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MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

Publié le jeudi 1er avril 2010 à 05h25min

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A l’appel de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC), de nombreux manifestants ont pris d’assaut la Bourse du travail et les artères de la ville de Ouagadougou le mercredi 31 mars 2010 pour une marche suivie d’un meeting contre l’instauration de la Taxe de développement communal (TDC).

Depuis 7 heures, plusieurs manifestants avaient déjà pris d’assaut la Bourse du travail pour ne rien rater de la manifestation du jour. Par groupe ou individuellement, les manifestants des provinces ont massivement répondu à l’appel de la CCVC que préside Tolé Sagnon, secrétaire général de la CGT-B.

Dans la cour et aux alentours de la Bourse du travail, ils attendaient le début de la manifestation, devisant sur plusieurs sujets de l’heure dont la nébuleuse TDC. Ils étaient nombreux ceux qui étaient convaincus que cette marche se déroulerait sans incident, mais que ce ne serait pas évident dans les jours à venir au cas où les populations seraient traquées par la police. Sur les pancartes que brandissaient certains manifestants, on pouvait lire "Non à la tentation de déstabilisation du citoyen" ou " le peuple a faim , il va à sa fin, qui votera pour qui demain" ou " Merde à la TDC" sur une mobylette. A 9 heures, Tolé Sagnon et ses compagnons de lutte étaient en position pour le top de départ de la marche, sous la conduite du comité de sécurité coordonné par le SG adjoint de la CGT-B, Bassolma Bazié, téléphone collé à l’oreille au four et au moulin pour s’assurer que tout se passe bien. Dans leur procession, les manifestants scandaient des slogans et autres chansons hostiles au pouvoir en place et à quelques personnalités. On pouvait les entendre chanter en français et en mooré leur refus de payer la TDC et par ricochet, leur refus de voter . " Pa nan yaou yé" on ne paye pas ou "pa nan vote yé", scandaient-ils.

Certains parmi eux, se chargeaient de la distribution de papillons dans lesquels étaient expliquées les raisons du rejet de la TDC aux populations massées aux abords des voies et regardant passer les marcheurs. Et d’autres de faire remarquer qu’il y a des citoyens convaincus, comme eux et des citoyens vaincus, comme ceux qui payaient leur taxe. A la vue des éléments de la CRS massés au rond-point des Nations unies, les manifestants ont poussé des cris de guerre faisant penser à un probable accrochage. 10h 35 retour des marcheurs à la Bourse du travail. Ils sont accueillis de manière triomphale par les autres qui les y attendaient aussi nombreux qu’eux. La Bourse du travail a refusé du monde et chacun voulait s’offrir la meilleure des places pour écouter le message que devait livrer Tolé Sagnon, président de la CCVC. Avant ce message, les manifestants ont eu droit à une animation de la chorale de la CGT-B dont le principal animateur a traduit en langue locale mooré, la teneur du message de la CCVC.

A 11h 22, Tolé Sagnon monte à la tribune mais avant de débuter son speech, lance le slogan "TDC" pour ensuite répondre "on ne paie pas". Car, a-t-il précisé, "on a déjà payé et trop payé. Trop c’est trop". Pendant vingt minutes, le président de la CCVC s’est adressé à ses compagnons sous les ovations des militants de la coalition. Le meeting prend fin à 11h 42 mais avant de se disperser, les uns et les autres se sont donné rendez-vous aujourd’hui à la même place parce que la grève continue. "Demain, on va se voir, on vérifiera l’effectivité de leur mesure", se disaient les manifestants, apparemment satisfaits de la mobilisation dont ils ont fait montre pour dire non à la TDC.

La Coalition répond au Premier ministre

Le message livré par le président de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC), Tolé Sagnon, le mercredi matin à l’occasion de la grève générale contre la Taxe de développement communal (TDC) n’était ni plus ni moins qu’un droit de réponse aux arguments du Premier ministre, Tertius Zongo, pour justifier l’instauration de ladite taxe au Burkina. Selon le gouvernement, de même que certains maires de commune, le taux de fiscalisation est faible au Burkina. Aussi invitent-ils les citoyens à s’impliquer dans le développement de leurs communes. Quoique soucieux du développement de leurs communes, les manifestants du mercredi dernier ont leur point de vue sur la question. Ils estiment que les citoyens burkinabè, les plus pauvres surtout, payent déjà trop d’impôts. Selon la CCVC, l’argument selon lequel il faut de l’argent et que quelqu’un doit payer, traduit un passage en force que tente le gouvernement. "Un passage en force qui traduit tout le mépris que les autorités ont à l’égard des citoyens et de leurs préoccupations", s’indigne-t-elle.

