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REVISION DE LA CONSTITUTION : Il faut sauver l’article 37 !

Publié le vendredi 2 avril 2010 à 04h50min

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Le débat sur une éventuelle révision de l’article 37 de la Constitution limitant le nombre de mandats présidentiels fait toujours rage. Dans le texte ci-dessous, il est demandé que l’on ne touche pas audit article

La Constitution constitue un véritable régulateur à l’exercice des pouvoirs du chef de l’Etat, elle l’empêche de nuire en définissant ses attributions clairement. Il y a lieu de rappeler aux Burkinabè et à l’ensemble des peuples opprimés du monde que la naissance de la démocratie est la conséquence de sérieuses réflexions menées par de grands hommes qui se sont intéressés aux différents modes de gestion des affaires publiques et pour ces derniers, la démocratie demeure le système le mieux adapté pour déterminer la volonté du peuple.

La démocratie a existé dans les sociétés traditionnelles africaines, elle n’est donc pas un élément nouveau pour le continent africain, mais le souci de l’améliorer nous donne l’impression qu’elle est un emprunt de la civilisation européenne. La démocratie ne doit pas apparaître dans l’esprit de notre vaillant peuple comme une autre forme de l’impérialisme occidental adoptée pour nous obliger à dépraver le peuple et à mal l’orienter. Notre attachement à ce système s’explique par le fait qu’il permet au peuple d’intervenir dans les différents modes de gestion des affaires publiques, un système qui, en principe, s’appuie sur la volonté suprême du peuple. Elle donne au peuple le pouvoir de choisir son président, ses représentants à l’Assemblée nationale, ses conseillers municipaux.

La démocratie est sans conteste une aubaine pour vaincre la monarchie et empêcher des arrivistes de transformer les objectifs visés par la démocratie qui sont le fruit de centaines d’années de bataille, de discussions chaudes, avec autant de souffrances pour parvenir à ce système. C’est pourquoi nous ne devons pas le sacrifier pour satisfaire les volontés d’un être qui se fait passer pour un irremplaçable, un incontournable. Notre Constitution nous dit clairement en son article 37 qu’il n’y a pas de possibilité pour un chef d’Etat de briguer plus de deux mandats. Nous nous en tenons à cela et celui qui se sent incontournable est libre de le prouver dans son village où il peut se faire introniser roi et rester aux commandes jusqu’à sa mort. Peuple du Burkina Faso ; nous devons nous battre contre vents et marées, diables et démons pour empêcher que l’on se permette des actes qui peuvent troubler la quiétude de notre pays. Après avoir pleuré devant le Collège des sages en disant ceci "Je demande pardon pour tous les crimes causés depuis 1960 à nos jours".

C’était pour gagner du temps et trouver la possibilité de s’éterniser au pouvoir. Nous allons tous respecter les accords du Collège des sages qui ont permis d’éviter de sérieuses dérives à notre pays. Cette Constitution ne doit pas être revisée, nous devons au moins cela au pacte scellé avec le Collège des sages qui a réuni toutes les composantes de la société. Nous devons savoir tirer tous les enseignements de notre propre histoire et de l’expérience des autres peuples. En cinquante ans d’indépendance politique, notre pays a connu quatre vies constitutionnelles entrecoupées par des régimes d’exception. Il en a résulté de cette instabilité politique, beaucoup de crimes de sang dont voici quelques exemples : lieutenant-colonel Nezien Badembié abattu le 9 novembre 1982 suite au coup d’Etat du CSP, le colonel Yorian Somé et Commandant Guiebré Fidèle tous deux assassinés suite au coup d’Etat du 4 août 1983.

Le Commandant Amado Sawadogo a succombé le mardi 7 août 1984 à un attentat perpétré le 18 juillet 1984. Valentin Kinda : commerçant et opposant du pouvoir ; assasiné en 1984 à Abidjan. Zeba Hamidou : adjudant-chef torturé à mort à la DST . Camarade Capitaine Thomas Sankara : Président du CNR, adjudant Boureima Seba, Sergent-chef Emmanuel Bationo, Sergent-chef Hamadé Sawadogo, Caporal Yé, les soldats de 11e classe Sawadogo Noufou, Somda Der, Sawadogo Wallilaye Gouem Abdoulaye, Patenema Soré : gendarme, Frédéric Kiemdé et Bonaventure Compaoré tous deux employés à la présidence.

