Monsieur le Directeur de publication,

Suite à un article paru dans votre journal n°4576 du vendredi 19 mars 2010 en page 35 dans la rubrique "Pot-pourri" et sous le titre “Construction de maisons pour sinistrés : veut-on faire du“ je retiens "sur le prix de la main-d’œuvre ?", il est écrit que "…100 personnes ont été sélectionnées à Ouagadougou et ont suivi une formation de construction de 467 maisons en banco amélioré pour des sinistrés à travers un projet dénommé HELP. Le but visé est de permettre à ces maçons eux-mêmes sinistrés d’avoir de quoi construire leurs maisons…

Au cours de la formation dispensée par un expatrié qui est aujourd’hui au Niger, il a été convenu par exemple que la main-d’œuvre d’une maison de 16 tôles reviendra à 526 618 F CFA”. Le montant serait passé à 75 000 F CFA, d’où la question "veut-on faire du“ je retiens ”sur le prix de la main-d’œuvre ?” Nous nous faisons le devoir d’apporter en droit de réponse les informations suivantes pour éclairer vos fidèles lecteurs et surtout le/les auteur(s) de l’écrit.

Pour mieux nous faire comprendre, il est important de situer les faits dans leur contexte. HELP (Assistance Allemande) est une ONG humanitaire (et non la dénomination du projet) présente au Burkina Faso depuis 2008 à travers un Projet d’appui aux districts sanitaires de Sebba et de Dori financé par la division humanitaire de l’Union européenne (ECHO). Après l’appel lancé par les autorités burkinabè suite aux inondations du 1er septembre, l’ONG HELP est intervenue aux premières heures de la crise par la distribution de milliers de kits aux sinistrés de l’Arrondissement de Boulmiougou.

Suite à cette action d’urgence et conformément aux souhaits des sinistrés, l’ONG a initié sous financement de ECHO un projet de réhabilitation des sinistrés du 1er septembre 2009. Ce projet comporte deux volets à savoir un volet ABRI et un volet AGR (Activités Génératrices de Revenus). Le volet ABRI vise l’appui à la reconstruction de 470 maisons pour les ménages vulnérables, victimes des inondations et le renforcement des capacités des acteurs locaux (maçons) dans la construction en matériaux locaux améliorés.

Le second volet, AGR se fixe pour objectif d’aider 470 autres sinistrés indigents dans la reconstitution de leurs moyens d’existence mis à mal après les inondations. Contrairement aux affirmations de l’écrit paru dans votre journal, le projet vise l’appui à la reconstruction de logements pour 470 (pas 467) ménages vulnérables sélectionnés sur les listes de sinistrés indigents proposées par les services d’action sociale des 5 arrondissements de Ouagadougou et non de permettre à 100 maçons de reconstruire leurs maisons effondrées ou endommagées.. Ces services d’action sociale travaillent sous la responsabilité de la Direction du Développement social (DDS) de la mairie de Ouagadougou et celle de la Direction régionale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale du Centre (DRASSN-Centre).

La sélection des bénéficiaires du projet est faite par un comité qui comprend l’équipe projet, les représentants de l’action sociale de chaque arrondissement, les représentants de la Direction générale de la Promotion de l’Habitat et du Logement (DGPHL), un représentant de la DDS et un représentant de la DRASSN et cela après une procédure rigoureuse d’enquête externe et interne. Cet appui à la reconstruction est de 362 416 francs CFA pour chaque bénéficiaire sélectionné et vient en complément de l’aide de l’Etat burkinabè (Terrain loti, 1,5 tonne de ciment, 20 tôles, 50 000 francs CFA). Il est censé couvrir les besoins complémentaires suivants pour la construction d’une maison de 20 tôles :

N° Indication 1 0,5 t de ciment 2 7 Chevrons rouge /pointes 3 1 Porte métallique 4 1 Fenêtre métallique 5 1 Porte isoplane 6 1/2 rouleau de Paxalumin 7 1 Flinkote 8 Fers d’attache 9 Moellon 10 Gravier latéritique 11 Barrique 12 Briques (20X30X12) 13 Main-d’oeuvre