Le Premier ministre, lors de son discours sur l’état de la nation devant l’Assemblée nationale le 25 mars 2010, a réfuté le lien entre la TDC et la TPP (Taxe sur les produits pétroliers). Pour la CCVC, le gouvernement manque d’arguments au point même de se contredire. En rappel, dans une précédente correspondance aux organisations syndicales, le 28 décembre 2009, le même gouvernement écrivait ceci : "La taxe sur les véhicules à moteur et les vélocipèdes (communément appelée plaques et vignettes) a été supprimée au lendemain de la dévaluation du franc CFA en 1994, dans le souci d’alléger le fardeau financier des ménages. Pour compenser cette perte de recettes, le gouvernement a institué la taxe sur les produits pétroliers. Les recettes collectées au titre de la TPP sont réparties à raison de 90% pour le budget de l’Etat et de 10% au profit des collectivités territoriales". Voilà pourtant, selon la CCVC, une preuve écrite qui montre clairement que la TDC n’est qu’un doublon de la TPP, quoique la clé de répartition des recettes de la TPP ne soit pas équitable.

C’est pourquoi les protestataires soutiennent que ce ne sont "certainement pas ceux qui survivent, ceux qui vivent des petits et moyens revenus et qui payent déjà beaucoup pour leurs communes" qui doivent payer cet impôt ; plutôt, "les fortunés, les riches et les nouveaux riches qui se comportent comme s’ils cueillaient l’argent des arbres, ceux qui polluent nos cités, ceux qui spolient les paysans pauvres de leurs terres, ceux dont on a cassé les impôts et qui organisent des fraudes fiscales et / ou douanières". Et ils se disent toujours déterminés à arrêter cette "taxe injuste" qu’est la TDC.

Par Nouffou ZONGA (Collaborateur) Lassina Fabrice SANOUo

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2010 à 08:56 En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

    Courage à vous compatriote votre lutte ne sera la pas vaine car le pouvoir est au peuple comme le disait le slogan de la REVOLUTION.Nous vous soutenons depuis l’étranger.

  • Le 1er avril 2010 à 11:25, par un burkinabe vivant a l’est des USA En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

    salu pendant que d’autres luttent ya d’autres qui se bousculent a la caisse ou allons avec un tel comportema surema a l’abattoir ...chaque mouton merite son berger...

  • Le 1er avril 2010 à 14:06, par Alima En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

    Fermez vos anus d aigris et allez payer la taxe.
    Personne ne spoli les paysans, ils nous soutiennent, si vous etes pauvres c est votre problemes.c est pas la peine de marcher inutilement, payez et vite.

    • Le 1er avril 2010 à 22:10, par J Chist En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

      Je pense qu’il faut respêcter sa propre personne avant d’insulter les autres. si vous etes riche, etes-vous sur que tous vos parents sont tous aisés ? Comment avez-vous obtenue cette richesse ?

    • Le 1er avril 2010 à 23:59 En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

      Hé, who are you ? avez vous vraiment réfléchit avant d’écrire ceci ? est-ce une professionnelle du sexe qui chercher un client parmi les autorités. en tout cas tu en aura.

    • Le 2 avril 2010 à 01:22, par wend waoga En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

      Pauvre Alima ! Je ne dis pas "pauvre" parceque tu n’as pas d’argent,non ! Je le dis parcequ’on peut vivre dans des milliards,et etre pauvre(Suis mon régard !).Toi qui est prete à aller payer-là ! Est-ce que Simon t’a expliqué exactement comment il allait utiliser cet argent pour les communes,t’a-t-il dit quel sera le domaine d’intervention,quand est-ce que ca va commencer et sur quel durée,combien il va mettre où ? quel en est l’impact visé ? Non,il ne te l’a pas dit ! Mais tu iras payer quand-meme pour montrer que tu as un papa,un tonton,une maman,un frère ou un mogo puissant qui te "gère" ! Et c’est justement là où tu es pauvre !

    • Le 2 avril 2010 à 03:10, par Djaboado En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

      Alima je suis sure que tu es une écervellée et sans avenir.
      le burkina n’a pas besoi de clown comme toi ?pense tu que les gens ne veulent pas payer parce qu’ils n’ont pas d’argent ?j’oublié que tu ne peux pas penser car ton cerveau est grillé par ton derriere.
      les gens ne veulent pas payer car la loi est injuste et injustifiée petite connasse

    • Le 2 avril 2010 à 12:14, par jojo En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

      Alima s’il te plait ne repeté plus ça.
      je t’ensuplie. gafffff gaffff pas de menance . risque dangereux si tu continue a insulté tes parrents.
      je sais que tu est une gamine, mais pose toi des questions.

      cette argent sirvirai de leur campagne c’est tout. et nous ont mangerais jamais a notre faim.