Sibiri Alain Zagré : professeur d’université et Paulin Bamouni assassinés le jeudi 15 octobre 1987 avec l’avènement du Front populaire dirigé par Blaise Compaoré. Ensuite le 27 octobre de la même année, à Koudougou et pour la même cause : les lieutenants Daniel Kéré, Bertoa Ky, Elyse Sanogo, Pascal Jonas Sanou. Le sergent-chef Mahama Sakandé et dix autres militaires. En 1988 assassinat du capitaine Guy Sayogo en compagnie de sa femme et exécution de onze militaires suite à cet assassinat. Ensuite, Bancé Seydou : commerçant, exécuté en 1988 après avoir creusé sa propre tombe. Les commandants Boukari Lingani et Sabamba Koundaba, le capitaine Henri Zongo l’adjudant Yningnin Anesse accusés de complot contre le régime de Blaise Compaoré et exécutés le 19 septembre 1989. Continuons : Lamien Watamou : journaliste, mort dans un accident suspect le 19-06-1989.

Dabo Boukary, étudiant en 7e année de médecine et Guillaume Sessouma, professeur d’université : torturés à mort en 1990. Soumaila Zerbo : économiste, abattu devant sa porte en 1990. 0umarou Clément Ouédraogo : assassiné à la grenade en plein centre de Ouagadougou le 09-12-1991. Somé Gaspard : mort dans un accident suspect en 1991. Madi Pascal Tapsoba, Directeur général de la police : mort de maladie suspecte en 1994. Madi Pascal Tapsoba, Adi Bagniou, Kossi (Jounabou et Igoissan Kibora : paysans de Kaya et exécutés en février 1995. Les élèves Sidiani Blaise et Zigani Emile : abattus le 9 mai 1995 dans la cour de leur école. Ensuite, Ouédraogo Arzouma OTIS : accusé de complot contre le pouvoir de Blaise Compaoré dont il assurait la sécurité et abattu en 1996. David Ouédraogo : livré à la garde présidentielle par François Compaoré, petit frère et conseiller du président, torturé à mort par la garde présidentielle en décembre 1997. Norbert Zongo : journaliste ; assassiné le 13 décembre 1998 pour avoir enquêté sur l’affaire David Ouédraogo.

Il a été assassiné avec trois de ses compagnons. Pépin Ouédraogo, agent de la SONABEL, battu à mort par des gendarmes à Bobo. Zoromé Kogoda : fonctionnaire à la retraite, mort à Ouahigouya le 27 mars 1999 des suites de mauvais traitements infligés par les militants CDP de Yako. Mahamoudou Kéré, fonctionnaire à la retraite battu à mort par les fils et serviteurs du Naaba Tigré en 2000 au palais royal. Comme vous le constatez, le diagnostic à l’évidence est très sombre ; la source du mal est le manque de démocratie. Il nous faut pour ne pas replonger dans ces moments douloureux approfondir notre démocratie en refusant le tripatouillage de notre Constitution. Le syndrome Tandja s’invite au Burkina ; les adeptes de la Compaorose s’excitent et s’expriment. Il nous faut résister dans l’action comme au Niger ou au Honduras. Nous lançons donc un appel à tous les citoyens pour une conscience civique dans la dynamique de sauver l’article 37 qui crie au secours !

Non aux révisionnistes inutiles ! Non au pouvoir ad vitaem Oui à la démocratisation intégrale !

Camarade président Romain CONOMBOré

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 2 avril 2010 à 09:46 En réponse à : REVISION DE LA CONSTITUTION : Il faut sauver l’article 37 !

