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Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

Publié le vendredi 26 mars 2010 à 02h43min

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Au Burkina, on sait déjà que les accidents de travail sont devenus monnaie courante. De malheureuses situations qui sont dues à des cas de négligence des employeurs, mais, aussi et surtout, au manque total de précaution des ouvriers commis à des tâches comportant d’énormes risques. Mais les situations les plus pitoyables concernent cette autre catégorie d’ouvriers abandonnés à eux-mêmes et le plus souvent soumis à des travaux qui s’apparenteraient à l’esclavage. C’est bien à ce niveau que les accidents sont les plus fréquents, avec des victimes souvent abandonnées à elles-mêmes comme ce qu’il nous a été donné de constater mardi à Bobo.

Il était presque 13 heures et demie le mardi 23 mars 2010 quand je venais de rentrer à la maison après une matinée très chargée. A peine ai-je déposé mon cartable que mon téléphone sonna. Au bout du fil une connaissance qui me demanda de venir vite vers le marché central car, dit-il, un grave accident venait de se produire. Je retournai aussitôt au lieu indiqué. Je découvris en effet des ouvriers assis à même le sol à proximité d’un camion à remorque, le visage ensanglanté. Je m’approchai davantage pour comprendre, mais la scène était tellement insoutenable que j’ai d’abord pris ma tête entre les mains avant de me raviser à rebrousser chemin.

L’un d’entre eux qui soutenait encore de ses mains une bonne partie de ses lèvres supérieure et inférieure déchirées avait presque les mâchoires dénudées. Il venait d’essuyer en plein visage des fragments de vitres brisées qu’il était en train de décharger d’un conteneur. Un autre qui a vécu la même situation mais dans une moindre mesure avait, lui, une large ouverture au crâne. Le troisième ouvrier qui s’en est sorti avec plus de baraka présentait quelques égratignures sur le corps.

Transportés d’urgence à l’hôpital Souro-Sanou peu avant quatorze heures, ces accidentés de travail, au regard de la gravité de leurs blessures, méritaient, à tout point de vue, des soins intensifs d’urgence. Surtout qu’il s’agissait d’une partie extrêmement sensible du corps, à savoir la tête qui avait reçu ces chocs. Mais ces blessés n’étaient pas au bout de leur peine avec cet autre calvaire qu’ils vivront à l’hôpital Souro-Sanou. Quelle ne fut ma surprise de constater que jusqu’aux environs de 17 heures aucune des victimes n’avait reçu le moindre soin, faute de médecin !

« Nous avons pris des renseignements pour comprendre les raisons pour lesquelles nos blessés n’étaient toujours pas soignés, et on nous a dit que le médecin n’était pas arrivé ; et jusqu’à après 16 heures il n’était toujours pas arrivé », nous dit un accompagnateur, les larmes aux yeux. On imagine alors la terrible souffrance que ces blessés ont endurée pendant ces deux longues heures d’absence du personnel soignant à Souro-Sanou. Sans moyens financiers ni couverture sociale, ces accidentés ne semblaient aucunement attirer l’attention des agents du centre.

« C’est comme ça, ici. Si vous avez la chance de trouver un médecin, vous serez obligé de payer. Sinon ils sont tous occupés dans les cliniques privées en ville et viennent à l’hôpital quand et comme ils veulent. Personne pour leur dire quoi que ce soit. Les malades sont abandonnés à eux-mêmes, et tout se passe comme si la santé des pauvres populations que nous sommes ne préoccupe plus l’Etat », constate avec beaucoup d’amertume un patient de l’hôpital.