      et pense à tes parent qui on été victime du 01 septembre et fait un tour au niveau de yagma là ou ils logé.

      pitié

    • Le 2 avril 2010 à 13:04, par bangrenoma En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

      Pour être "riche" au Faso il faudra d’abord VOLER, c’est comme aller au paradis, il faut d’abord MOURIR

  • Le 1er avril 2010 à 15:50, par LaVoix En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

    Le pays devra revoir sa stratégie de développement. Le problème que soulève la TDC n’est pas seulement une question de moyen (pouvoir d’achat du citoyen lambda) mais aussi et surtout l’absence d’étude avant la prise des décision. Je m’explique :

    1-C’est après l’adoption de la loi sur le vote des burkinabé à l’étranger que l’on sait rendu compte que le Faso n’avait pas les moyen de financer de telles opérations

    2-Au niveau de l’éducation : Dans 10ans on se rendra compte que le système de "on ne redouble pas au primaire là" était une très mauvaise politique. Pour le moment l’objectif est de gonfler les chiffres. Les conséquences comme la baisse du niveau et de la qualité de l’enseignement burkinabé, je suppose n’est pas important pour le moment au yeux du gouvernement.

    3-L’urbanisation : Une chose dont je suis quasiment certain, le Faso dépense plus dans l’entretien et la réhabilitation des infrastructures surtout routières que dans la réalisation. Savez-vous pourquoi ? Y a pas d’étude sérieuse avant la réalisation et/ou c’est pas ce qui est sur papier qui est toujours fait.

    Savez-vous pourquoi des gens comme moi ne veulent pas payer la TDC ? Au delà du fait que nous sommes pauvre, il faudra voir aussi le fait nous dirigeants ne vous encourage pas par leur fait :

    1-Voyez vous les échangeurs que l’on construit à coup de milliard, un pays aussi plat et aussi pauvre que le Burkina n’a pas besoin de ça pour le moment, en tout cas pas tant que plus de la moitié de la population vie dans la pauvreté. La raison avancer, c’est qu’on veut fluidifier la circulation, je doute que ça soit la raison première ;

    2-Les enfants de la rue : Voila une priorité, mais personne n’en parle pourtant leur nombre augmente chaque jours et le banditisme avec.

    Le peuple n’a pas besoin de choses extraordinaire, mais seulement que l’on s’occupe de lui comme il se doit et alors, même si on augmenter la TDC vous verrez que les gens ne seront pas aussi retissent à payer.

  • Le 1er avril 2010 à 21:33, par Anti-TDC En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

    Je sais que Alice est une gamine car une grande personne ne raisonne pas de cette manière. Si tu n’as pas quelque chose, on t’oblige pas de parler. Donc sois sage dans tes propos. Si tu raisonnais, tu allais savoir qu’on ne paie pas une taxe parcequ’on a l’argent ! Non ! Elle doite être bien motivée mais jusque là personne n’as pu dire pourquoi une telle taxe ! Peut- être c’est pour leur budget de campagne ! Qui sait ? Personne ne peut les contrôler !Sinon, si c’est pour le développement de nos communes,il y avait autant de solutions.Par exemple, un pays pauvre comme le notre qui autant de députés et de ministres ! Tout c’est à revoir ! Non à la TDC !Non au tripatouillage de la constitution !

  • Le 2 avril 2010 à 10:44, par guez En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

    Parfaitement d’accord avec l’analyse de "lavoix et anti TDC".Pour reprendre quand meme ,personne sinon ceux qui ont décidé de construire savent pourqoui ces écchangeurs.Il existait d’autres solutions moins onéreuses.
    MAIS IL YA BIEN LONGTEMPS QUE NOS DIRIGEANTS NE SONT PLUS SUR NOTRE TERRE..........

  • Le 2 avril 2010 à 21:10 En réponse à : MARCHE -MEETING CONTRE LA TDC : Le langage se radicalise

    Alima, on voit bien que tu es de ceux à qui va profiter la TDC. C’est sur que c’est de la que va venir le financement pour l’achat de ta voiture dernier cri,les villas cliamtisées et tout le luxe d’accompagnement.
    Puisque tu fais partie de cette gang de gens qui ont de l’argent à jetter par la fenetre sans se soucier de son devenir, pense à payer pour nous autres qui ne sommes pas dans votre cas car nous on veut voir claire dans le jeu.
    Le gouvernement est lui meme dans l’incapacité de défendre son dossier et il est dans son interet de sensibiliser la population sur le bien fondé de cette taxe mais j’ai bien peur qu’il en soit incapable car jusqu’à présent personne n’a été en mesure de donner des réponses claires et précises aux questions que l’on se pose.

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