    C’est pas l’article 37 qu’il faut sauver. C’est tout le Burkina et nous tous avec. Chacun voit où est le vrai. Même le président connaît la vérité. Mahama sait ce qui est blanc et ce qui est noir. Roch sait qu’il lui est interdit d’avoir de l’ambition. Simon sait qu’il faut être fou pour s’écarter du dogme. Quand le soleil se lève, nous savons tous qu’il fait jour. Et tous nous savons que l’eau ça mouille. Si vous demandez à un enfant de CP, il vous dira, en comptant sur ses doigts, que Blaise Compaoré a cessé d’être un vrai président il y a cinq ans maintenant. Si on ne se lève pas, les savants du CDP vont expliquer un jour qu’il est bon pour le pays d’avoir un roi. Et qui est ce roi béni des dieux que tous les citoyens burkinabè appellent de leurs voeux ? La réponse tombe toute seule : Blaise Compaoré !

  • Le 2 avril 2010 à 17:12, par franck dit aspirant Barde En réponse à : REVISION DE LA CONSTITUTION : Il faut sauver l’article 37 !

    Pour quiroule ,l’Obs et le Fasonet toujours le même son de cloche Aritcle 37 comme si tout ses faus intélectuels dite africains ne savent pas que les indépandence africaine ne sont que des trompes oueil.Fait ce qui ne plais pas a l’occident et les quatres du conseil de sécurité se réunissent et on trouve qu’elqu’un pour te trucider,Marien NGobiFrancois Tombalbaille,Ouézin Coulbali,Tiombé,Pascal,Samora ,Kuame du Ghana,et j’en passe.Donner moi un passe port pour Blaise si l’article 37 reste a l’etat,avec les plaintes du Libéria,les diama de Jonas Savimbi,le refus defaire travailler les entreprise françaises,le sang de ce plus que frère,tombé sur un autre champ d’honneur les armes a la mains,la plume incandessente de Norbert étinte a jamains.Hélas c’est ça l’Afrique,si un jour pour son malheur ont lui trouvent un tombeur,regarder vers l’horizon Cote d’Ivoire Togo Egipte,Algerie,Maroc,je vous lassepas un anatême mais que Dieu fasse que sa soit ces claironneurs de mauvaises presages que sabettent le couroux de politicien camoufler endonneur de leçon. On apprend a vivre quand on a une raison pour mourir .si jétait encor censurer tantpis.

  • Le 2 avril 2010 à 21:00, par Le Ché En réponse à : REVISION DE LA CONSTITUTION : Il faut sauver l’article 37 !

    Chers compatriotes, c’est à nous de nous laisser conduire à l’abattoir ou pas. Blaise et sa suite savent ce qu’ils veulent. Leurs intentions sont claires : rester le plus longtemps possible au pouvoir. S’ils n’arrivent pas à modifier l’article 37, ils trouveront d’autres moyens.
    D’ou le retour de Salif Diallo.

    Savez vous que si Simon s’entête pour la TDC c’est pour voir comment le peuple réagira en cas de passage en force avec l’article 37 ? Voilà qu’effectivement certains se ruent aux guichets pour s’en acquitter. Ils prennent ainsi le pouls avec ce ballon d’essaie.
    Pouvez vous comparer le niveau de vie de ces gens là à celui du commun des burkinabè ? Ils ont des caisses noires, des indemnités de, de et de. Des privilèges pour, avantages par ci et par là. Mais le reste du peuple trime et trimera toujours. Leurs enfants viendront les remplacer et ils resteront couverts. Ils prefèrent mourir que de cèder leurs places.

    Sankara nous a réveillé et nous nous sommes rendormis. Norbert Zongo nous a ouvert les yeux. Libre à nous de les refermer. En attendant, les millardaires reclament nos derniers centimes pour mieux nous narguer.
    Ainsi va le Burkina des Compaoré !Eux ils avancent et pensent que tout le monde avance avec.
    Tant pis pour les vrais burkinabè !

    À propos, pourquoi certaines décisions ou propositions ne se discutent pas au sein de nos universités par exemple ? C’est bien l’élite de demain je pense. Rock,Mahama, Simon et consorts devraient des explications voir même débattre des sujets tel que l’article 37 et la TDC avec ces futurs dirigents.Mais aucun d’entre eux n’osera et nous savons tous pourquoi.

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