Hervé d’Africk, journaliste au journal Le Reporter, a remporté le 1er prix de lutte anti-corruption, pour son article "Douane et gendarmerie de Banfora ; l’affaire qui dérange", paru dans Le Reporter n°35 du 1er au 14 décembre 2009.

Le montant de ce prix est de 500 000 F CFA plus un trophée. Les deux autres lauréats, Newton Ahmed Barry de l’Evènement et F. Quophy du Journal du jeudi, classés respectivement 2e et 3e ont empoché chacun 350 000 et 250 000 F CFA. L’attribution de ces prix a eu lieu à la clôture de l’assemblée générale du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), le samedi 10 avril à Ouagadougou.

A l’initiative de cette structure, le Prix de lutte anti-corruption (PLAC) encourage les productions d’analyses et d’enquêtes journalistiques dans les domaines de la corruption, de la fraude, du détournement et de la mal gouvernance de façon générale. Le jury, composé de 5 membres, a examiné 20 articles émanant de quatre organes de presse écrite à savoir l’Indépendant (7 articles), Le Reporter (7 articles), le Journal du jeudi (5 articles) et l’Evènement (1 article). Selon le rapporteur Aimé Kambiré, le jury a retenu trois principaux critères de sélection des œuvres.

Il s’agit de l’intérêt du sujet, le caractère complet du travail et la qualité rédactionnelle. Cependant, les observations suivantes ont été faites par les membres du jury : la faible participation, la baisse tendancielle de la participation (55 articles pour le PLAC 2007, 39 pour 2008 et 20 pour 2009). Il a été signalé également l’absence totale d’articles venant des quotidiens.

Néanmoins, les sujets traités présentent tous un intérêt certain, selon les membres du jury. A l’issue de la délibération du jury, le Pr Blaise Sondo, secrétaire exécutif du REN-LAC a prononcé son discours de clôture de la 10e assemblée générale. Il a souligné dans son allocution qu’en dépit des avancées significatives dans la lutte contre la corruption, des obstacles importants subsistent au plan national qu’international.

Selon le rapport de Transparency international (TI) sur le fléau en 2009, "les pots-de-vin versés à des politiciens corrompus et à des fonctionnaires d’Etat ont pu atteindre jusqu’à 40 milliards de dollars par an", dans les seuls pays en développement. Pour le Pr Sondo, c’est l’impunité persistante et le manque de volonté politique des dirigeants qui expliquent la recrudescence du phénomène.

Les principales causes de l’impunité sont selon le REN-LAC, la politisation de l’administration publique, l’insuffisance ou l’inefficacité des textes et l’absence d’indépendance de la justice. Après avoir examiné le rapport d’activités 2009, la 10e assemblée générale du REN-LAC a adopté le programme d’activités de 2010. Il y a entre autres, la production de connaissances sur la corruption au Burkina Faso, l’information, la sensibilisation et l’organisation citoyennes contre la corruption, le renforcement opérationnel et institutionnel du réseau.

Ouamtinga Michel ILBOUDO (ouamtiingamichel@gmail.com)

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