Voilà qui vient en tout cas justifier les nombreuses complaintes des usagers du centre hospitalier Souro-Sanou quant aux nombreux désagréments dont ils sont victimes. Ce qui est sûr, le centre hospitalier universitaire Souro-Sanou a perdu de sa notoriété aux yeux de nombreux patients et autres usagers qui affirment sans ambages que cet hôpital est mourant. Et le cas de ces ouvriers est assez flagrant pour nous convaincre davantage de la pertinence des nombreuses critiques dont fait l’objet l’hôpital de Bobo.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 26 mars 2010 à 08:51, par Le Zoung En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    TTertus n’ pas dit il peut, il va peut on va voir.
    Le Zoung

  • Le 26 mars 2010 à 10:19, par donmozoun En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    Cher ami, de quoi parles tu ? d’accident de travail ou de l’höpital Sanou Souro ? Limite toi à ton sujet d’accident de travail qui mérite une meilleure analyse. je m’attendais à ce que tu fasses le tour de la législation en la matière dans le but d’informer les ouvriers et sensibiliser les employeurs. Mais hélas !!! Sois moins passioné par rapport à Bobo !!!!

  • Le 26 mars 2010 à 11:04, par un ancien etudiant de l’UPB En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    Moi meme j’ai été victime quand j’etais etudiant a bobo en 2000 dans cet Hopital. J’avais des maux de ventre et j’ai reféré par le medecin du CROUB pour voir un medecin specialisé. A mon arrivé la secretaire me fait savoir qu’il prendre rdv alors que je ne doit pas payer en tant que non boursier. Elle me conseilla de voir l’interne CISSE Moussa a mon tour il me reclame 3000 pour la consultation. Je lui fait savoir que je n’avais pas d’argent et il me dis attendre. Apres avoir fini avec ceux qui pouvait payer il sorti et me tendi une ordonnance sans consultation. Je me rendi aussitot on me fait savoir que le produit coute plus de 10000fcfa. Je devais prendre mon mal en patience pour voir le medecin du CROUB le jour suivant. Dieu merci il a pu trouver des produit gratuitement pour moi qui m’a sauvé.

  • Le 26 mars 2010 à 11:37 En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    Ce qui est de l’hopital il faut se dire que les medecin même s’ils ont leurs par de responsabilité dans le mauvais fonctionnement de la structure se sont pas des magiciens.l’hopital manque de moyen alors que l’on veut constuire des monuments à 300000000 c’est vraiment idiot.

  • Le 26 mars 2010 à 12:34, par Nongtaaba En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    Attitude bien sûr condamnable de la part des médecins ! Mais au fait pourquoi courent-il tant dans les cliniques (abandonnant certains malades pour d’autres) ? L’État burkinabè le sais bien ! Ils sont très mal payés par rapport à la tâche qui est la leur. Autrement dit,ils sont pauvres et courent dans les cliniques pour chercher le complément du salaire qui leur fera mériter leur statut, socialement parlant. Si l’on augmente le salaire des magistrats pour soit disant éviter la corruption, la même logique voudrait qu’on augmente celui des médecins pour éviter qu’ils abandonnent les malades des hôpitaux pour une partie de leur journée dans les cliniques. Je ne suis pas médecin et loin de moi l’intention d’approuver ce qui s’est passé à Bobo, je voudrais que le gouvernement, muet face à cette donne qui perdure et qui ne fait que prendre de l’ampleur dans nos hôpitaux, trouve une solution définitive au problème. Je compatis réellement au sort de ces pauvres blessés, sort qui est potentiellement celui de toute la frange délaissée des Burkinabè que nous sommes. Regarder un peu comment de nombreux médecins spécialistes burkinabè sont déprimés ! Ils n’ont pas de repos et n’ont aucun temps libre à consacrer à leurs familles ; ils passent toute la journée à courir entre l’hôpital, l’université (où ils sont professeurs) et les cliniques. Ils pourraient faire l’économie des cliniques s’ils étaient bien payés et se consacrer entièrement aux cours et aux malades des hôpitaux. Sachons motiver les gens pour qu’ils se donnent à cœur vaillant à leur tâche, car il est reconnu aux Burkinabè ce caractère, qui malheureusement tend à disparaître face à l’injustice croissante dans la gestion et la répartitions des fruits de la croissance. Une autre catégorie de travailleurs concernés par cette situation est l’enseignement.Alors que qui parle de santé et d’enseignement au Burkina, parle du Burkinabè lamda : celui dont les enfants sont éduqués et soignés dans les structures nationales. Les AUTRES sont déportés à l’extérieur à l’expression du moindre besoin ; voilà pourquoi ils ne sont guère au courant des réalités nationales,ou au contraire font semblant de ne pas les voir.
    Merci au journaliste pour ce reportage de qualité.

