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Monument des droits humains : Pour que règne l’esprit de solidarité et de pardon

Publié le mercredi 31 mars 2010 à 05h20min

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La Journée nationale du souvenir, de la promotion des droits humains et de la démocratie, célébrée chaque 30 mars, a été marquée hier à Ouagadougou par l’inauguration d’un monument des droits humains, en présence du Premier ministre Tertius Zongo.

La commémoration de la Journée nationale du souvenir, de la promotion des droits humains et de la démocratie a connu une innovation cette année. Pour ce 30 mars 2010 le ministère de la Promotion des droits humains a proposé l’érection d’un monument des droits humains dont l’inauguration a eu lieu le même jour, en présence du Premier ministre Tertius Zongo.

Situé au secteur n°15 dans l’arrondissement de Bogodogo, ce monument est une interpellation à tous, sur le devoir d’unité et d’union, face aux nombreux défis dans un esprit de solidarité, d’humilité et de pardon. En effet, le monument des droits humains comporte des statuettes, présentant deux hommes et deux femmes, venus des quatre horizons du Burkina Faso. Ces quatre personnes sont prosternées et se regardent en face en se tenant les bras en forme de cercle.

La prosternation symbolise l’unité, le fait de se regarder face à face, fait référence au souvenir, au dialogue pour le pardon. Quant au cercle formé, il représente l’union nationale autour de la promotion des droits humains. Le monument présente aussi une tige plantée au milieu des quatre. Hommes et symbolise la culture des droits humains par le peuple et cette tige porte la flamme de la paix et des droits humains.

La flamme rappelle le logotype du centre des Nations unies pour les droits humains, qui sera allumé la nuit. Pour la ministre de la Promotion des droits humains, Salamata Sawadogo, en autorisant l’édification du monument, le gouvernement veut une fois de plus témoigner de son attachement à la question des droits humains et reconnaître le mérite de tous ceux qui soutiennent cette cause.

“Notre souhait est que dans le cadre de la célébration de toutes les journées en faveur des droits humains à venir, cet espace dédié aux acteurs du domaine des droits humains soit utilisé pour diffuser des messages de sensibilisation”, a ajouté Salamata Sawadogo. Mme le ministre a, par ailleurs, milité pour la nécessité d’instaurer une culture citoyenne qui met l’accent sur la valeur démocratique telle que le respect de la diversité d’opinion et de choix, la tolérance, le respect des institutions républicaines, l’engagement patriotique et le sens du respect des biens publics. Si le Burkina doit continuer à être un havre de paix.

Pour une éducation citoyenne

“C’est pourquoi en cette journée du 30 mars 2010, j’invite les responsables des organisations de la société civile, les autorités coutumières et religieuses à s’impliquer davantage dans l’éducation citoyenne des populations”, a laissé entendre Mme Sawadogo.

Dressant le bilan de l’effectivité des droits humains, la ministre en charge de la question a indiqué que des acquis non moins importants ont été enregistrés dans le domaine, même si de nombreux défis restent à relever. Et de constater que les libertés fondamentales et les règles de la démocratie sont respectées.

Les droits économiques, sociaux et culturels sont progressivement mis en œuvre et se renforcent. Les réformes politiques et institutionnelles se poursuivent et ont récemment abouti entre autres, à l’adoption d’une loi relative au statut de l’opposition et une autre instituant le quota genre.

La commémoration de la Journée nationale du souvenir, de la promotion des droits humains et de la démocratie a été aussi marquée par la dédicace d’un ouvrage, écrit par le congolais Jean François Obembé et le burkinabè Poussi Sawadogo. Intitulé “Baongen, comment relever le défi de la gestion harmonieuse des ressources naturelles”, cet ouvrage traite des questions de conflits entre éleveurs et agriculteurs et de la prévention de la paix. C’est le 30 mars 2001 qu’a été organisée la première Journée nationale de pardon.

A l’occasion, le chef de l’Etat, Blaise Compaoré a pris sept engagements au nombre desquels la commémoration chaque 30 mars, d’une journée du souvenir, de la Promotion des droits humains et de la démocratie. Depuis 2003, le ministère de la Promotion des droits humains organise des manifestations commémoratives de cette journée sous le signe de la protection des droits humains, de la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie dans différentes localités du Burkina Faso.

Gabriel SAMA


Tertius Zongo sur le sens du pardon

“Le pardon, c’est d’abord quelque chose de personnel. Ce n’est pas parce qu’on dit de pardonner, que les gens pardonnent. C’est parce qu’on est convaincu, qu’on doit pardonner. Ce qui est important, c’est que chacun doit se dire que s’il ne pardonne pas, les autres ne lui pardonnent pas non plus. Ce qui me semble aussi important, c’est que quand vous avez un esprit de haine, de colère vous gâchez le potentiel que vous avez à faire du bien, à vous énerver, à chercher comment faire le mal.

Je ne crois pas que Dieu a envoyé quelqu’un sur cette terre pour faire le mal. Chacun de nous sommes venus pour construire et laisser quelque chose à la postérité. Et on ne laisse jamais à la postérité, dans la haine. Par conséquent, je souhaiterais saluer le mouvement d’ensemble. Quand on considère le Burkina, comparaison n’est pas raison, mais je pense que nous avons un peuple qui sait pardonner.

Naturellement, le pardon c’est une œuvre de tous les jours et nous devons dépasser nos propres limites. Globalement, nous pouvons féliciter de ce qui a été fait et nous devons nous dire que pour que cela continue, il faut que chacun considère l’autre comme il se considère...”

Propos recueillis par G.S

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 avril 2010 à 14:17, par LFS En réponse à : Monument des droits humains : Pour que règne l’esprit de solidarité et de pardon

    C’est beau tout ça, mais on n’instaure pas la paix, le pardon et les droits humains en érigeant des monuments. Toutes ces notions servies à toutes nos sauces actuelles n’ont pas besoin de symboles pour se réaliser, mais d’actes, de paroles qui apaisent vraiment les coeurs et donnent véritablement envie de les pratiquer.
    En somme, comme le disait le vieux saurien qui s’en est allé en laissant sa Côte d’Ivoire sur une poudrière : "la paix ce n’est pas un mot, mais un comportement". Le régime politique actuel peut-il seulement le mettre en oeuvre ? That’s the question !!! - LFS

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