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Vie conjugale : Demeurer parent malgré tout !

Publié le vendredi 26 mars 2010 à 02h37min

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Rock Audacien D. Damiba : Conseiller conjugal

Mademoiselle J.K, en classe de terminale a eu une aventure amoureuse avec un jeune du même établissement qu’elle fréquentait. Il en est résulté une grossesse. Elle n’a pas voulu avorter comme certaines autres le feraient. Et cela était prévisible.

Dès la première consultation Mlle J.K supplia les agents de santé de se garder d’en souffler un seul mot à ses parents, car elle risque d’essuyer les foudres de ces derniers. Ses parents, en effet sont connus pour être des durs.

Plus les mois passent, plus J.K dépérissait. Les examens ne décelaient rien de particulier et les agents de santé ont conclu qu’elle souffrait d’un autre problème. Cet autre problème, n’était rien d’autre que la peur bleue qu’elle avait de ses parents. Un ami de la famille alla informer ces derniers de l’état de leur fille en les conseillant de bien la recevoir et de se montrer en parents responsables.

C’est ce que firent les parents. Ils entourèrent leur fille de beaucoup d’attention et d’amour. Et voici J.K brusquement guérie et épanouie. Elle mit au monde un joli petit garçon et son "calvaire" prit fin. De cette aventure de J.K, il se dégage d’abondantes leçons pour tous les parents.

Parents malgré tout !

L’enfant que l’on met au monde reste et demeure notre enfant quelque soient les actes qu’il viendrait à poser. Et c’est surtout quand ces actes ne nous honorent pas que nous devons déployer une somme de comportements qui ne doivent nullement égarer l’enfant. C’est justement dans de telles situations que l’on reconnaît le parent le vrai.

L’enfant, à cause de son inexpérience, de sa naïveté peut commettre toutes sortes de "bêtises". Il est enfant et pas autre. Il est malade de son enfance. Vers qui peut-il courir ? A qui demander secours ? Qui d’autre mieux que le père ou la mère peut lui être utile et voir même incontournable pendant ce temps ? Le père, la mère est un médecin qui prodigue des soins préventifs, mais aussi curatifs. Soins préventifs par l’encadrement, les conseils et autres attitudes attentionnées.

Soins curatifs, quand malgré tout l’enfant agit dans le sens non souhaité. Le but est de le "guérir", de le remettre sur la bonne voie. Et ce n’est pas en l’accablant, en l’ignorant et encore pire, en le congédiant que l’on pourra le sauver du naufrage.

En effet, l’enfant qui se noie, qui s’égare a besoin plus que jamais de savoir qu’il a des parents, des secouristes avertis. Il réalisera alors qu’il n’a pas que des géniteurs, mais des parents-hotes qui l’aiment, qui s’attachent à lui. On n’est pas parent seulement quand il pleut, on l’est et on devrait être surtout quand il y a sécheresse et que les siens se cherchent.

Vouloir se débarrasser de son enfant pour des actes répréhensibles qu’il a posés, n’est rien d’autre que de la démission et de l’irresponsabilité inqualifiable. En tant que conseiller conjugal, c’est en écoutant ma fille, en l’encadrant et en l’entourant de toute mon affection que j’ai pu la sortir d’une situation des moins enviables. A ce jour, elle a retrouvé sa place dans la société et peut conseiller plus d’un.

Moi aussi, j’aurai pu déverser toute ma colère sur elle, la congédier car comme bien de parents le disent, elle a jeté la boue sur ma réputation. Si je l’avais fait, je me serais jeté de la boue sur moi-même et sur ma famille.

Un parent, le vrai se montre comme ami et confident pour son enfant pendant les heures troubles de la vie.

Vers qui va-t-il se tourner quand il est au milieu du naufrage ? Quelle direction prendra l’enfant quand il se retrouve au carrefour de la vie ? De l’amour de qui doit-il s’abreuver quand il lui manque cruellement la sève nourricière de la vie ? Quand sous ses pieds, il n’y a qu’un trou béat et qu’au-dessus de lui, toute protection manque, le parent doit être le pompier qui secourt et qui sauve, qui soigne et qui guérit et qui redonne espoir.

Chaque parent doit se rappeler que c’est lui qui a choisi d’être parent et qui a œuvré à l’être et est connu avant la venue de l’enfant, mais celui de l’enfant vient après la naissance.

Si la vie est un combat, elle comporte beaucoup de domaines et ce n’est pas dans chacune d’elle qu’on remporte toujours des trophées. Et pourtant certaines défaites sont le prélude de belles victoires. Les déboires d’un enfant, ses dérapages, ses maladresses sont un appel aux parents pour plus d’attention et de libération de leur génie. Plus qu’un appel, c’est un défi que tout parent responsable se doit de relever.

Quand l’enfant se retrouve dans le creuset de la tourmente, le parent devrait voir en cela une occasion pour se valoriser et mériter son titre de parent.

Si je ne suis le parent de mon enfant parce qu’il est brillant à l’école, respectueux des autres avec une conduite irréprochable, cela ne fait pas de moi un être exceptionnel. Mais quand tout semble aller de travers pour lui, que tous lui tournent le dos qu’il n’est l’objet de l’amour de personne etc, voilà une belle occasion pour se montrer parent. On n’est pas parent pour avoir mis un enfant au monde, mais plus quand on l’a aidé à surmonter les entraves à son épanouissement et à sa réussite dans la vie.

S’il est vrai que l’on ne peut pas empêcher l’oiseau de voler au-dessus de nos têtes, on peut l’empêcher de s’y poser et d’y faire son nid. Que des situations malheureuses se produisent dans la vie de nos enfants, nous n’y pouvons peut-être rien, mais nous pouvons faire de sorte que ces situations ne les emportent pas et n’anéantissent pas leur avenir.

Rock Audacien D. Damiba : Conseiller conjugal (domibashalom@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 26 mars 2010 à 23:20, par vwadhemar En réponse à : Vie conjugale : Demeurer parent malgré tout !

    Tout mes félicitation au parent, et a ceux qui on conseilliez de l’accepter avec son enfant, l’avenir leur donnera raison, dans les situation économique sociale actuelle précaire, un enfant qui peut en partie êtres élevé par les grand parent tout en permettant a la maman de créer ca carier assure souvent un bon avenir pour tout la famille.

  • Le 8 juillet 2010 à 10:15, par josy En réponse à : Vie conjugale : Demeurer parent malgré tout !

    La lecture de cet article m a fait du bien et je l ai terminé avec des larmes aux yeux et un soulagement, car j ai un cas similaire et je ne sais comment me comporter envers mon fils. N etant pas burkina je voudrais savoir si vous en avez un livre sur vos conseilles ,parce que j en ai beaucoup besoin, je suis a bout de mes souffle

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