    • Le 26 mars 2010 à 15:33, par Nathalie En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

      Désolée, je ne suis pas médecin mais qu´ils démissionnent et laissent ceux qui veulent travailler, travailler ! Ce qui m´énervent à Sanou Sourou, c´est ces soient disant médecins qui ne savent mm pas ce que veut dire venir en aide aux malades mm aux des nécessiteux !!! Ils ne savent mm pas ce que veut le mot ETHIQUE(AMM). Chance pour nombreux d´eux qu´ils exercent en Afrique sinon !!!
      Certe la vie n´est pas la charité mais aillez un peu de compassion, tout juste 10% d´amour pour ceux qui ne peuvent pas s´offrir le luxe d´aller en clinique. Personne ne sait comment il finira ! Peut être qu´un jour nous serions dans une situation donnée et cette personne ira á vélo pour rechercher du sécours, je sais de quoi je parle ! Aidez par amour du métier mm si tout les burkinabè savent combien, il est difficile de survivre avec ces salaires de misère !!!

    • Le 27 mars 2010 à 00:21 En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

      Les profs vont deserter aussi les classes pour les prives parce qu’ il sont super- mal payes. Les femmes qui ne travaillent pas dans les bureaux vont chercher de petits amis pour les financer parce que les maris appauvris ne peuvent plus assurer. Les pretres vont vendre les indulgences apres les confessions parce que les fideles ne donnent plus la dime et parce que le pape a diiminue la ration sous pretexte de crise economique generalisee. Les deputes vont vendre leur service de lois parce que le million mensuel ne vaut plus rien avec l’ inflation. Blaise, vous meme vous voyez ou ca nous emmene quand on developpe une politique clienteliste du laissez- faire. En tant que premier responsable de ce pays, vous en portez l’ entiere responsabilite.

      Kaa Ya Wooto

    • Le 27 mars 2010 à 19:46, par cool En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

      Etre medecin c’est être avant tout humaniste.Désolé de le dire mais ces gens soient disant medecins sont des assassin en blouse.

  • Le 26 mars 2010 à 13:37, par alex En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    À un moment ou les Europeens sont entraient de reviser la fuite des cerveaux dans ce secteur spekulativ sans etikk profesjonell.L"impot des populations qui ont permis À ces absente.Quel honte pour la nation.

  • Le 26 mars 2010 à 18:51, par un citoyen de Bobo En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    Pas étonnant de voir ce ki vient d’arriver à ces deux malheureux ouvriers à l’Hopital Souro Sanou de Bobo-Dioulasso. Ce n’est pas parce ke les médecins sont mal payés kils ne doivent pa pour autant faire correctement leur job. Et leur serment d’Hyppocrate ? qu’est ce kils en font ? ou bien serait -il devenu un serment d’hypocrite ? Tenez par exemple, j’ai accompagné mon propre grand-frère à l’hopital Souro Sanou pour une fracture à la jambe. Au bloc opératoire, un infirmier nous a vendu une boite de gants et un tube de bétadine. ensuite il a emporté le flacon de bétadine et prelevé trois gants. Son accolite, un certain Diakité ne faisait ke ranconner les pauvres patients sans aucune vergogne ni retenue. Franchement ca ne va pa du tout à l’hopital Souro Sanou. En plus il s’y passe une concurrence deloyale car les médecins eux memes proposent aux patients d’aller se soigner dans les cliniques ou ils font de la vacation. Vivement ke le gouvernement mette de l’ordre dans cette merde sinon nous allons à la catastrophe.