Les bénéficiaires apportent comme contribution, le sable fin, le sable mélange et la terre latéritique pour la construction. Ainsi donc, le montant de l’appui de HELP est de 362 416 francs (et non 526 618 F comme mentionné dans l’écrit). La liste des matériaux ainsi que des besoins ont été arrêtés en concertation avec les bénéficiaires. Il est important de souligner que le montant de la main-d’œuvre est une moyenne sur toutes les propositions de bénéficiaires mais aussi d’autres intervenants (techniciens, équipe projet, maçons…).

Dans le but d’atteindre son objectif de construire des maisons à l’épreuve des intempéries et éviter ainsi d’avoir d’anciens-futurs sinistrés dans quelques années, le projet s’est investi à travers le même volet ABRI à former 100 maçons par les soins de la Direction générale de la Promotion de l’Habitat et du Logement (DGPHL) du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme.

Ceci pour non seulement influencer positivement les techniques de construction en matériaux locaux sur les nouveaux sites d’accueil où se trouvent les bénéficiaires ABRI, mais aussi et surtout mettre à la disposition de l’ensemble des sinistrés et même des autres habitants des quartiers, des maçons compétents et avertis. C’est dans ce cadre que 100 maçons au total ont été identifiés soit par la DGPHL, soit par les animateurs du projet après enquête de terrain, pour suivre par vagues successives une formation qui les rendrait plus aptes à construire des maisons en matériaux locaux améliorés. Cette formation a été entièrement assurée par la DGPHL en quatre sessions (et non par un expatrié qui est aujourd’hui au Niger comme indiqué dans l’écrit).

Le projet, avant d’entrer dans sa phase d’exécution a entamé des discussions avec les maçons pour arrêter le montant de leur intervention par maison de 20 tôles (pas 16 tôles) pour les bénéficiaires ABRI. De 60 000 F CFA proposés au départ pour la main-d’œuvre du bâtiment de 20 tôles en banco, le montant est passé à 75 000 F tous travaux finis après une réorganisation des apports du projet et des bénéficiaires pour dégager ledit montant dans l’enveloppe de 362 416 F. Les maçons n’étaient pas liés au projet du fait de la formation reçue et aucun accord écrit n’a jamais été conclu entre le Projet et les maçons sur un montant de 526 618 F. Un tel montant pour la main d’œuvre d’une maison de 16 tôles en banco, ne nous paraît pas du tout logique et nous ignorons totalement d’où les auteurs de l’écrit tiennent une telle information.

A la conclusion des discussions avec les maçons, il a été convenu que comme aucun engagement ni aucune obligation n’existe entre les 100 maçons formés et le projet, ceux qui acceptent d’assurer la construction des maisons des bénéficiaires avec une main-d’œuvre de 75 000 F pour une maison de 20 tôles s’engagent individuellement et à cet effet, 89 maçons ont signé librement des contrats de prestation de service avec le projet au profit des bénéficiaires et sont à l’ouvrage à Yagma où les travaux se déroulent dans des groupes de travail ABRI. C’est là, la réalité que nous tenons à faire savoir à tous.

Le projet de réhabilitation des sinistrés du 1er septembre 2009 qui est géré par l’ONG HELP est une porte ouverte sur l’information et toute l’information conformément au principe de rédevabilité envers les bénéficiaires et envers les partenaires. L’information y est disponible en tout temps et pour tous ceux qui la veulent. C’est pour cette raison que lors du lancement de ce projet à Yagma le 29 janvier 2010, deux posters géants comportant toutes les informations liées à l’appui de HELP à travers ce projet avaient été dressés sur le site de la cérémonie.

Ouagadougou, le 19 mars 2010

Le Chef de projet Salamata OUEDRAOGO/SAWADOGO

Le Pays