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Au coin du palais de Bobo-Dioulasso : Marchand de bonheur rime avec escroc

Publié le mercredi 24 mars 2010 à 02h46min

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Pour Mme le procureur, AN est un escroc bien connu de la police et du parquet de Bobo-Dioulasso puisqu’il a suffi d’une simple description pour que la police le reconnaisse et aille l’appréhender. D’abord en 2005, il a purgé une peine de 12 mois de prison ferme pour escroquerie.

Le 11 février 2010, alors qu’il était recherché pour une autre affaire d’escroquerie sur la somme de 223 000 F CFA, TA portait plainte contre lui pour un fait de même nature portant sur un montant de 565 000 F CFA. A la barre ce vendredi 19 mars 2010, AN a commencé à tenir des propos en contradiction avec ses premières déclarations à la police. Mais il s’est vite « ressaisi », selon les termes du procureur qui explique que ce jour-là, TA était venu de Kaya pour vendre ses bœufs à Bobo-Dioulasso.

Après avoir écoulé les animaux, AN l’approcha sur la route de la gare pour lui demander s’il ne connaissait pas un grand marabout. TA répondit par la négative et AN lui demanda, ainsi qu’à deux autres de ses acolytes (qu’il prétendait ne pas connaître), de mettre de l’argent dans des sachets pour qu’il le bénisse et le leur donne sur place.

Seulement, leur a-t-il dit, ils ne doivent ouvrir les sachets qu’une heure plus tard pour y trouver leur argent et une bague qui leur procurera le bonheur. Profitant d’un moment d’inattention de TA, AN échangea son argent contre du papier coupé sous forme de billets de banque, bénit comme promis les sachets, les leur remit et ils se quittèrent. L’heure passée, TA ouvre son sachet et se rend compte qu’il venait d’être escroqué.

Il porta alors plainte à la police. De son côté, AN après son forfait, se rendit compte, selon ses déclarations, qu’il avait été « doublé » par ses acolytes puisqu’il n’a reçu que 50 000 F CFA des 565 000 F. Il a été arrêté et un des compagnons est actuellement en prison pour une autre affaire. Déclaré coupable des faits à lui reprochés, AN a écopé d’une peine de 24 mois de prison ferme


Prévenus et victimes à la fois

MS et KS comparaissaient comme prévenus et victimes en même temps pour coups et blessures portés réciproquement l’un sur l’autre. C’était lors des audiences correctionnelles du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso, le vendredi 19 mars 2010.

Suite à une altercation, le 15 février dernier, ils se sont blessés et ont même été conduits à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MACB) avec ces blessures. Seulement, les certificats médicaux n’ont pas été établis. Le temps passé en prison a vu la cicatrisation des plaies. A la barre, MS et KS soutiennent (pour des raisons non connues) n’avoir pas été blessés.

Tout de même convaincu qu’il est difficile d’établir des certificats médicaux valables pour des blessures déjà cicatrisées, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le mardi 29 mars 2010 pour la production des certificats médicaux afin de régulariser les dossiers. Il faut souligner par ailleurs, que KS, vendeur de cassettes, a été emprisonné pendant 24 mois en 2001 pour vol, 3 mois en 2005 et 12 mois 2007 pour tentatives de vol.


Ivre, il se rend justice

Le 27 février 2010, sous l’effet de l’alcool, NK dit avoir remis 2 billets de 5000 FCFA et 2 autres de 1000 F, soit 12 000 FCFA à WZ, vendeur de produits de beauté. Plus tard, il revenait pour lui réclamer cet argent. Devant le refus de WZ qui affirme n’avoir rien reçu de lui, NK se résout à régler cette affaire personnellement. C’est ainsi qu’il prend de force, des produits vendus par WZ, et ce, pour compenser ses sous. Mais WZ est parvenu à lui retirer ses produits.

A la barre, WZ nie une fois de plus, avoir reçu une quelconque somme de NK, et affirme que celui-ci était en état d’ivresse quand il s’est emparé de ses produits de beauté. Pour Mme le procureur, l’état d’ivresse peut certes, faire croire à NK, à tort ou à raison, qu’il a remis de l’argent à WZ. Mais, a-t-elle soutenu, l’infraction de vol dont il est accusé ne saurait être établie.

En effet, a-t-elle poursuivi, l’intention coupable et le caractère frauduleux qui caractérisent le vol semblent absents, non seulement parce que la victime reconnaît que l’accusé a extrait les produits en sa présence, mais aussi parce que le prévenu s’est dit dans ses droits de les prendre pour compenser son argent. Elle a donc requis de le relaxer pour infraction non constituée et l’affaire est mise en délibéré pour le 26 mars 2010


Il ment pour charger davantage le prévenu

K a été traîné devant la justice par BP, celui-là même qui lui avait remis de l’argent en 2006 pour acheter des vivres. Mais tout le problème se situe autour du montant de la somme prêtée. Selon l’accusé, BP lui aurait remis 1 500 000 F CFA et serait revenu ensuite prendre 1 000 000 de F CFA. Il affirme aussi avoir ramené 16 sacs de maïs de 16 000 F CFA chacun soit 256 000 F, et 6 autres sacs de 10 000 F chacun, pour une valeur totale de 316 000 F CFA. Pour lui donc, il ne doit désormais que 184 000 F CFA.

Cependant, BP dans sa déclaration à la police, dit avoir remis 1 000 000 de F CFA à IK pour que celui-ci achète les céréales, moyennant sur chaque sac, 250 F CFA de profit pour ce dernier. Par la suite, BP affirme au parquet qu’il s’agit de 600 000 F CFA qu’il a remis à IK et qu’il se serait enfui avec. Le même BP soutient encore qu’il s’agissait de 650 000 F CFA, mais cette fois-ci, que IK aurait remboursé 6 sacs de maïs équivalant à 50 000 F CFA.

Devant des propos aussi contradictoires les uns que les autres, le procureur a estimé que BP use de mensonges pour charger le prévenu. Néanmoins, elle trouve que l’intention coupable de l’accusé est établie car IK n’a pas honoré son engagement vis-à-vis du contrat. Le parquet a requis contre lui 3 mois de prison avec sursis. L’affaire a été mise en délibéré pour le 26 mars 2010.

Rassemblés par Jean-Marie TOE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 24 mars 2010 à 09:25, par Hamane En réponse à : Au coin du palais de Bobo-Dioulasso : Marchand de bonheur rime avec escroc

    "A la barre, MS et KS soutiennent (pour des raisons non connues) n’avoir pas été blessés" pourquoi ces prévenus et victimes ont-ils agit ainsi. c’est simple. lorsqu’on est transféré à la MACB, les détenus te demande le motif de ton incarcération. Après t’avoir écouter, ils te font des suggestions sur les manières d’agir, de penser, d’être et de parler le jour du jugement. ils t’aident à montrer ton procès pour diminuer ta peine. c’est possible qu’on ait dit à ces 2 de nier leur blessure. sinon, ça serait "coup et blessure volontaire ayant entrainé ....". les juges savent cela mieux que nous. la prison est une école ou on simule souvent les procès.

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