  • Le 26 mars 2010 à 21:39, par Gustavo En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    J Selon les dires de ce journalismste , je trouve moi qu’il n’yavait pas urgence ;sinon comment comprendre qu’au lieu de se précipiter pour envoyer les blessés à l’hôpital l’on fasse appel à ce journaliste d’abord si c’est pas un procès d’intention ! ou n’est-il pas journaliste ? Ces blessés voulaient-ils être pris en charge ou c’est la présence du médecin qui les préoccupent ? ans aucun hôpital dans ce faso vous allez point et ne pas trouver des agents pour vous prendre en charge si les médecins vous attendez forcement vous allez longtemps attendre,c’est pas pour demain la veille.
    Pour les agents qui subtilisent les médicaments ,il faut se plaindre directement dans les administrations dans les hôpitaux ;il n’ya rien parce que les gens ne se plaignent pas sinon les DG ontreçu des nstructions fermes de sévir les brebis gâleuses.J’INVITE LES VICTIMES A POSER LEUR PROBLEMES A CHAUD , les DG règlerons ces problèmes avec les ordres qui existent maintenant !

  • Le 26 mars 2010 à 22:19 En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    C’est vraiment DOMMAGE pour mon beau pays en général et particulièrement pour ma belle ville"LA CITE DE SYA"
    Et si chacun de ces travailleurs se demandaient<:ou en suis-je face à la CONSCIENCE PROFESSIONNELLE ?

  • Le 26 mars 2010 à 22:41 En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    Mr Donzomoun qui a été le 2eme a réagir, si tu n`a rien a dire, ou si tu ne comprenez pas Français, faut pas blâmer le Sieur qui a publie l`info. C`est ok ? Ceux qui comprennent Français ont compris de quoi il est question dans le passage. C`est des individus de ton acabit qui font que le pays n`avance pas car ils ne comprennent jamais rien.

  • Le 27 mars 2010 à 06:03, par dao En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    je suis etudiant et je ne suis pas medecin,mais pour ma part le problem est loin d’etre celui des agents de la sante mais plutot du gouvernement qui ne consentit aucun effort pour amilliorer les conditions dans les hopitaux et aussi aucun soutien a c’est medecin qui ont le merite d’etre soutenu !!!consequence :ces dernier abandonne les pauvres malades dans nos hopitaux publiques

  • Le 27 mars 2010 à 10:24, par Tenga En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    si un medecin sait que son travail ne le nourrit pas , kil change de vocation. c’est mieux que de laisser les gens mourir sous pretexte qu’on ai mal paye.

  • Le 27 mars 2010 à 18:45, par NIKI En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    Bonjour à tous
    Le problème ici n’est pas salarial mais éthique. Comment laisser des gens souffrir par ce qu’on est mal payé. Tout le monde dans ce pays là est mal payé et le service que chacun rend à ce pays n’est qu’un sacrifice donc je ne voie pas une particularité pour les médecins.
    Merci

  • Le 28 mars 2010 à 01:38, par thecool En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    Vraiment il ya problème au niveau de la santé.Infirmiers et medecins ont des problèmes communs.Arranger les uns sans les autres le problème demeure.Moi je propose la creation de postes d’ inspecteurs dans les deux corps(infirmiers,médecins) à l’image des finances,enseignement de base et secondaire.l’inspection technique ne peut pas résoudre les problèmes avec le nombre croissant des agents de santé.le Burkina est vaste et aussi il faut aider à préparer la décentralisation du secteur de la santé .c’est facile de critiquer l’action gouvernementale,mais moi en tant que citoyen qu’est-ce que je propose ? Cependant nous sommes marqués par la situation de Bobo et même de Kaya.Il faut agir donc !

  • Le 28 mars 2010 à 06:33 En réponse à : Accident de travail à Bobo : Deux blessés graves dans un hôpital “mourant”

    je suis vraiment depasse de ce que vie nos deux con-freres
    je voulais simplement demande a notre autorite d’avoir pitiee de la population. c’est acause d’elle ils sont qui ils sont aujourd’hui
    faut pas attendre mendat en mendat pour revenir avec des promesses flateuses pour endormir sa conscience. NON !!ON EN A MARE.je suis enfant d’une haute autorite de la place, mais a chaque fois avec mon vieux je discute sur certaines choses que le gouvernement accord peu d’importance.Le cas par example de l’UO et les hopitaux nationals.l’avenir est basee sur ces centres.sans qu’on revise pas ca on peut rien realiser de consistant. A cause de ca il ma envoye a l’etranger.souvent je me pose la question quant-est ce que nous allons change.QUE DIEU NOUS SAUVE....

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