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Pays du Sahel face au terrorisme : La désunion fait l’affaire de la nébuleuse

Publié le mercredi 17 mars 2010 à 02h44min

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Alger a abrité, hier mardi 16 mars 2010, une réunion des ministres des Affaires étrangères de six pays du Sahel. Au menu de cette rencontre figuraient les questions de sécurité, de développement et de stabilité de la région, et celle de développement d’une politique plus homogène et d’une coopération plus intense afin de contrecarrer toute ingérence des puissances étrangères dans les affaires internes de la région.

Il faut noter que le contexte est plus que propice à une telle réunion. En effet, ces derniers temps les prises d’otages par Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) se multiplient. Si l’on a eu heureusement des libérations comme ce fut le cas du Français Pierre Camatte et de l’Espagnole Alicia Gomez, d’autres, par contre, restent toujours en captivité à l’image de notre compatriote Philomène Kaboré et son mari italien Sergio Cicala.

Cette situation a même été à l’origine de froid diplomatique notamment sur le cas de Pierre Camatte où les tractations maliennes pour son élargissement n’ont pas reçu l’assentiment de pays voisins comme la Mauritanie et l’Algérie. Le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT), n’avait pas manqué de rappeler à cette occasion que ses multiples invitations à une rencontre avec ses pairs étaient restées vaines comme s’il prêchait… dans le désert.

Pour cette fois, ce sont les chefs de la diplomatie des pays sahéliens qui étaient en conclave dans la capitale algérienne. L’on se demande alors quand diable les chefs d’Etat vont, eux, s’asseoir pour vider le contentieux. « A quand le sommet sur l’AQMI ? » titrions-nous, justement, notre Grille de lecture du mercredi 03 février 2010, où nous nous rallions à l’idée d’Abdoulaye Wade d’organiser un sommet sur la nébuleuse regroupant les Etats concernés et les grandes puissances, lequel servirait surtout à aplanir les divergences et à conjuguer les efforts afin de porter le coup de grâce au terrorisme.

Plus que jamais, une coopération suivie et rigoureuse est d’une nécessité impérieuse pour résoudre le problème du terrorisme dans la région. Contrairement à son nom qui signifie côte ou frontière en arabe, le Sahel ne connaît aucune frontière. Ce grand espace désertique est d’autant plus problématique qu’il sert de terrain de jeu et de refuge favoris aussi bien aux narcotrafiquants qu’aux bandits de grand chemin, sans oublier les combattants d’AQMI. Et dans son dernier communiqué, l’Internationale terroriste, Al Qaïda, a confirmé son intention de faire de la région sahélienne son terrain de chasse privilégié.

Il faut donc que les dirigeants s’asseyent… sur leur ego pour trouver une solution commune. Et il demeure plus que nécessaire que les grandes puissances s’impliquent dans cette affaire. Après tout, ce sont leurs ressortissants (Union européenne comme Etats-Unis d’Amérique) qui sont visés par les terroristes ! En conséquence, elles se doivent d’apporter des moyens financiers, techniques et logistiques conséquents aux pays sahéliens afin de les aider à mettre un terme à la terreur au Sahel.

Par Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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