L’officier de police Soumaïla Ouédraogo de la police départementale de Kokologho et ses hommes ont mis fin aux activités d’un escroc qui sévissait dans la province du Boulkiemdé. Saïdou Eric Ouédraogo se faisait passer en effet, pour le responsable de l’Association pour le développement local de Réo, une association fictive. De ce fait, il a réussi à soutirer de sommes d’argent à des responsables d’entreprises.

Comment procédait-il pour parvenir à ses fins ? La stratégie de Saïdou Eric Ouédraogo consistait à repérer les contacts de ses victimes sur les plaques indicatives des services implantées généralement, aux grands carrefours ou parfois à l’entrée des bâtiments abritant les services. Une fois cela fait, il appelle la victime et l’informe que l’Association pour le développement local de Réo envisage la construction d’une infrastructure et souhaite donc, recevoir des candidatures dans ce sens.

“Le plus souvent, les personnes que je contacte me donne un rendez-vous pour avoir plus de précisions. Au cours de la rencontre, je leur présente un plan de l’infrastructure et leur dis que je peux les aider à obtenir le marché. Sur la base du devis, les intéressés élaborent un devis. C’est à partir de cet instant que je fais intervenir mes complices dont l’un d’entre eux peut se présenter comme étant le président de l’association...”, explique notre escroc lui-même.

Une fois ce contact établi, Saïdou Eric Ouédraogo, informe ses victimes que leur devis a été accepté et qu’ils doivent adresser une demande d’avance à monsieur le gestionnaire de l’association. Il prend soin de leur préciser que le montant de l’avance est à hauteur de 60 % du coût total du financement des travaux. Il revient par la suite, pour exiger de ses victimes, une commission de 10 %.

“Les victimes n’acceptent pas, mais je leur fais croire que le dossier tarde à être débloquer parce que le responsable chargé de le faire, réclame de l’argent. Par ce procédé, j’arrivais à soutirer des petites sommes d’argent jusqu’à ce que les victimes se rendent compte que de marché, il n’en est rien...”, affirme Saïdou Eric Ouédraogo qui a réussi à escroquer une dizaine de responsables d’entreprises dont une femme à qui il a soutiré cinq cent soixante quinze mille (575 000) francs CFA.

“Des dix victimes escroquées, seulement trois d’entre elles ont accepté répondre à notre convocation pour une confrontation...”, a souligné l’officier Soumaïla Ouédraogo, chef de poste de la police départementale de Kokologho. La perquisition de son domicile a permis de saisir des documents et un cachet. “Il y a un cachet que nous n’avons pas encore retrouvé. Si nous parvenons à arrêter ses complices, c’est sûr que nous pouvons retrouver ce cachet...”, soutient l’officier de police.

Le samedi 20 mars 2010, lorsqu’on nous l’a présenté dans les locaux de la police départementale de Kokologho, il ne cessait de clamer qu’il voulait coopérer afin qu’on arrête ses complices. “Je ne peux pas payer tout seul. Si vous me donner l’occasion, je vous permettrais d’appréhender mes complices...”, a-t-il soutenu à l’officier de police Soumaïla Ouédraogo.

Il a avoué qu’il agissait ainsi pour pouvoir se soigner, car il souffrait de maux de cœur et de filariose lymphatique au pied gauche (il nous présente son pied). Âgé de 31 ans, Saïdou Eric Ouédraogo a déjà séjourné à la Maison d’arrêt de correction de Bobo-Dioulasso. Il est titulaire d’un Brevet professionnel en commerce et a, à ses dires déjà travaillé dans une société spécialisée dans le crédit mobilier à Ouahigouya. Le samedi 20 mars 2010, il était en instance d’être déféré à Koudougou.

Sidgomdé

Sidwaya