d’armes blanches, de fusils de chasse, de pistolets de fabrication artisanale et des munitions.

Lassané Osée OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 12 avril 2010 à 10:04, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Insécurité dans le Sahel : Un gendarme frôle la mort dans l’exercice de ses fonctions

    Que Dieu vous protège contre ces bandits.

    - Moi j’ai pitié de ces gens qui sont chaque jour face au danger. Heureusement que ce monsieur s’en est sorti,

    - J’ai connu des cas où la personne y a laissé ses plumes et même pour trouver un véhicule et du carburant pour transporter sa famille pour son village (après sa mort), ce fut la croix et la bannière. Quelle pitié dans ce cas !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 12 avril 2010 à 10:16, par loiseau deMinerve En réponse à : Insécurité dans le Sahel : Un gendarme frôle la mort dans l’exercice de ses fonctions

    Sans être un proche de la victime, je trouve celà un peu stupide. Ce n’est tout de même pas en pays étranger que le gendarme est envoyé en mission pour écarter le besoin de port d’arme. Ici au Faso, c’est qd même curieux. Même les paysans savent que les gardes en civil des autorités portent sous leurs vestes des armes. Alors pourquoi un gendarme en civil et en mission commandée dans ce même pays ne peut cacher qq part une arme en cas de nécessité. L’Etat Major de la Gendarmerie, le Mini défense, le BF doivent réparation à ce jeune Koudougou. Servir sa nation oui mais pas risquer bêtement sa vie tout de même.

  • Le 12 avril 2010 à 10:59, par BILL En réponse à : Insécurité dans le Sahel : Un gendarme frôle la mort dans l’exercice de ses fonctions

    Ce vaillant gendarme est à féliciter.
    Il faut dire que l’insécurité est devenue très grandissante dans notre pays. Il y a lieu de prendre au serieux la menace et de procéder à des opérations coup de poing.
    Encore bravo à notre vaillant gendarme et meilleure santé à lui.

  • Le 12 avril 2010 à 13:11, par burkind’bila En réponse à : Insécurité dans le Sahel : Un gendarme frôle la mort dans l’exercice de ses fonctions

    Décembre 2010 n’est pas encore arrivé mon cher journaliste. Comment le banditisme peut-il être en recrudescence dans la zone depuis cette date ?
    Au delà de cela, il faut saluer le courage de ces hommes de tenue chargés de veiller sur notre sécurité au péril quelquefois de leur vie. Il faut leur rendre un hommage bien mérité et demander qu’on mette beaucoup plus de moyens à leur disposition pour un meilleur exercice de leur fonction.
    Par contre honte à ces policiers municipaux véreux qui vont s’embusquer dans des coins où il n’y aucun danger véritable (comme devant le siège de l’AMBF) pour arrêter les gens pour non respect d’un panneau de stop (lui-même caché par des arbustres non taillés).

  • Le 12 avril 2010 à 20:57 En réponse à : Insécurité dans le Sahel : Un gendarme frôle la mort dans l’exercice de ses fonctions

    S’il est vrai que c’est la hiérarchie qui a envoyé ce gendarme en mission, il doit avoir sanction car le service s’effectue au minimum à deux et en uniforme (ceci est la règle et la tenue civile est l’exception). Non seulement il faut sanction mais ce gendarme est fondée à réclamer a l’Etat des dommages et pour les préjudices subis.

    C’est le lieu de dénoncer l’irresponsabilité de certains chefs qui sont peu regardants sur la sécurité de leur subordonnés. "C’est un ordre".

  • Le 14 avril 2010 à 22:07 En réponse à : Insécurité dans le Sahel : Un gendarme frôle la mort dans l’exercice de ses fonctions

    Les gendarmes et les policiers sont vraiment malheureux.C’ est celui qui se cache qui voit celui qui cherche.
    Moi je demande a l’ etat de donner des indemnites assez consistantes a ces corps car rien ne vaut la vie. Quand ils sortent meme , ils ne sont pas a 100% surs de revenir embrasser leurs femmes et leurs enfants. Donc vous meme vous voyez que personne ne souhaite mener une telle vie. Mais ils font ca pour nous. Donc en retour on doit penser aussi a eux.

    Kaa Ya Wooto.

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