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Financement des projets de jeunes : Douze jeunes burkinabè reçoivent plus de 8 millions

Publié le mercredi 17 mars 2010 à 02h43min

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La journée de ce 16 mars 2010 restera à jamais gravée dans la mémoire de douze jeunes burkinabè venus de cinq régions du pays. C’est en effet ce jour qu’ils ont reçu au Ministère de la jeunesse et de l’emploi, les chèques de financement de leurs projets. Ce financement est en réalité une subvention octroyée par la Conférence des ministres de la jeunesse et des sports (CONFEJES) à travers le Fonds d’insertion des jeunes (FIJ). La cérémonie de remise des chèques, la quatrième du genre depuis la création du Ministère de la jeunesse et de l’emploi en 2006 a été présidée par le secrétaire général dudit ministère.

La problématique de l’emploi des jeunes est une préoccupation majeure des gouvernants. Frange de la population la plus nombreuse et la plus dynamique, les jeunes représentent également l’espoir et l’avenir de toute nation. Conscientes de cette réalité et surtout de l’importante place de la jeunesse dans le processus de développement de notre pays, les autorités multiplient les initiatives et les efforts en vue de juguler le chômage des jeunes. C’est dans cette optique que douze jeunes promoteurs dont sept (7) filles issus des régions des Hauts Bassins, du Centre, du Plateau central, de l’Est et du Centre Nord ont reçu du FIJ, plus de huit (8) millions de francs CFA pour financer leurs projets. Le Fonds d’insertion des jeunes (FIJ) s’adresse aux jeunes de moins de trente ans, scolarisés, déscolarisés ou non scolarisés, diplômés ou non, ressortissants de l’un des pays membres de la CONFEJES, et ayant suivi une formation à la création et à la gestion des entreprises.

De l’avis du directeur général du développement des initiatives et de l’insertion des jeunes, le ministère dispose au niveau des directions régionales de la jeunesse et de l’emploi, des cadres de jeunesse qui sont nantis de connaissances en matière d’entreprenariat. Ces cadres forment les jeunes en entreprenariat et les assistent au montage des projets. A la fin du montage des projets, ils sont acheminés au niveau du ministère où il y a un comité de sélection des projets. « Nous retenons les meilleurs projets qui sont expédiés au niveau de la CONFEJES à Dakar qui fait la sélection définitive. Cette sélection est plus rigoureuse parce qu’il s’agit de sélectionner les projets à partir des projets des 43 pays membres de la CONFEJES », précise Paul Gobila Ouédraogo. Les montants des financements vont de cent mille (100 000F) francs à cinq (5) millions de francs CFA chaque année.

Ces financements octroyés aux jeunes à en croire M. Ouédraogo sont des subventions mais peuvent devenir des prêts au cas où le promoteur n’arrive pas à fournir les pièces justificatives qui expliquent qu’il s’est installé et qu’il a commencé à produire. À tous les jeunes qui souhaiteraient bénéficier de la subvention de la CONFEJES, le directeur général du développement des initiatives et de l’insertion des jeunes leur demande de participer d’abord à la formation, de la suivre correctement et ensuite de monter des projets dans des domaines porteurs qui ne sont pas courants. « Il faut qu’ils innovent, qu’ils prennent beaucoup plus d’initiatives pour augmenter leurs chances d’obtenir un prêt au niveau de la CONFEJES », conseille Paul Gobila Ouédraogo. Il n’a pas manqué de souligner que les projets des filles sont encouragés.

Créée en 1969, la CONFEJES est une institution intergouvernementale qui œuvre pour la promotion de la jeunesse, du sport et des loisirs au sein de l’espace francophone. Elle a été érigée au rang d’institution de l’OIF depuis le 23 novembre 2005. La CONFEJES a pour missions entre autres, de conseiller et appuyer les pays membres en matière de Jeunesse, de Sport et de Loisir ; d’encourager les initiatives d’insertion socio-économique proposées par les jeunes en participant au financement des projets de jeunes entrepreneurs et/ou candidats à l’entrepreneuriat ; de favoriser la participation des femmes au sein des activités de Jeunesse et de Sport et aussi d’encourager des rencontres sportives et des rassemblements de jeunes pour favoriser les échanges, stimuler et valoriser leur participation et leur contribution au sein de la société.

Leurs chèques en mains, certains bénéficiaires des subventions de la CONFEJES nous ont relaté le chemin qui les a conduits à ces financements, et aussi leurs ambitions de faire fructifier ce qu’ils ont reçu. Exerçant dans le domaine de la coiffure et de l’esthétique, Angelina Sanou a aujourd’hui de quoi agrandir son salon et aider d’autres jeunes porteurs de projets. « J’ai suivi une formation sur l’entreprenariat du FIJ et la fin de la formation était sanctionnée par le remplissage d’un plan d’affaire. J’ai rempli mon plan d’affaire et je l’ai déposé. Mon dossier a été sélectionné et je bénéficie aujourd’hui de ce fonds de 750 000F. Je compte investir intégralement l’argent que j’ai reçu pour agrandir mon salon et venir en aide à d’autres jeunes qui voudraient entreprendre dans le domaine de la coiffure et de l’esthétique ». Évoluant depuis quelques années dans ce domaine, Angelina Sanou reconnaît que l’entreprenariat n’est pas facile. « Je demande aux jeunes qui entreprennent d’être courageux parce que le chemin est très long et plein d’embûches.

Il faut qu’ils soient forts psychologiquement et dans la pratique être patient parce que si on se décourage en cours de chemin on ne pourra pas atteindre les objectifs. Courage, force et patience, le reste viendra », affirme Mlle Sanou. Chômeur de son état, Tonané Drissa, vient d’empocher un chèque de 750 000F pour faire de l’embouche bovine. Le chômage devient pour lui un souvenir. « Cette subvention est la bienvenue, elle me permettra de réaliser mon projet ». Il est conscient de la tâche qui l’attend. « Si tu reçois une telle somme il faut bien te contrôler pour mieux gérer afin de te sortir de la pauvreté. Je dis aux jeunes qui voudraient aussi être financés de mieux se battre parce que ce n’est pas facile », affirme-t-il avec un sourire qui exprime son espoir de parvenir au sommet et d’y demeurer.

Koundjoro Gabriel KAMBOU

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 mars 2010 à 11:27, par lilboudo En réponse à : Financement des projets de jeunes : Douze jeunes burkinabè reçoivent plus de 8 millions

    On ne cessera jamais de polémiquer sur l’emploi des jeunes au burkina ! Il est vrai que le ministère ne sommeille pas, mais ces chèques par ci par ca ne résoudront pas le problème. Douze jeunes dans une marée ! Trois mille jeunes formés sur des millions. 15 OOO jeunes subventionnés sur tout le burkina ! Etc. L’inefficacité du système se voit dans l’évolution du taux de chomage (qui est de 2% d’ailleurs, à en croire les autorités) : il ne baisse pas, mêmes les docteurs (au nombre de 800) se précipitent pour remplir les fiches d’électeurs à la CENI. Ceux qui s’en sortent sont comme des gagnants au loto : des "chanceux" bénéficiaires. Ne peut on pas penser à un système élargi qui concernerait la majorité des jeunes ?

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