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Au coin du palais de Bobo-Dioulasso : « Si je sors d’ici, c’est la Côte d’Ivoire directe »

Publié le mercredi 31 mars 2010 à 05h18min

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SD et IS travaillent chez Mme AO, dans une huilerie de Bobo-Dioulasso. Courant 2010, ils sont dénoncés à la police par le propriétaire d’une cour voisine à leur entreprise, parce que c’est par là, qu’ils convoyaient leurs sacs de graines de coton volés chez leur employeur. Selon SD, AO ne les payait pas régulièrement, et les faisait travailler souvent en dehors des heures normales. « Nous avions faim, c’est pour cela que nous avons décidé de vendre 5 sacs de graines de coton à 5 000 francs CFA le sac, puis 5 autres, à un certain SO », explique-t-il.

IS, le second prévenu, raconte pour sa part, qu’il travaillait dans des plantations en Côte d’Ivoire, et qu’il n’avait aucunement l’intention de voler. « En tout cas, déclare-t-il, si moi je sors libre de ce procès, c’est la Côte d’Ivoire directe ». Les deux compères ont été condamnés à 12 mois de prison avec sursis, alors que le procureur avait requis à leur encontre, 3 mois de prison ferme.


Il vole des sacs et ne sait ce qu’en faire

OD travaille à la SN-CITEC, à Bobo-Dioulasso, depuis une dizaine d’années. Le 25 février 2010, tôt le matin aux environs de quatre heures, alors qu’il s’en retournait chez lui, il est surpris en possession de 27 sacs vides, par un vigile de cette société. Interrogé par le président du tribunal sur l’usage qu’il voulait faire de ces sacs, il répond : « On nous a donné 50 sacs pour travailler. A la fin, comme il restait encore 27, je les ai pris.

Je ne sais même pas ce qui m’a poussé à le faire ». Pour le procureur, OD n’est pas un aliéné mental, il a 30 ans, et ce n’est certainement pas sa première fois de travailler avec des sacs. « On le paye pour travailler, mais au lieu de faire correctement ce travail, il veut mettre en faillite l’entreprise qui l’a embauché », s’est indigné à son tour le procureur, qui a également souligné la mauvaise foi du prévenu. Sur sa requête, le tribunal a déclaré OD coupable d’abus de confiance, et l’a condamné à 3 mois d’emprisonnement ferme.


« Quelle peine voulez-vous qu’on vous inflige ? »

Le 11 mars 2010, LS, pousseur de charrette à la gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso, profite d’un moment d’inattention de HS, une passagère, pour lui soutirer son sac à main posé sur un siège. Devant les juges, il reconnaît les faits et sollicite la clémence du tribunal. Mais, le procureur, voulant lui faire comprendre la gravité de son acte, explique qu’il pouvait facilement empêcher HS, d’effectuer son voyage.

« Vous voulez qu’on vous emprisonne pendant combien d’années, parce que pour ce genre de délit, vous pouvez prendre entre un et cinq ans de prison ? », demande-t-il au prévenu. Après un long moment d’hésitation, l’accusé propose aux juges de l’enfermer un an. Rires dans la salle. « C’est peu », lui dit le procureur. « Deux ans alors », propose encore LS qui finalement, s’en tire à bon compte, avec six mois de prison avec sursis.

Rassemblés par Moustapha SYLLA

Sidwaya

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